Editions du Mercure de France 1976. In-4 broché, à marges, de 214 pages au format 26 X 16,5 cm. Couvertures rempliées, avec titre imprimé en rouge et noir. Dos carré. Plats et intérieur frais, malgré une minuscule fente au mors inférieur du 4ème plat, sur 1,5 cm, due aux marges et à la différence entre la couverture et les cahiers. Ce roman écrit en quinze jours en 1976, dont le titre sonne comme un pied de nez à la lueur de la révélation de ce qui fut certainement la plus grande supercherie de l’histoire littéraire, est l'autobiographie du supposé Paul Pavlowitch, qui serait Emile Ajar. Romain Gary pousse la mise en abîme jusqu'à son paroxisme. Un des 55 premiers exemplaires, numérotés sur vergé d’Arches ( n° 45 ), du tirage de tête, avant 10 hors commerce. Edition originale eu superbe état de fraicheur. Rarissime en grand papier.
Site Internet : Http://librairie-victor-sevilla.fr.Vente exclusivement par correspondance. Le libraire ne reçoit, exceptionnellement que sur rendez-vous. Il est préférable de téléphoner avant tout déplacement.Forfait de port pour un livre 7 €, sauf si épaisseur supérieure à 3 cm ou valeur supérieure ou égale à 100 €, dans ce cas expédition obligatoire au tarif Colissimo en vigueur. A partir de 2 livres envoi en colissimo obligatoire. Port à la charge de l'acheteur pour le reste du monde.Les Chèques ne sont plus acceptés.Pour destinations extra-planétaire s'adresser à la NASA.Membre du Syndicat Lusitanien Amateurs Morues
Exceptionnel script original du premier film de Romain Gary. Il s'agit de son propre exemplaire, annoté et enrichi continuellement en cours de tournage. On y joint des photographies du film. S.l.n.d. [Paris, Huelva, Boulogne, 1967]. 1 tapuscrit (205 x 265 mm) de 241 f. chiffrés de 2 à 219. Broché, sous couverture rose imprimée. Exceptionnel script original du premier film de Romain Gary. Il s'agit de son propre exemplaire, annoté et enrichi continuellement en cours de tournage.
La dactylographie comporte sur la couverture les mentions autographes : « Exemplaire auteur Romain Gary » ainsi que d’autres annotations ; s’y ajoutent une petite centaine de corrections avec, sur une vingtaine de feuillets, des collages des versions corrigées où l’on distingue, par transparence, les passages autographes modifiant le texte, tel qu’il sera donné par les acteurs du film et selon les découpages voulus par Gary. Au printemps 1967, Gary fomente un nouveau projet : devenir lui-même réalisateur « alors qu’il a toujours été déçu en voyant ses propres [livres] portés à l’écran […]. Adapter une de ses œuvres, devenir réalisateur, faire tourner Jean… trois désirs entremêlés qu’il va mettre en pratique » (Kerwin Spire, Monsieur Romain Gary, écrivain-réalisateur, p. 142). Ses romans étant bien trop importants pour être rapidement adaptés, Gary se tourne vers un recueil publié en 1962 : Gloire à nos illustres pionniers. Le livre se compose de seize nouvelles, parmi lesquelles plusieurs ont déjà fait l’objet d’une publication dans des revues ou journaux, en France ou aux États-Unis. L’une des nouvelles, « Birds in Peru », est publiée en mars par PlayBoy Magazine : elle est consacrée « best fiction of the year ». C’est cette nouvelle que Gary choisit pour servir de base au scénario du film qu’il projette : du cousu main pour Jean Seberg, dans le rôle d’une jeune femme nymphomane, mais frigide. L’affaire est rapidement conclue avec les studios Universal Pictures. Gary sera à la réalisation, assisté de Michel Wyn. « J’aurais pu me contenter de reprendre ma nouvelle pour en tirer un scénario et confier la réalisation à quelqu’un d’autre. Mais ce serait me fier à un inconnu, à une autre vision […]. J’ai beaucoup traîné sur les plateaux de cinéma et j’ai déjà écrit plusieurs scénarios mais j’ai besoin de quelqu’un pour la technique cinématographique », explique-t-il à Michel Wyn. Quant à cet étrange titre, Gary s’en explique : « J’ai observé, non loin de Lima, une plage où les oiseaux, chassés des îles voisines par le froid, viennent expirer sur le sable chaud. Cette anecdote m’a inspiré une intrigue : une jeune femme a un rendez-vous sur cette plage où elle vient chercher la mort […]. Chaque matin pendant les deux mois de l’été 1967, l’assistant metteur en scène va se rendre rue du Bac pour travailler sur le scénario et accoucher les idées que Romain Gary a à l’esprit » (Spire). « Les oiseaux vont mourir au Pérou ne fut pas un four (au contraire, donc, de ce que ne cessent de prétendre, bien hâtivement, les biographes de Romain Gary ou de Jean Seberg), mais l’un des 25 plus grands succès de l’année 1968 en termes d’entrées dans les cinémas parisiens, et il fut diffusé dans plus de vingt pays à travers le monde. Le film a aujourd’hui la réputation d’avoir été unanimement éreinté par une critique féroce, à sa sortie. Mais la vérité est ailleurs, car il n’a pas fait que déplaire, il a aussi convaincu. Ainsi par exemple, en France, Michelle Delcombre : ‘Beauté un peu quintessenciée, un peu mallarméenne, mais indéniable. On ne saurait contester que Gary voit en termes de cinéma.’ (Liberté, n° 152, 1er octobre 1968, p. 6). Ainsi par exemple aux Pays-Bas, J.C.A. Fortuin : ‘Il serait exagéré d’en parler comme d’un chef-d’œuvre, mais pour un début, ce film est assurément magistral’ (De Tijd, 25 octobre 1968, p. 15). Ainsi également en Angleterre : pour Jan Dawson, s’exprimant en 1971, ce premier film de Gary est l’un des dix meilleurs films de toute l’histoire du cinéma (cf. l’enquête du mensuel anglais Sight and Sound, vol. 41, n° 1, déc. 1971, p. 14). Ce ne sont là que trois exemples internationaux parmi d’autres. Régulièrement, dans des interviews pour la presse dans les années 1970, et dans son autobiographie La nuit sera calme (1974), Romain Gary a évoqué ce film avec affection, et l’a cité en exemple, voire en éclairage, de sa manière d’artiste de mêler, aux histoires qu’il invente, des allégories mythologiques. Quelques mois avant sa mort, dans une interview donnée au début de l’année 1980, il soulignait encore l’importance que son premier film revêtait à ses yeux : ‘[c’est] une des choses dont je suis le plus fier de ma vie.’ (cf. l’émission de Jean Faucher ‘Propos et confidences’ de Radio Canada, filmée chez Romain Gary au début de l’année 1980, diffusée en janvier-février 1982 ; transcription dans Romain Gary, Le Sens de ma vie, Paris, Gallimard, 2014, p. 88). » (Jean-François Hangouët, Note sur Les oiseaux vont mourir au Pérou, 2024). Joints : • Les deux numéros de Playboy où paraissent la nouvelle (en 1964 et 1973) ; • Plusieurs photographies en tirage d’époque, sur le tournage : Gary et Seberg, entre deux prises (cliché de plateau, Universal Pictures) ; Gary, Brasseur et Ronet, sur la plage à Huelva ; Maurice Ronet et Jean Seberg, pour plusieurs scènes sur la page ; plusieurs portraits de plateau de Jean Seberg, Maurice Ronet, Jean-Pierre Kalfon et Pierre Brasseur ensemble ; Gary et Danielle Darrieux… Une photographie montre Jean Seberg, au repos entre deux scènes, à Huelva : on y aperçoit clairement la boîte des cigares Montecristo posée sur la veste de Gary, et surtout le script de ce dernier – celui proposé ici et qui l’accompagna tout au long de ces deux mois de tournage.
( Bandes Dessinées en Petits Formats ) - Stan Lee - Mary Wolfman - Wayne Boring - Gary Riedrich - Doug Moench - Larry Hama - Gene Colan - John Buscema - John Romita.
