A. Lauga, Paris s.d. (ca 1900), 14,2x10,5cm, une photographie.
Portrait photographique de Charles Destouches, oncle de Louis-Ferdinand Céline posant avec sa femme et sa jeune fille Charlotte Destouches, la cousine «?Lolotte?» de Céline, sur papier albuminé contrecollé sur un carton du studio parisien A. Lauga. Un manque dans le coin inférieur droit. Quelques traces de colle sur les bords. Légende manuscrite au dos. La vie de bohème de l'oncle Charles Destouches est contée à travers les excès du personnage de l'oncle Arthur dans Mort à crédit?: «?Il a vécu en vrai bohème, en marge de la société, dans une soupente, en cheville avec une bonniche. Elle travaillait au restaurant devant l'École Militaire. Grâce à ça, il faut en convenir, il arrivait à bien bouffer. Arthur c'était un luron, avec barbiche, velours grimpant, tatanes en pointe, pipe effilée. Il s'en faisait pas. Il donnait fort dans la "conquête".?» Mais la véritable histoire tragique de la mort de sa femme Joséphine, qui figure sur la photo, emportée par le choléra malgré les soins du docteur Proust - le frère de Marcel - se retrouve dans le personnage de l'oncle Rodolphe. Réunissant les vies de deux de ses oncles, Céline garde le caractère simplet de René et le deuil de Charles Destouches pour le personnage de Rodolphe qui perd la raison après la mort de sa femme phtisique?: "Elle est morte dans sa chambre même au 'Rendez-vous'. Il voulait pas qu'on l'emmène. Il avait bouclé sa lourde. Il revenait chaque soir coucher à côté. C'est à l'infection qu'on s'est aperçu. Il est devenu alors furieux. Il comprenait pas que les choses périssent. C'est de force qu'on l'a enterrée. Il voulait la porter lui-même, sur "un crochet", jusqu'à Pantin. [...] "Bonjour?! qu'il me faisait. Bonjour, mon petit fi?!... Tu la vois hein ma Rosine'..." Il me désignait plus loin que la Seine, toute la plaine... un point dans la brume... "Tu la vois" Je lui disait "Oui". Je le contrariais pas.?» - Photos sur www.Edition-originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85