Messidor, 1992, in-8°, 375 pp, 16 pl. de photos hrs texte, une carte du système concentrationnaire nazi, broché, bon état, envoi a.s. de Roger Leroy
Après la première partie de ses mémoires, racontée dans '1933-1943 : la traversée de la tourmente', Roger Linet poursuit son récit, avec ses compagnons Roger Leroy et Max Nevers, sur leurs actes de résistance en camp de concentration. – A leur retour : Roger Leroy, devenu artisan carrossier en voitures automobiles à Villejuif (Val de Marne) jusqu’à l’age de la retraite, a déployé l’essentiel de son activité militante au poste de Secrétaire général de l’amical nationale des déportés de Natweiler-Struthof, aux cotés du président fondateur de l’amicale (de la libération à 1982). Membre de la commission exécutive du comité national du Struthof, officier de la légion d’honneur et commandeur de l’ordre national du Mérite. – Roger Linet, devenu secrétaire de l’Union syndicale CGT de la Métallurgie de la région parisienne en 1945 et membre du comité exécutif de la fédération des métaux, fondé en 1947 le syndicat CGT de Renault-Billancourt et en sera le secrétaire général de 1952 à 1956, élu membre du comité central du Parti Communiste Français et député de la Seine. En 1958, il devient directeur du centre de rééducation professionnelle Suzanne-Masson. il est président de l’amical nationale de Natweiler-Struthof, officier de l’ordre national du Mérite, officier de la légion d’honneur. – Max Nevers, permanent à l’Union de la jeunesse de France (UJRF) dans l’Yonne en 1945 et maire adjoint de Lézinnes, est boucher-charcutier à Amboise. En 1958, il devient directeur de la Société bovine Amboisienne. Ses activités militantes essentielles sont consacrées à la déportation : président départemental (Indre et Loire) et membre du bureau exécutif de la FNDIRP, secrétaire général de l’amical nationale des déportés de Natweiler-Struthof, il est officier de la légion d’honneur.
Flammarion, 1961, in-12, 426 pp, broché, bon état. Edition originale, un des 315 exemplaires numérotés sur vélin d'Arches, tirage de tête, celui-ci un des 30 ex. numérotés de I à XXX (n° XXV), enrichi d'un envoi a.s. "Pour ..., avec mon affection reconnaissante. Paris, la veille de mon départ pour Bangkok, 21.X.61"
Les Fils de la Lumière est un roman de Roger Peyrefitte portant sur la franc-maçonnerie et ses rapports avec l'Église. Georges de Sarre a dit adieu au monde des Ambassades et abandonné sa particule en même temps que la diplomatie pour devenir écrivain. Si quelques fils gris argentent ses tempes, il a gardé le goût de mordre à la vie à belles dents et de ne refuser aucune expérience. Aussi, après les premiers étonnements, écoute-t-il le mentor de ses jeunes années, le père de Trennes, qui voudrait le voir devenir franc-maçon. Pourquoi cette surprise, c'est que la franc-maçonnerie ne passe pas pour être en odeur de sainteté auprès des autorités ecclésiastiques. Georges connaissait quelques-uns des préjugés qui s'attachent à cette société secrète ; il en étudie, guidé par l'élégant jésuite, les arcanes et la puissance. Comme son amie Françoise s'oppose à ses projets et que la fille de Françoise, l'acide et vive Osmonde, s'y intéresse, cela lui est l'occasion de rompre des lances en faveur de ces « fils de la lumière » qui défendent la fraternité universelle sous le symbole de l'équerre et de la truelle – et de brosser un de ces tableaux où se mêlent ombres et lumières auxquels excelle le talent satirique de Roger Peyrefitte. — Dans ce roman, Roger Peyrefitte fait intervenir Charles Hernu sous les traits du député radical Leblond, maçon des deux obédiences principales de l'époque, la Grande Loge de France et le Grand Orient de France, l'une acceptant l'idée d'une transcendance, l'autre plutôt laïque, même laïcarde diraient certains. À cet égard, il faut noter la cérémonie d'adoption de ses fils, les deux Jean (jumeaux) et l'aîné (Patrice) dans la loge des Stuarts de Saint-Germain-en-Laye où Charles Hernu a précisément résidé. Notamment « Patrice » Leblond (alias Patrice Hernu), ainsi adopté à l'âge de sept ans, se retrouvera dès 1970 aux côtés de Fred Zeller, Grand Maître du Grand Orient de France (également peintre proche des surréalistes et ex-secrétaire pour l'Europe de Léon Trotsky), pour tenter de créer une maçonnerie d'ateliers républicains. On le retrouvera plus tard à la GLNF, une obédience « croyante » dans la loge créée par Yves Trestournel, alors assistant député grand-maître de la GLNF, un ancien jésuite et inspirateur de la doctrine qui est à l'origine du développement de la GLNF. Yves Tristournel fut bloqué dans son ascension par les instances anglaises lui reprochant son origine jésuite. Il est l'interlocuteur « du Charles », George Leblond (Hernu), dans le livre de Roger Peyrefitte. Leurs discussions, relatées dans le détail, visent à renouer les liens entre l'Église et la maçonnerie et dissoudre tout doute sur la prétendue excommunication de ses membres. Bien après la parution du roman, en 1999, Yves Tristournel présidera à la création (en fait un réallumage) d'une loge de « commémoration » à laquelle est confiée l'objectif de penser la franc-maçonnerie du troisième millénaire, en fait en conformité avec l'esprit d'universalité qui présidèrent à ces échanges. Assez curieusement, le fils Hernu fut appelé à en tenir le maillet des destinées par la suite. Quant à l'intrigue, laquelle sous-tend ce document d'archives sur le radicalisme et à ses manœuvres pour conduire l'Église – l'histoire de la gauche montrera avec quel succès – à faire cause commune avec la tradition humaniste malgré les démêlés de la Troisième République, elle raconte une seconde histoire, plus proche du vécu de Roger Peyrefitte. Georges de Sarre a dit adieu au monde des Ambassades. Il a abandonné sa particule en même temps que la diplomatie pour devenir écrivain. Si quelques fils gris argentent ses tempes, il a gardé le goût de mordre à la vie à belles dents et de ne refuser aucune expérience. Aussi, après les premiers étonnements, écoute-t-il le mentor de ses jeunes années, le père de Trennes (le fameux Yves Tristournel dans la réalité, lequel a gravi la plupart des échelons de la franc-maçonnerie dite régulière – reconnue par la Grande Loge Unie d'Angleterre, elle-même sous la gouverne de l'archevêque de Canterburry et de la Couronne Royale-), qui voudrait le voir devenir franc-maçon. Pourquoi cette surprise ? C'est que la franc-maçonnerie ne passe pas pour être en odeur de sainteté auprès des autorités ecclésiastiques. Georges (Charles Hernu) connaissait quelques-uns des préjugés qui s'attachent à cette société secrète; il en étudie, guidé par l'élégant jésuite, les arcanes et la puissance...
