P., Arthème Fayard, 1874, in-folio, (4)-228 pp, 55 notices biographiques et 54 portraits lithographiés hors texte (format 27 x 38 cm marges comprises) par Alexandre Néraudau, peintre de portrait et lithographe, reliure demi-chagrin tabac, dos lisse à 5 faux-nerfs à froid, titres et fleurons dorés, coins et coupes frottés, bon exemplaire sans rousseurs
Album de biographies de 54 personnalités, chacune (sauf un "interdit", le portrait d'Henri Maret fut interdit par la censure, cf Table) illustrée d'un très beau portrait lithographié en hors texte par A. Néraudau, E. Chabod et Penouille. Parmi les personnalités choisies, citons Gambetta, Thiers, Armand Barbès, Victor Hugo, Jules Michelet, Louis Blanc, Arthur Ranc, Edgard Quinet, F.-V. Raspail, Ledru-Rollin, Garibaldi, Voltaire, Schoelcher, Béranger, Jules Grévy, George Sand, Armand Carrel, Proudhon, Rouget de Lisle, Henri Martin, Henri Maret (portrait interdit), Charles Lepère, Cantagrel, etc. "En 1874, deux journalistes publient chez Arthème Fayard un Panthéon républicain remarquable par sa volonté d'ouverture aussi bien que par les limites de cette ouverture. Ils y accueillent trois philosophes des Lumières, six hommes de la Révolution et une quarantaine de contemporains. Ces derniers sont placés sous l'égide de Gambetta, figure du futur, et de Thiers, figure du passé rallié à la cause de l'avenir. Une telle république se réclame de Mirabeau, Mme Roland, Danton et Camille Desmoulins, figures politiquement marquées auxquelles s'ajoutent deux serviteurs de la Révolution au-dessus des partis, Lazare Hoche et Rouget de Lisle, le soldat dont le pays a besoin après la défaite de 1870 et le créateur de l'hymne national. On note le refus de Robespierre, de Saint-Just, à plus forte raison, de Marat ou d'Hébert. Pour le XVIIIe siècle, les exclusives se révèlent moins fortes. Voltaire, Rousseau et Diderot sont rassemblés dans ce Panthéon. Rousseau est suspecté d'avoir ouvert « une mauvaise voie peut-être », mais il a sa place parmi les fondateurs de la République. C'est à Diderot qu'échoit la première place dans les Lumières et à son « double » Danton la première place dans la Révolution." (Michel Delon, Annales historiques de la Révolution française, 1978)