Gallimard, 1948, in-8°, 368 pp, broché, non coupé, papier jauni, couv. salie, état correct
"A l'époque où Catherine de Sienne mit son grand cœur et sa volonté ardente au service de Dieu et de ses frères humains, l'allégorie fleurissait en Italie, dans la littérature et dans l'art, et n'épargnait pas la théologie. Les belles fresques par lesquelles les plus grands artistes ont essayé de traduire une représentation symbolique du monde sont parfois difficiles à interpréter maintenant, et les historiens, pour y parvenir, doivent se replonger dans une “Weltanschauung” qui nous paraît bien lointaine. C'est ce qu'ont tenté de faire les deux auteurs de cette nouvelle biographie d'une sainte illustre. Ils ont voulu dérouler sous les yeux de leurs lecteurs une existence réelle, dans une période de l'histoire fort agitée, et exposer une doctrine spirituelle difficile à préciser, puisqu'il s'agit d'une femme ignorante et non d'un théologien. Le titre même qu'ils ont choisi montre qu'ils ont eu dans l'esprit le diptyque fréquemment représenté dans nos cathédrales : vie active d'une créature passionnée et volontiers autoritaire que sa charité entraîne à se mêler aux affaires séculières, et qui, nous n'en serons pas surpris, y trouve des mécomptes et des épreuves ; vie contemplative, où elle rejoint, dans un monde libéré du temps et de l'espace, les plus grands mystiques. C'est à M. R. Fawtier que revient le mérite d'avoir arraché à l'hagiographie banale l'une des plus étonnantes figures du Moyen Age. La biographie qu'il nous présente n'existe qu'en fonction des recherches qui l'ont précédée. Mais son érudition n'est pas aride. Rien de plus vivant que cette description de l'Italie de la seconde moitié du XIVe siècle, dévastée par les guerres incessantes et les épidémies, où une jeune femme au courage indomptable lutte pour la paix de l'Église et le bien des âmes..." (Marie-Thérèse d'Alverny, Bibliothèque de l'École des chartes, 1950)