LE CHERCHE MIDI. 1994. In-8. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 232 pages- quelques pages de photos en noir et blanc hors texte. . . . Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle
Préface de M Druon Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle
GALLIMARD. 1929. In-8. Relié. Etat du neuf, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 212 pages - ACHEVE D'IMPRIMER EN 1929 - exemplaire n° 1684 ou n°2494 - rhodoïd. . . . Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle
Collection soleil - Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle
GALLIMARD. 1939. In-8. Relié. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 213 pages - ACHEVE D'IMPRIMER EN 1939 - exemplaire n°291 - 1 annotation à l'encre sur la page de garde - bandeau d'éditeur conservé - rhodoïd. . . . Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle
Collection soleil - Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle
GALLIMARD. 1931. In-8. Relié. Bon état, Couv. légèrement passée, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 169 pages - ACHEVE D'IMPRIMER EN 1931 - exemplaire n°1713 - annotations au feutre sur la page de garde - contreplats avec traces de déchirures - rhodoïd. . . . Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle
Collection soleil - préface d'André Gide Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle
Paris, Éditions Gallimard, 1994 ; in-8 (141 x 206 mm), [2]-198 pp. + 4 pl. hors-texte, broché. Textes réunis et présentés par le Comité de l’Association des Amis d’Antoine de Saint-Exupéry. Quelques illustrations en noir et blanc.
Paris, Éditions Gallimard, 1994 ; in-8 (141 x 206 mm), [2]-198 pp., broché. Textes réunis et présentés par le Comité de l’Association des Amis d’Antoine de Saint-Exupéry. Illustration en noir et blanc.
S. l. (Paris), les Disques de France Festival, s.d. (vers 1954) ; 256 x 258 mm, Disque 25 cm microsillon 33 tours, sous pochette illustrée. Texte d'André Sallée, sur une musique originale de Maurice Le Roux, enregistrée par le Grand Orchestre de Radio-Luxembourg. Grand Prix du Disque – Académie Charles Cros (1954) (Disques Festival FLD 22). Avec les voix de Gérard Philipe, récitant: l'auteur; Georges Poujouly: le Petit Prince; Pierre Larquey: l'allumeur de réverbères; Michel Roux: le Serpent; Jacques Grello: le Renard; Sylvie Pelayo: la Rose. Antoine-Marie-Jean-Baptiste-Roger de Saint-Exupéry, né le 29 juin 1900, à Lyon et disparu en vol et en mer, le 31 juillet 1944, au large de Marseille,«mort pour la France», est un écrivain, poète et aviateur français. Antoine de Saint-Exupéry est un écrivain dont la carrière est liée à l'invention de l'aviation. Il est l'auteur du 'Petit Prince'. Il est mort en pilotant un avion pour l'armée américaine en pleine libération de la France. 'Lettre à un otage' a été publié en 1944. Bon état.
Paris, Éditions Gallimard, 1999 ; in-8 (140 x 205 mm), 200 pp. + frontispice hors-texte, broché.
Paris, Librairie Gallimard, 1956 ; in-8 (120 x 188 mm), 264 pp., broché. Textes inédits recueillis et présentés par Claude REYNAL.
Silvia Hamilton Reinhardt fut le grand amour new-yorkais d'Antoine de Saint-Exupéry : c'est à elle qu'il donna, avant son départ pour l'Afrique du Nord, le manuscrit original du Petit Prince (aujourd'hui conservé à la Pierpont Morgan Library de New York), en témoignage de la trace qu'elle laissa dans ce livre, écrit à New York durant les mois de leur relation. Ils se séparèrent dans l'amertume en 1943, Saint-Exupéry soupçonnant - avec raison - une liaison entre Silvia (que Saint-Exupéry orthographiait "Sylvia" dans ses lettres) et le réalisateur et producteur de films d'origine allemande, Gottfried Reinhardt, qui travaillait pour les studios de la Fox. S.l.n.d. [New York, premier trimestre 1943]. 1 f. (150 x 100 mm) à la mine de plomb. Saint-Exupéry pend Silvia Hamilton : terrible jeu du pendu sur lequel une figure de femme, dans la même tenue que Le Petit Prince, se balance au bout de la corde, avec deux fleurs de pissenlit à ses pieds. Le mot à trouver était SILVIA, raturé au premier Y, transformé en i. Saint-Exupéry dessina une seconde potence, et deux autres fleurs de pissenlit, détails emblématiques de son maître-ouvrage. Lettres AEX barrées dans l’angle inférieur droit - ses propres initiales : le pendu à trouver, ce n’est pas lui, c’est elle ! La seconde potence, si le jeu avait été poursuivi, aurait-il donné comme nom «Gottfried» ? Probable ! Silvia Hamilton Reinhardt fut le grand amour new-yorkais d’Antoine de Saint-Exupéry : c'est à elle qu'il donna, avant son départ pour l’Afrique du Nord, le manuscrit original du Petit Prince (aujourd'hui conservé à la Pierpont Morgan Library de New York), en témoignage de la trace qu’elle laissa dans ce livre, écrit à New York durant les mois de leur relation. Ils se séparèrent dans l’amertume en 1943, Saint-Exupéry soupçonnant - avec raison - une liaison entre Silvia (que Saint-Exupéry orthographiait "Sylvia" dans ses lettres) et le réalisateur et producteur de films d’origine allemande, Gottfried Reinhardt, qui travaillait pour les studios de la Fox. Ce crayonné est vraisemblablement l'esquisse, voire l'idée princeps, d'un autre fameux dessin, plus abouti, exécuté à l'encre et à l'aquarelle : il représente Saint-Exupéry, pendu sur sa planète, tandis que, sur la planète "Fox", un couple est enlacé. Ce dessin, repassé en vente en 2020 (étude Kâ-Mondo, juin 2020)faisait partie, des nombreux dessins de la vente de 1976 (Laurin-Guilloux-Buffetaud-Tailleur, Drouot RG, mai 1976) ; ils sont les deux seuls à évoquer de manière si tragique cette douloureuse séparation même si, dans la préface au catalogue, Silvia Hamilton en donna une toute autre version : elle impute la tristesse de l'auteur à la décision de la MGM de retirer de la circulation le film Vol de Nuit. Cette interprétation, moins romantique, est devenue la version officielle de cette fin de relation et de ces deux dessins «aux pendus» : le premier, ou l’une est à pendre, sans doute de colère, puis le second, ou l’autre se pend, sans doute de désespoir. Silvia Hamilton-Reinhard livrera par la suite des souvenirs précis : « Quand nous nous sommes rencontrés il m’a raconté l’histoire du Petit Prince qu’il n’avait pas encore commencé d’écrire. Comme il faisait constamment de merveilleux croquis, je lui suggérai d’illustrer lui-même ce livre. [...] Au printemps 1943, il réussit enfin à rejoindre l’Afrique du Nord. Les conditions qu’il y trouva le rendirent malheureux, ce que décrivent particulièrement bien les deux dernières lettres qu’il m’adressa. [...] Le jour de son départ approchait (pour l’Afrique du Nord, avril 1943). Je lui fis faire un bracelet d’identité en or. [...] Je le lui donnai le matin où il vint me faire ses adieux. En partant il me dit : Je voudrais te donner quelque chose de splendide, mais c’est tout ce que j’ai. Il me mit dans les mains son vieil appareil Zeiss Ikon et le manuscrit français du Petit Prince » (in Icare, n°84, 1978 ; dans cette même livraison est reproduite la fameuse lettre-testament de mai 1942, écrite depuis Alger).
