DUCASSE (Isidore, dit Comte de LAUTREAMONT) - SOUPAULT (Philippe, commentaires de).
Reference : 29789
(1946)
S.l., Charlot, (1946). Un vol. au format pt in-8 (208 x 147 mm) de 408 pp., broché, sous couverture à rabats rempliés.
Un des exemplaires du tirage sur vélin blanc satiné. Maldoror incarne la révolte adolescente et la victoire de l'imaginaire sur le réel. Il est difficile de ne pas être pris de vertige à la lecture des Chants, dans ce monde en perpétuelle mouvance. On ne peut en dissocier le fond et la forme, le récit et le style et certaines pages font penser aux toiles les plus hallucinantes de Jérôme Bosch et à Arcimboldo. Mais la révolte est dérisoire et Lautréamont use aussi de tous les procédés de distanciation pour se nier lui-même. Une veine bouffonne, qui contraste avec le «soleil noir» du satanisme apparent, traverse l'œuvre: parodie du naturalisme ou du romantisme le plus échevelé, lieux communs, apostrophes moqueuses au lecteur, ironie sarcastique... Toutes les formes d'humour sont réunies et marquent le mépris de l'auteur pour ce qu'il raconte. Capable des plus beaux poèmes, il en ricane et force le lecteur à en rire avec lui. C'est l'adolescent qui prend une revanche sur la misère humaine du siècle, en devenant le héros d'un conte où s'effacent les barrières qui emprisonnent l'homme. Rousseurs sur les plats et dans le corps d'ouvrage (davantage marquées sur quelques feuillets). Nonobstant, belle condition.