S.l. [Grenoble], s.n. [Claude Bureau], 1645 in-folio, titre (avec les armes de France et de Navarre), 89 pp., une page vierge, puis pp. 90-95, demi-vélin, dos lisse muet (reliure moderne). Réparations de papier au feuillet de titre, et aux 8 derniers feuillets, avec, dans ce dernier cas, perte de quelques lettres.
Troisième édition, après celles de 1641 et 1644, mais la seconde imprimée à Grenoble (celle de 1641 porte l'adresse de Paris). Elle ne comporte plus l'habile dédicace à Richelieu de l'originale (7 pp. liminaires), ni au demeurant la traduction en français de la Charte. En revanche, et logiquement, on y trouvera la Confirmation des privileges du Briançonnois, accordez par le Roy Louys XIV. (heureusement regnant.), qui venait d'être accordée aux Briançonnais après la montée sur le trône de ce jeune souverain. On donnera encore de ce texte fondateur des éditions tardives en 1780 et 1788, au moment du réveil du sentiment particulariste dauphinois.Le nom du compilateur, Claude Desponts (1606-1681), procureur du Roi dans le bailliage du Briançonnais, figure dans l'originale, mais n'est pas repris dans les éditions grenobloises.Ce texte est des plus importants pour le Briançonnais : il constitue la charte des franchises et libertés concédées par le Dauphin Humbert II (1312-1355) aux communautés briançonnaises le 29 mai 1343, et partie intégrante des conditions du transfert du Dauphiné aux fils aînés des Rois de France (Traité de Romans et Statut delphinal du 30 mars 1349). Il donna notamment naissance à l'institution très particulière des Escartons. L'égalité du statut oùtous les habitants étaient francs-bourgeois et égaux devant le Dauphin, l'autonomie du Briançonnais dans sa gestion, en particulier pour la répartition de l'impôt, conduisirentà considérer cette région comme une petite république montagnarde, très indépendante dans les faits. Malgré tout, ce statut privilégié a souvent fait l'objet d'empiétements de la part des pouvoirs successifs, malgré la confirmation et la ratification de cette charte à chaque changement de Dauphin. Suite à l'institution d'une nouvelle taxe en novembre 1640, les autorités locales jugèrent ainsi nécessairede lui donner l'avantage d'une impression, avec de nombreux documents annexes, pour donner encore plus de poids et de publicité à ces conventions particulières du Briançonnais. L'appel à la bienveillance de Richelieu ne dut pas être sans effet sur les arrêts successifs du Conseil d'Etat du Roi (9 juillet et 18 décembre 1642, 12 octobre 1644), qui accordèrent substantiellement raison aux Briançonnais sur l'exemption des taxes nouvelles qu'on voulait leur imposer.Maignien, L'Imprimerie, les libraires et les imprimeurs à Grenoble, 295 (cf. aussi 289). Gouron-Terrin, 845 (ne connaît pas les éditions de 1641 et 1644). - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT