1 Sans lieu, impr. Média-Plan international ?, 1980, affiche sérigraphiée (60 x 80 cm) à fond vert et large encadrement jaune, portant en pied la mention "Affiche apposée à Paris le 14 2 80" ; à gauche de la triple signature, faux tampon rond à fond rose et impression blanche : profil de M.D. au cigare, dans une couronne de lauriers elle-même entourée du texte suivant : Duchamp 1976 Donneur / Intesat ou avec Test ? [en pied, en arrondi et sous un filet blanc, la sentence :] "La liberté est supérieure à la liberté". [Le mot] "Intestin" barre en biais le crâne de M.D.
Bernard Marcadé : Marcel Duchamp : « En septembre 65, dans le cadre de lexposition "La Figuration narrative" dans lespace contemporain à la Galerie Raymond Creuze, trois jeunes peintres, Arroyo, Aillaud et Recalcati exposent une série de tableaux ayant pour titre : Vivre et laisser mourir ou La fin tragique de Marcel Duchamp. La pièce se présente comme une suite narrative de huit tableaux, mêlant à la fois des reproductions des uvres de M.D. (le Nu, Fresh widow, Fontaine, le Grand Verre) à des scènes daction (Duchamp montant un escalier, le « passage à tabac » de lartiste par les trois peintres, la condamnation de lartiste, lassassinat de Duchamp, mis à nu, puis précipité du haut de lescalier, les funérailles de M.D.) « Lallégorie est simple et évidente, cette peinture se veut une violente critique du rôle de Duchamp, implicitement accusé de faire le jeu de limpérialisme américain (nous sommes en pleine guerre du Viet-Nam), en dépit de la posture pseudo-révolutionnaire de son art. Le cercueil de Duchamp, entouré du drapeau américain, est porté en terre par Rauschenberg, Oldenburg, Raysse, Warhol, Restany et Arman en tenues de « Marines » américains. Lexposition est assortie dun manifeste stigmatisant le caractère éminemment « réactionnaire » de lart de Duchamp. « Au mois doctobre 1965, avant de repartir aux Etats-Unis, Duchamp visite donc lexposition de la Galerie Creuze. « Je vous avoue que cétait amusant à regarder. Cétait bêta comme peinture, mais cela ne fait rien ; ill fallait que ce soit comme cela pour ce quils voulaient prouver ; cétait peint bêtement, mais cétait très net. Ils sétaient donné un mal de chien. (...) » Duchamp dissuade Arturo Schwarz, André Breton, José Pierre de réagir : « La seule réfutation cest lindifférence. » Je n'ai trouvé nulle trace de la présente affiche dont laspect peut laisser supposer un affichage en plein air. Énigmatique. Bernard Marcadé : Marcel Duchamp. Paris, Flammarion, "Grandes biographies", pp. 486-487.