Paris, Igonette, 1824; in-8, demi-basane fauve, dos orné de motifs romantiques, non rogn. (Reliure de l’époque). 282 pp.- EDITION ORIGINALE de la traduction française. L’Araucana ( oublié par le Dictionnaire des Œuvres Laffont-Bompiani, qui n’en est pas à une lacune près) est un des grands poèmes épiques espagnols. Cervantès met l’œuvre d’Ercilla au dessus de celles du Tasse et de Camoëns. Voltaire a comparé la harangue du vieux Colocolo aux Araucaniens ( Chant II) à celle que Nestor adresse aux capitaines grecs et il conclut que celle d’Ercilla était infiniment supérieure à celle d’Homère! Ercilla né en 1530 à Bermeo fut un des conquérants de l’Araucanie. Il soutint contre ce peuple robuste et farouche une guerre longue et sanglante. Les Araucans ( habitants d’une contrée montagneuse du Chili) combattirent pour leur liberté avec une énergie admirable. L’armée espagnole perdit beaucoup d’hommes dans cette guerre qui n’avait d’autre but que d’ajouter quelques montagnes arides à la domination espagnole. Ercilla fut le chantre de cette conquête. Il employa ses rares loisirs à célébrer les événements dont il était le principal acteur. Faute de papier, il écrivit la première partie de son épopée sur des morceaux de cuir. L’original espagnol vit le jour à Salamanque en 1569. Ercilla est mort à Madrid vers 1603. Il fallut attendre 1824 pour avoir une traduction française. Le traducteur Gilbert de Merlhiac est une célébrité de Corrèze. Il naquit à Brive-la-Gaillarde en 1789 et fit carrière comme lieutenant de vaisseau. Sabin 22727.- Bel exemplaire de ce livre rare.