Paris, D'Houry, 1727. In-12 (94 x 159 mm), 2 ff. n. ch. XIV pp., 503 pp. Maroquin citron aux armes, triple filet d'encadrement avec points, chiffres aux angles, dos à nerfs orné, pièce de titre en maroquin rouge, roulette sur les coupes et les coiffes, roulette intérieure, tranches mouchetées (reliure de l'époque).
Édition originale de cette description d'une des plus belles collections de peinture du XVIIIe siècle. Philippe d'Orléans (Saint-Cloud 1674-Versailles 1723), dit le Régent, possédait l'une des plus riches collections de peintures de son temps. Elle fut constituée en une vingtaine d'années et rassemblée au Palais-Royal, demeure parisienne principale des Orléans. Les œuvres sont classées par peintre, avec une biographie critique et une description détaillée : support, taille, sujet, composition, provenance. On retrouve notamment les noms de Dürer, Carrache, Corrège, Van Dyck, Watteau, Le Brun, Téniers, Bruegel, Holbein, Léonard de Vinci, Caravage, Poussin, Rembrandt, Rubens, Raphaël, Titien… L'ouvrage est est dédié au duc d'Orléans, Louis, fils de Philippe, et est suivi d'une table des auteurs. Louis-François Du Bois de Saint-Gelais (Paris 1669-1737) était secrétaire de l'Académie de sculpture et de peinture. Il fut auparavant précepteur des enfants de Delaunay, directeur de la Monnaie, qui lui permit d'être nommé contrôleur des rentes de l'Hôtel de ville et secrétaire de l'ambassadeur d'Espagne au congrès d'Utrecht. Du Bois de Saint-Gelais était à la fois artiste et littérateur. Il est l'auteur de traductions : Philis de Scire de Bonarelli (1707), Voyage autour du monde de Gemelli Carreri (1719) et écrivit des ouvrages historiques : Histoire journalière de Paris pendant 1716 et les six premiers mois de l'année 1717 (1717), et État présent de l'Espagne (1717). L'exemplaire de Louis XV avec son chiffre au dos. Cet exemplaire fit bien partie de la bibliothèque du roi comme en attestent les deux cachets rouges aux armes de France sur la page de titre. L’un indique « Bibliothecae regiae ». L’autre, « changes doubles », ce qui signifie que la bibliothèque royale s’est à un moment défait de cet exemplaire pour cause de doublon. Une main postérieure, probablement au vingtième siècle, a apposé aux angles des plats, les chiffres dorés entrelacés GGV. Très bel exemplaire aux armes de Louis XV. O.H.R., Manuel de l'amateur de reliures armoriées françaises, pl. 2497, fer n°30 pour le chiffre au dos ; proche de la pl. 2495, fer n°2 pour les plats.