Turnhout, Brepols, 2012 Paperback, 354 p., 156 x 234 mm. ISBN 9782503544083.
Alors que le monde antique vit au rythme de la competition individuelle et collective, celle-ci parait perdre beaucoup de son importance dans l'Occident du haut Moyen Age. Entre les dernieres manifestations des jeux du cirque dans l'Occident latin au VIe siecle et la naissance des tournois chevaleresques a la fin du XIe siecle, la dimension competitive s'y efface, sauf exception comme l'Irlande, alors qu'elle garde une importance notable dans le monde byzantin et dans l'Islam. Les concours etaient depuis longtemps en butte aux critiques des penseurs chretiens, en ce qu'ils ressortissent de la categorie honnie des spectacles. A partir du milieu du Ve siecle, le cout economique de telles entreprises devint difficilement supportable, a un moment ou la depense somptuaire prenait d'autres cibles et ou les systemes de valeurs des royaumes barbares se detournaient des jeux au profit de l'emulation entre pairs et de l'entrainement. Cependant, la competition reste largement presente dans d'autres domaines. Les jeux de societe integrent cette dimension. La tradition de la joute oratoire se poursuit, d'Ennode aux tensos et aux jeux partis en passant par les rivalites poetiques de la cour carolingienne. Le vocabulaire de l'agon est reinvesti par les auteurs chretiens, sur la base de l'heritage patristique, specialement a l'epoque carolingienne ; avec des hauts et des bas, il s'adapte au martyre et plus generalement au combat de la vie chretienne. La recherche des femmes, la quete de la gloire aux frontieres peuvent aussi etre lues au filtre de la competition. Ces divers aspects sont traites dans le present volume, qui inaugure une serie dediee a ?« la competition dans les societes du haut Moyen Age ?». Language : French, Italian.