Reference : 13711
Editions Lug. Strange n° 69 du 5 Septembre 1975. In-4 broché de 88 pages au format 24 x 17 cm. Belle couverture illustrée. Dos carré. Plats avec petits frottis aux coins. Intérieur assez frais. Contient les séries : Captain Marvel, Daredevil, Iron Fist, l'Araignée ( Spider-Man ). Scénarios de Stan Lee, Mary Wolfman, Gary Riedrich, Doug Moench, avec dessins en couleurs par Wayne Boring, Larry Hama, Gene Colan, John Buscema et John Romita. Rare édition originale, en très bel état général de fraicheur.
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( Bandes Dessinées en Petits Formats ) - Stan Lee - Roy Thomas - Jim Starlin - Steve Englehart - Gary Friedrich - Mike Friedrich - Arvell Jones - Gerry Conway - Gene Colan - John Buscema.
Reference : 19964
Editions Lug. Strange n° 76 du 5 Mai 1976. In-4 broché de 88 pages au format 24 x 17 cm. Belle couverture illustrée avec un chiffre soigneusement frotté. Dos carré. Plats avec petits frottis aux coins. Intérieur assez frais avec un cachet en première page. Contient les séries : Captain Marvel, Daredevil, Iron Man, l'Araignée ( Spider-Man ). Scénarios de Stan Lee, Steve Englehart, Gary et Mike Friedrich, Doug Moench, avec dessins en couleurs par Jim Starlin, Gene Colan, Arvell Jones et John Buscema. Rare édition originale, en très bel état général de fraicheur.
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Allen Cohen, Bruce Conner, Rick Griffin, Allen Ginsberg, Gary Snyder, Lawrence Ferlinghetti, Michael McClure
Reference : 104419
n°1, septembre 1966 - n°12, février 1968; Format de 280x280mm à 445x929mm, 12 à 32 pages, en feuilles.Collection complète (104419)
Également connu sous le nom de San Francisco Oracle, the Oracle of the city of San Francisco était un journal clandestin publié en 12 numéros du 20 septembre 1966 à février 1968 dans le quartier Haight-Ashbury de cette ville. Allen Cohen (1940-2004), rédacteur en chef pendant la période la plus dynamique du journal, et Michael Bowen, directeur artistique, comptent parmi les fondateurs de la publication. L'Oracle a été l'un des premiers membres de l'Underground Press Syndicate. L'Oracle combinait poésie, spiritualité et intérêts multiculturels avec un design psychédélique, reflétant et façonnant la communauté contre-culturelle telle qu'elle se développait à Haight-Ashbury. Sans doute l'exemple exceptionnel de psychédélisme dans la presse « underground », la publication était connue pour son design multicolore expérimental. Les contributeurs d'Oracle comprenaient de nombreux artistes importants de la région de San Francisco de l'époque, notamment Bruce Conner et Rick Griffin. Il mettait en vedette des auteurs de beat tels qu'Allen Ginsberg, Gary Snyder, Lawrence Ferlinghetti et Michael McClure. Bel état dans un boîte de Pierre Mercier (1928-2014) signée et datée (19)89.
Phone number : +33 1 48 01 02 37
Allen Ginsberg, Jack Kerouac, William Burroughs, Mezz Mezzrow, Charles Olson, Allan Kaprow, Harold Norse, Rexroth, Lawrence Durrel, Robert Creeley, Diane di Prima, Dick Higgins, Henri Miller, Gary Snyder, LeRoi Jones, Douglas Woolf, Larry Eigner, Michael McClure, Barbara Moraff
Reference : 103283
(1961)
1961-1969 5 numéros en 4 volumes, collection complète en édition de luxe.New Orleans, Louisiana et Tucson, Arizona, 1961-1969, volumes 1 à 3 brochés couvertures photographiques 233x155mm, n°4/5 cartonné couverture photographique, 260x185mm , jaquette translucide en papier végétal imprimé.Publié et imprimé à la main au Loujon’s Desert Workshop Printery, Arizona par Jon Edgar et Louise "Gypsy Lou" Webb avec un soin et des matériaux délicatement choisis, The Outsider n'en resta pas moins scrupuleusement fidèle à l'esprit de la "mimeograph revolution" par son attachement à des auteurs comme Charles Bukowski et Kenneth Patchen.Contributions de Allen Ginsberg, Jack Kerouac, William Burroughs, Mezz Mezzrow, Charles Olson, Allan Kaprow, Harold Norse, Rexroth, Lawrence Durrel, Robert Creeley, Diane di Prima, Dick Higgins, Henri Miller, Gary Snyder, LeRoi Jones, Douglas Woolf, Larry Eigner, Michael McClure, Barbara Moraff et beaucoup d’autres. Le dernier numéro 4/5 est luxueusement imprimé en plusieurs couleurs et comporte une section de 46 pages d’hommage au poète Kenneth Patchen à qui il est dédié; il est ici en édition limitée comportant en outre une nature morte hors texte réalisée à partir d’une fleur cueillie sur l’ancien territoire apache près de la tombe de Geronimo et réputée permettre d'exaucer un vœu. Clay/ Phillips p.50, 190. (103283)
Phone number : +33 1 48 01 02 37
( Conan ) - Robert Erwin Howard - Patrice Louinet - Mark Schultz - Gary Gianni - Gregory Manchess.
Reference : 17660
(2007)
Editions Bragelonne 2007 à 2008. 3 forts volumes, in-8 cartonnages éditeurs, pleine toile rouge, de 575, 478 et 525 pages au format 24,5 x 10 x 15 cm. Couverture avec titre et petite illustration dorés. Dos rond avec titre et dessin, dorés. Signet en toile bleue. Plats et intérieur parfaits. Complet des superbes jaquettes illustrée. Voilà l'intégrale de la saga de Conan le Cimmérien, écrite par Robert Erwin Howard entre 1932 et 1935 et contenant : Conan le Cimmérien - L'Heure du Dragon - Les Clous Rouges. Nouvelles traductions, notes, préfaces et bibliographie par Patrice Louinet avec illustrations en noir in et hors texte de Mark Schultz, Gary Gianni et Gregory Manchess. Magnifique édition collector à tirage limité. Rare ensemble, complet en 3 volumes. Edition originale illustrée, totalement épuisé.
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( Bandes Dessinées - Judge Dredd ) - Brian Bolland - Ron Smith - Mike Mc Mahon - Dave Gibbons - Brett Ewins - Gary Leach - John Wagner - Pat Mills.
Reference : 19390
(1977)
Editions Arédit 1984 à 1986. 16 fascicule agrafés de 32 pages chacun, au format 25 x 17,5 cm ( n° 1 à 6 ), puis 26 x 17,5 cm. Hauteur du lot 10 cm. Superbes couvertures illustrées par Brian Bolland et Carlos Ezquerra. Illustrations en couleurs par Brian Bolland, Ron Smith, Mike Mc Mahon, Dave Gibbons, Brett Ewins et Gary Leach, sur scénarios de John Wagner et Pat Mills. Plats frais, avec parfois un numéro inscrit. 4èmes plats des n° 10 et 11 avec frottis ou mouillures. Intérieurs frais. Série complète en 16 albums en bel état général. Rare édition originale complète.
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Seul jeu connu du chapitre XXII de La Promesse de l'aube, qui ne figurait que dans la version écrite en anglais par Gary. Il en fait la traduction et l'intègre dans l'édition définitive de La Promesse de l'aube en 1980. Un dernier hommage à sa mère avant de quitter la scène. S.l.n.d. [Paris, 1980]. 1 frappe dactylographiée (210 x 300 mm) de 15 f. chiffrés 2 à 15. 1 copie carbone (210 x 300 mm) de 15 f. chiffrés 2 à 15. Seul jeu connu du chapitre XXII de La Promesse de l’aube, celui ajouté par Gary dans l’édition américaine mais qui était, jusqu’en 1980, absente de la version française. Romain Gary décide, quelques mois avant son suicide, d’enfin faire ajouter ce chapitre au volume de l’édition de référence, la française. Il entreprend donc de le traduire lui-même et demande à ce qu’il soit intégré dans une nouvelle édition de La Promesse de l’aube à paraître en décembre, trois semaines après son suicide. La dactylographie comporte 11 corrections autographes à l’encre noire aux pages 6, 7, 8, 12 et 14 : des corrections d’ordre orthographique et de ponctuation pour la plupart, et quatre ajouts et variantes. Elle comporte une copie d’une autre frappe d’une version, antérieure, avec plusieurs corrections. Sur le premier feuillet de cette copie, mention de Gary : « chapitre inédit en français de La Promesse de l’aube » + chapitre « XX[II] ».