Saint-Exupéry dessina une seconde potence, et deux autres fleurs de pissenlit, détails emblématiques de son maître-ouvrage. Lettres AEX barrées dans l'angle inférieur droit - ses propres initiales : le pendu à trouver, ce n'est pas lui, c'est elle ! La seconde potence, si le jeu avait été poursuivi, aurait-il donné comme nom «Gottfried» ? Probable ! Silvia Hamilton Reinhardt fut le grand amour new-yorkais d'Antoine de Saint-Exupéry : c'est à elle qu'il donna, avant son départ pour l'Afrique du Nord, le manuscrit original du Petit Prince (aujourd'hui conservé à la Pierpont Morgan Library de New York), en témoignage de la trace qu'elle laissa dans ce livre, écrit à New York durant les mois de leur relation. Ils se séparèrent dans l'amertume en 1943, Saint-Exupéry soupçonnant - avec raison - une liaison entre Silvia (que Saint-Exupéry orthographiait "Sylvia" dans ses lettres) et le réalisateur et producteur de films d'origine allemande, Gottfried Reinhardt, qui travaillait pour les studios de la Fox. " C’est à Silvia que Saint-Exupéry donna, avant son départ pour l’Afrique du Nord, le manuscrit original ainsi que de nombreux dessins et études préparatoires du Petit Prince, en témoignage de l’empreinte qu’elle laissa dans ce livre, écrit à New York durant les mois de leur relation. La plupart des biographes s’entendent à dire que c’est Silvia qui aurait inspiré le discours du renard attendant le coeur battant l’arrivée de son nouvel ami, comme elle dut se résoudre à attendre dans l’inquiétude les visites improvisées que lui rendait Saint-Exupéry, presque quotidiennement. Amie la plus proche de Saint-Exupéry pendant la dernière année de son exil américain, Silvia Hamilton (1910-1994) débuta par une carrière de journaliste avant de devenir actrice. Elle épousa en mars 1944 le réalisateur et producteur de films d’origine allemande, Gottfried Reinhardt, fils du metteur en scène Max Reinhardt, et qui travaillait à la Fox MGM. Saint-Exupéry, qui la soupçonnait de fréquenter déjà Reinhardt au moment de leur relation à tous deux, en fut certainement blessé, « égoïstement », et dut le lui reprocher, ce qui peut expliquer l’évocation des heures amères et des tendresses mal comprises dont il est question dans cette lettre. Et cela peut être confirmé par l’aquarelle passée en vente le 4 juin 2020 (étude Kâ-Mondo), représentant un Petit Prince pendu à une potence sur la planète Terre, avec en arrière-plan un couple assis sur une planète au nom de la Fox. Même si Silvia Hamilton expliqua que le désespoir exprimé dans ce dessin était en réalité lié à la décision de la MGM de retirer de la circulation le film Vol de Nuit. Silvia Hamilton-Reinhard confia à deux reprises des souvenirs sur Saint-Exupéry à la revue Icare, consacrée à l’histoire de l’aviation, et où fut publiée cette lettre (n°84, 1978). « Quand nous nous sommes rencontrés il m’a raconté l’histoire du Petit Prince qu’il n’avait pas encore commencé d’écrire. Comme il faisait constamment de merveilleux croquis, je lui suggérai d’illustrer lui-même ce livre. […] Au printemps 1943, il réussit enfin à rejoindre l’Afrique du Nord. Les conditions qu’il y trouva le rendirent malheureux, ce que décrivent particulièrement bien les deux dernières lettres qu’il m’adressa. […] Le jour de son départ approchait (pour l’Afrique du Nord, avril 1943). Je lui fis faire un bracelet d’identité en or. […] Je le lui donnai le matin où il vint me faire ses adieux. En partant il me dit : Je voudrais te donner quelque chose de splendide, mais c’est tout ce que j’ai. Il me mit dans les mains son vieil appareil Zeiss Ikon et le manuscrit français du Petit Prince. » (Benoît Forgeot, in Antoine de Saint-Exupéry, manuscrits, correspondances, tapuscrits, dessins, 2023). Silvia Hamilton-Reinhard livrera par la suite des souvenirs précis : « Quand nous nous sommes rencontrés il m'a raconté l'histoire du Petit Prince qu'il n'avait pas encore commencé d'écrire. Comme il faisait constamment de merveilleux croquis, je lui suggérai d'illustrer lui-même ce livre. [...] Au printemps 1943, il réussit enfin à rejoindre l'Afrique du Nord. Les conditions qu'il y trouva le rendirent malheureux, ce que décrivent particulièrement bien les deux dernières lettres qu'il m'adressa. [...] Le jour de son départ approchait (pour l'Afrique du Nord, avril 1943). Je lui fis faire un bracelet d'identité en or. [...] Je le lui donnai le matin où il vint me faire ses adieux. En partant il me dit : Je voudrais te donner quelque chose de splendide, mais c'est tout ce que j'ai. Il me mit dans les mains son vieil appareil Zeiss Ikon et le manuscrit français du Petit Prince » (in Icare, n°84, 1978 ; dans cette même livraison est reproduite la fameuse lettre-testament de mai 1942, écrite depuis Alger). Provenance : collection Claude Seignolle (Paris, Gros & Delettrez, 15 décembre 2022, n° 163).