Grasset, 1997, gr. in-8°, 461 pp, biographies des personnes interrogées (p. 395-452), chronologie, broché, couv. illustrée, bon état
"Parce qu'ils avaient une certaine idée de la France, des jeunes gens ont un jour de l'été 40 quitté leur pays décomposé par la défaite et sont devenus des irréguliers. Roger Stéphane avait recueilli au début des années soixante plusieurs dizaines de témoignages de ces hommes entrés parmi les premiers dans l'Aventure en juin 40, plus souvent d'ailleurs le 17, dans l'écoeurement du discours de Pétain, que le 18, jour de l'Appel du général de Gaulle. A la veille de son suicide, Stéphane m'investit de la charge d'achever le travail entrepris par lui trois décennies auparavant. J'ai donc accompli ce qui avait été commencé. Ce livre est la somme de leurs témoignages, à vive voix, j'en ai été le scribe. Cette histoire racontée par ceux qui l'ont faite, véritable livre d'heures de la France libre, est aussi un livre d'aventures, aventures au demeurant parfois drôles et marquées au sceau de l'absurde comme dans toute guerre." (Daniel Rondeau) — Il y a plus de quarante ans, le Général de Gaulle donnait son imprimatur, après l'avoir visionné, au film réalisé par Roger Stéphane : “Des hommes libres, ou la France libre par ceux qui l'ont faite”. Le départ du Général incita Stéphane à remiser cette oeuvre épique et à laisser le temps filer sans que jamais plus elle ne soit projetée. Au crépuscule de sa vie, Roger Stéphane chargea son ami Daniel Rondeau du devoir de la ressusciter, en la métamorphosant en livre. Ce livre est prêt aujourd'hui. Il raconte l'épopée de la France libre comme elle ne l'avait jamais été, grâce aux témoignages des premiers Français libres. De Londres à Dakar, de Koufra à Strasbourg, de Bir Hakeim à Paris, tous les lieux mythiques où ces hommes combattirent sont évoqués par leurs héros. Pierre Messmer et le général Simon, alors jeunes capitaines de la Légion nous expliquent comment, pour rallier Londres, ils détournèrent un cargo italien. Roland de la Poype, as du groupe de Chasse Normandie-Niémen, raconte les conditions de la lutte dans l'hiver russe... Ces hommes parlent à la première personne, et se fondent pour dessiner la figure légendaire d'une épopée.
Editions de la Fondation. Singer-Polignac, 1973, gr. in-8°, 396 pp, broché, bon état
"Le professeur Heim (1900-1979), l’un des premiers, a donné l’alerte à la pollution, à l’épuisement du monde vivant, au massacre des animaux en voie de disparition, des animaux en général, à l’exploitation abusive des végétaux actuels ou fossiles. Il a publié sur ces sujets des livres de prémonition, qui étaient alors en avance sur leur temps, que l’actualité a largement rejoints et dépassés. La protection de la nature, l’environnement ont été son souci constant; il l’a exprimé dans de nombreux écrits, tels “l’Angoisse de l’an 2000”, dans de nombreux discours, rapports ou conférences et dans un film intitulé “Nature morte”. Ces œuvres, qui paraissaient pessimistes et quelque peu excessives au moment où elles ont paru, se sont révélées – malheureusement – l’exact reflet de la réalité actuelle. Un autre film, ayant pour sujet les champignons hallucinogènes, a été tourné par lui..." (Etienne Wolff, de l’Académie française) — Entré dans la Résistance en 1942, Roger Heim (1900-1979) fut dénoncé et déporté. Ayant survécu, libéré en 1945, il fut nommé professeur, puis entra à l'académie des Sciences en 1946. Plus tard, il présida l'amicale de Mauthausen. En 1948, il est nommé président de la Société Botanique de France. Il dirige durant de nombreuses années la collection "les grands naturalistes français". Roger Heim est l'un des fondateurs, en 1948, de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources), dont il fut le président de 1954 à 1958. Son livre de 1973, "L'angoisse de l'an 2000", témoigne de son engagement. C'est Roger Heim qui rédigea l'introduction de la traduction française du célèbre ouvrage de Rachel Carson "Silent Spring" paru en 1962, "le Printemps Silencieux" (non réédité depuis 1972), le premier ouvrage à dénoncer l'emprise de la mafia de la chimie agricole et des pesticides. Il y écrivit: « On arrête les “gangsters”, on tire sur les auteurs des “hold-up”, on guillotine les assassins, on fusille les despotes – ou prétendus tels – mais qui mettra en prison les empoisonneurs publics instillant chaque jour les produits que la chimie de synthèse livre à leurs profits et à leurs imprudences ? »... C'était un mycologue éminent qui publia de très nombreux ouvrages et entre autres: “Les champignons toxiques et hallucinogènes du Mexique”, “Termites et Champignons”, “Les Champignons d'Europe”, “Les champignons toxiques et hallucinogènes” et “L'Angoisse de l'an 2000”.
Fayard, 1982, fort in-8°, 586 pp, 12 pl. de photos hors texte, 21 cartes, broché, couv. illustrée, bon état
Le lundi 17 juin 1940, le groupement blindé Guderian atteint la frontière suisse et encercle en Lorraine quatre armées françaises auxquelles avait été donné trop tard l'ordre de repli. Durement pressés sur quatre fronts – les combats sont quotidiens – les 500.000 hommes pris au piège s'alignent le 18 juin sur la Meuse et le canal de la Marne au Rhin. Près d'un million d'hommes vont s'affronter dans cette bataille que Roger Bruge appelle très justement "la bataille oubliée" puisqu'à ce jour, aucun manuel scolaire n'y fait seulement allusion. A l'heure où le général de Gaulle lance depuis Londres son célèbre appel, l'armée française livre son dernier combat. Roger Bruge explique comment l'encerclement a été rendu possible et pourquoi la bataille était inévitable. S'appuyant sur des documents inédits rassemblés au cours de seize années de recherches, il nous montre, secteur par secteur, les légionnaires, les tirailleurs, les coloniaux, les grenadiers polonais et les soldats des troupes de forteresse luttant au coude-à-coude le mardi 18 juin. Ces hommes n'ont pas entendu l'appel lancé par le général de Gaulle et pourtant ils se battent et meurent par centaines. Ne sont-ils pas, à leur manière, les premiers résistants ? Un aussi vaste sujet – c'est à la fois Dunkerque et Stalingrad – ne pouvait être traité en un seul volume. Dans le second volet, les derniers feux, Roger Bruge racontera la fin des armées encerclées en Lorraine, et le lecteur découvrira que, jusqu'au dernier jour, jusqu'à la dernière heure, il s'est trouvé des hommes qui, dans le chaos de la défaite, ont conservé intacts honneur et dignité.