« J’ai fini la première correction des épreuves et je me rends brusquement compte que je suis peut-être à deux doigts de laisser derrière moi une marque indélébile » écrit Gary à son éditeur Claude Gallimard le 8 décembre 1958, alors qu’il s’apprête à lui communiquer les épreuves corrigées par ses soins de son chef-d’œuvre autobiographique La Promesse de l’aube (le titre définitif a été choisi par Gary en septembre 1958, après qu’il eut envisagé « La Possession du monde », « La Confession de Big Sur » et « La Course contre la vie »). Quelques mois plus tard, Gary entreprend de publier l’édition américaine du texte. Avec une modification importante : l’ajout d’un chapitre entier, ce chapitre XXII, absent de la version française. Il est entièrement consacré à sa mère et à la figure de M. Zaremba, un riche client de la pension familiale à Nice, un artiste peintre polonais. Lequel demande à Gary la permission de demander la main de sa mère. Elle repousse catégoriquement le prétendant, toujours par l’intermédiaire du jeune garçon, factotum chargé de transmettre le message et son refus. Gary, après avoir vainement essayé de convaincre sa mère du bien-fondé de la demande de son futur-ex-beau-père adoptif, prend conscience, pour la première, d’une réelle différence de vue avec sa mère, qu’il finit par comprendre : « jamais je ne comprendrai comment j’avais pu, même à dix-sept ans, me montrer aussi ignorant de la féminité ». « Pourquoi ces modifications ? En écrivant dans une autre langue, il semble que Romain Gary se soit senti plus libre. Adresser des reproches à sa mère dans une langue autre que sa langue maternelle - langue choisie par la mère et non donnée –, se déplacer dans un autre univers culturel ouvre une possibilité de dire autrement, ailleurs, ce qui n’a pas été entendu chez soi. Pour l’écrivain, cela permet aussi de réagir à chaud à la réception critique dans la langue originale d’écriture. L’étanchéité des mondes culturels français et américain de l’époque est une évidence pour Gary, et d’ailleurs, aucun critique dans les articles français consacrés à Lady L., Les Mangeurs d’étoiles, Adieu Gary Cooper ou Charge d’âme ne fait allusion à l’existence de ces livres dans leurs versions originales anglaises » (Romain Gary, l’impossible dérobade par Benoit Desmarais). Émouvant et important document, tant un tel ajout ne peut être fortuit : il est, dans l’esprit de Gary, un ajout nécessaire à apporter à son texte emblématique et un dernier hommage à faire à sa mère avant de lui-même disparaître.
Première édition américaine. Premier tirage, avec mention de « first edition ». Rare exemplaire en premier tirage d'un des chefs-d'oeuvre de Gary. New York, Harper & Brothers, (octobre) 1961. 1 vol. (150 x 220 mm) de 337 p., [2] et 2 f. Cartonnage éditeur, jaquette illustrée. Première édition américaine. Premier tirage, avec mention de « first edition ».
La traduction est donnée par un certain John Markham Beach : c'est un pseudonyme créé par Romain Gary. Cette édition est en partie originale et contient un long chapitre - le XXII - qui ne figure pas dans l'édition française, publiée à Paris l'année précédente. Il est entièrement consacré à sa mère et à la figure de M. Zaremba, un riche client de la pension familiale à Nice : un artiste peintre polonais qui demande à Romain la permission de demander la main de sa mère. Elle repousse catégoriquement le prétendant, toujours par l'intermédiaire du jeune garçon, factotum chargé de transmettre le message et son refus. Gary, après avoir vainement essayé de convaincre sa mère du bien-fondé de la demande de son futur-ex-beau-père adoptif, prend conscience, pour la première fois, d'une réelle différence de vue avec sa mère, qu'il finit par comprendre : « jamais je ne comprendrai comment j'avais pu, même à dix-sept ans, me montrer aussi ignorant de la féminité ». Pourquoi cet ajout ? « En écrivant dans une langue autre, il semble que Roman Gary se soit senti plus libre. Adresser des reproches à sa mère dans une langue autre que sa langue maternelle - langue choisie par la mère et non donnée, se déplacer dans un autre univers culturel ouvre une possibilité de dire autrement, ailleurs, ce qui n'a pas été entendu chez soi. Pour l'écrivain, cela permet aussi de réagir à chaud à la réception critique dans la langue originale d'écriture. L'étanchéité des mondes culturels français et américain de l'époque est une évidence pour Gary, et d'ailleurs, aucun critique dans les articles français consacrés à Lady L., Les Mangeurs d'étoiles, Adieu Gary Cooper ou Charge d'âme ne fait allusion à l'existence de ces livres dans leurs versions originales anglaises » (Romain Gary, l'impossible dérobade, par Benoit Desmarais). À la demande de Gary, ce chapitre sera intégré dans la version française en 1980, traduit par Gary lui-même, telle une dernière volonté. Le livre, dans cette édition définitive, est sous presse lorsque Gary se suicide, le 2 décembre 1980. Rare exemplaire en premier tirage d'un des chefs-d'oeuvre de Gary. Bel exemplaire, dans une jaquette en excellente condition.
Première édition américaine. Premier tirage, avec mention de « first edition ». Rare exemplaire en premier tirage d'un des chefs-d'oeuvre de Gary, qui présente un texte plus complet que l'édition française. New York, Harper & Brothers, (octobre) 1961. 1 vol. (150 x 220 mm) de 337 p., [2] et 2 f. Cartonnage éditeur, jaquette illustrée. Première édition américaine. Premier tirage, avec mention de « first edition ».
La traduction est donnée par un certain John Markham Beach : c'est un pseudonyme créé par Romain Gary. Cette édition est en partie originale et contient un long chapitre - le XXII - qui ne figure pas dans l'édition française, publiée à Paris l'année précédente. Il est entièrement consacré à sa mère et à la figure de M. Zaremba, un riche client de la pension familiale à Nice : un artiste peintre polonais qui demande à Romain la permission de demander la main de sa mère. Elle repousse catégoriquement le prétendant, toujours par l'intermédiaire du jeune garçon, factotum chargé de transmettre le message et son refus. Gary, après avoir vainement essayé de convaincre sa mère du bien-fondé de la demande de son futur-ex-beau-père adoptif, prend conscience, pour la première fois, d'une réelle différence de vue avec sa mère, qu'il finit par comprendre : « jamais je ne comprendrai comment j'avais pu, même à dix-sept ans, me montrer aussi ignorant de la féminité ». Pourquoi cet ajout ? « En écrivant dans une langue autre, il semble que Roman Gary se soit senti plus libre. Adresser des reproches à sa mère dans une langue autre que sa langue maternelle - langue choisie par la mère et non donnée, se déplacer dans un autre univers culturel ouvre une possibilité de dire autrement, ailleurs, ce qui n'a pas été entendu chez soi. Pour l'écrivain, cela permet aussi de réagir à chaud à la réception critique dans la langue originale d'écriture. L'étanchéité des mondes culturels français et américain de l'époque est une évidence pour Gary, et d'ailleurs, aucun critique dans les articles français consacrés à Lady L., Les Mangeurs d'étoiles, Adieu Gary Cooper ou Charge d'âme ne fait allusion à l'existence de ces livres dans leurs versions originales anglaises » (Romain Gary, l'impossible dérobade, par Benoit Desmarais). À la demande de Gary, ce chapitre sera intégré dans la version française en 1980, traduit par Gary lui-même, telle une dernière volonté. Le livre, dans cette édition définitive, est sous presse lorsque Gary se suicide, le 2 décembre 1980. Rare exemplaire en premier tirage d'un des chefs-d'oeuvre de Gary. Bon exemplaire.
