L'Harmattan, 2003, in-8°, 280 pp, biblio. Très bon état
Une majorité de nos contemporains estiment que la solidarité est une valeur importante : serait-ce le signe qu'on commence à percevoir les effets dissolvants de l'individualisme ? Beaucoup, pourtant, ont l'impression que les relations sociales sont plus âpres, que la compétition tend à l'emporter sur les conduites altruistes : ce genre de constat n'annoncerait-il pas que la résignation menace ? Les nombreuses observations recueillies dans ce volume semblent aller surtout dans le sens de la seconde hypothèse, car, à côté d'une moindre fréquence des engagements altruistes, on discerne, chez la plupart des gens, une tendance nette à réserver à ses proches – famille et compatriotes – les ressources, en temps comme en argent, qu'on est prêt à consacrer à la solidarité. Les choix et engagements des jeunes, qu'on imagine souvent moins conformistes, plus tentés par l'utopie et désireux d'expériences alternatives, nous obligeraient-ils à nuancer l'impression générale ? La comparaison de données d'enquête recueillies chez les étudiants, sur plusieurs années, confirme largement la tendance générale vers plus d'individualisme. Néanmoins, il existe une minorité de jeunes attachée, en paroles et en actes, aux valeurs d'entraide et de générosité. On a choisi de prêter attention à cette minorité, d'analyser les facteurs – histoire familiale, exemple parental, engagements religieux, militantisme syndical ou politique etc. – susceptibles d'éclairer la socio-genèse des choix affirmés par chacun en matière de solidarité, au carrefour de l'éthique et de la politique.