Albin Michel, 1992, 2 vol. gr. in-8°, 354 et 376 pp, index, brochés, couv. illustrées, bon état
En 1736, peu après l'exil londonien de Voltaire, a commencé entre le « Salomon du Nord » et le « Virgile français » une étrange amitié faite d'admiration mutuelle et de suspicion : autant Frédéric II aime le poète, l'écrivain, le philosophe athée, autant, au cours des années et lors du séjour de Voltaire à Potsdam et Sans-Souci, il est irrité par l'homme, sa mauvaise foi et sa déloyauté ; Voltaire, lui, fasciné par le prince royal puis par le roi guerrier et poète, ne tarde pas à remettre en cause son statut d'écrivain courtisan. Un mot du roi sur « l'orange que l'on presse avant d'en jeter la peau » lui fait comprendre qu'il est temps de s'en aller. Et c'est vers un autre exil qu'il partira en 1755, avec sa nièce, dans la propriété genevoise des Délices. Après la jeunesse de Voltaire, Roger Peyrefitte évoque ici toute la période de maturité du « grand homme » : outre ses relations avec Frédéric II, son long compagnonnage avec Mme du Châtelet, ses déboires avec la censure, les rivalités qu'il entretient avec force pamphlets, les oeuvres auxquelles il travaille avec acharnement, tandis que ses correspondances privées et littéraires apportent sur lui un éclairage des plus révélateurs, comme les Journaux et les Mémoires de ses illustres contemporains. Maniant l'ironie, la critique acerbe, l'érudition et l'art de l'allusion, Roger Peyrefitte est le biographe par excellence de Voltaire, qu'il juge autant qu'il l'admire. Sans les tabous ni la pudeur de l'hagiographe, traquant la moindre des anecdotes, il reconstitue le portrait le plus authentique et le plus passionnant qui soit de l'homme et de l'écrivain. — "D'un strict point de vue romanesque, l'histoire des relations entre Voltaire et Frédéric II de Prusse est une mine d'or. Quarante ans d'un dialogue intense entre deux des plus fortes personnalités d'un siècle qui en compta tant. Avec des envolées lyriques et des éclairs de haine, de la grandeur et de la mesquinerie, des fastes et des épisodes misérables, des aventures rocambolesques et de la pure poésie, de la naïveté et de la ruse, de la haute philosophie et de la basse police. Le tout sous le regard fasciné des cours, des salons et des ambassades européennes, qui commentent les péripéties multiples du spectacle et retiennent leur souffle. Le sujet est si magnifique, si mouvementé, si haut en couleurs qu'il n'a pas cessé, depuis deux siècles, d'alimenter la verve des mémorialistes, d'exciter la curiosité des biographes et de provoquer, chez les historiens et les érudits, une émulation savante qui s'est traduite par des dizaines de milliers de pages imprimées. Encore tous les mystères de ce tête-à-tête à grand spectacle ne sont-ils pas éclaircis, les deux protagonistes ayant volontiers, pour la galerie, pratiqué le mensonge, la plupart des témoins ayant choisi leur camp après la rupture de 1753 et l'histoire des relations franco-allemandes venant au surplus brouiller les cartes dans le récit et l'appréciation des faits. Le livre de Roger Peyrefitte fait-il la synthèse de toutes les recherches passées et présentes, ou bien apporte-t-il au débat des éléments nouveaux ? Ni l'un ni l'autre. Poursuivant l'étrange entreprise commencée il y a cinq ans avec Voltaire. Sa jeunesse et son temps, Peyrefitte ne paraît guidé pendant plus de sept cents pages que par une seule passion, assouvie dans le désordre de l'urgence, celle de dégrader. Se moquant ouvertement de tout ce qui pourrait apparaître comme une preuve, une source, une légitimation même légère de ce qu'il avance, Peyrefitte raconte des histoires sales. Il a, peut-être, lu tous ces écrivains de la fange dont parle Robert Darnton et qui, par mercenariat ou par haine sociale, déversaient sur le pavé parisien des tombereaux de littérature pornographique et diffamatoire. Il recopie tout cela comme s'il s'agissait de la vérité vraie, et y ajoute, pour faire bonne mesure, le fruit de ses obsessions personnelles ; en premier lieu, celle de l'internationale homosexuelle – Peyrefitte dit "pédérastique" – qui, en sous-main, gouverne l'histoire. Dès lors, plus de mystère en effet : le grand dialogue entre le philosophe-roi et le roi-philosophe se recroqueville en une crasseuse querelle entre deux amants..." (Pierre Lepape)
Paris, chez A. Nepveu, 1828. In-8 de XVI-271 pp., demi-maroquin rouge, dos lisse orné, pièce de titre en maroquin vert, tranches jaunes (reliure de l'époque).
Rare édition originale.« Ce serait une entreprise vraiment utile et grande que de recueillir tous les élémens de l'histoire de cette contrée, d'en décrire le sol, le climat, les productions naturelles, les diverses races d'hommes (...) Ces idées m'occupaient, et je regrettais de n'être pas appelé à remplir cette tâche, lorsqu'il m'a semblé qu'on pourrait du moins donner un aperçu, comme une espèce d'avant-goût de ce grand travail, en présentant, dans un cadre plus rétréci, quelques notions locales et quelques épisodes historiques. Le récit de la vie de Kélédor offrait cet avantage ». Le baron Roger fut Administrateur du Sénégal et des établissements français en Afrique de 1821 à 1827.Très bel exemplaire.Ouvrage inconnu de Work, A Bibliography of the Negro in Africa & America, qui ne cite que deux ouvrages du baron Roger : Recherches philosophiques sur la langue Ouolofe (Paris, 1829) et Fables sénégalaises (Paris, 1828) ; Quérard III, 114.
Samiszdat - Roger Garaudy, 1996, in-8°, 277 pp, broché, bon état
"Certains plumitifs ont présenté ce livre comme l'œuvre de Satan... ou d'Hitler. Ils parlent tous d'une même voix. Ils récitent un bréviaire de la haine. Le Canard enchaîné : "Avec Roger Garaudy, on peut s'attendre à tout." La Croix : "Roger Garaudy est broyé par son propre engrenage idéologique. Naufrage suicidaire d'un homme qui aurait pu être le témoin d'une époque." L'Humanité se réjouit que la "loi Gayssot" puisse faire taire "un homme dont l'humanisme a marqué une époque". Libération : "Garaudy est passé dans le camp antisémite." Le Monde : "Un ancien rouge passé de l'autre coté du miroir : les bruns." Le Figaro cite l'auteur de polars qui m'aurait "débusqué" pour dénoncer la "collusion brun-rouge (fasciste-communiste)". Je n'ai d'autre défense que de faire lire ce que j'ai écrit, et qu'ils n'ont pas lu. N'ayant jamais considéré la philosophie, l'histoire ou la théologie comme une carrière libérale, mais comme un combat pour l'homme contre tous les intégrismes, j'ai défendu : - Marx contre une Union Soviétique et un parti qui le fossilisaient (et m'excluait en 1970) ; - Jésus contre toute théologie de la domination ; - L'Islam contre l'islamisme et la trahison des princes ; - Les grands prophètes juifs contre le sionisme tribal. Le lecteur jugera..." (4e de couverture)
Revue Fontaine. Jules SUPERVIELLE. François MAURIAC. Paul ELUARD. Roger CAILLOIS.
