Édition originale. Illustré de 11 photographies de Dora Maar et Man Ray. Tirage à 500 [258 en réalité] exemplaires. Paris, Cahiers d'art, (16 juin) 1947. 1 vol. (180 x 245 mm) non paginé. Broché. Édition originale. Illustré de 11 photographies de Dora Maar et Man Ray. Tirage à 500 [258 en réalité] exemplaires (n° 106).
Ces quatorze poèmes sont répartis en deux groupes de sept, séparés par la date du 28 novembre 1946 : le jour fatal où la femme du poète, Nusch, meurt subitement, loin d’Éluard parti en Suisse : « Vingt huit novembre mil neuf cent quarante-six. Nous ne vieillirons pas ensemble. Voici le jour en trop : le temps déborde. Mon amour si léger prend le poids d’un supplice ». Un livre merveilleux et émouvant, imprimé à petit nombre : le papier nécessaire pour l’impression fut offert par Gallimard, mais « on ne put tirer que 258 exemplaires et non comme l’annonce l’achevé d’imprimer » (note au crayon portée dans par Éluard dans l’exemplaire Valentine Hugo). Il est publié sous le nom de Didier Desroches, un pseudonyme dont il s’expliquait encore trois jours avant le drame, le 25 novembre, auprès de Gala, car le poète a en tête, comme il le dit, « une grande besogne : recommencer entièrement ma vie poétique. Mais je te dis cela dans le plus grand secret. Si jamais tu entends parler de Didier Desroches, sache que c’est moi. Personne d’autre que Nusch n’est au courant. J’en ai assez de mes poèmes que l’on achète de confiance pour la signature… ». Le 28, Nusch fait une congestion cérébrale. Éluard n’usera de ce nom que pour ce seul recueil, ultime hommage d’un poète à sa muse et à son grand amour, compagne de dix-sept années de vie commune. Très bel exemplaire.