Manuscrit du XVIIIe siècle. In-folio de 70 pages (trois cahiers) qui sont la copie, faite à l'époque sur le document original, par un membre de la famille Saint-Exupéry, de l'intégralité du rapport officiel de ces deux commissaires.
Les différentes pièces présentées remontent avec certitude à 1235, où noble Raymond de Saint-Exupéry épousa demoiselle de Carbonnière, les commissaires indiquant dans leur rapport que "cette maison de Saint-Exupéry est une des plus anciennes et des plus nobles de la Province de Périgord dont l'origine se perd dans la nuit des temps". Les branches issues sont celle des Seigneurs de Miremont (branche ainée), éteinte au XVIe siècle, et celle des Seigneurs du Fraysse (à Terrasson en Dordogne) qui se subdivisa en deux au XVIIIe siècle donnant celle des Marquis de Saint-Exupéry dont il s'agit ici, et celle des Comtes de Saint-Amans en Quercy, ancêtres de l'écrivain ANTOINE DE SAINT-EXUPERY. Ce document renferme donc la généalogie d'Antoine, du XIIIe au XVIIIe siècles, le restant du document intéressant la branche des Saint-Exupéry (comte de Rouffignac et de Floirac).A noter que cette enquête concerne également les familles d'Emeri, de Foucauld, Pettitte, de Bertin, de Vassal de La Tourette, de La Bermondie, Rey de la Martinie, de Gironde, de Baudet, de Montalembert, de La Grange Gourdon de Floirac, de Chapt de Rastignac, de Seguy avec de nombreux et curieux renseignements généalogiques.
Phone number : 06 60 22 21 35
s.l. s.d., 13,4x20,9cm, une feuille.
Dessin original à la mine de plomb et crayons de couleur bleu et rose signé de la main d'Antoine de Saint-Exupéry, sur feuillet filigrané «Navarre». Pli horizontal. L'écrivain-artiste signait très rarement ses oeuvres graphiques. Cet étonnant personnage en costume et nud papillon, fruit de l'imaginaire baroque et débordant de l'auteur du Petit Prince, est l'un des rares dessins portant sa signature. «?Je ne sais pas ce qui m'a pris, je dessine toute la journée et de ce fait les heures me paraissent moins brèves. J'ai découvert ce pourquoi j'étais fait?: le crayon Conté mine de charbon?». Des croquis de camarades de caserne que le jeune conscrit réalise à Casablanca lors de son service militaire aux aquarelles du Petit Prince, la vie de Saint-Exupéry est rythmée par cette activité marginale mais omniprésente, le dessin. Sur les lettres à ses amis, dans les marges de ses manuscrits, en tête de ses livres offerts, sur les télégrammes reçus, les factures, les nappes, les prospectus, sur tout ce qui lui passe par la main et offre un support à son imaginaire, Saint-Exupéry dessine, esquisse, caricature, croque, illustre, invente, griffonne des êtres vivants ou imaginaires, des amis et des amies. Ce mystérieux et excentrique personnage fait partie des créatures de Saint-Exupéry que Delphine Lacroix nomme "monstres sacrés dont les rôles ne sont pas définis" (Antoine de Saint-Exupéry. Dessins, aquarelles, pastels et crayons). Entouré d'un halo de cheveux bleus, ses grands yeux expressifs et effrayants, presque d'inspiration cubiste, semblent être nés d'un griffonnage de l'auteur. Il y a ajouté des éléments figuratifs puis un nud papillon - pratique courante chez Saint-Exupéry qui s'amusait à créer des personnages fantastiques aux proportions étranges, souvent affublés de nuds papillon ou de cravates. Il est difficile de dater précisément les dessins de l'écrivain. C'est à New-York, en pleine maturation du Petit Prince, que Saint-Exupéry commence à conserver plus systématiquement ses croquis. En effet, hormis ceux réalisés en marge de lettres et manuscrits ou offerts à des amis, la plupart de ses dessins antérieurs à son exil américain furent jetés par Saint-Exupéry. Précieuse création graphique signée, colorée et contrastée de Saint-Exupéry, qui a heureusement échappé au triste sort de bon nombre de ses dessins. - Photos sur www.Edition-originale.com -
S.l.n.d. [circa 1940]. 12 pages en 13 feuillets (210 x 270 mm) à l’encre noire, chiffrés à la mine de plomb et d’une autre main ; plis de papier d’envoi postal. Scénario de film, inédit, parmi les sept projets connus, dont seulement trois sont autographes. Important manuscrit, où l'auteur du Petit Prince crée des personnages en sursis dans une ambiance de bas-fond - ou plutôt de fond de cales - pendant une traversée Rio - Lisbonne.