Reference : 26256
(1945)
Paris, 1945, in-8°, 148 pp, broché
Textes de Romain Rolland, Jules Supervielle, François Mauriac, Roger Lannes, Emmanuel d'Astier, Paul Eluard, Federico Garcia Lorca, Herman Melville, Louise de Vilmorin, Roger Caillois, Saint-John Perse. Chroniques de André Rousseaux, Vercors, Pierre Emmanuel, G.-E. Clancier, Roger Leenhardt.
Flammarion, 1999 gr. in-8°, 670 pp, annexes, index, broché, bon état
Voici la première histoire de la Direction de la Surveillance du Territoire. Pendant dix ans, Roger Faligot et Pascal Krop ont mené une enquête sans précédent sur le contre-espionnage français. Entretiens et documents à l'appui, ils invitent le lecteur à une étonnante plongée dans le plus méconnu de nos services secrets. Leur récit totalement inédit est bourré de révélations. De la traque des agents soviétiques, réels ou supposés, depuis les années vingt, jusqu'à l'incroyable "affaire Hernu", véritable "bombe à retardement" pour la DST, grâce à cette enquête, la DST n'a plus aucun mystère. On y voit une police très spéciale qui fut la seule à résister aux Nazis, l'infiltration du FLN algérien puis de l'OAS qui mit en échec l'attentat de la tour Eiffel et l'assassinat programmé du général de Gaulle. On y retrouve tous les grands protagonistes de la DST, Roger Wybot, Daniel Doustin, Jean Rochet, Yves Bonnet, qui ont fait de ce service l'un des meilleurs du monde. Il restait nombre de zones troubles sur lesquelles les auteurs jettent une lumière crue : le "petit livre rouge" de la DST, le fichage de cinquante hommes politiques français, les affaires Rousseau, Curiel, Carlos, Delpey, les micros du Canard, la note accusatrice visant Jacques Chirac, la vérité sur les attentats bidons en Bretagne, l'énigme de la "Mata Hari" chinoise, les dessous de l'affaire Farewell, l'extraordinaire épopée du général Gallois au pays de Milosevic, l'attentat déjoué contre la coupe du monde de football... Les auteurs décrivent aussi les défis nouveaux de la DST : le nouveau conflit algérien, les mafias russes et albanaises, le pillage économique mené par les Américains et les Japonais, la formidable guerre informatique sur l'Internet. Que va devenir la DST ? Aligner ses bataillons de l'ombre sur ceux de l'OTAN ? Ou plutôt devenir le fer de lance d'un FBI proprement européen ?
Plon, 1999, in-8°, 442 pp, préface de Fernando Henrique Cardoso, introduction de Jean Duvignaud, adresse de Jean Malaurie, 9 illustrations in texte, 26 illustrations hors texte, 3 index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Terre Humaine)
Le candomblé est, au son du tambour, au rythme du cœur, une transe, un rite de possession permettant une découverte de nos forces inconscientes. Ce rite brésilien était au XVIe siècle celui des esclaves venus du Bénin (Afrique de l'Ouest), sur les exploitations sucrières du Brésil. Il recréait, dans leurs mémoires, leurs croyances millénaires, les rites indiens nouveaux s'affirmant en une large syncrèse avec le christianisme. Le candomblé est aussi une thérapie qui libère. La couverture du livre montre un masque en bronze afro-brésilien, expression ultime du visage intérieur que révèle la transe. Ce livre rappelle avec force que la pensée des peuples premiers n'émane pas de rites informes, mais d'une philosophie, dont notre ignorance nous empêche de saisir la profondeur. Un grand classique qui touche toutes les sciences sociales (sociologie, anthropologie, histoire, géographie, sciences religieuses, psychologie et philosophie). Les milieux médicaux sont éminemment concernés. Une méthode pour comprendre la montée des nouvelles forces et sectes religieuses en cours dans la France plurielle. Une technique de libération de l'imaginaire en relation avec la danse et la musique. Cette réédition, qui compte des annexes inédites, est un événement dans la Collection Terre Humaine. — "Roger Bastide porte un regard large sur les rites afro-brésiliens du candomblé, religion synchrétique née pendant la période esclavagiste de la rencontre de l'animisme africain et du catholicisme portugais. La description des rituels, leur topologie, l'explication apportée aux multiples symboles : Roger Bastide ne simplifie jamais, ni ne globalise, il cherche à comprendre ce que les adeptes veulent dire par les transes, comment un culte de possession qui s'est développé à une époque de censure totale (l'esclavage) a pu à ce point imprégner une civilisation. « Le candomblé de Bahia « de rite nagô », est un des livres majeurs de notre génération », selon Jean Malaurie, directeur de la collection « Terre humaine ». Bastide a ceci de commun avec ses confrères de l'école française d'ethnologie (Claude Lévi-Strauss, Michel Leiris, Marcel Griaule, etc.), qu'il écrit bien, avec limpidité et sens poétique. La plus grande ville noire du Brésil, Salvador de Bahia, est ainsi peuplée de légendes, d'ombres et de lumières..." (Véronique Mortaigne, Le Monde, 2002)
P., Henri Laurens, s.d. (1899), in-8°, xii-496 pp, reliure demi-toile bordeaux, dos lisse avec titres dorés, bon état
"Le but du présent volume de M. Roger Peyre, professeur agrégé d’histoire, est de permettre la vérification des dates et de donner la concordance de l'histoire des beaux-arts chez tous les peuples. D’un seul coup d'œil, en se reportant à une date déterminée, on voit les événements artistiques qui se sont produits aussi bien en Asie ou en Afrique qu’en Europe ; aussi bien entre des nations qui subissaient des influences réciproques, qu’entre des pays qui n’avaient entre eux aucune relation. Cette concordance des faits artistiques est chose utile pour les historiens, pour les littérateurs, les philosophes, les orateurs et même... les poètes. A côté des renseignements que les premiers y chercheront, tous y trouveront un aliment pour une érudition facile, des développements, comparaisons, rapprochements, évocations, suggestions d’idées, etc. Qui pense à remarquer : – que la construction du Palais de Ninive par Assour Ranipal est contemporaine des Chants de Tyrtée en Grèce ? – Que Benozzo peignait ses grandes conpositions du Campo Santo à Pise, pendant que s’achevait la mosquée de Mahomet II à Constantinople ? – Que les plus beaux monuments d’Agrah appartiennent au milieu du XVIIe siècle, au temps de Rubens, de Poussin et de Vélazquez, etc. ? Il fallait pour mener à bien une pareille entreprise, un amateur de l’art qui eût beaucoup lu, beaucoup vu, et qui joignit aux qualités du critique et de l’historien la conscience et la patience d’un érudit qu’aucune recherche ne rebute. Il suffit d’ouvrir le volume de M. Roger Peyre pour se rendre compte de la somme peu commune de connaissances qu’il représente et croire sur parole l’auteur lorsqu’il dit dans sa Préface ; « Ce livre contient plus de travail, de réflexion et même plus de « littérature latente » qu’il n'en a l’air ». Esprit pratique et précis, ne voulant pas noyer son lecteur dans des énoncés fatigants de dates, M. Peyre « a rapproché régulièrement quoique avec sobriété, des faits artistiques, les grands faits de l’histoire politique ou sociale qui les éclairent ». Les époques de transition artistique, celles qui n’ont pas produit de chefs-d’œuvre ne sont cependant pas sacrifiées ; autour de certaines dates, l’auteur a groupé les faits « caractéristiques » bien que peu intéressants au point de vue purement artistique ; ces périodes de torpeur ou de repos expliquent souvent les renaissances... Ce nouveau volume de M. Peyre sera consulté avec fruit par tous ceux qui s’occupent de l’histoire des beaux-arts. La lecture de ces notes chronologiques donne en outre une idée abrégée et exacte du progrès, de la décadence, de la renaissance de la culture artistique dans les divers pays et aux diverses époques..." (François Picavet, Revue internationale de l'enseignement, 1899)
Editions érès, 2005, 222 pp., poche, très bon état.
