P., Klincksieck, 1966, gr. in-8°, xiv-297 pp, 2 pl. et 8 cartes hors texte, 10 graphiques, broché, bon état, envoi a.s. de Jean Delumeau
Etude statistique (par bateaux et par tonnage) du traffic malouin dans la zone de petit commerce (proximité), avec le reste de la France et avec les pays étrangers. — "Résultat du travail systématiquement mené à l'Institut de Recherches Historiques de Rennes par J. Delumeau et ses élèves, le bilan du commerce malouin pendant les quarante années de tournant du grand siècle a nécessité l'élaboration et le traitement de 71.000 fiches représentant chacune un mouvement de navire à l'entrée ou à la sortie du port. Ce trafic est divisé en trois régions géographiques : le petit cabotage, de Caen à l'estuaire de la Vilaine ; le reste de la France ; l'étranger. On note, sur le plan armoricain, la relative importance de petits ports, qui, aujourd'hui ne font plus de commerce. Certaines années, Carteret envoya 70 bateaux à Saint-Malo, Portbail : 28, le Groin-du-sud (près de l'embouchure de la Sée) plus de 100, de même que le Pas-au-Bœuf, aujourd'hui colmaté, près de Pontorson, Erquy : 30. On enregistre même des trafics épisodiques (pas tous les ans) à Barfleur, aux Chausey, au Bec d'Andaine, à Saint-Briac, à Hillion, à Saint-Pol, ù Pénerf. On voit combien la vie commerciale sur la côte bretonne était beaucoup plus diluée qu'aujourd'hui. Sur le plan international, on note les effets désastreux des guerres de la ligue d'Augsbourg et de Succession d'Espagne, qui, malgré la faible compensation des bénéfices de la « course » et bien qu'ayant augmenté les revenus de certains armateurs, portèrent un coup décisif au rôle de Saint-Malo en France : si ce port resta encore actif jusqu'à la Révolution il ne retrouva pas la place éminente qu'il avait occupée au XVIIe siècle." (A. Meynier, Norois, 1967)