Perrin, 2002, gr. in-8°, 382 pp, biblio, cadre chronologique, index, broché, couv. illustrée, bon état
Sur plus d'un siècle, du règne de Louis XVI à la veille de la Grande Guerre, la mémoire féminine s'est attachée aux ruptures et aux mutations sociales de ces temps de révolutions. Exclues de l'action, réduites à l'observation ou à l'influence mondaine, des dames de cour ou de la haute société ont tenté de décrire mais aussi d'expliquer leurs expériences successives, de comprendre l'enchaînement historique. A partir de leurs souvenirs et de leurs lettres, l'auteur brosse la fresque d'une histoire de France vue par les femmes. La première génération est politique, et juge le passé comme responsable du présent : les inconsciences de l'Ancien Régime engendrent une Révolution, la Révolution le despotisme, mais également la renaissance sociale et la fusion impériales ; l'émigration provoque la longue division du royalisme, et d'abord l'illusion mortelle de la Contre-Révolution. Malgré le rejet commun d'une Révolution devenue sanglante et spoliatrice, la plupart d'entre elles ont été imprégnées de la culture et des valeurs des Lumières : liberté, mérite, utilité, et ce patriotisme qui voit aussi dans l'unité nationale la sauvegarde d'une élite adaptée à son temps, faisant du préjugé de naissance un réalisme politique. 1848 est une coupure majeure, avec la menace d'une révolution sociale, la révélation des utopies socialistes qui ont nourri déjà l'expression de nouveaux féminismes, ouvriers et intellectuels : les temps, désormais, ne cesseront plus d'être «révolutionnaires». Dans une bonne société de plus en plus amalgamée, la religion devient le critère politique essentiel, facteur espéré de stabilité hiérarchique, mais menant souvent, aussi, à l'indifférence politique. Croissante depuis le début du XIXe siècle, l'étroitesse défensive de l'éducation des filles contraste non seulement avec la liberté féminine du temps des Lumières, mais avec l'aspiration à une émancipation qui serait une nouvelle adaptation, non à la politique, mais à une société en pleine modernisation. Fondée sur la culture volontaire et l'adoption mondaine de la littérature et des arts, cette conquête de la liberté personnelle entraîne la prédominance spontanée de l'autobiographie, et la description de la société à travers elle. — "« Le goût passionné de l'étude doit tenir quelque chose de celui de la liberté », affirme Victorine de Chastenay dans ses Mémoires. De bonne noblesse bourguignonne, surdouée (elle lit dès l'âge de 10 ans Plutarque et Racine), libérale, observatrice directe de la Révolution, elle est imprégnée de la culture et des valeurs des Lumières. Voici l'une des dames de la cour ou de la haute société que Suzanne Fiette suit au fil de ses mémoires pour nous brosser le tableau, sur plus d'un siècle, d'une histoire de France vue par les femmes. Pour les femmes, note l'auteur, écrire est une façon de s'affirmer dans l'espace public et de participer au grand débat, ouvert depuis le début du XIXe siècle, sur l'éducation des femmes. Exclues de l'action, cantonnées dans le domaine privé ou limitées à l'influence mondaine, « nos dames » ne donnent qu'un tableau partiel de leur temps, en passant par l'autobiographie. Elles semblent plus attentives à leur milieu qu'au sens des événements et leurs témoignages tombent volontiers dans l'anecdote. Seule Mme de Staël exprime cet engagement politique et cette lucidité analytique de l'écrivain qui font d'elle le champion de l'émancipation féminine. Des salonnières de l'Ancien Régime (Julie de Lespinasse, Elisabeth Vigée-Lebrun) aux femmes de lettres de la fin du XIXe siècle (Gyp, Elisabeth de Gramont), toutes, cependant, témoignent de la liberté d'esprit des élites cultivées qui permet le rapprochement des classes et qui ouvre la voie à l'égalité des sexes. À travers le prisme de la mémoire féminine, Suzanne Fiette présente ainsi le processus de fusion de la noblesse avec la bouigeoisie, déjà étudié dans la Noblesse française des Lumières à la Belle Époque (Perrin, 1997). Se plaindra-t-on de l'abondance des documents cités ? Cet ouvrage constitue une mine pour l'histoire des mentalités." (Regina Bollhalder Mayer, Revue des Deux Mondes, 2003)
Perrin. 1997. In-8. Br. 349 p. TBE.
format moyen, couverture souple. 349 pages. Bon Ètat 1997 Perrin
Paris, Perrin. 1997. in-8, 349 pp., index, broche, couv. ill.- 9782262012045
Bel exemplaire. [GD8/4]
Perrin Perrin 2002, fort In-8 broché, 382 pages, avec index des personnes et des familles. Bon état
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