En habitué des salles obscures, Saint-Exupéry fut, comme tous les jeunes gens de sa génération, un amoureux du cinéma. Ses velléités de scénariste se manifestent entre 1931 et 1936, période pendant laquelle il écrit sept projets et participe à l’adaptation pour le cinéma de certains de ses livres. Seulement trois sont autographes, les quatre autres n’existant qu’en dactylogrammes corrigés. Proche d’un précédent scénario intitulé Igor, il raconte une histoire aux antipodes de l’univers romanesque du Petit Prince, sombre et peuplée de truands et de prostituées qui commence dans les bas-fonds de Rio pour se poursuivre dans les soutes d’un paquebot frappé par une épidémie de peste. Le bateau atteindra finalement Lisbonne avec à son bord 1 500 émigrés, dont beaucoup de malades ; les cinq terroristes vont profiter du désarroi et de la panique du capitaine pour s’enfuir… On peut rapprocher ce scénario d’un passage de Lettre à un otage : le recueil débute précisément par l’évocation de sa traversée vers les États-Unis depuis le Portugal, en décembre 1940, où il décrit les joueurs de roulette et de baccara, pour la plupart des réfugiés en partance. Lauren Bacall et Humprey Bogart auraient pu être convoqués ! « Forme de culture nouvelle [le cinéma], par les horizons qu’elle ouvrait, ne pouvait que séduire celui auquel l’aviation avait déjà laissé entrevoir ses immenses possibilités dans l’exploration du monde réel et imaginaire. En cela, il est bien de son époque, qui vit à la fois les prolongements dans tous les domaines de l’œuvre de Nicéphore Niepce, et celles de l’aéronautique. Mais son originalité, née de sa puissance créatrice, vient de ce qu’elle établit une conjonction entre les deux domaines, cherchant à traduire, par des images visuelles, comme dans son œuvre écrite, de nouvelles perspectives » (Paule Bounin). Le cinéma, tout comme l’aviation, offre un angle de vue différent sur le monde. Dès les années 1920, Saint-Exupéry fréquente les salles obscures parisiennes pour se distraire et s’enthousiasme pour Le Pèlerin qu’il recommande à son ami Charles Sallès : Chaplin y campe son personnage de Charlot évadé de Sing Sing, qui se fait passer pour un pasteur protestant ; il trouve le film remarquable, « comique et d’une sensibilité si fine ». Cette forme d’expression le séduit et lui ouvre de nouvelles perspectives créatrices et lucratives. Le recensement des scripts et scénarios nous permet de distinguer les scénarios des scripts de films projetés à l’écran - les premiers étant beaucoup plus intéressants à étudier, car, sous leur forme inachevée, parfois presque illisibles, et lacunaires, ils traduisent avec immédiateté les intentions premières de l’écrivain. En 1935, il écrit le scénario d’Anne-Marie, l’histoire d’une jeune femme ingénieur qui rêve d’apprendre à voler et gravite dans un groupe de camarades pilotes, tous amoureux d’elle. Raymond Bernard réalise le film la même année, Annabella incarnant le rôle titre, archétype de la femme moderne et séduisante, aviatrice et aventureuse. C’est le seul scénario original qui sera porté à l’écran. Vol de nuit, sorti un an plus tôt, mais auquel Saint-Exupery n’a participé en rien, a été un grand succès qui le persuade d’adapter Courrier Sud, auquel il songeait depuis 1931. Son scénario est prêt en 1936, pour lequel une toute jeune débutante, Françoise Giroud, l’assiste ; il est communiqué au réalisateur Pierre Billon. Deux producteurs sont trouvés : André Aron et son associé l’aviateur Édouard Corniglion-Molinier, ami et compagnon d’aventures de Malraux. Le tournage a lieu à la fin de l’année 1936 à Mogador (aujourd’hui Essaouira), au Maroc. Saint-Exupéry est du voyage et suit toutes les étapes, supervisant les plans de vol sur Latécoère et doublant lui-même le héros, interprété par Pierre-Richard Wilm, dans les scènes périlleuses. Le film sort sur les écrans en 1937. Pour Anne-Marie et l’adaptation de Courrier Sud, on ne connaît que des tapuscrits corrigés. 7 autres scénarios sont connus, dont seulement trois autographes : * un scénario sans titre, qui débute par « Un avion s’est égaré » : il semble annoncer le suivant ; * le projet inachevé d’un film, inspiré par le raid manqué Paris-Saigon du 31 décembre 1935 qui se termina, après un atterrissage forcé en plein désert, par un sauvetage grâce à une tribu de nomades. Le projet de scénario avait été rédigé sous forme d’un dactylo-gramme de quinze feuillets, présentés à l’exposition Antoine de Saint-Exupéry aux Archives nationales en novembre 1984 (n° 448) ; * quatre scénarios qui se répondent par leur contenu et leur thématique : - Igor, dont le script est confié à Pierre Billon à l’été 1940. Ce dernier rapporte dans la revue d’aéronautique Icare que le tapuscrit lui fut remis par Saint-Exupéry, à Nice, juste avant le départ de l’écrivain pour les États-Unis : « Ceci est pour vous. C’est un sujet de film. Si je reviens nous y travaillerons ensemble, sinon vous le réaliserez tout seul. » Il ajouta en souriant : « Ne l’égarez pas. C’est l’unique exemplaire… et je l’ai tapé moi-même ! » Présenté à l’exposition Antoine de Saint-Exupéry aux Archives nationales de novembre 1984 (n° 450), la notice proposait la date de 1934. Le dactylogramme est composé de vingt feuillets, portant des corrections manuscrites ; c’est un véritable scénario avec découpage de l’histoire en scènes et séquences, les indications scéniques et le texte complet des dialogues. Christian Janicot, dans sa « Préface » à l’Anthologie du cinéma invisible, souligne que l’univers d’Igor est « aux antipodes de l’univers romanesque que l’on attribue à l’auteur du Petit Prince ». Saint-Exupéry résuma l’idée à Billon : « L’essentiel de cette histoire n’est pas la révolution. C’est, avant tout, le drame qui se passe à bord d’un vieux paquebot à vapeur qui, partant d’Amérique du Sud, regagne un pays d’Europe. Au cours de la traversée deux hommes sacrifient leur vie pour qu’un troisième arrive et puisse accomplir sa mission qui est de diriger le soulèvement qui délivrera son pays d’un régime d’oppression. » - Sonia, dont la rédaction est difficile à dater. Ce synopsis est porté sur un dactylogramme de neuf pages, offert à Raymond Bernard, le réalisateur d’Anne-Marie (où revient le personnage d’une danseuse espagnole pestiférée – présente dans Igor – qui contamine le navire, lequel ne reste pas à quai, mais entame la traversée de l’Atlantique). Sonia, jetée sur le pont des premières, est sommée d’embrasser à pleine bouche tous ceux qu’elle peut saisir : la peste se répand, la quarantaine est décidée. - « huit heures à vivre » - notre manuscrit. - « Il nous faudra peut-être beaucoup tuer pour vivre… », réécriture du précédent. L’aventurière pestiférée vient cette fois d’Afrique et l’intrigue a un déroulement et un dénouement différents. * le brouillon d’un scénario d’un film sur la Résistance, non titré, rédigée vers 1941. Le manuscrit est autographe, composé de 9 pages sur papier pelure. Il décrit un film sur la Résistance dont l’intrigue se déroule en « Europe occupée » et met en scène des personnages « menacés par la terreur naziste ». Ces trois deniers sont les seuls qui soient manuscrits.