Edition originale et premier tirage.L'exemplaire de Romain Gary et Jean Seberg, abondamment annoté par l'auteur, avec un très long et bel envoi au couple. New York, New Directions, [28 novembre] 1962. 1 vol. (135 x 205 mm) de 93 p. et [1] f. Broché, chemise et étui. L’exemplaire de Romain Gary et Jean Seberg, abondamment annoté par l’auteur. Edition originale et premier tirage [5 000 exemplaires]. Envoi signé : “For Jean, my only movie-star – whose humanness celluloid were at a loss to render unreal and for Romain, a fellow singer, and spirit – love, Gregory P.S. This be the only copy in which I have made personal corrections – surely when you see the completions of a film you’ve made you wish Jean could have done some scenes differently – so the same for poems and the poet – I feel this book to be my finest work – mine “Breathley” & “Roots of Heaven” – In spirit I always hold you & Romain fondly & well – Romain helped me when I was in dire need once - you both did. » Cet envoi est accompagné d’une longue note rédigée à la suite du dernier poème du recueil “Writ on the eve of my 32nd birthday” : “a poem like this shouldn’t be too long, or talk too much, I feel – yet I hate to omit anything so truly heartfelt – but it makes no difference – to end it – the world owes me – a million dollars is happy. Tongue in cheek, audacity – to continue it d(?) I do is to crowd too much feeling into a single poetry – like old letters, I can’t stand to read my yesterday’s poems – Basta – the poesy to follow this can’t help but be goodly wisely compassionate expressions heart and spirit – whoops! I just remembered that the world only owes me 999,900 dollars as Romain once bestowed 100 dollars to me when I was in dire need, but truly I owe the world everything and it owes me nothing – so as a gentleman I must return his aid to him, someday, when I get lots of doubloons - I wish both of you the loneliest of things and non-things – Gregory.” Corrections et ajouts autographes à sept poèmes : p. 58 : 2 strophes entourées avec la mention “omit” p. 66 et 67 : corrections et variantes pour le poème “Man Enterring the Sea, Tanger” p. 73 : 1 ajout au poème “A Race of Sound” p. 74 : 1 ajout d’une strophe au poème “There can be no other apple for me” p. 78 : 2 variantes au poème “Writ on the Steppes of Puerto Rican Harlem” p. 83 : 2 variantes aux poèmes “A City Child’s Day et They” p. 87 : 1 variante au poème P.S. 42 p. 88 : 1 ajout au poème “Danger” p. 89 : 1 strophe entourée avec la mention “omit" pour le poème “After Reading in the clearing” p. 93 : note retranscrite plus haut. De la bibliothèque Romain Gary et Jean Seberg.
Long Live Man parut dans la collection mythique des anthologies poétiques de New Directions (ND). Deux ans plus tôt The Happy Birthday of Death réunissait les premiers poèmes de Corso dont le célèbre « Bomb ». Fondées par James Laughlin en 1936, les éditions ND eurent pour vocation première de soutenir écrivains et poètes inconnus et audacieux ; et, très vite, New Directions se mit à publier des romans, du théâtre, etc. À son catalogue figurent aujourd'hui nombre de noms célèbres de la littérature mondiale qui trouvèrent un jour - enfin - un éditeur prêt à s'engager pour eux : Ezra Pound, Dylan Thomas, Tennessee Williams... En 1960, trois des membres majeurs de la Beat Generation ont déjà publié chez Laughlin : Kerouac vient de publier les fameuses Visions of Cody (décembre 1959), Ginsberg, dès 1953, est entré dans la collection « Prose and Poetry », et les trois poètes Beat se retrouvent en 1961 réunis dans le n° 17 de cette même collection. Lorsque paraît ce recueil de Corso, quatre des célèbres poètes de la Beat Generation ont déjà fait paraître leurs textes majeurs : On the road (Kerouac), Howl (Ginsberg), Bomb (Corso) et The Naked Lunch (Burroughs). Gregory Corso, dernier à avoir rejoint le groupe, est devenu l'un de ses porte-parole les plus en vue. Mais lorsqu'il adresse cet exemplaire à Jean Seberg et Romain Gary, c'est bien à une autre époque de sa vie qu'il fait allusion. L'aide matérielle qu'il y évoque à deux reprises ici n'aura très probablement pas été un détail dans sa vie. La situation de Corso dans les années 1950 a peu de choses à voir avec celle de Gary, diplomate et écrivain reconnu marié à une star d'Hollywood. « Gregory était un vrai New Yorkais. Il était né en 1930 au coeur de Greenwich Village au-dessus d'une morgue au coin des rues Bleeker et MacDougal, qui faisaient alors partie de Little Italy. Il n'avait aucun souvenir de sa mère qui avait à peine seize ans quand elle l'avait eu. » Abandonné dès la naissance, avec un père à peine plus vieux qui ne pouvait s'en occuper il fut en quelques années balloté dans pas moins de huit familles d'accueil. Les malheurs de sa vie d'enfant et d'adolescent le conduisirent à la prison de Tombs, de triste réputation. Relâché, il fut livré à lui-même quand, à dix-sept et à la suite d'un cambriolage, il fut renvoyé en prison, cette fois dans celle de Clinton (à Dannemora, près de New York). C'est là qu'il découvrit la littérature et la poésie. Peu après sa libération, alors qu'il avait trouvé un emploi et qu'il se destinait définitivement à la poésie, il rencontra Allen Ginsberg ; ce dernier se souviendra du soin que Corso avait apporté aux poèmes qu'il lui confia : « tous étaient dactylographiés, chose inhabituelle de la part d'un garçon qui vivait dans le Village et se disait poète ». Ginsberg lui présenta Kerouac.... Il fut alors de tous les événements, réunions, voyages et fit partit de l'inénarrable ‘bande' installée à Paris dans un hôtel, 9 rue Gît-le-coeur. Ce lieu insalubre et ses 42 chambres, toutes occupées par des artistes, de préférence étrangers n'avait pas de nom mais il devait rester dans les mémoires comme le Beat Hôtel, du nom que Corso lui trouva à l'époque (une plaque commémorative a depuis été installée sur la façade de l'immeuble, devenu aujourd'hui le Relais Hôtel Vieux Paris). Est-ce à cette époque - à Paris donc, ou bien en Californie que Corso rencontre Seberg et croise Gary ? Difficile de l'affirmer, mais il est avéré que Gary ne cesse entre 1950 et 1960 d'effectuer des allers-retours entre l'Europe et les États-Unis, suivant les déplacements de Seberg qui tourne sur les deux continents. Gary, lorsqu'il résidait à Los Angeles, a vu naître ces groupes contestataires et s'y intéressa de très près. Voici son regard avisé sur l'auteur d'On The Road « c'était un prophète, Kerouac. Il fut le premier et le seul à avoir prédit quinze ans à l'avance l'Amérique des hippies, l'Amérique d'une quête spirituelle désespérée, qui commençait déjà dans la marijuana pour finir dans l'héroïne. » (La nuit sera calme). Et même s'il est assez ironique lorsqu'il évoque ces « jeunes paumés américains », l'on imagine bien Gary venant en aide à Corso que forcément il ne confond pas avec l'un d'entre eux. Ces lignes tirées de Chien blanc rappellent ce qu'il vécut personnellement à cette époque, aussi bien dans son appartement parisien de la rue du Bac, que dans sa maison de Los Angeles où il est fréquent qu'il doive laisser la place à d'interminables réunions des Black Panthers invités par sa femme : « Seberg passe son temps à donner notre adresse à tous les jeunes paumés américains qui croient que l'Atlantide, ça existe, ce qui explique pourquoi j'ai trouvé un jour six beatniks endormis dans des sacs de couchage dans notre appartement rue du Bac. L'un d'eux avait notre adresse depuis quatre ans, et il l'avait partagée avec des amis. » Tough Poets Press vient de faire paraître un recueil des oeuvres de Corso, rappelant qu'il fut un auteur majeur et fondateur dans l'aventure lancée par Kerouac et non un simple suiveur. Cet exemplaire est sans doute le seul témoin à ce jour de la rencontre de Romain Gary avec l'un des membres majeurs de la Beat Generation. De la bibliothèque Romain Gary et Jean Seberg.
