(Paris), Les Bibliophiles du Palais, 1957. Un fort vol. au format pt in-4 (288 x 203 mm) de 156 pp., en feuilles, sous couverture titrée à rabats rempliés et étui-chemise de plein cartonnage cerise, dos lisse, titre frappé à l'oser noir.
Tirage unique à 200 exemplaires numérotés seulement, tous sur vélin de Rives. Premier tirage des délicates pointes-sèches gravées de Jacques Boullaire. ''Il a exposé des gravures sur bois au Salon des Indépendants, de 1927 à 1945. Il a illustré des oeuvres littéraires''. (in Bénézit). ''Boullaire a commencé à graver sur bois conseillé par Galanis et Siméon [...]''. (in Bailly-Herzberg). «Ne l'appelez plus roman, et il ne vous choquera point, en qualité de récit d'aventures particulières» (Avertissement de la seconde partie duRoman bourgeois). Antoine Furetière, fameux pour sa virtuosité burlesque, entend bien ici rompre avec les romans commeL'Astréepour produire un nouveau fabuleux, fait cette fois d'éléments mêlés, voire disjoints. SonRoman bourgeois, ouvrage comique, qu'il publie en 1666 et qui sera un échec de librairie, semble ainsi poursuivre la veine burlesque dePaul Scarronet deCharles Sorel, puisqu'il s'agit de faire rire à propos de ridicules en abaissant les personnages et les situations. Mais dans le texte de cet artisan qui se présente en véritable «auteur», propriétaire de son ouvrage à bien des titres, on trouve aussi la revendication que le nouveau roman peut être fondé non plus sur la parodie, mais sur l'observation précise des comportements particuliers: «Je vous raconterai sincèrement et avec fidélité plusieurs historiettes ou galanteries arrivées entre des personnes qui ne seront ni héros ni héroïnes, qui ne dresseront point d'armées, ni ne renverseront point de royaumes, mais qui seront de ces bonnes gens de médiocre condition, qui vont tout doucement leur grand chemin, dont les uns seront beaux et les autres laids, les uns sages et les autres sots; et ceux-ci ont bien la mine de composer le plus grand nombre.» (in Encyclopaedia Universalis). Dos de la chemise insolé. Du reste, très belle condition. Bénézit II, Dictionnaire des peintres, p. 227 - Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France, p. 41.