FLESSELLES, comtesse de (17.. -1828) / GULDENSTUBBE, Julie de (1827-1888) / GUAITA, Stanislas de (1861-1897)
Reference : 9197
3018 A Paris, chez Vernarel et Tenon, libraires, rue Haute-Feuille, no 30, 1824. Trois volumes in-12° (108 x 170 mm) de X+214 / [4]+228 / [4]+214 pages, reliures de lépoque en demi-veau vert, dos lisse orné de filets. Ex-libris manuscrits: «J. de Guldenstubbé» et «Stanislaï de Guaita».«La personne, auteur des ouvrages publiés sous le pseudonyme de la comtesse de Flesselles, ainsi que de ceux publiés sous celui de la comtesse de Flamerand , était sur dun ambassadeur près dune cour du Nord, sous le gouvernement impérial. Une faute grave, commise par cette personne, et qui lui valut une correction judiciaire, mit sa famille dans la nécessité de la contraindre à changer de nom. Cette dame est morte institutrice à Melun, en 1828» (Quérard, 1829, III, 132); on ne sait aujourdhui rien de plus sur cette mystérieuse enseignante. Adolphe raconte les tribulations de sages familles bourgeoises lancées dans les tempêtes de la Révolution, et bientôt aux prises avec le «mal absolu»: les Illuminés, ou plus précisément les Rose-Croix. Si les souvenirs révolutionnaires reviennent naturellement souvent dans luvre de la soi-disant comtesse, le thème occultiste ne se retrouve guère que dans Adolphe.
Lex-libris manuscrit de «J. de Guldenstubbé» est celui de Julie Wilhelmine von Guldenstubbé (Saaremaa, Estonie, 1827- Paris, 1888), célèbre médium de noble origine balto-suédoise médium installé depuis la fin des années 1840 à Paris chez son frère, Johann Ludwig von Guldenstubbé (Saaremaa, Estonie, 1817-Paris, 1873), philosophe, spirite et ésotériste. Pour la petite histoire, cest Julie de Guldenstubbé qui rapporta le cas fameux dEmilie Sagée, une jeune professeure de français employée en 1845 en Lettonie, qui aurait eu la faculté de se dédoubler, au grand effroi de ses élèves. Lautre ex-libris manuscrit est celui de Stanislas de Guaita (Tarquimpol, Moselle, 1861-Tarquimpol, 1897) poète et occultiste, cofondateur, en 1888, avec Papus (1865-1916) et Péladan (1858-1918), de lOrdre kabbalistique de la Rose-Croix. Autour de la marque «Ex libris kabbalisticis Stanislaï de Guaita», on lit dabord: «(10 francs. 3 vol. in-12, œ reliés)». «Acheté à la vente dOurches-Guldenstubbé (Bâle, mars 1890) ». Puis ce commentaire: «Très curieux ouvrage où, (comme dans le Comte de Gabalis, quoiquavec moins de profondeur), on met en uvre les traditions daïmoniques [sic!] des Rose-Croix. Ce livre paraît écrit avec une parfaite sincérité; en somme il peut compter dans la collection des ouvrages et des mémoires sur lilluminisme». Lexemplaire figure au no 327 du catalogue de vente «Stanislas de Guaita et sa bibliothèque occulte», Paris, librairie Dorbon, 1899, avec la note suivante: «Très curieux ouvrage où, comme dans le Comte de Gabalis, on met en oeuvre les traditions daïmoniques des Rose-Croix. Ce livre paraît écrit avec une parfaite sincérité: en somme il peut compter dans la collection des ouvrages et des mémoires sur lIlluminisme. Exemplaire ayant successivement fait partie des bibliothèques occultes du comte [Didier-Balthazar] dOurches [(ca 1785/87-1867), lun des pionniers du spiritisme à Paris], baron J. de Guldenstubbé et de St. de Guaita avec leurs signatures. Frontispice à la manière noire». Concernant lex-libris Guldenstubbé, il ne doit pas sagir du baron, dont le prénom usuellement utilisé était plutôt Ludwig ou Louis, et non Johann ou Jean, mais bien de sa soeur, Julie, lécriture apparaissant du reste plutôt féminine. Quoi quil en soit, un bel ouvrage et des provenances prestigieuses.