Londres et Paris, Ch. Ant. Jombert, 1775 ; quatre tomes, in-12 ; plein veau fauve marbré, dos décorés et dorés, pièces de titre grenat et de tomaison havane, filet sur les coupes, tranches rouges (reliure de l'époque) ; (2), CCVIII (Avertissement et Vie de M. le marquis de Feuquière), 226 pp., (1) f. bl. ; (1) f. bl., (2), 402 pp., (1) f. bl. ; (1) f. bl., 387 pp., (1 bl.) ; (2), 444 pp. et en tout 13 planches dépliantes hors-texte dont 2 cartes et 11 plans de batailles.
Bel exemplaire (petit manque à deux coiffes supérieures et trois mors juste fendillés ; quelques petites restaurations discrètes), très frais, de cet ouvrage célèbre, véritable traité de l'art de la guerre pendant la seconde moitié du XVIIe siècle. Né à Paris (1648 - 1711), Antoine de Feuquières consacra toute sa vie à la carrière militaire et, d'après Saint-Simon, c'était un homme très intelligent, d'une rare bravoure, l'un des grands hommes de guerre de son temps. Entré très jeune, à 12 ans, dans l'armée, comme volontaire dans le Régiment du Roi - infanterie, il devait participer à nombre de campagnes, toujours s'y illustrer et gravir rapidement les échelons de la hiérarchie ; il participa à la Guerre de Dévolution, aux sièges de Douai, Tournai, Courtrain, Audemarole et blessé à celui de Lille ; aide de camp du maréchal de Luxembourg puis colonel d'un régiment de cavalerie allemande, il accompagna celui-ci en Hollande et en Franche-Comté. Il servit successivement sous les ordres du Maréchal de Créqui ; sous le marquis de Monclar, il eut l'occasion de couvrir la retraite du quartier-général du Roi bien aventuré ; puis ce furent les campagnes de la ligne d'Augsbourg où, à la tête d'un millier de cavaliers, il réussit un immense raid sur Augsbourg et Pforhyheim, incendiant et rançonnant les villes allemandes et rapportant au Roi deux millions de numéraires, etc.
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A Londres, chez Pierre Dunoyer, 1740. In-4 de (4)-LIV-(2)-358-(8) pp., veau blond, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin vert, triple filet doré d'encadrement sur les plats, tranches dorées (reliure de l'époque).
Première édition établie sur le manuscrit communiqué par le comte de Feuquières, frère de l'auteur, par Charles-Hugues Le Fèvre de Saint-Marc. Elle est précédée d'un Avertissement de l'abbé Le Mascriet qui critique longuement les éditions précédentes et de la Vie du Marquis de Feuquières par Gilles Le Moivre. Une édition in-12 parut simultanément. Lieutenant-général en 1693, le marquis de Feuquières rédige ses mémoires « pour l'instruction de ses fils, qu'il destinait à la vie militaire. Mais ce ne sont pas des mémoires à proprement parler : c'est une oeuvre de technique militaire, dans laquelle l'auteur passe en revue tout ce qu'un bon officier doit connaître et émet de nombreuses réflexions que lui émet son expérience de la guerre. Il ne s'en tient pas uniquement à la théorie pure : il choisit des exemples de sièges, de batailles, de marches, etc., pour prouver l'utilité de ses réflexions et fait ainsi, souvent avec de grands détails, l'histoire des faits militaires principaux qui se sont produits dans la seconde moitié du XVIIe siècle ». Vignette gravée sur le titre et 12 cartes et plans gravés hors-texte dont dix repliés. Le plan de la Bataille de Nerwinde est annoncé deux fois par erreur dans l'Avis au relieur. Ex-libris manuscrit sur le titre. Une coiffe et coins usés. Bourgeois et André II, 856 : « La meilleure ».