Payot, 1930, in-8°, 320 pp, traduit de l'allemand, broché, couv. lég. salie, bon état (Coll. de Mémoires, études et documents pour servir à l'histoire de la Guerre mondiale)
"Je n'ai pas l'impression que ce livre ait rencontré chez nous tout le succès qu'il mérite et aussi bien n'ai-je pas lu depuis la guerre beaucoup de plus beau livre (...) Je ne tenterai pas de résumer ce volume. On n'enferme pas en quelques pages une pareille matière humaine, et il est trop clair que ce qui lui donne son prix est précisément le détail concret, l'anecdote réelle, le mot vrai, recueillis par un témoin sincère. Il se présente comme un journal de guerre entre tant d'autres. (...) Quand la guerre éclate, l'auteur a seize ans. C'est un jeune noble, né d'un père prussien, officier de marine, et d'une mère russe. Il s'engage. Il n'est encore qu'un enfant naïf, enthousiaste, fier et pur. Ce qu'il connaît le mieux au monde, c'est le pedigree des chevaux célèbres. Et puis il rêve des femmes, et de l'amour qu'il ignore. En 1915, il est déjà enseigne, dans un régiment de dragons, et se bat en Courlande. Au cours d'une attaque, il est blessé – deux balles dans la cuisse – et fait prisonnier. Alors commence le voyage qui de lui fera lentement un homme, voyage réel au bout de la nuit, et c'est alors aussi que son livre commence. Car il a le grand sens de ne nous rien dire de ses prouesses à la guerre. On le soigne mal. Ses plaies suppurent. On va lui couper la jambe. Ne pourra-t-il plus monter à cheval ? Sera-t-il toute sa vie infirme ? Il pense au suicide quand jamais il n'a tant aimé son corps et la vie. L'intervention d'un médecin allemand le sauve. Ses blessures vont guérir. Mais les armées russes battent en retraite et l'hôpital est évacué. On le transporte en Sibérie. Ils sont douze mille dans un camp aux limites du désert de Gobi, dix mille meurent du typhus. Il fait - 40°. On entasse les morts à la porte des baraques pour les enterrer au dégel du printemps. Lui-même est atteint par la maladie, pense mourir. Totjkoje – c'est le nom du camp – reste dans sa mémoire comme un lieu plus horrible que celui que Dostoïevsky a décrit dans ses “Souvenirs de la Maison des morts”. Il guérit et de nouveau, est emmené plus loin, vers Irkoutzk. Plus de six mille kilomètres le séparent de son pays. La révolution éclate à Pétrograd et à Moscou..." (Jean Guéhenno, Europe, 1933)
Eugen Diederichs. 1941. In-12. Relié. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 558 pages. Ouvrage en allemand, caractères gothiques.. . . . Classification Dewey : 430-Langues germaniques. Allemand
Classification Dewey : 430-Langues germaniques. Allemand