Édition originale. Un des 65 premiers exemplaires sur vergé d'Arches. Bel exemplaire broché. Paris, Mercure de France, (15 novembre) 1976. 1 vol. (170 x 260 mm) de 213 p. et [3] f. Broché, non coupé. Édition originale. Un des 65 premiers exemplaires sur vergé d'Arches, celui-ci 1/10 hors commerce de tête (n° 3).
Le titre sonne comme un pied de nez à la lueur de la révélation de ce qui fut certainement la plus grande supercherie de l’histoire littéraire – Romain Gary n’en reconnaît qu’une d’égale ampleur, celle de Macpherson inventant le poète Ossian. Las de la « gueule » qu’on lui faisait depuis trente ans, Gary revient au monde sous le nom d’Émile Ajar. « C’était une nouvelle naissance. Je recommençais. Tout m’était donné encore une fois. » Après le succès de Gros Câlin, premier des Ajar, Gary perfectionne son stratagème pour la sortie de Pseudo, écrit en quinze jours, en donnant un visage à son double. Ce sera son cousin Paul Pavlowitch qui incarnera l’écrivain. Gary s’amusera que personne ne le reconnaît derrière ses textes, que les critiques qui encensaient Gary descendent Ajar en flamme et inversement. Et à ceux qui reprochait à Pseudo d’être un livre « vomi » d’où toute « rouerie » était absente, Gary répondra : « S’il est un livre de vieux professionnel, c’est bien Pseudo : la rouerie consistait à ne pas la laisser sentir. Car il se trouve que ce roman de l’angoisse, de la panique d’un être jeune face à la vie devant lui, je l’écrivais depuis l’âge de vingt ans, l’abandonnant et le recommençant sans cesse, traînant des pages avec moi à travers guerres, vents, marées et continents, de la toute jeunesse à l’âge mûr... » Écrit en quinze jours en 1976 par un Gary claquemuré dans un studio à Genève, Pseudo se présente comme le récit furieux, impulsif et brutal destiné à clore le bec de tous ceux qui spéculent sur la véritable identité d’Émile Ajar : « Mais qui est donc cet Ajar ? » se demande le Tout-Paris. « Mon neveu Paul Pavlowitch », répond Gary, bien décidé à pousser jusqu’au bout la supercherie. Avec Pseudo, Gary reconstruit pièce à pièce toute la défense Ajar, avec la maîtrise implacable des pires machinations. Dans cette autobiographie du supposé Pavlowitch, Gary atteint son but : mettre fin aux rumeurs, duper la presse et régler un certain nombre de comptes avec… lui-même, où l’imposture poussée à son comble a pour effet de produire de l’authentique : « J’ai inventé de toutes pièces un Paul Pavlowitch dans le roman. Un délirant. J’ai voulu exprimer l’angoisse et je t’ai chargé de cette angoisse. Je règle aussi des comptes avec moi-même – plus exactement, avec la légende qu’on m’a collée sur le dos. »
Script d'auteur et version finale avant l'impression du scénario définitif, avec corrections autographes. Le scénario et les découpages techniques sont entièrement écrits par Romain Gary. L'exemplaire de de Romain Gary, enrichi de diverses photographies du film. [Paris, novembre-décembre 1970]. 1 script (215 x 275 mm) de 150 f., chiffrés 1 à 148. En feuilles. Script d’auteur et version finale avant l’impression du scénario définitif. Le scénario et les découpages techniques sont entièrement écrits par Romain Gary. Ce jeu est le sien, comme en témoigne la trentaine de corrections autographes qui jalonnent le document. Il provient par ailleurs du fonds Gary cédé au Musée des lettres et manuscrits de feu Aristophil. On retrouve sa trace lors de la vente Artcurial (Paris, 2020, lot 446) qui a dispersé l’ensemble des livres et manuscrits de cet ensemble.
On ignore le nombre d'exemplaires qui a été fait de ce screenplay, rédigé tout en anglais - la faute à une production internationale, sous la gouverne d'Alexander Salkind, un producteur franco-mexicain d'origine russe qui connaîtra gloire et fortune six ans plus tard en produisant les trois volets de Superman. Pour l'heure, ce sont James Mason, Stephen Boyd, Curd Jurgens, Jean Seberg et Henri Garcin qui sont convoqués et à qui l'on va demander des supers-pouvoirs pour faire du film une réussite. La (mince) trame ? Une jeune femme, Emily (Jean Seberg), jeune épouse d'un haut fonctionnaire d'Interpol, est perdue à des kilomètres de toute civilisation, qui doit son salut à l'intervention de Killian (Stephen Boyd), un homme prêt à tout pour réduire à néant un gang de trafiquants de drogue. Une véritable guerre dans laquelle il implique Emily, propulsée malgré elle dans un monde de violence et de corruption qui lui fera comprendre que son mari n'est pas vraiment le policier incorruptible qu'il semblait être... Le film fut tourné au cours de l'hiver 1971, dans deux villes d'Espagne, Madrid et Alicante. Romain Gary est aux commandes, avec Jean Seberg en vedette. La première eut lieu à Marseille le 19 janvier 1972. Il sortira en salle également sous les titres de Police Magnum et aux États-Unis Kill kill kill. Disons-le clairement, le film n'est pas un chef-d'oeuvre, très loin de Les oiseaux vont mourir au Pérou. La critique n'est pas tendre avec Gary : « Le problème de la drogue est un problème grave et Romain Gary un homme sérieux. Que ce romancier de talent, ancien diplomate, journaliste et cinéaste à ses heures (Les oiseaux vont mourir au Pérou), ait entrepris de dénoncer à l'écran les responsables du plus ignoble des trafics nous paraissait de bon augure [...]. Mais [tant] de scènes érotico-exotiques, de poursuites motorisées, de mitraillages en série ravalent Kill au niveau des sous-produits du genre. Méli-mélo de poncifs, d'une confusion extrême, où se noie le réquisitoire annoncé et attendu » (Le Monde). Romain Gary, dans une interview donnée au même moment, tente de convaincre : « j'ai besoin de faire partager le dégoût que m'inspire la drogue et ses trafiquants. La première chose à faire est de donner aux gens le dégoût le plus total [...]. Donner une notion d'infamie. Pour moi, ce sont des nazis. Il faut que le public rie de leurs cadavres [...]. Sur le plan international, il n'y a pas de lutte d'action. Les gouvernements ne font pas ce qu'il faut pour produire des pressions légitimes sur les pays producteurs, par peur de perdre de clients sur d'autres pans économiques ». L'intention est louable, mais le résultat, d'un point de vue cinématographique, loin d'être convaincant. Le film fait un flop. « Romain mon amour, [...] Quand tu as réalisé le film, avec si peu d'aide de qui que ce soit autour de toi, c'était en partie dans le but de sauver ma vie. Au sens propre du terme. Personne - et surtout moi - ne pensait que je serais même capable de travailler à nouveau, que je serais à même de trouver les ressources psychiques et la force physique. Et tu savais que c'était une question de survie pour moi de trouver la discipline et la force de travailler à nouveau. » Jean Seberg écrit cette lettre après la sortie du film, après que Gary eut en effet tenté de lui donner une raison de se lever et de vivre. Le film n'arrangera rien, bien au contraire, et le couple divorcera l'année suivante.
Édition originale. Exemplaire poinçonné du service de presse. Belle réunion deux premiers volumes de Frère Océan, en service de presse et ex-libris de Maurice Druon. Paris, Gallimard, (27 septembre) 1965 et (11 mai) 1967. 2 vol. (140 x 205 mm) de 476 p., [1] et 1 f. ; 276 p. et [2] f. Brochés. Édition originale. Exemplaires poinçonnés du service de presse. Exemplaires de Maurice Druon.
