1958 PORT AU PRINCE HENRI DESCHAMPS 1958,in8 cartonné ed.,368p.bon état
DORSAINVIL (Dr. J.-C.), avec la collaboration des Frères de l'Instruction chrétienne.
Reference : 123619
(1954)
Port-au-Prince (Haïti), Procure des Frères de l'Instruction chrétienne, 1954, pt in-8°, 359 pp, nombreux portraits et gravures dans le texte, chronologie 1915-1954, cartonnage brique illustré de l'éditeur, bon état
"Il n'est peut-être pas trop tard pour rendre compte de cet ouvrage qui n'est pas connu en France et qui mériterait de l'être. Il le mériterait par ce qu'il vaut par soi-même et surtout pour ce qu'il nous présente de la manière dont les Haïtiens d'aujourd'hui veulent que leurs enfants connaissent leur histoire : ce manuel d'enseignement a été en effet approuvé par le Conseil de l'Instruction Publique, le 29 mars 1924. Nous ne pouvons que nous en féliciter : comme œuvre pédagogique, celle-ci est parfaitement présentée, sous un aspect agréable et sur un ton tout à fait accessible. Elle soutient la comparaison avec ce qu'il y a de mieux en notre pays. L'auteur, ou les auteurs, ne prennent jamais parti : ils se bornent à exposer les faits, objectivement, et je doute qu'aucun Haïtien puisse voir ses susceptibilités les plus légitimes froissées par un passage de ce livre modéré. Tout au plus, pourrions-nous trouver que l'histoire politique, ce que l'on appelait naguère l'histoire-bataille, tient trop de place en ce volume : les traits à la Plutarque y abondent. On aimerait y trouver un peu plus de précisions sur l'évolution sociale et économique, des chiffres surtout. En ce qui nous concerne particulièrement, nous Français, ce livre nous apporte une grande joie, parce qu'il marque la volonté d'un grand apaisement. Rien, certes, n'y est tu d'un passé qu'il n'est au pouvoir de personne d'abolir et qu'il serait vain de dissimuler ; mais rien non plus n'est fait pour prolonger des rancunes et des défiances qui ne sauraient plus avoir de raison d'être. Les faits sont expliqués, ce qui ne veut pas dire qu'ils soient excusés ; il est dit qu'il y eut des excès des deux parts et que des deux parts ils doivent être regrettés : plût au ciel qu'il en fût ainsi d'autres querelles ! Mais, si tout ce côté de l'histoire commune de la France et de Haïti, celui de leur Révolution, est bien traité en détail, il n'en est pas de même de la période antérieure : quelques pages sont sans doute consacrées à la description de l'état de choses d'avant la Révolution, mais elles sont bien brèves, elles comportent d'immenses lacunes, et rien surtout n'est dit sur l'évolution qui avait permis d'en arriver là ; et cependant toute l'histoire d'Haïti en est sortie. N'en accusons point les Haïtiens ni les bons Français qui entretiennent là-bas cette flamme du souvenir. Si dans un livre de vulgarisation comme celui-ci, on ne trouve pas d'exposé de l'histoire ancienne d'Haïti, c'est que celle-ci n'a pas été écrite ; cette tâche devrait être la nôtre ; il faudra que nous la menions à bien." (J. Tramond, Revue de l'histoire des colonies françaises, 1931)