s.l. s.d., 22x28cm, une feuille.
Dessin original à la mine de plomb et crayon de couleur rose signé de la main d'Antoine de Saint-Exupéry, sur feuillet filigrané «Navarre». Pli horizontal, annotation au crayon en partie supérieure gauche, minuscules déchirures en marge inférieure. Précieux dessin signé par Saint-Exupéry - l'écrivain-artiste signait très rarement ses uvres graphiques - d'un personnage aux proportions caricaturales, non sans rappeler quelques les traits de la physionomie même de l'écrivain. «?Je ne sais pas ce qui m'a pris, je dessine toute la journée et de ce fait les heures me paraissent moins brèves. J'ai découvert ce pourquoi j'étais fait?: le crayon Conté mine de charbon?». Des croquis de camarades de caserne que le jeune conscrit réalise à Casablanca lors de son service militaire aux aquarelles du Petit Prince, la vie de Saint-Exupéry est rythmée par cette activité marginale mais omniprésente, le dessin. Sur les lettres à ses amis, dans les marges de ses manuscrits, en tête de ses livres offerts, sur les télégrammes reçus, les factures, les nappes, les prospectus, sur tout ce qui lui passe par la main et offre un support à son imaginaire, Saint-Exupéry dessine, esquisse, caricature, croque, illustre, invente, griffonne des êtres vivants ou imaginaires, des amis et des amies. Puis, distraitement, il jette ces uvres éphémères, prolongement de ses humeurs et de sa rêverie du moment. Parmi tous ces dessins aux styles incroyablement variés, apparaît cependant un personnage récurrent, autoportrait humoristique qu'il décline en une infinité de silhouettes et personnages. Il se transforme tantôt, comme ici, en féroce caricature, ou en la silhouette enfantine et bienveillante qui sera celle du Petit Prince. Exécuté d'une manière large et rapide, ce dessin présente une grande communauté de style avec un comique autoportrait en pied, aussi dans les mêmes teintes et aux furieux traits striés (vente Bibliothèque R. Et B.L., 7 octobre 2014, lot 196). Plusieurs de ses attributs sont à rapprocher du propre visage de l'écrivain: l'ombre de cheveux de part et d'autre d'un crâne rond, ou les fameux sourcils arqués en V qui seront plus tard caractéristiques du visage du Petit Prince. Il est difficile de dater précisément les dessins de l'écrivain. C'est à New-York, en pleine maturation du Petit Prince, que Saint-Exupéry commence à conserver plus systématiquement ses croquis. En effet, hormis ceux réalisés en marge de lettres et manuscrits ou offerts à des amis, la plupart de ses dessins antérieurs à son exil américain furent détruits par Saint-Exupéry. Précieux portrait qui a heureusement échappé à l'impitoyable liquidation de Saint-Exupéry. La silhouette comique dégage un air familier d'autodérision, planant souvent sur les dessins d'un écrivain-aviateur qui ne crut jamais tout à fait en son talent de dessinateur. - Photos sur www.Edition-originale.com -
s.d., 21,4x27,2cm, 9 pages sur 8 feuillets.