Phone number : 0033 (0)1 42 23 30 39
Hachette, 1973, in-8°, 214 pp, broché, couv. illustrée par Gus à rabats, bon état
1912 - Entre Julien Benda et André Savignon, les Goncourt donnent leur prix à André Savignon. 1913 - Entre Alain-Fournier pour son “Grand Meaulnes” et Marc Elder pour “Le peuple de la mer”, les Goncourt donnent leur prix à Marc Elder. 1932 - Entre Louis-Ferdinand Céline et Guy Mazeline, les Goncourt donnent leur prix à Guy Mazeline. — Il y a les écrivains "à prix" et les écrivains sans prix. Roger Gouze (1912-2005) est un professeur, écrivain, journaliste et homme de théâtre. Sa sœur cadette Danielle, née en 1924, fut l'épouse de François Mitterrand. Roger Gouze fait ses études à Paris. Au lycée Henri-IV, il est marqué par l’enseignement du philosophe Alain. Outre ses livres, il a collaboré à la revue “Vivre en poésie”, et à Radio France. Il est occasionnellement homme de théâtre : son adaptation du “Droit à la paresse” de Paul Lafargue est montée au Théâtre du Lucernaire en 1999 ; sa pièce “Quand tournaient les tables” chez Victor Hugo est mise en scène par Jean-François Chatillon en 2002.
Plon, 1912-1914, in-8°, xxviii-487 pp, un portrait en couleurs sous serpente légendée, un portrait en noir et une carte dépliante hors texte, broché, couv. lég. abîmée, bon état (Tulard, 388)
Tome I seul (sur 2) — "Au service de la Russie en 1788, Roger de Damas retrouve Paris en décembre 1789 à l'occasion d'un congé. Ne reconnaissant plus la France où il avait grandi, il repart pour la Russie puis combat la Révolution dans les armées prussienne et de Condé avant de se réfugier à Naples en 1798, puis à Vienne. Ayant commencé à rédiger ses mémoires à partir de 1800, il consacre le premier volume à l'époque qui va de 1787 à 1806, racontant Valmy, les campagnes d'Allemagne, la résistance des armées napolitaines aux troupes du Directoire. Ses souvenirs témoignent de son intelligence et de sa lucidité ainsi que de l'admiration en tant que militaire qu'il vouait à Bonaparte tout en le combattant" (Fierro, 388). — Document de premier ordre. Mémoires "objectifs" et pourvus d'un remarquable appareil critique. Parmi les tous premiers à lire sur la période.
PUF, 1960, in-8°, 578 pp, lexique, biblio, reliure pleine toile bleue, dos lisse, pièce de titre chagrin noir, couv. conservée (rel. de l'époque), bon état. Edition originale
Roger Bastide étudie ce qui lie les valeurs religieuses aux structures sociales. Il s'emploie à saisir la réalité brésilienne dans toute son originalité, pour en dégager seulement à la fin ce qu'elle peut apporter de nouveau à une sociologie théorique des rapports dialectiques. "« Les africanistes qui ont décrit les sectes brésiliennes les ont souvent décrites comme des pièces de musée (...). Malheureusement, dès que l'on veut donner au lecteur le sentiment de la vie et d'une vie qui pour l'Occidental a un caractère exotique, la littérature fait son apparition ; je veux dire par là que l'auteur choisit sa perspective puisque l'art est toujours le résultat d'un choix et que, même si l'on peint la nature, on la peint à travers un tempérament (...). On comprend bien dans ces conditions pourquoi les savants ont laissé de côté l'aspect vivant des sectes qu'ils décrivaient. Ils avaient peur, en utilisant des anecdotes, en racontant de petites histoires, de faire glisser leurs études du plan de l'objectivité à celui de la subjectivité, du plan de la connaissance scientifique à celui de l'évocation littéraire. N'y a-t-il pas cependant un moyen d'aborder scientifiquement le problème de la vie ? » (p. 307). Cette question, que le sociologue et l'ethnologue ne peuvent pas ne pas rencontrer, se pose avec une urgence particulière à tous ceux qui étudient des sociétés en pleine mutation. « Le candomblé et les autres sectes africaines (...) relient ces hommes, ces femmes et ces enfants en un tout cohérent et fonctionnel, non seulement par l'identité des croyances et des sentiments, par l'homogénéité des esprits et des cœurs, mais encore parce qu'il soumet leurs passions et leurs désirs, leurs attirances et leurs jalousies, à une série de modèles mythiques qui leur permettent de coexister, de se combiner ou de coopérer à une œuvre commune. Tout ce qui peut séparer les individus et, par conséquent, tendre à la désorganisation de leur groupement comme l'érotisme, l'arrivisme, l'avarice, se trouve contrôlé de façon, non pas à disparaître, mais à pouvoir s'associer avec les impulsions des autres membres. Si le candomblé vit, et d'une vie frémissante, ce n'est pas en tuant les passions, en ravalant les intérêts. Oui, la vie des sectes religieuses africaines est faite de cet entrecroisement d'existences, de cet emmêlement d'histoires individuelles, de cette multiplicité de romans personnels, dont les fils se joignent pour ne donner en fin de compte que le roman sociologique d'un milieu humain qui « fonctionne » efficacement » (p. 312). L'intuition intense de la vie sociale qui s'exprime si fortement dans ce texte domine, semble-t-il, l'ensemble de l'ouvrage et plus particulièrement la problématique méthodologique. (...) On ne saurait donner une idée, en quelques lignes, de la richesse extrême de cet ouvrage. A travers le cheminement minutieux de l'analyse d'une société concrète, M. Bastide fait surgir les problèmes méthodologiques et théoriques que le sociologue rencontre dans l'étude des contacts de civilisations, et il pose les fondements d'une théorie générale des interpénétrations culturelles." (Pierre Bourdieu, L'Homme, 1961) — "M. le Pr. Roger Bastide, bien connu par ses études de sociologie religieuse, est encore le grand spécialiste des religions africaines au Brésil. Avant lui, ces religions avaient intéressé surtout des médecins qui les avaient envisagées sous l'angle de la psychopathologie. M. Bastide a repris la question en tant que sociologue et ethnologue Son livre est d'un contenu très riche et très instructif. Si, d'une part, on doit le qualifier d'ouvrage théorique de sociologie religieuse, il constitue, d'autre part, une vaste fresque des religions africaines au Brésil, qui nous renseigne sur leur implantation historique et sur leur développement actuel." (M. Palau-Marti, Revue de l'histoire des religions, 1962)
Stock, 1975, in-8°, 279 pp, 100 photos inédites sur 64 pl. hors texte, broché, couv. illustrée, bon état
