P., Boivin et Cie, 1914, in-8°, xvi-392 pp, publié sous la direction de Charles Robert-Dumas avec des notes historiques et des croquis par Pierre Davaud, biographie du Cdt Farinet par Dumas, un croquis dans le texte et 5 croquis dépliants hors texte des batailles de Spickeren, Borny, Rezonville, Saint-Privat, et du blocus de Metz, broché, dos fendu proprement recollé, bon état, envoi a.s. de Ch. Robert-Dumas
"Le commandant Farinet nous raconte les événements militaires auxquels il a pris part en 1870, non pas seulement les derniers jours de l'armée de Metz, mais les opérations complètes de cette armée depuis sa formation jusqu'à la capitulation. Né en 1835 aux Riceys, en Champagne, Farinet était lieutenant au 7e cuirassiers quand éclata la guerre de 1870. C'est dans ce régiment qu'il fit la campagne, notant au jour le jour les faits qui lui paraissaient dignes d'être retenus, les conversations entendues de ci, de là, les observations soit militaires soit d'ordre général qu'il recueillait un peu partout. Ce manuscrit, extrêmement intéressant, valait la peine d'être publié : c'est un journal à la fois humoristique et historique, une série de croquis rapides dont l'ensemble constitue une relation complète des opérations de l'armée de Metz tout au moins pour le corps dont fit partie Farinet." (Polybiblion, t. 79, 1914) — « ... La cavalerie apprend avec une profonde consternation que le moment du plus grand sacrifice est arrivé ! A partir de ce jour, chaque régiment doit envoyer à tour de rôle à l’abattoir le nombre de chevaux désigné pour suppléer à la viande de boucherie que l’on ne peut plus se procurer. Des scènes pénibles se produisent au moment de la séparation du cavalier et de sa monture. Pour comprendre cela il faut savoir qu’en campagne, le cheval est plus qu’en tout autre temps l’ami du cavalier, un ami entouré de soins et de tendresse. Beaucoup de cavaliers ont été sauvés par la vivacité et la souplesse de leurs chevaux. Quand nos cavaliers quittaient, pour ne plus les revoir, leurs pauvres bêtes vouées à l’abattoir, c’étaient des scènes déchirantes ou des désespoirs muets, profondément poignants. C’était le coeur crevé qu’on assistait au départ de ces pauvres bêtes si fringantes autrefois, dressant les oreilles avec fierté au son de la trompette, maintenant efflanquées et mornes. Il faut être cavalier et aimer le cheval pour comprendre une telle navrance ! Qui aurait osé penser deux mois auparavant que nos régiments seraient sacrifiés pour nourrir l’armée ? » (Extrait)