Manuscrit autographe complet d'Antoine de Saint-Exupéry. 9 pages sur 8 feuillets à l'encre noire.Traces de pli horizontaux et verticaux. Un petit manque au centre de deux feuillets. Exceptionnel manuscrit inédit de Saint-Exupéry, à rapprocher de ses réflexions politico-économiques publiées dans les Carnets (1989, p. 43). Alors que les effets de la crise de 1929 se font ressentir en France, celui qu'on a surnommé "l'écrivain autodidacte", se passionne ici pour l'économie et apporte des hypothèses de réforme. A grands renforts de formules mathématiques et d'équations, il noircit de sa légendaire écriture des pages «Pour rendre les idées claires sur aujourd'hui» (feuillet 1), sur le fonctionnement économique de l'Etat et le marché du travail. Ces lignes inédites témoignent de la grande curiosité intellectuelle de Saint-Exupéry, son insatiable besoin d'innovation dans tous les domaines du savoir: mécanique, technologique, politique, économique... Saint-Exupéry tente ici de réformer le système capitaliste dont il faisait la critique et qu'il personnifieraen la figure du businessman dansLe Petit Prince. Dans ce texte, il élabore des théories où l'Etat se fait unique employeur, banquier et gestionnaire de la production: «Si l'Etat paie tous les salaires y compris ceux des administrations et se considère comme propriétaire de tous les produits (rien à changer au système capitaliste en ce sens qu'il peut payer aux administrations des primes spéciales rentrant dans leurs salaires et fonction de la qualité ainsi que la quantité. Il débourse une somme X. Il vend (ayant taxé ses stocks de façon à ce qu'ils expriment Y)». Sa réflexion fait suite aux conséquences du krach boursier qui avait eu raison de l'Aéropostale, colosse aux pieds d'argile où Saint-Exupéry avait déployé ses talents d'aviateur-écrivain. On se souvient également des sublimes lignes tirées de Terre des Hommes précisant l'opinion de l'écrivain sur la valeur du travail: «La grandeur d'un métier est peut-être, avant tout, d'unir des hommes: il n'est qu'un luxe véritable, et c'est celui des relations humaines». Soucieux d'une meilleure répartition des richesses, il forme au fil des pages une théorie à mi-chemin entre Keynes et Marx, sur le marché du travail et le régime des retraites. L'écrivain était bien au fait du labeur de l'ouvrier, lui qui passa de longues heures, penché sur la mécanique de ses carlingues. Il détaille ses vues sur les durées de travail «Soit en fin de compte 5 heures de travail par exemple pour produire - par homme - tout ce qui est nécessaire à l'homme. Avec un travail faible et il est possible d'alimenter les hommes de tout ce qui leur est - et peut avec l'augmentation du luxe - leur devenir nécessaire», et fait des calculs sur les épargnes, les retraites, le pouvoir d'achat. Ses réflexions autour du travail inondent ses chefs-d'uvre littéraires ainsi que ses écrits personnels, aspirant à un monde meilleuret une communauté humaine plus égalitaire : «À côté du poète le nez dans les étoiles (ce qu'il pouvait être parfois), de l'enfant piégé dans une grande carcasse d'homme qui regretta toujours le paradis perdu de sa jeunesse, de l'humaniste mystique de Citadelle, facettes d'un être infiniment complexe, Saint-Exupéry était aussi un homme de son temps, passionné par la modernité, en particulier technique, et qui essaya sans cesse de réfléchir à tous les problèmes qui se posaient à elle. D'où ces carnets, notes, feuillets épars innombrables qu'il noircissait sans relâche et transportait toujours dans ses poches et ses malles, et dont il aurait peut-être un jour fait un livre.» (Jean-Claude Perrier) Rares pages d'une personnalité profondément humaniste, d'un homme aux dons multiples d'aviateur, de romancier, de combattant politique et penseur économique. Saint-Exupéry pose ici les fondations d'une société idéale, et tente de calculer les facteurs à l'origine d'un ordre social harmonieux. - Photos sur www.Edition-originale.com -
s.l. s.d., 13,4x20,9cm, une feuille.
Dessin original à la mine de plomb et crayons de couleur rose et bleu signé de la main d'Antoine de Saint-Exupéry, sur feuillet filigrané «Navarre». Pli horizontal, annotation au crayon en marge supérieure gauche, minuscule manque en marge inférieure droite du feuillet. L'écrivain-artiste signait très rarement ses oeuvres graphiques. Superbe caricature exupérienne, véritable personnage de bande dessinée, et l'un des rares dessins signés de l'écrivain. «?Je ne sais pas ce qui m'a pris, je dessine toute la journée et de ce fait les heures me paraissent moins brèves. J'ai découvert ce pourquoi j'étais fait?: le crayon Conté mine de charbon?». Des croquis de camarades de caserne que le jeune conscrit réalise à Casablanca lors de son service militaire aux aquarelles du Petit Prince, la vie de Saint-Exupéry est rythmée par cette activité omniprésente, le dessin. Sur les lettres à ses amis, dans les marges de ses manuscrits, en tête de ses livres offerts, sur les télégrammes reçus, les factures, les nappes, les prospectus, sur tout ce qui lui passe par la main et offre un support à son imaginaire, Saint-Exupéry dessine, esquisse, caricature, croque, illustre, invente, griffonne des êtres vivants ou imaginaires, des amis et des amies. Puis, distraitement, il jette ces uvres éphémères, prolongement de ses humeurs et de sa rêverie du moment. Parmi tous ses dessins aux styles incroyablement variés, cette tête moustachue est un exemple des plus réussis de ses «affreuses caricatures» comme les appellait sa sur Simone - qui fut victime de ses parodies graphiques, comme bon nombre des amis de l'écrivain. On retrouve la prédilection de Saint-Exupéry pour les nuances de bleu et rose qui animent souvent ses dessins colorés. Loin d'être esquissé en marge, le dessin se distingue par son intentionnalité: fait rare, l'écrivain a pris la peine de le signer. Les rehauts colorés ainsi que les contrastes de la mine de plomb lui donnent un délicieux air de cartoon aux yeux exorbités. Il est difficile de dater précisément les dessins de l'écrivain. C'est d'ailleurs à New-York, en pleine maturation de ce chef d'uvre du conte humaniste, que Saint-Exupéry commence à conserver plus systématiquement ses croquis. En effet, hormis ceux réalisés en marge de lettres et manuscrits ou offerts à des amis, une grande partie de ses dessins antérieurs à son exil américain furent détruits par Saint-Exupéry. Précieuse création graphique du père du Petit Prince, parangon de l'extrême vivacité et l'attention au contraste qui animent ses dessins. - Photos sur www.Edition-originale.com -
1938, 21x27cm, 1 page sur un feuillet.
