Paris, Crépy, (vers 1730).
Un exceptionnel recueil de 11 feuillets d'éventail gravés à toutes marges, tels que parus. Ces feuilles servaient à la confection d'éventails, et pour des raisons évidentes, il est très rare de les trouver dans cette condition. Quatre portent la marque de l'éditeur Louis Crépy le Fils ("A Paris chez Crépy rue St Jacques"). On présume que les sept autres proviennent également de ses presses. Toutes portent un titre. Notons que le nom d'imprimeur et le titre disparaissaient presque toujours une fois que l'éventail était monté. La plupart des gravures représentent des scènes de genre et de galanterie du début du règne de Louis XV : "La belle chanteuse", "Les berceaux", "Le quadrille", "La toilette", "La collation", "Le galant", "La conversation". "Méléagre et Atalante" où figure une scène mythologique, met en exergue le rôle de léventail comme instrument de la dissémination de la littérature, et plus particulièrement du théâtre (Biger). "Mlle Babet" est décrit par Bouchot : "Un jour, en 1727, l'éditeur Crépy imaginera de faire vendre à la porte de la comédie un éventail, avec le portrait de Babet la bouquetière. La grande belle fille - et bonne dit-on - y est représentée, lutinée par un seigneur, en présence de deux dames qui en manifestent leur dépit. Babet offrait ses violettes aux abords du théâtre, elle y était connue et fort admirée." Enfin, deux éventails ("Allons à l'allure, mon cousin" et "Mlle l'allure") illustrent un mot à la mode. L' "allure" évoquant probablement une affaire galante, comme en témoignent les paroles des chansons populaires reprises sur ces éventails. Léventail populaire, gravé, enluminé parfois par les coquettes et vendu dans les théâtres et les fêtes, fait rage au siècle des Lumières. Henri Bouchot en décrit la valeur documentaire en ces termes : "L'histoire tout entière du XVIIIè siècle, avec sesfolies, ses grâces, ses coquetteries, ses flons-flonsmerveilleux et ses entraînements populaires, pourrait se lire sur un éventail. De la Régenceau Directoire, de Law aux agioteurs du Perron, la mode a conduit la France plus sûrement que la politique, et comme si nos pères eussent voulu affirmer leur frivolité, ils ont marqué leurs gloiresou leurs égarements sur des écrans légers, comme on écrirait sur le sable." (p. 36) Peu nombreux sont les éventails populaires du XVIIIe, fragiles et d'un usage éphémère, à être parvenus jusquà nous. Les recueils tels que le présent, "en feuilles", sont quant à eux rarissimes. La BnF possède un Recueil d'éventails de la Collection du Maréchal de Richelieu renfermant 21 éventails populaires gravés au XVIIIe siècle. Ceux-ci sont cependant rognés courts avec une possible perte des titres situés au bas. Ces estampes sont similaires aux nôtres, mais on n'y trouve cependant qu'une seule feuille présente ici "Mlle l'allure" (LC-12-FOL). Petites déchirures marginales, déchirures marginales habilement restaurées à "Le galant", déchirures habilement restaurées à « La belle chanteuse », un manque en coin et un infime trou comblé à "Mlle l'allure". Bouchot, Henri, "Lhistoire par les éventails populaires". Les Lettres et les Arts. Paris, janvier 1888. t. 1. p. 43. Biger, Pierre-Henri. Sens et sujets de léventail européen de Louis XIV à Louis-Philippe. Thèse. Art et histoire de l'art. Université Rennes 2, 2015. /// In-plano, (50 x 32 cm) de (11) ff. Cousu, en feuilles. //// An exceptional collection of 11 fan etched leaves, with full margins, as issued. These leaves were used to make fans, and for obvious reasons, it is very rare to find them in this condition. Four of them bear the imprint of Louis Crépy le Fils ("A Paris chez Crépy rue St Jacques"). One can presume that the other seven also come from his presses. All have a title. We must note that the printer's name and title almost always disappeared once the fan was mounted. Most of the engravings represent genre and gallantry scenes from the beginning of the reign of Louis XV: "La belle chanteuse", "Les berceaux", "Le quadrille", "La toilette", "La collation", "Le galant", "La conversation". "Méléagre et Atalante", in which a mythological scene is depicted, highlights the role of the fan as an instrument for the dissemination of literature, and more particularly of theater (Biger). "Mlle Babet" is described by Bouchot: "One day, in 1727, the publisher Crépy will imagine to sell at the entrance of the comedy a fan, with the portrait of Babet la bouquetière. The tall beautiful girl - and good one says - is represented there, licked by a lord, in the presence of two ladies who show their spite. Babet offered her violets in the vicinity of the theater, she was known and much admired there." Finally, two fans ("Allons à l'allure, mon cousin" and "Mlle l'allure") illustrate a fashionable word. The "allure" probably evokes a gallant affair, as evidenced by the texts of popular songs on these fans. The popular fan, engraved, sometimes illuminated by the coquettes and sold in theaters and parties, was a rage in the Age of Enlightenment. Few of the popular eighteenth-century fans, fragile and of ephemeral use, have come down to us. Collections such as the present one, "en feuilles", are rare. The BnF has a Recueil d'éventails from the Collection du Maréchal de Richelieu containing 21 popular fans engraved in the 18th century. These are however cropped short with a possible loss of the titles at the bottom. These prints are similar to ours, but there is only one sheet here "Mlle l'allure" (LC-12-FOL). Small defects et restorations. /// PLUS DE PHOTOS SUR WWW.LATUDE.NET
Phone number : 06 09 57 17 07
St Ptersbourg, 1923; grand in-8°, broché, couverture muette de papier fort grenat; 33pp. de texte et 24 photographies d'éventails en 11 planches hors texte.
Texte et légendes des photos en russe et français. (CO2)
Bruxelles, Crédit Communal, 1993, in-4, br., couv. à rabats, 197 pp., 163 illustrations en noir et en couleurs, bibliographie. (SC8)
La peinture sur feuille d'éventail des Ming à nos jours. Collection du Musée de Nankin. Ouvrage publié à l'occasion de l'exposition La Chine sur éventails à Bruxelles, 1993/1994.