L’amitié et le respect mutuel de Romain Gary avec Joseph Kessel pouvait difficilement faire autrement que de rendre possible une rencontre entre Gary et Maurice Druon. La bibliothèque de ce dernier contenait une partie des titres publiés par Gary entre 1965 – Pour Sganarelle formant le premier d’entre eux – jusqu’en 1977, avec Clair de femme. Il n’est pas anodin que le plus ancien livre de Gary soit ce Pour Sganarelle, c’est-à-dire un essai plus qu’un roman. « Contre le pré carré du Je, Pour Sganarelle annonce, dans l’ivresse, le dérèglement radical de toutes les identités qui n’a fait que croître jusque-là dans les textes de Gary et qui donnera ensuite naissance à La Danse de Gengis Cohn, La Tête coupable et Europa. Pour Gary, la posture de Sartre et de Robbe-Grillet va à l’encontre de ce qu’est réellement le roman, le faisant verser dans l’hypocrisie et une mauvaise foi toute traditionnelle qui n’a rien de celle, motrice et vitale, qu’il cultive chez ses personnages. Leur défense ‘de l’honnêteté et de l’intégrité du romancier’ n’est qu’une ‘pitrerie’, un ‘charlatanisme littéraire’, une ‘escroquerie littéraire’, une ‘infâme tartufferie’ (p. 39). Les thuriféraires de l’honnêteté sont en réalité des faux-monnayeurs. Gary « a trop le goût de l’imposture romanesque pour ne pas s’occuper de cette autre imposture qui s’effectue sous couvert de l’honnêteté intellectuelle » (Maxime Decout, « Des faux papiers en règle. À propos de Gary-Ajar », Raison présente, 2018/4, n° 208), p. 103-114). Belle réunion deux premiers volumes de Frère Océan, en service de presse et ex-libris de Maurice Druon.
Édition originale et premier tirage (pas de grands papiers). Elle est anonyme, sans mentionner l'identité de Gary, révélée quelques semaines plus tard.Rare premier tirage - la couverture étant par la suite modifiée. Paris, Gallimard, (3 mai) 1974. 1 vol. (150 x 220 mm) de 289 p. et [1] f. Broché, sous couverture illustrée. Édition originale et premier tirage (pas de grands papiers).
Gary affabule et frelate avec malice le monde des Lettres dans une mystification à grande échelle : un avant-goût de la naissance d’Émile Ajar. Avec Les Têtes de Stéphanie, Gary ne se contente pas d’attribuer une œuvre à un faux auteur et invente bel et bien un écrivain complet avec un univers à part entière, important le mensonge de la fiction dans le réel : il crée à cette fin Shatan Bogat, et sa sulfureuse biographie : caché en Inde, ce journaliste américain aurait dénoncé le trafic d’armes dans un précédent roman, Seven Years in Fire. Qui aurait été couronné du prix Dakkan. Personne n’ira vérifier que n’existent ni le texte ni le prix. Pour accréditer la supercherie, le manuscrit est livré en anglais aux Éditions Gallimard, qui en donne une traduction. Or, Shatan Bogat est un individu exigeant : « quand il découvre la traduction de Gallimard, il décide de la reprendre. Comme il l’a déjà fait, Gary retraduit le livre et se demande s’il ne pourrait pas aller plus loin encore qu’avec John Markham Beach. Gary traducteur sera donc cette fois une femme : Françoise Lovat. Deux faux noms, un changement de genre, un changement de langue et une traduction : cela fait beaucoup pour un seul homme. Gary assume tous les rôles. » (Maxime Decout, « Des faux papiers en règle », Raison présente, n° 208, 103-114). Rare premier tirage, sans la vignette présentant le visage de Romain Gary.
Édition originale. Un des 80 exemplaires sur vélin pur fil. Directement écrit en anglais, le livre sera non pas traduit, mais complètement réécrit en français cinq ans plus tard par Romain Gary. Reliure de Bichon. Paris, Gallimard, (6 mai) 1969. 1 vol. (140 x 205 mm) de 278 p. et [4] f. Chagrin orangé à encadrement, papier à décor sur les plats, titre doré, date en pied, tête cirée, couvertures et dos conservés, étui bordé (reliure signée de B. Bichon). Édition originale. Un des 80 exemplaires sur vélin pur fil (n° 75).
Directement écrit en anglais, le livre sera non pas traduit, mais réécrit en français cinq ans plus tard par Romain Gary. Le héros de ce portrait de la jeunesse américaine des années soixante, Lenny, ne croit plus aux valeurs de l’Amérique traditionnelle, sûre de son bon droit. Au Viêtnam, la guerre s’enlise et la protestation étudiante ne cesse de grandir : « Tu veux que je te dise Lenny ? C’est fini Gary Cooper. Fini l’Américain tranquille, sûr de lui et de son droit, qui est contre les méchants, toujours pour la bonne cause, et qui fait triompher la justice et gagne toujours à la fin. Adieu, l’Amérique des certitudes. Maintenant c’est le Viêtnam, les universités qui explosent, et les ghettos noirs. Ciao Gary Cooper. » Constat qui ne va pas sans quelque nostalgie de la part de l’auteur, qui aimait particulièrement Gary Cooper et s’amusait à se comparer à lui : « je suis un mélange de Gary Cooper et de Rudolf Valentino, en mieux parce que j’ai les yeux bleus […] Voilà ! »
Édition originale. Premier tirage, avec mention de « First printing ». Lady L. est le premier roman que Gary écrivit directement en anglais, et le premier, ainsi, dans une autre langue que le français. New York, Simon & Schuster, (décembre) 1958. 1 vol. (140 x 210 mm) de 215 p. et [1] f. Cartonnage et jaquette illustrée de l'éditeur. Édition originale. Premier tirage, avec mention de « First printing ».
Lady L. est le premier roman que Gary écrivit directement en anglais, et le premier, ainsi, dans une autre langue que le français. Quand, en 1944, Lesley Blanch rencontra Romain Gary, elle venait de fêter ses quarante ans, le jour du débarquement en Normandie. Rédactrice de Vogue, où elle supervisait les reportages depuis 1937, cette chroniqueuse londonienne, élégante, spirituelle, à l’indéniable talent littéraire, était estimée dans le milieu de la mode. Ils se marièrent le 4 avril 1945. Quelques mois plus tard, une carrière diplomatique s’ouvrit pour Gary. Épouse dévouée, Lesley l’accompagna de poste en poste, à Sofia, à Berne, à Paris, à New York et à Los Angeles, et lui enseigne sa langue à la perfection. « L’accent anglais, tant admiré, précisait-elle, redoublait de charme avec le froufroutement des r russes que Romain lui ajoutait. Il avait acquis une prononciation parfaite ; seul le timbre de sa voix, ce timbre profond et rauque, gardait quelque chose de slave. » Gary s’exprime rapidement avec aisance ; au point, même, d’écrire quatre romans directement dans cette langue : Lady L. est le premier, en 1958 (traduit en 1963), suivi par The Talent Scout (1961), The Ski Bum (1964) et The Gasp (1973). Gary traduisit entièrement par ailleurs La Promesse de l’aube, La Tête coupable et White Dog et participa de près aux traductions de Colors of the Day, The Roots of Heaven, A European Education, The Dance of Gengis Cohn et Europa. Et, indirectement via Ajar / Pavlowitch, à celle de Momo. « Malgré un divorce houleux et douloureux, Lesley Blanch et Romain Gary - surtout après sa séparation d’avec Jean Seberg, et plus souvent encore après la mort de celle-ci, établirent une ‘amitié téléphonique’. Elle s’était retirée à Menton, dans une maison de la baie de Garavan, où elle avait reconstitué son décor intime : tapis, divans, icônes, œuvres d’art, objets insolites, grimoires et livres russes imprimés avant la réforme de l’orthographe. Mais, par une nuit funeste d’avril 1994, un incendie anéantit tous ces trésors. À 90 ans, Lesley eut le courage de recréer un nouveau foyer, avant de mourir à près de 103 ans en 2007 ». (« Lesley Blanch, Une fée bienveillante », par Lucien d’Azay, Revue des deux mondes, mai-juin 2021). Bel exemplaire.
Émouvante lettre autographe des parents du dédicataire du premier livre premier livre de Romain Gary, Éducation européenne, qui vient d'être primé et qui le remercient de leur avoir offert un exemplaire dédicacé. St-Pierre-Quilbignon [Finistère], 13 janvier 1946. 3 pages (135 x 175 mm) en 1 f. plié, encre sépia. Merveilleuse, longue et émouvante lettre de la mère de l’aviateur de la France Libre Robert Colcanap, à Romain Gary. Robert Colnacap, âgé de dix-sept ans, est le dédicataire du premier livre de Gary, Forest of Anger, publié à Londres en 1944 et traduit quelques mois plus tard en français sous le titre de L’Éducation européenne. Colnacap, qui partagea la chambrée de Gary, est mort lors d’un exercice, quelques mois avant le débarquement de Normandie. Les deux hommes s’étaient liés d’amitié au sein du groupe Lorraine.