| «Nous nous sommes nourris de la magie des sables, d'autres peut-être y creuseront leurs puits de pétrole» |<br>* Manuscrit autographe original d'Antoine de Saint-Exupéry, une page rédigée à l'encre noire sur un feuillet de papier pelure jaune, nombreuses ratures, corrections et réécritures. Exceptionnel manuscrit de travail d'un passage du chapitre VI intitulé « Dans le désert » de Terre des Hommes, véritable ode à la magie de contrées sauvages vouées à disparaître avec l'avancée inéluctable de l'âge industriel. Saint-Exupéry livre de magnifiques souvenirs de l'adversité libératrice, la « dissidence » tant chérie qu'il connut au cur des déserts de Mauritanie et de Libye. Les deux derniers paragraphes du manuscrit sont absents de la version finale de Terre des Hommes ; le texte entier du feuillet demeure inédit en anglais, étant absent de la traduction anglaise de l'ouvrage publié sous le titre Wind, Sand and Stars. Cet état du texte, avec de nombreuses ratures, constitue la véritable genèse de son chef-d'uvre humaniste, lauréat du Prix Pulitzer et du Prix de l'Académie Française : l'écrivain retravaille et réarrange ses souvenirs publiés en reportages dans Paris-Soir en 1938. Certaines phrases (« Qu'importe ce que l'on trouve au pôle si l'on marche ainsi dans l'enchantement ») échappant aux biffures correspondent à des variantes d'un de ses reportages, accompagnées de passages inédits obscurcis de traits de plume. Manuscrit témoignant d'une étape d'écriture précoce, non citée dans les notes et variantes de l'édition de La Pléiade. Le manuscrit reprend un passage de son cinquième article pour Paris-Soir, intitulé « La magie du désert c'est ça », publié le 14 novembre 1938. Il paraîtra, avec une partie des modifications de ce manuscrit et d'autres corrections ultérieures, en fin du sixième chapitre de Terre des Hommes. DISSIDENCE ET LIBERTÉ Le thème central du texte, la dissidence, est cité dès la première phrase du feuillet, et deviendra le titre du passage indiqué par la suite sur les épreuves dactylographiées. Ce leitmotiv suscite une bouffée de nostalgie chez l'écrivain, qui se remémore avec émotion de fugaces moments de liberté lors de ses échappées dans le désert : « Les horizons [biffé : contrées] vers lesquels nous avons couru l'un après l'autre se sont éteints ['se sont éteints l'un après l'autre' dans le texte publié], comme ces insectes une fois pris au piège des [sic] mains tièdes ['qui perdent leurs couleurs une fois pris au piège des mains tièdes' idem]. Mais il n'y avait pas d'illusion ['celui qui les poursuivait n'était pas le jouet d'une illusion' idem]. Nous ne nous trompions pas, quand nous marchions ainsi de miracles en miracles ['nous courions ces découvertes' idem]. Le sultan des Mille et une nuits non plus, qui courait un matin ['poursuivait une matière si subtile' idem] [phrase biffée], que ses belles captives, une à une s'éteignaient à l'aube dans ses bras, ayant perdu, à peine touchées, l'or de leurs ailes ». Entre les lignes, on sent poindre la conscience aiguë de la fin d'une époque, qui s'acheva avec la faillite de l'Aéropostale et son grave accident au Guatemala. Il se réfugie dans le souvenir des déserts insoumis de Mauritanie, ces terres peuplées de rebelles dont le charme s'est définitivement rompu avec le temps qui passe : « Mais il n'est plus de dissidence. Cap Juby, Cisneros, Puerto Cansado, Dora, Smarra, il n'est plus de [mot biffé] mystère ». ESSENCE DES HOMMES CONTRE HOMMES DE L'ESSENCE L'écrivain-aviateur livre un sublime passage sur ces contrées dont ses camarades aviateurs et lui-même furent les heureux observateurs : « Car la poudre vierge des coquillages et les palmeraies interdites, nous ont livré leur part la plus précieuse : elles n'offraient qu'une heure de ferveur, et c'est nous qui l'avons vécue. » Le récit est conté à la première personne du pluriel, honorant la mémoire de cette « petite civilisation fermée maintenant disparue » constituée de ses camarades aviateurs tombés du haut du ciel, Guillaumet et Mermoz. Le feuillet contient également une prophétique remarque sur le sort de ces déserts, qu'il a intimement connus, bientôt exploités pour leurs ressources : « Nous nous sommes nourris de la magie des sables, d'autres peut-être y creuseront leurs puits de pétrole, et s'enrichiront de leurs [biffé : cette] marchandises. » On voit déjà poindre le personnage du businessman dans Le Petit Prince, une précoce manifestation de son opinion sur les dérives du progrès humain. « ÉTOILES PAR GRAND VENT » Ces mots jetés sur un fin feuillet de papier jaune représentent un état crucial et précoce de son chef-d'uvre. Saint-Exupéry y assemble pour la première fois l'ouvrage encore sous son titre princeps Étoiles par grand vent, qui paraîtra en France sous le titre de Terre des Hommes en février 1939. Nous connaissons une autre feuille de papier de cette couleur avec les mêmes types de corrections, qui a également échappé au recensement de La Pléiade. On perçoit l'écriture plus directe d'un premier jet - le feuillet datant sans nul doute de la première synthèse de ses reportages journalistiques. Quasiment chaque phrase subit une modification (rature, biffure, déplacement de mots ou expressions), qui ne se retrouvera pas systématiquement dans la version publiée : « On voit donc ici un travail fort subtil de reprises de textes fonctionnant de manière très différente selon les sujets, et nettement orientés vers cette recréation de l'Homme à laquelle invite le livre » (Saint-Exupéry. uvres complètes, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1994, vol. I, p. 1009) Précieux extrait de Terre des Hommes, la grande aventure humaniste et romanesque de Saint-Exupéry qui lui apporta une renommée internationale. Ce manuscrit de toute rareté, criblé de ratures, de repentirs et réécritures se fait le témoin de l'intense travail d'écriture à l'origine de ce chef-d'uvre intemporel. - Photos sur www.Edition-originale.com -
0 18 x 24 cm & 24X30 cm En feuilles
Ensemble de 5 photographie originales, tirages argentiques certainement en contretype pour servir à décorer les vitrines de libraires dans les années 60. On voit sur ces images Saint Exupéry et Guillaumet en Argentine, en 1929, après le sauvetage de Guillaumet ; l'écrivain et sa femme à la fenètre d'un wagon et deux autres de Saint-Ex en pilote. L'une d'elle le montre sur un lit de camp, photo prise par John Phillips en mai 1944, l'autre préparant son vol assis sur l'aile de son avion. Joint la reproduction photographique de la dernière lettre connue de Saint-Exupéry, écrite le 30 ou 31 juillet 1944 à Pierre Dalloz. >Bel ensemble de 5 photographie. Très bon 0
S.l., Fayard, (2009). Un fort vol. au format in-8 (234 x 153 mm) de 480 pp., broché.