Depuis que le nom de Roger Vadim est apparu au premier plan de l'actualité cinématographique, la presse du monde entier a proposé de lui, avec persévérance, une image inchangée : Vadim, à travers tous ses films, a transformé, modelé en vedettes les femmes de sa vie. Vadim-Pygmalion, Vadim-Orphée, Vadim-le-Diable. Qu'y a-t-il de vrai dans cette analyse ? Vadim a-t-il "créé" Brigitte Bardot, Catherine Deneuve, Annette Stroyberg, Jane Fonda ? Quelle est la part de la légende ? En remontant le courant du temps, Vadim part à la recherche de cette vérité et nous invite à la suivre dans son enquête. Ce n'est donc pas un hasard si le récit de sa vie sentimentale occupe une place importante dans "Mémoires du Diable". Mais dans ce texte, si riche en événements qu'on y trouve la matière de plusieurs romans, il y a plus. C'est Roger Vadim lui-même. Un Vadim inconnu, insoupçonné qui, au-delà du personnage communément accepté, dévoile sa véritable personnalité. L'enfance, des révoltes arabes d'Alexandrie aux montagnes de Savoie, la Résistance, Paris à l'heure de la libération, Saint-Germain-des-Près, l'Italie de la Dolce Vita, Mai 68. Depuis plus d'un tiers de siècle, Vadim s'est toujours trouvé au coeur de l'actualité. La grande surprise pourtant est ailleurs. Vadim avait écrit son premier roman à l'âge où l'on perd ses dents de lait. Quarante ans plus tard, avec "Mémoires du diable", par le sens du récit, la justesse de l'observation, la qualité et la sensibilité du style, il se révèle un véritable écrivain.
Fayard, 1989, fort in-8°, 669 pp, annexes, copieux index, broché, bon état
Célèbres ou inconnus, français libres ou clandestins de la Résistance intérieure, que sont devenus les résistants après la guerre ? Roger Faligot et Rémi Kauffer reconstituent ici fidèlement leur itinéraire de 1944 à 1989, des combats de l'ombre aux allées du pouvoir. Voici un document unique sur un demi-siècle de vie politique, économique, sociale, culturelle, administrative et médiatique. Il révèle les tentatives avortées de créer en 1944-1945 un véritable "parti de la Résistance", les succès et les échecs de la presse de la Libération à Paris, en province, les affaires éludées ou mal éclaircies, la grande querelle des vrais et des faux résistants. Il dévoile les dessous de la guerre froide en France, ceux du retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958. Et, dix ans après, le rôle secret des résistants lors des événements de Mai 1968. Il éclaire les "années d'éclipse" sous Georges Pompidou, sous Valéry Giscard d'Estaing, le regain de vigueur du pouvoir des résistants sous François Mitterrand, son influence dans la carrière politique de ce dernier. Il fait le point sur le rôle économique de la Résistance et sur la nébuleuse de ses associations... Roger Faligot et Remi Kauffer livrent ici une ample moisson de témoignages originaux et d'archives inédites. Ils répondent enfin à la question : quelles ont été, quelles sont encore l'importance et les limites du pouvoir des résistants de la dernière guerre dans la société française d'aujourd'hui ?
P., Jacques Grancher, 2004, in-8°, 250-(1) pp, 12 pl. de photos hors texte, une carte, broché, couv. illustrée, bon état
On a sauvé le sergent Delpey ! Heureusement. Car sans lui, et sans sa plume, les gens de la Métropole auraient ignoré ce qu'avait été la guerre d'Indochine à ses débuts. Une fois de plus, on n'avait pas les moyens de nos ambitions. Un pro-consul chamarré avait proclamé que la parenthèse japonaise n'était qu'une parenthèse, et qu'on allait rétablir l'Indochine française comme elle était avant la défaite de 1940. C'était ignorer que les Japonais avaient excité les populations : Jaunes contre Blancs ! Comme le vocabulaire est une arme dont regorgent nos arsenaux, on baptisa la reprise en mains "Opération de police". Mais il fallut bien réaliser que "faire" était plus ardu que "dire". L'armée d'Afrique et les soldats de la 2ème D.B. furent les premiers sollicités. Comme cela ne suffisait pas à éteindre l'incendie, le Commandement recourut à la désignation d'office d'unités. On bâcla la constitution de "bataillons de marche" au recrutement hétéroclite. Quant au matériel ! Dans la 2ème Compagnie du bataillon de marche du 15ème R.I. – commandé autrefois par le général de Lattre de Tassigny – il y avait Roger Delpey. A l'issue d'une formation de six jours - vous avez bien lu : six jours ! - la 2ème Compagnie embarqua pour l'Indochine. Et dès l'arrivée, quasiment, engagée dans la boue et les rizières de Cochinchine. La sanction ne se fit pas attendre. En une campagne de trente mois, la moitié de l'effectif restait sur la terre d'Asie. Avec talent et émotion, Roger Delpey raconte le calvaire de sa compagnie, la 2ème Compagnie.
Editions du CNRS, 1978, gr. in-8°, 181 pp, sources et biblio, broché, bon état, envoi a.s. de Michel Richard
Bas-Rhin, par Michel Richard. – Sarre, Mont-Tonnerre, Rhin-et-Moselle, Roër, par Roger Dufraisse. Une grande partie de l'histoire du dix-neuvième siècle a été portée par la bourgeoisie de la province. Dans de nombreux cas, c'est précisément en comparant la couche supérieure locale et régionale avant et après la période révolutionnaire que l'on peut retracer l'impact du changement de régime politique et social, du moins en ce qui concerne les élites et leur formation. Les listes de notables de l'Empire constituent à cet égard une source non négligeable. — "« Un dictionnaire d'un genre nouveau » : « ni dictionnaire de biographies individuelles, ni curiosités d'antiquaire, ni who's who des mondanités ou semi-mondanités impériales ». Une collection de portraits, dressée par département et dans l'ordre alphabétique, de tous ceux qui, en leur temps, formaient l'élite de la société française. Une « élite de masse », osent dire les entrepreneurs de cette histoire typologique et biographique, « qui intègre et absorbe, non sans résistances ni omissions, tout ce qui parvient à répondre aux exigences du groupe par l'accès aux valeurs qu'il privilégie : illustration, capacités, fortune ». En bref, les survivants de l'Ancien Régime (on vérifiera à la lecture qu'ils sont nombreux, mais inégalement selon les départements), et les profiteurs de la Révolution sont accrochés aux cimaises de cette grande galerie des notables. Mais bon nombre de portraits sont inachevés : les collaborateurs départementaux de l'enquête n'ont pu reconstituer toutes les carrières, toutes les alliances, toutes les fortunes. Le public se trouve donc invité à compléter les notices, et à parfaire une entreprise d'histoire en construction, celle des classes dirigeantes. On comprendra aisément l'intérêt d'une telle publication. L'érudit local (au meilleur sens du terme), le sociologue et le politologue, l'historien auront recours à ce guide biographique. Un bon moyen de décentraliser l'histoire de France, et de mettre au travail prosographique la foule des amateurs d'histoire. L'histoire des élites, une autre façon, en somme, de faire de l'histoire..." (S. Chassagne, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 1979)
Laffont, 1972, gr. in-8°, 467 pp, 16 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, dos insolé, bon état (Coll. Vécu), envoi a.s.
