New York, The Free Press, 1967, gr. in-8°, viii-533 pp, notes bibliographiques, 2 index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, 2 marques au stylo sur la table des matière, bon état. Texte en anglais
"La sociologie emprunte parfois ses méthodes à l'anthropologie sociale. C'est à la suite de travaux dans des systèmes sociaux à petite échelle que, du point de vue théorique, l'anthropologie a adopté les notions holistiques qui, parties de Mauss et de l'Ecole française, ont été transportées en Angleterre et aux Etats-Unis où elles ont été retrouvées un peu plus tard par Lévi-Strauss qui les a rapatriées. Le développement des concepts « holistiques » a une hisloire très instructive. En effet cet effort de considérer les systèmes sociaux dans leur totalité a induit en erreur plusieurs auteurs dans les sciences sociales. Certains, comme Radcliffe-Brown, qui fut fortement influencé par Durkheim, ont été entraînés à considérer le système social comme un organisme, dont les parties constituantes doivent être harmonieusement intégrées. Les implications éthiques de tels postulats sont assez connues pour ne pas trop y insister : pour une critique des concepts holistiques et du structuro-fonctionalisme, voir les différents articles de P.L. van den Berghe, R. Dahrendorf, et d'autres dans N.J. Demerath et R.A. Peterson, “System, Change and Conflict”. New York, The Free Press, 1967. Cependant l'approche holistique continue à persister en anthropologie, débarassée petit à petit de postulats gênants provenant de ce que les anglo-saxons nomment « misplaced concreteness » (concrétisation déplacée). La sociologie de son côté s'est spécialisée dans l'étude d'agrégats plus importants et a developpé des méthodes et techniques adéquates." (Cléopâtre Montandon, L'anthropologie culturelle : discipline complémentaire pour le métier de sociologue, in Revue européenne des sciences sociales, 1972)