Lutetiae, Thomas Perier, 1582; in-12, vélin ivoire de l’époque. 8ff.n.ch., 108 pp. ( les 4 derniers non chiffrés, sauf le f. 106 mal chiffré 104). EDITION ORIGINALE TRES RARE. Jacques Durant de Chazelles (en latin CASELLIUS) est né à Riom vers 1560. Il étudia le droit à Bourges sous Cujas, mais ne souhaita point faire carrière dans la jurisprudence. Son goût le porta vers les Muses latines. Il est l’auteur de poèmes néo-latins intitulés Milesia et De Amoris Imperio qui malheureusement n’ont jamais été imprimés. Ces deux livres des Diverses leçons sont les seuls textes de Durant qui aient vu le jour. Baillet II , 368, consacre une notice à Durant dans laquelle il précise que « Scioppius dit que ses deux livres sont très beaux et très polis ». Baillet ne connaît pas cette édition originale et ne cite que la réimpression de 1604 dans le tome III du Thesaurus criticus de Gruter. Le premier livre est dédié à Jacques de La Guesle, procureur général au Parlement de Paris. Dans l’épître dédicatoire Durant rappelle à ce dernier le temps où il avaient étudié ensemble à Bourges. Le second livre est dédié à Jacques de Courtin, sieur de Cissé, poète français. Dans l’épître il lui précise qu’il est sur le point de se marier et rappelle à Courtin une amitié qui date de leur jeunesse, et comment dès leurs premières études, ils avaient caressé les Muses ensemble. Durant et Courtin avaient le même âge, 22 ans, lorsque ce volume parut. Jacques de Courtin mourut deux ans plus tard. En tête du premier livre on trouve des poèmes à la louange de Durant par Claude Binet, Beauvais, Pierre Pélisson, Adrien Turnèbe le fils, Guillaume Gosselin, Jean Bonnefons et Laurent Bochel. Les vers de Bonnefons nous apprennent d’où vient le surnom de Casellius (Chazelles). C ‘est le nom d’une maison de campagne située près de Riom : Dum te beatae detinent Arverniae Grati recessus, liberoque in otio Captas Caselli blanda ruris commoda.. Durant rédigea le premier livre de sers Varia à Chazelles pendant que la peste ravageait l’Auvergne. On y trouve quantité de sujets de curiosité et d’érudition extraits d’auteurs anciens : les androgynes, la prostitution, les supplices, lois étranges, etc. A la fin du livre II figure un poème latin extrêmement obscène qui en dit long sur les mœurs du jeune poète. Dans l’épître à son ami Courtin on apprend qu’il a fait d’autres poèmes, les Milésiennes perdues dont nous avons parlé plus haut. A la page 80 du second livre il évoque son poème sur la Force de l’Amour. Il dit aussi que ces poèmes ne lui semblent pas encore prêts pour l’impression. Aigueperse I, 228. Bel exemplaire dans sa première reliure.