Mémoires d'un célèbre gaulliste de 1939 à 1970. Les 270 premières pages sont un récit de ses combats dans les Forces Françaises Libres pendant la Seconde Guerre mondiale. — "Midi, le 10 juillet 1940, un jeune officier de marine plonge de son bateau dans la rade d'Alexandrie : Roger Barberot vient de choisir la France Libre, l'aventure. Il vient d'orienter sa vie par ce refus de la défaite. Par la décision de combattre aux côtés du général de Gaulle. Nous le suivons dans le désert de Libye devant Tobrouk et Benghazi, en Erythrée, devant Damas, à El Alamein, en Tunisie, à Rome, à Toulon, dans les Vosges et en Alsace. Il passe à travers toutes les bagarres sans une égratignure. Cela fait partie de son personnage que de croire qu'il est invulnérable et que la santé et la jeunesse sont éternelles. Sa grande aventure, vivante, colorée, joyeuse, n'est autre que la grande aventure de la France pendant ces trente dernières années. La guerre finie, il est l'officier le plus décoré de la Marine. Il est Compagnon de la Libération depuis mars 1941, Commandeur de la Légion d'honneur à trente ans (ils sont trois à l'avoir à cet âge en France). Les Américains lui ont donné leur plus haute décoration militaire pour "extrême héroïsme en action". Il est capitaine de frégate. Une carrière militaire brillante s'ouvre devant lui qui doit l'amener tout naturellement à la première place. Pour peu qu'il le veuille. Mais il remet sa mise sur le tapis et quitte, en 1947, la Marine pour servir comme militant au R.P.F. C'est une autre aventure qui commence. Tour à tour officier en Algérie, ambassadeur de France, l'actualité le prend parfois dans son objectif. Parce qu'il n'est pas homme à se taire et à dissimuler. Dans la guerre et dans la paix, il se bat partout pour ses idées. Et pour ses amis. "Spécialité : l'amitié", note Vianson-Ponté dans sa revue des Gaullistes de "A à Z" . Il n'est pas tendre pour les autres. Il est de ceux qui prennent la vie « à bras le cœur »."
Gallimard, Cahiers Jean Paulhan n° 6, 1991, 298 pp., broché, bon état.
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Armand Colin, 1972, gr. in-8°, 415 pp, biblio, index des auteurs et des pièces cités, broché, bon état. Edition originale (Prix de l’Académie française 1973)
Les années 1640 à 1660 voient l'épanouissement de la comédie en France. Le genre, qui n'existait pratiquement plus avant 1629, apparaît avec les premières pièces de Rotrou et de P. Corneille, et le nombre de comédies croît rapidement. Mais la plupart de ces oeuvres se dégagent bien mal encore de la pastorale ou de la tragi-comédie, et les réussites sont isolées. A partir de 1640, au contraire, d'Ouville, P. Corneille, Scarron font jouer des comédies dont beaucoup resteront longtemps au répertoire. En dépit de la Fronde, funeste aux autres genres dramatiques, la production comique survit plutôt bien. D'autres auteurs, Boisrobert, Th. Corneille, Quinault, Molière, viennent relayer les premiers. Au total, c'est plus de quatre-vingts oeuvres qui sont jouées ou imprimées durant ces vingt ans. La comédie de cette époque a, d'autre part, des caractères qui lui sont propres et qu'on ne retrouvera plus après 1660. Elle est marquée, d'abord, par l'influence de la comedia espagnole. Plus de la moitié des comédies de cette période s'inspirent des auteurs d'outre-monts (Lope de Vega, Tirso de Molina, Calderon, Solorzano, Rojas...). A l'imitation de la comedia espagnole, comme du reste de la commedia italienne, la comédie française de cette période sera une comédie d'intrigue où l'auteur cherche davantage les situations romanesques et les retournements imprévus que la vérité dans la peinture des caractères et des moeurs. Certes, cette comédie d'intrigue survivra après 1660, mais elle cédera de plus en plus la place à la comédie de moeurs ou de caractère. La comédie des années 1640-1660 se distingue également par le goût qu'ont montré ses principaux représentants pour le jeu verbal et l'exploitation comique de toutes les ressources du langage : toutes les formes de jeu avec les mots se rencontrent dans les oeuvres de cette époque. L'auteur s'est attaché, d'une part, à retrouver à travers les oeuvres la permanence d'un petit nombre de thèmes et de situations, ressorts communs à toutes les intrigues, d'autre part à passer en revue les personnages, des masques traditionnels hérités de la comédie italienne aux caractères conventionnels, et aux types sociaux, qui manifestent déjà quelque goût pour la représentation des moeurs contemporaines. Enfin l'auteur fait l'inventaire des multiples procédés d'un style qui, par les effets de contraste, la fantaisie verbale, l'esprit ou la verve de l'auteur, a su provoquer le rire des spectateurs du temps et aussi souvent le nôtre. — "Est-il besoin de souligner l'intérêt capital de la thèse de Roger Guichemerre, ensemble d'études précises, présentées sous une forme synthétique, de la dramaturgie du genre comique entre 1640 et 1660 ? Elle porte en effet sur une période encore mal connue, qui a vu, non pas tout à fait les débuts, mais l'épanouissement quasi soudain d'une production comique abondante et variée, dont l'importance littéraire est double : d'une part, en effet, c'est la comédie de cette époque qui a nourri le génie de Molière – quelque distance que celui-ci ait su prendre à son égard – ; d'autre part elle a continué parallèlement à influencer ses contemporains et aussi, très largement, ses successeurs..." (André Blanc, Revue d'Histoire littéraire de la France, 1974)
Flammarion, 1988, in-8°, 363 pp, notes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
