Paris, Jeannin, et Londres, Anaglyphic Company, 1844. 370 x 492 mm.
Belle vue illustrant le combat naval qui eut lieu le 12 décembre 1808 aux abords de la Martinique, de la série Marine Française. Elle a été dessinée par Jean-Baptiste Henri Durand-Brager, lithographiée par lui-même et par Édouard Laplante, et coloriée à l'époque. Elle a été publiée en 1844 par Henri Jeannin à Paris, et par l'Anaglyphic Company à Londres. Le 10 novembre 1808, le Cygne, brick français de 16 canons sous les ordres du lieutenant de vaisseau Félicité-Louis-Urbain Menouvrier-Defresne, appareille de Cherbourg en direction de la Martinique pour une opération de ravitaillement. À l'approche des côtes de la Martinique, le brick est repéré et pris en chasse par la flottille anglaise qui assure le blocus de l'île. La frégate HMS Circe, la corvette Stork, les bricks Morne Fortunee, Amaranthe, Epervier et la goélette Express poursuivent le Cygne. Le 12 décembre, après avoir passé le cap nord de l'île, et voyant qu'il sera rattrapé par l'escadre britannique avant d'atteindre Saint-Pierre, Menouvrier-Defresne décide de jeter l'ancre sous une batterie côtière à l'Anse Céron. L'estampe de Durand-Brager représente ce moment du 12 décembre, lorsque des navires anglais lancent des canots pour tenter un abordage. Le Cygne, sur la gauche de l'estampe, en coule trois avant qu'ils ne l'atteignent. Le Circe s'approche avec son équipage prêt à l'abordage, mais est repoussé par des tirs de canon, tandis que les bateaux survivants atteignent la poupe du Cygne. Les Anglais sont repoussés et 17 hommes sont faits prisonniers. Le lendemain, le Cygne se retrouve encalminé (immobilisé en l'absence de vent). Menouvrier-Defresne tente alors de le déplacer en le faisant haler du rivage par des fantassins et en utilisant les rames, puis il progresse vers Saint-Pierre, sous le feu de l'Amaranthe. Cependant, en raison d'une erreur de navigation, le Cygne s'échoue et commence à prendre l'eau. Alors que les autres navires britanniques se rapprochent, Menouvrier-Defresne ordonne l'abandon du navire et son sabordage par le feu. La ville de Saint-Pierre offre à Menouvrier-Defresne une épée d'honneur pour sa défense. En signe d'estime, Brenton, capitaine de l'Amaranthe, lui offre une ceinture d'épée, et le lieutenant Hay, un poignard. Élève de Gudin et d'Isabey, Durand-Brager commence sa carrière par des campagnes au long cours. Il expose au Salon à partir de 1840. Cette année-là, il participe à l'expédition menée par le prince de Joinville pour ramener en France le cercueil de Napoléon qui arrive à Cherbourg, à bord de La Belle Poule, le 15 octobre 1840. Il participe à de nombreuses campagnes et parcourt l’Europe, l'Algérie, le Sénégal, la côte atlantique de l'Afrique, la Crimée, le Brésil. Pendant la guerre de Crimée (1853-1855), il est l'un des 15 photographes à avoir photographié le conflit. En 1857, il présente au Salon, les vingt-et-une toiles qui lui ont été commandées pour les galeries de Versailles sur le siège de Sébastopol, qu'il réalise d’après des croquis pris lors de la campagne de Crimée. Il reçoit également commande du tsar de Russie et de l’empereur d'Autriche qui lui demande un panorama représentant la bataille de Lissa. Peintre attitré des faits historiques qu'il restitue avec une grande rigueur documentaire, il a laissé aussi de nombreuses marines et vues de port rendant avec délicatesse et justesse les variations atmosphériques (Musée des Beaux-Arts de Rouen, Autour de Claude-Joseph Vernet, La marine à voile, de 1650 à 1890, 1999, p. 203). Peintre et lithographe français, Édouard Laplante s'installa à Cuba vers 1850, comme vendeur de machinerie sucrière pour le compte de la compagnie française Derosne et Cail à Paris. Son activité commerciale l'amena à collaborer en tant qu'illustrateur pour l'ouvrage du propriétaire foncier cubain Justo Germán Cantero, consacré à l'histoire et à la description des plus grands et meilleurs moulins à sucre de l'époque. Il se dédia fondamentalement à la lithographie et contribua à l'essor de cette expression artistique durant le XIXe siècle. Avec Miahle, peintre et graveur comme lui, il est considéré comme le plus remarquable des graveurs étrangers ayant travaillé à Cuba. Cachet à froid de l'éditeur Henri Jeannin dans la marge inférieure. Très bon exemplaire colorié à l'époque. Déchirure restaurée dans la partie basse de l'estampe, au niveau de la mer. Bibliographie de la France, ou Journal général de l'Imprimerie et de la Librairie, 7 septembre 1844, 1844, p. 471, 908.
Paris, Bulla Frères et Jouy, Berlin, Ferd. Ebner, Londres, E. Gambart & C.o, et New-York, Émile Seitz, [1855]. 424 x 583 mm.
Belle vue, extrêmement rare, figurant le Grand Port de La Valette sur l'île de Malte. Elle a été dessinée par Jean-Baptiste Henri Durand-Brager, lithographiée par Léon Sabatier, et très finement aquarellée à l'époque. Les figures sont d'Adolphe Bayot. Elle a été publiée en 1855 par Bulla Frères et Jouy à Paris, ainsi qu'à Berlin, Londres et New York. Le quai du Grand Port, également connu sous le nom de Port de La Valette, est animé de nombreux personnages, parmi lesquels des marins, des tailleurs de pierre, des promeneurs, des marchands et des soldats. Sur la droite, on aperçoit le fort ou batterie Lascaris, le bastion Saint Pierre et Saint Paul, et tout en haut, les arches en terrasse des jardins Upper Barrakka. Dans la baie figurent un voilier, un bateau à vapeur et des barques. Élève de Gudin et d'Isabey, Durand-Brager commence sa carrière par des campagnes au long cours. Il expose au Salon à partir de 1840. Cette année-là, il participe à l'expédition menée par le prince de Joinville pour ramener en France le cercueil de Napoléon qui arrive à Cherbourg, à bord de La Belle Poule, le 15 octobre 1840. Il participe à de nombreuses campagnes et parcourt l’Europe, l'Algérie, le Sénégal, la côte atlantique de l'Afrique, la Crimée, le Brésil. Pendant la guerre de Crimée (1853-1855), il est l'un des 15 photographes à avoir photographié le conflit. En 1857, il présente au Salon, les vingt-et-une toiles qui lui ont été commandées pour les galeries de Versailles sur le siège de Sébastopol, qu'il réalise d’après des croquis pris lors de la campagne de Crimée. Il reçoit également commande du tsar de Russie et de l’empereur d'Autriche qui lui demande un panorama représentant la bataille de Lissa. Peintre attitré des faits historiques qu'il restitue avec une grande rigueur documentaire, il a laissé aussi de nombreuses marines et vues de port rendant avec délicatesse et justesse les variations atmosphériques (Musée des Beaux-Arts de Rouen, Autour de Claude-Joseph Vernet, La marine à voile, de 1650 à 1890, 1999, p. 203). Très rare, nous n'avons trouvé aucun exemplaire dans les collections publiques. Très bon exemplaire. Petites déchirures restaurées. Bibliographie de la France, ou Journal général de l'Imprimerie et de la Librairie, 7 avril 1855, 1855, p. 253, 682.