Manosque, CERPAM, 2007, in-4 br. (23 x 23), 248 p., illustrations photos, cartes, bon état.
Cet ouvrage a pour ambition de faire émerger le "consensus technique" actuel des structures techniques et scientifiques de l’élevage sur la question de la confrontation de l’élevage pastoral aux risques et contraintes que représente pour lui l’expansion rapide d’une population de loups nouvelle. A travers des approches diverses et complémentaires, les analyses convergent ainsi vers la mise en évidence de contradictions plus ou moins difficiles à gérer entre, d’un côté la mise en œuvre d’itinéraires techniques de protection des troupeaux, et de l’autre le maintien d’une bonne gestion pastorale assurant tout à la fois un état satisfaisant des animaux et du milieu naturel. Dès lors, il ne s’agit pas de prêcher la conversion des éleveurs à une « cohabitation » passant par une « acceptation du loup », il s’agit bien plus prosaïquement de travailler avec eux à rechercher le meilleur compromis entre gestion pastorale et protection des troupeaux. Ce compromis, malgré un fort alourdissement en travail, reste toujours imparfait sur l’un ou l’autre terme. Chaque éleveur ajuste sa gestion du risque-loup à sa situation particulière, de façon évolutive en fonction des attaques. L’expérience ainsi acquise au fil des ans construit une véritable compétence-loup chez les éleveurs et les bergers en face de laquelle la politique publique de protection des troupeaux, aussi nécessaire soit-elle, apparaît comme un cadre souvent trop rigide d’engagement administratif. Diversifier les itinéraires techniques de protection et travailler sur l’adaptation des systèmes d’élevage à la contrainte-loup sont les véritables défis que doivent relever ensemble les structures d’élevage et l’administration. Pour autant, la présence du loup dans l’arc alpin laisse ouverte deux questions majeures concernant, d’une part, la capacité d’adaptation et l’évolution de l’élevage de montagne, et d’autre part, la dégradation de l’espace pastoral montagnard liée aux difficultés accrues de gestion. Voir le sommaire sur photos jointes.