« Monsieur et cher ami, Je m’excuse de vous donner cette appellation, justifiée seulement par la camaraderie qui vous unissait à notre Robert. Je ne saurais vous dire à quel point nous sommes touchés, mon mari et moi, du geste délicat que vous avez eu en nous adressant L’Éducation européenne écrit à la Mémoire de notre malheureux fils et signé de votre main. […] J’aimerais tant savoir où, quand, et dans quelles circonstances vous avez connu notre enfant. Les biographies que j’ai pu lire vous concernant sont muettes – bien entendu – sur votre activité militaire. Je sais seulement que vous êtes un des rares rescapés parmi les aviateurs des Forces Françaises Libres en Angleterre, et que vous avez fait à l’avance, comme tant d’autres, le sacrifice de votre vie pour que l’Humanité devienne enfin libre. […] Si notre petit a eu connaissance de votre roman, il n’a pas dû vous ménager son admiration. Et, s’il vivait encore, comme il savourerait la joie de vous voir décerner aujourd’hui le Prix des Critiques ! [...] ». Forest of Anger s’ouvre avec l’évocation de son camarade Robert Calcanap, qui s’était engagé dans les Forces françaises libres à l’âge de dix-huit ans. Gary le lui dédie ainsi : « À la mémoire de mon camarade, le Français libre Robert Colcanap ». D’une mère institutrice et d’un père qui sert dans la Marine, Robert Colcanap est né le 11 mai 1922, près de Morlaix. La famille Colcanap s’installe à Brest en 1926. Encore lycéen au moment de la signature de l’armistice, et donc trop jeune pour avoir eu la possibilité de combattre, il décide de rallier La France Libre. Le jour même de l’appel du 18 juin, il embarque à Brest à bord du Meknès, à destination de l’Angleterre. Dès son arrivée sur le sol britannique, il demande à servir dans l’aviation. Refus, direct, de Charles de Gaulle : « jeune homme, passez d’abord vos diplômes ». Il obtient son certificat d’admission au lycée français de Londres, le 25 septembre 1940, passe son concours, et signe derechef le 28 octobre suivant un engagement volontaire dans les FAFL, sous le matricule n° 30.503. Il est affecté sur le cuirassé Courbet, puis transféré au camp de Old Dean à Camberley. Malgré son jeune âge, il se distingue par de premiers états de service remarquables, et remarqués. Nommé sous-lieutenant le 15 décembre 1942, il rejoint le groupe de bombardement Lorraine. Il en restera l’éternel benjamin. C’est au cours d’un exercice, le 11 novembre 1943, au-dessus de l’Angleterre, qu’il trouve la mort, suite à un accident de moteur de son appareil, un Boston III BZ. Sept mois auparavant, le 4 avril 1943 à Londres, Robert Colcanap avait rédigé son testament dont voici un extrait : « Je voudrais que soient conservés mes livres de médecine-Physique-Chimie (achetés avec mes économies), les poésies de Baudelaire, de Péguy et surtout la vie de Mozart ainsi que mes concertos et sonates pour violon, lesquels ont été pendant de longs mois mes meilleurs compagnons et ont constitué la meilleure des consolations. Je regrette de ne pouvoir vous laisser les deux objets auxquels je tenais le plus ; un Kodak 35 acheté au Caire en avril 42 et une ciné-caméra 8 mm (fruits de mes économies) tous deux perdus au cours du torpillage à cent kilomètres au large de Durban, le 1er novembre 1942. J’ai également perdu ce jour mon carnet de route, commencé le 18 juin 1940, sans compter des photos et films pris au Kenya. Grâce à ces documents il eut été facile de retrouver ma vie depuis cette date fatale du 18 juin 1940. Il y avait là, matière à plusieurs romans. Je suis heureux d’avoir fait ce que je considère comme mon devoir ; si c’était à refaire je recommencerais. J’estime en toute conscience que je n’ai rien à me reprocher. ». Plusieurs passages de La Promesse de l’aube et de L’Éducation européenne font directement référence à des événements vécus par l’auteur durant ce service. Pour être plus complet, c’est sur une phrase et un portrait de Robert Colnacap que s’ouvre l’ouvrage de référence consacré au groupe Lorraine : « Nous jurons de rendre à la patrie sa liberté ! Le 19 juin 1940, un gamin rieur de seize ans et demi débarque en Angleterre. Il s’appelle Robert Colnacap » (incipit de Les Bombardiers de la France libre. Groupe Lorraine, par François Broche, Paris, Presses de la Cité, 1979). Le groupe de bombardement Lorraine reçoit la Croix de la Libération, le 28 mai 1945. Au cours du conflit, il a effectué plus de 3 000 sorties, déversant 2 500 tonnes de bombes et perdant 127 hommes. Le 18 juin 1945, il participe au défilé aérien au-dessus des Champs-Élysées en formant une croix de Lorraine avec ses appareils. Il est dissous en 1952, donnant un an plus tard naissance à la 30e escadre de chasse, aujourd’hui intégrée dans la prestigieuse BA118 de Mont-de-Marsan, l’une des plus grandes bases de l’Armée de l’air française.
Edition originale. Un des 22 premiers exemplaires sur vélin de Hollande. Reliure signée d'ALix. Paris, Gallimard, (24 juin) 1966. 1 vol. (135 x 205 mm) de 328 p. et [4] f. Maroquin rouge, dos lisse, titre doré, date en pied, tranches dorées sur témoins, doublures et gardes de box crème, couvertures et dos conservés, étui bordé (reliure signée de Alix). Edition originale. Un des 22 premiers exemplaires sur vélin de Hollande (n° 3).
« Les mangeurs d’étoiles », ce surnom donné aux Amérindiens de l’hémisphère sud consommant des plantes hallucinogènes, Gary l’applique aux personnes qui poursuivent un rêve : ici, l’irrésistible ascension et la chute d’un Indien cujon, Al Mayo, dictateur d’une république caribéenne, en quête d’un pacte avec le diable. Une transposition moderne du Faust de Goethe où les États-Unis jouent le rôle de Méphistophélès. Gary est particulièrement bien placé pour cela : le cadre géographique du roman lui est fourni lorsqu’il est nommé consul général de France à Los Angeles en 1961. Chargé d’une mission de remplacement, il prend trois mois durant la gérance de l’ambassade de France à La Paz, en Bolivie - il n’y avait plus d’ambassadeur depuis six mois et « cette vacance indisposait le dictateur du moment » (Myriam Anissimov, Romain Gary le caméléon, Denoël, 2004, p. 284). Il s’imprègne alors de cette atmosphère sud-américaine, à l’origine de deux nouvelles : « Les oiseaux vont mourir au Pérou » et « La plus vieille histoire du monde ». Ce sera le cadre de son roman, qui a alors pour titre Le Mangeur d’étoiles sous lequel il le recense encore parmi ses œuvres dans le premier chapitre de Pour Sganarelle (1965). Dans une interview donnée à Pierre Desgraupes le 2 novembre 1966, Gary développe tout ce qu’il cherchait à y montrer ; et synthétise ainsi : « Goethe a franchement menti. La véritable tragédie de Faust ce n’est pas qu’il ait vendu son âme au Diable, c’est qu’il n’y a pas de Diable pour vous l’acheter. » Le titre forme le premier volet de La Comédie américaine, complétée en 1969 par Adieu Gary Cooper : l’un et l’autre avaient d’abord été publiés en anglais : sous les titres The Talent Scout en 1961 pour le premier et The Ski Bum en 1965 pour le second. Comme Lady L. trois ans auparavant, la traduction française a été établie par Jean Rosenthal avec le concours de l’auteur. Lorsque le roman est publié à Londres en 1961, il est présenté comme une traduction d’un certain John Markham Beach, qui se serait aussi chargé de la transposition en anglais de La Promesse de l’aube (Promise at Dawn). Un pseudonyme de plus à l’actif de Gary ! Bel exemplaire.
