A Amsterdam [Paris], chez Prosper Marchand, 1732. Un vol. au format pt in-12 étroit (152 x 88 mm) de 2 ff. bl., 2 ff. n.fol., xxx - 243 pp., 2 ff. n.fol. et 2 ff. bl. Reliure de l'époque de plein veau glacé et moucheté brun, plats jansénistes, dos à nerfs orné de filets gras à froid, caissons d'encadrement dorés, fleurons dorés, semis de pointillés dorés, pièce de titre de maroquin vieux-rouge, titre doré, palette dorée en tête et queue, roulette dorée sur les coupes, tranches saumon.
''Curieux ouvrage'' recelant ici une planche gravée (sur 5) signée B. P. [Bernard Picart] dans la plaque. ''On prétend que l'on n'a point condamné ce livre comme impie et détestable, ainsi qu'on l'a cru longtemps ; mais qu'il l'a été, parce qu'on soupçonnait que l'auteur, ami de Clément Marot, et attaché à une cour où la religion réformée était protégée, avait voulu, sous des allégories, prêcher cette religion. D'autres prétendent que l'auteur a voulu caractériser, sous des noms empruntés, une partie des personnes de la cour, dont les moeurs et la conduite lui avaient paru répréhensibles.'' (in Peignot). Une tradition remontant à Henri Estienne en 1566 attribue à Des Periers la paternité de Cymbalum mundi (Carillon du monde), en français, avec quatre dialogues poétiques, faits antiques, joyeux et facétieux, son œuvre la plus connue. Publié à Lyon, en 1537, cet ouvrage fut saisi par ordre du Parlement, et détruit. Le Cymbalum était supposé adressé par Thomas du Clénier (l’incrédule) à Pierre Tryocan (anagramme de Croyant). L’hypothèse de Bonaventure des Périers ferait émaner l’ouvrage du milieu évangélique de l’entourage de Marguerite de Navarre. D’autres hypothèses situent son origine à la Sorbonne, ce qui en ferait un pamphlet dirigé contre les évangélistes et les réformés. Enfin, d’autres voient dans cet ouvrage l’œuvre d’un auteur pratiquement athée qui, dans une série d’allégories, ridiculise toute forme de croyance et de connaissance, à la fois catholiques et protestantes. Peignot I, Dictionnaire des principaux livres condamnés au feu, 101 - Caillet I, Manuel bibliographique des sciences psychiques et occultes, 3080 - Quérard II, La France littéraire, p. 527 - Brunet II, Manuel du libraire et de l'amateur de livres, 644 - Graesse II, Trésor de livres rares et précieux, p. 372. Angles et coiffes élimés. Petit manque en marge inférieure gauche du premier plat. Ors du dos présentant un éclat légèrement altéré. Quelques rousseurs et feuillets parfois légèrement oxydés. Un saut de pagination du fait de l'absence d'une planche Du reste, bonne condition.