''En 1931, Antoine de Saint-Exupéry et Consuelo Suncín de Sandoval s’unissent pour le meilleur et pour le pire. Ensemble ils vont traverser quatorze années d’un amour tumultueux que la mort de l’écrivain pilote, disparu en mer en 1944, scellera pour toujours. Pourtant, la présence constante à ses côtés de Consuelo, le « petit volcan d’El Salvador », a été étrangement reléguée par l’histoire. Le mythe Saint-Exupéry ne retiendra en effet que le destin tragique d’un héros solitaire. Année après année, cette biographie éclaire l’itinéraire de deux enfants terribles voués l’un à l’autre dans la tourmente des années 1930 et de la guerre. L’auteur du Petit Prince, profondément dépressif, et la fougueuse Consuelo s’aiment et se déchirent sans pouvoir jamais se séparer. Car l’essentiel est ailleurs : dans la fidélité à la « Rose », dans le respect de leur liberté à tous deux, dans la certitude d’être faits l’un pour l’autre. Grâce à une immense documentation et à sa parfaite connaissance de la vie d’Antoine de Saint-Exupéry, dont il est un spécialiste reconnu, l’écrivain et universitaire Alain Vircondelet retrace avec un souffle quasi romanesque le chemin exceptionnel d’un couple de légende, emblématique du xxe siècle.'' Très belle condition.
Succession Saint-Exupéry-d'Agay. Sans date [vers 2005]. Livret in-12 cousu. 36 pages. Document iconographique promotionnel. Le livret se présente comme un vrai passeport, comportant la reproduction de pages du vrai passeport de Saint-Exupéry, de photos, de fac-simile de manuscrits, de dessins, d'articles de presse.
Etat neuf.
Club des Editeurs, Collection Hommes et faits de l'histoire. Paris 1958, in-8° reliure éditeur pleine toile illustré d'une photo en noir de St Exupéry, Rhodoïd. 320 pages, Appendice, notes bibliographiques, table des matières. Iconographie hors texte. Tirage numéroté sur Alfa d'Avignon.
Les documents photographiques du cahier de présentation proviennent de la collection Air-France, les documents photographiques de Harlingue, Jean Leleu, Cossira, Pierre Chevrier, Atlas photo; prêtés par Renée de Saussine, Pierre Billon; et extraits de La Vie de Saint-Exupéry par René Delange et Léon Werth.
Nrf, Paris 1931, 12x19cm, relié.
Edition originale, mention fictive d'édition. Envoi autographe signé d'Antoine de Saint-Exupéry sur la page de faux-titre : "à Mademoiselle Josette Arnaud dont le frère est déjà un vieux pilote de quarante six heures de vol... Et dont le père est un vieil ami" Reliure en demi maroquin bleu, dos à cinq nerfs, date dorée en queue, plats de papier à la colle, gardes et contreplats de papier gris, tête dorée sur témoin, reliure signée P. Goy et C. Vilaine. C'est sans doute en 1926, que le jeune Antoine, tout frais engagé à la compagnie Latécoère, future Aéropostale, rencontre le père de Josette Arnaud, alors qu'il effectue ses premiers vols entre Toulouse et Dakar. Les deux amis se retrouveront treize ans plus tard, lorsque, devenu l'un des plus célèbres écrivains français, Saint-Exupéry revient dans sa ville d'adoption pour contribuer à l'effort de guerre. En septembre 1939, rentré des Etats-Unis où il faisait la promotion de son dernier livre,Terre des Hommes,Antoine de Saint-Exupéryest en effet mobilisé avec le grade de capitaine. Il est affecté à la base aérienne deFrancazal, dans une unité de formation de pilotes de bombardiers. C'est à cette occasion qu'il forme le frère de Josette,tandis que le soir il étonne la cadette avec ses célèbres tours de carte, comme en témoigne la jeune fille sous une autre dédicace sur Courrier Sud. Ne pouvant se contenter d'un rôle de figurant, Saint-Exupéry ne restera pas longtemps à Toulouse et obtiendra sa mutation dans une escadrille de reconnaissance aérienne qui lui inspirera son Pilote de guerre. Mais à l'aube d'une des plus terribles tragédies du XXeme siècle, c'est une histoire de courageet de fraternité et le récit d'une grande aventure humaine et humaniste, que le futur auteur du Petit Prince décide d'offrir à cette jeune fille, témoignant de leur complicité et de son grand respect pour les enfants et leur faculté d'émerveillement. - Photos sur www.Edition-originale.com -
R.-M. ALBERES, E. d'ASTIER, P. CHEVRIER, D. DAURAT, P. GASCAR, M. MIGEO, J. ROY, S. de SAINT-EXUPERY et P.-H. SIMON
Reference : LFA-126722154
(1963)
Un ouvrage de 284 pages, format 160 x 250 mm, illustré, relié simili-cuir, publié en 1963, Hachette, collection "Génies et Réalités", bon état
Antoine de Saint-Exupéry
Phone number : 04 74 33 45 19
SAINT-EXUPERY (Antoine et Simone de) - WERTH (Léon) - CENDRARS (Blaise) - FARGUE (Léon-Paul) - CAILLOIS (Roger) - ROY (Jules) - TAVERNIER (René) - STEPHANE (Roger) - MOUNIN (Georges) - BENOUVILLE (Guillain de) -
Reference : 28005
Paris, directeur René Tavernier : 1947 - in-12 broché sous couverture imprimée en deux tons, 290 pages avec 4 reproductions photographiques et des fac-similés en hors texte - bon état - Comprend notamment deux textes inédits de Saint-Exupéry (L'Homme et les éléments, Le Vent se lève) et une bibliographie in-fine. Exemplaire truffé de quatre coupures de presse des années 1940 avec des textes de Saint-Exupéry (Témoignage chrétien).