Premier tirage post prix Goncourt, imprimé le jour même de l'attribution du prix. Envoi signé : « Pour Raymond Melix, Romain Gary, 1956 ». Paris, Gallimard, (3 décembre) 1956. 1 vol. (135 x 205 mm) de 443 p. et [2] f. Broché, sous coffret à reprise de décor. Premier tirage post prix Goncourt, imprimé le jour même de l’attribution du prix. Envoi signé : « Pour Raymond Melix, Romain Gary, 1956 ».
Rare exemplaire imprimé du jour du Goncourt, dédicacé par Gary au moment de son passage éclair en France pour recevoir le prix et répondre aux multiples sollicitations. Romain Gary, qui se trouve à La Paz au moment de l'annonce, obtient du Quai d'Orsay une disponibilité de deux semaines pour la fin du mois de décembre 1956. Premier roman à avoir ouvertement pour sujet central la protection de la nature, Les Racines du ciel est aussi - encore - un roman de résistance : « celui de la résistance à tout ce qui opprime l'homme, où que ce soit et de quelque manière que ce soit ». C'est pourquoi Gary écrivit en décembre 1956 après l'entrée des chars russes à Budapest : « Il faut sauver les éléphants hongrois. Ils reprendront un jour leur marche triomphale » (Larat, Romain Gary, Une trajectoire dans le siècle, II, p. 48).
Édition originale. Un des 80 exemplaires sur vélin pur fil. Directement écrit en anglais, le livre sera non pas traduit, mais complètement réécrit en français cinq ans plus tard par Romain Gary. Mouillure claire à l'angle supérieur du premier feuillet, sinon, excellente condition. Paris, Gallimard, (6 mai) 1969. 1 vol. (140 x 205 mm) de 278 p. et [4] f. Broché, non coupé. Édition originale. Un des 80 exemplaires sur vélin pur fil (n° 99).
Directement écrit en anglais, le livre sera non pas traduit, mais réécrit en français cinq ans plus tard par Romain Gary. Le héros de ce portrait de la jeunesse américaine des années soixante, Lenny, ne croit plus aux valeurs de l’Amérique traditionnelle, sûre de son bon droit. Au Viêtnam, la guerre s’enlise et la protestation étudiante ne cesse de croître : « Tu veux que je te dise Lenny ? C’est fini Gary Cooper. Fini l’Américain tranquille, sûr de lui et de son droit, qui est contre les méchants, toujours pour la bonne cause, et qui fait triompher la justice et gagne toujours à la fin. Adieu, l’Amérique des certitudes. Maintenant, c’est le Viêtnam, les universités qui explosent, et les ghettos noirs. Ciao Gary Cooper. » Constat qui ne va pas sans quelque nostalgie de la part de l’auteur, qui aimait particulièrement Cooper et s’amusait à se comparer à lui : « je suis un mélange de Gary Cooper et de Rudolf Valentino, en mieux parce que j’ai les yeux bleus […] Voilà ! » Mouillure claire à l’angle supérieur du premier feuillet, sinon, excellente condition.
Traduction de Stuart Gilbert. Préface inédite de Romain Gary, qui rend hommage à un ami, rencontré dès 1945.C'est la seule préface à une oeuvre véritablement littéraire que Gary donnera. New York, Times Inc., 1962. 1 vol. (130 x 200 mm) de 269 p. Broché, sous couverture illustrée. Traduction de Stuart Gilbert. Préface inédite de Romain Gary.
Gary mentionnera Albert Camus dès 1945, dans une lettre adressée à Maurice Nadeau. Les deux hommes entrent vite en relation, malgré leurs éloignements géographiques constants. En 1947, Camus enverra à Gary La Peste, enrichi d'une dédicace faisant explicitement référence à Éducation européenne. Marqué par sa disparition en 1960, Gary acceptera de préfacer l'édition américaine du texte, réédité en 1962. Hommage d’une amitié forte, et méconnue, entre les deux hommes : « Il est très difficile, curieusement, de se rappeler les paroles d’amis disparus ; c’est qu’on ne fait pas trop attention quand ils sont présents. Je me souviens du sourire de Camus et de la gravité de son visage - les deux expressions se succédaient parfois en quelques secondes - bien mieux que de sa conversation. Je n’ai jamais fait grand cas des paroles, de toutes façons. Mais maintenant que sa voix s’est tue, les mots ne me font que mieux sentir à quel point elle me manque. Il me semble toutefois me rappeler qu’il disait… non en fait, rien de bien important. ‘Juste qu’il est des vérités qui valent qu’on meure pour elles, mais aucune qui vaille qu’on tue en leur nom.’ C’est alors qu’il écrivit La Peste. »
Célèbre portait, pris en 1956, quand Gary arrive en France pour recevoir les honneurs du prix Goncourt qu'il vient d'obtenir pour Les Racines du ciel. [Paris, décembre 1956]. 1 tirage de presse (180 x 240 – 170 x 205 mm sans marge) noir et blanc, sur papier « Guilleminot ». Tampons et légende au dos. Célèbre portait, pris en 1956, quand Gary arrive en France pour recevoir les honneurs du prix Goncourt qu’il vient d’obtenir pour Les Racines du ciel.
Le quai d’Orsay a octroyé à l’écrivain une disponibilité de deux semaines, pendant lesquelles il répond aux interviews et passe notamment dans l’émission de l’ORTF « Lectures pour tous », animée par Pierre Dumayet, qui reçoit Gary le 19 décembre. Il y est sujet des vives critiques qui attaquèrent le style « mal écrit » des Racines du ciel. Gary, très honoré et heureux de déclencher de telles vives polémiques, répond avec humour et délicatesse : « À tout ouvrage correspond un style : quand vous lâchez un troupeau d’éléphants à travers l’Afrique, que vous évoquez la sueur, la brousse, la forêt vierge, des aventuriers […], vous ne pouvez pas le faire dans le style de la Princesse de Clèves ni de la duchesse de Guermantes. Il faut essayer d’inventer un langage à vous […]. Je suis obligé de renoncer à certaines élégances du style, je ne fais pas de Giraudoux – Dieu sait si j’adore Giraudoux – et quand il faisait descendre ses dieux de l’Olympe pour les promener dans les antichambres des ministères, il les habillait chez Dior. Mais moi, mon Morel, je peux pas l’habiller chez Dior ! ». Souvent reproduite, cette photographie, prise quelques jours plus tard dans les locaux des Éditions Gallimard, a servi pour la couverture de l’ouvrage de Nancy Huston, Le Tombeau de Romain Gary (Actes Sud, 1999).
Envoi signé : « To Romain Gary, with Admiration. Bill Buckley ». Rare provenance de la bibliothèque de Romain Gary, offert par l'un des principaux penseurs et militants de la droite américaine. New York, Macmillan Publishing, 1976. 1 vol. (155 x 235 mm) de 252 p. et [1] f. Cartonnage et jaquette illustrée de l'éditeur. Envoi signé : “To Romain Gary, with Admiration. Bill Buckley”.
Rare provenance de la bibliothèque de Romain Gary, sur un titre consacré par l’auteur à sa traversée de l’Atlantique en bateau, avec son fils. Gary fit sans doute la connaissance de Buckley pendant son séjour à New York, au début des années 1950. Ancien lieutenant de l’Armée de terre américaine, Buckley est alors un essayiste et journaliste conservateur, qui va fonder en 1955 la National Review, bimensuel politique américain qui se définit comme le magazine d’opinion conservateur « le plus lu et le plus influent » du pays. Homme de télévision, il a présenté 1 429 numéros de l’émission télévisée Firing Line de 1966 à 1999 : il fut pendant plus de trente ans l’un des principaux penseurs et militants de la droite américaine, œuvrant pour le conservatisme américain moderne d’un Barry Goldwater, candidat à la présidentielle, ou du président Ronald Reagan. Firing Line a été l’émission d’affaires publiques et politiques avec un seul animateur la plus longue de l’histoire de la télévision. Outre les invités politiques, toujours en face à face, Buckley reçut de nombreuses fois des écrivains, parmi lesquels Jorge Luis Borges, Tom Wolfe, Norman Mailer, Jack Kerouac, Anthony Burgess, Truman Capote, William Burroughs, James Baldwin ou Bret Easton Ellis.