Comment est née la Chouannerie ? Pourquoi la Bretagne a-t-elle vu s'insurger une partie d'elle-même contre la Révolution ? L'événement a longtemps divisé les historiens. Deux thèses, dès les origines, se sont longuement affrontées. Pour les républicains, dont Michelet, le soulèvement était dû à un "complot aristocratique" appuyé sur les prêtres et manipulant le fanatisme et l'ignorance des paysans. Pour les légitimistes, le peuple de Bretagne s'était soulevé spontanément pour défendre son Église et son Roi. Deux thèses qui ne faisaient que prolonger les conflits qu'elles étaient censées expliquer. Récemment, en 1960, Charles Tilly et Paul Bois ont proposé un autre type d'explication, en mettant en avant l'antagonisme des villes, bourgeoises, éclairées, et des campagnes, traditionnalistes. La multiplication des études régionales, et une patiente recherche permettent aujourd'hui à Roger Dupuy de montrer toute la complexité du problème et l'inadéquation des réponses précédentes. Phénomène tardif (il ne commence vraiment qu'en 1794), la Chouannerie doit être comprise en essayant d'analyser le rapport du monde paysan au politique, à la fin du XVIIIe siècle, et ses conséquences pour l'époque suivante. Au-delà du Chouan à la peau de bique et aux longs cheveux, tapi derrière sa haie, égrenant un chapelet, avant de "canarder" les bleus, stéréotype qui a sa part de vérité, il y a une réalité plus complexe. — "Comme le titre l'indique, il s'agit bien de la présentation du processus qui conduisit les paysans bretons de l'acceptation de la Révolution à la chouannerie, et non d'une étude sur la chouannerie elle-même qui n'apparaît qu'en un ultime chapitre : la genèse vaut explication. Comme le dit R. Dupuy, le recours à l'événement permet de comprendre la naissance d'un mouvement qui fit – et fait encore – couler beaucoup d'encre au XIXe et au XXe siècle, après avoir fait beaucoup couler de sang. Par ce livre, qui reprend et résume sa thèse d'État, R. Dupuy illustre la notion de résistance à la Révolution, qu'il a contribué à populariser, avec F. Lebrun, montrant comment des populations sont passées, sous le coup des faits, d'une position favorable à la Révolution, à une résistance de plus en plus ouverte, jusqu'à l'opposition armée." (J.-C. Martin, Annales ESC, 1989) — "On connaît les positions antagonistes sur la chouannerie, cette guérilla diffuse qui a régné à partir de 1794 au nord de la Loire, du Morbihan au Mans. La version « bleue » dénonce le complot des aristocrates et du clergé abusant de l'ignorance et du fanatisme des paysans. A l'opposé prévaut la thèse du soulèvement spontané pour défendre les vraies valeurs de la religion et de la monarchie. En 1960, les ouvrages de Paul Bois et de Charles Tilly, à partir de démarches différentes, renouvelèrent la problématique et aboutirent à une conclusion commune : l'antagonisme des villes et des campagnes était la cause essentielle de la révolte, l'agression foncière des bourgeois urbains reléguant à l'arrière-plan le rôle des prêtres et des nobles. Le grand mérite du présent ouvrage est de démontrer l'insuffisance de toute explication unilatérale qui gommerait tel événement ou telle période pour mieux conforter son point de vue. Au début de 1789, ce qui est déterminant, c'est l'alliance des ruraux et des urbains contre des nobles rivés au statu quo ; à la fin de l'année, les élites paysannes, car elles existent, continuent de faire confiance à la Constituante, même si l'activisme des villes commence à inquiéter. En 1790, la violence se déchaîne contre les châteaux ; mais dès la Constitution civile, le bas-clergé, jusque là sourd aux appels des évêques, commence à regimber. En 1791, l'affaire du serment dramatise le débat, les prêtres passent dans le camp de la résistance, soutenus par les femmes. En 1792, les rébellions se multiplient pour s'opposer aux levées des recrues tandis que les nobles non émigrés se concertent. La mise à feu a donc été progressive, atteignant successivement toutes les composantes de la société bretonne. Les paysans qui luttaient en 89 contre les abus du « féodalisme » ont parfaitement pu, 4 ans plus tard, se muer en contre-révolutionnaires, qu'ils soient des pauvres qui voient disparaître le système charitable d'antan, ou des riches mécontents des exigences fiscales de la Nation. Les recteurs, prolongement naturel et pléthorique de l'élite paysanne, exercent un magistère incontesté et ne sont pas de simples figurants, pas plus que les nobles. Bref, une société rurale isolée dans une région sous-urbanisée, majoritairement pauvre, très religieuse et bien encadrée par un clergé d'origine rurale, une noblesse active et parfois très riche, voilà les ingrédients pour un modèle de contre-révolution où se mêlent anti-révolution paysanne et contre-révolution nobiliaire." (C. Michaud, Dix-Huitième Siècle, 1989)
P., André Bonne, 1968 gr. in-8°, 249 pp, 20 pl. de gravures et photos hors texte, carte, annexes, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.
"Directeur de la compagnie des Messageries maritimes, Roger Carour nous donne dans ce livre un bilan historique complet de cette entreprise depuis ses débuts en 1851, alors que la France devait rattraper son retard sur les compagnies anglaises, américaines, allemandes. Du berceau méditerranéen, il nous entraîne à la conquête de nouveaux océans vers l'Amérique du Sud, l'Extrême-Orient, l'Océan Indien. Il montre bien comment l'ouverture du canal de Suez précise en quelque sorte sa vocation. Les conquêtes coloniales de la IIIe République assurent l'essor des Messageries qui connaissent au début du siècle des années difficiles. L'auteur nous conduit jusqu'aux problèmes contemporains de la concurrence aérienne, et des nécessaires adaptations. Une bibliographie sommaire (exclusivement maritime) garantit le sérieux de l'histoire commerciale et maritime. Il faut remercier l'auteur de nous donner une perspective historique complète du domaine colonial vu par les compagnies de navigation." (R. Cornevin, Revue française d'histoire d'outre-mer, 1968) — "Ce livre retrace l'histoire d'une grande Compagnie de navigation qui, pendant plus d'un siècle, a fait flotter le drapeau français sur toutes les mers du globe. La vie d'une entreprise est un long et dur combat et celui qu'a mené les Messageries Maritimes depuis 1852 en est un vivant exemple. Etablir des relations maritimes entre la métropole et des pays situés aux quatre coins du monde, construire et entretenir une flotte capable de les assurer, créer le réseau commercial indispensable au succès de l'affaire, lutter contre l'incompréhension de certains, l'hostilité des autres, édifier en somme une entreprise a l'échelle mondiale capable de défendre, partout ou elle se trouve, le prestige de la France et ses intérêts, voilà la tâche immense accomplie par ceux qui, tour à tour, ont servi cette grande Maison ou présidé a ses destinées. L'auteur est un Breton, né a Lorient; il aime la mer et les marins et aussi la Compagnie dont il est Directeur Général, Nul mieux que lui ne pouvait évoquer, dans ces annales, les heures graves et passionnantes qu'ont vécues les dirigeants de la Société, leurs joies mais aussi les jours de deuil, d'angoisse, et faire revivre les drames, les aventures cocasses parfois, auxquels ont assisté ou participé les équipages des navires au cours de leurs longs voyages. Cet ouvrage donnera au lecteur un bel exemple de ce que peuvent faire les hommes qui ont du courage, de la volonté et aussi la foi dans le destin de l'entreprise qu'ils servent." (4e de couverture)