chez Hachette editeur à Paris. Un volume petit in 8 carré. broché. 1925. 61 pages.
PROMOTION FIN D'ANNNE 20% de remise sur le prix marqué. frais de ports en sus.
Francis de Miomandre rend compte dun livre, intitulé Jours de Colère, roman de Madame Simone. Il commence …Je vais vous révéler un secret. On ne devrait jamais pouvoir raconter un livre (…) Je ne peux pas raconter le roman de Madame Simone (…) parce que les personnages nen sont pas tout dune pièce, et surtout parce que leurs aventures sont tellement emmêlées les unes dans les autres quon a limpression de trahir lintention de louvrage si, pour simplifier, on élimine certains détails, dont alors aussitôt apparaît limportance… toujours comme dans cette diablesse de vie, où les plus minces évènements, ceux auxquels on ne prête nulle attention, déclenchent un jour des conséquences redoutables… Il poursuit, cest …lhistoire dune jeune fille très hautaine et très réservée qui, tombée amoureuse dun homme tout à fait inférieur à elle, finit, après avoir lutté contre soi-même de la façon la plus sauvage, par devenir sa maîtresse (…) Autour de ces deux héros de tragédie, un monde de comparses : la mère, la demi-sœur, le demi-frère, le beau-père (elle fait vivre toute cette maisonnée par son travail, cette vierge forte) et surtout le frère, Léo, un personnage inoubliable celui-là, espèce de bohème incorrigible, tapeur et sentimental, cynique et charmant… Miomandre souligne la qualité de ce roman et argumente …cest quil avance, comme dans la vie, lentement et sournoisement, sans quon voie sur le moment se modifier les perspectives… Mais alors, tout à coup, comme quand on se retourne pour juger du chemin parcouru, on saperçoit que léclairage a changé (…) Cest que la vie, dans lintervalle, a opéré son travail sourd et secret : sur les faits, sur les âmes, sur les illusions et les croyances, sur les principes et les sentiments. Ainsi vous ne pourrez jamais croire, si vous juxtaposez brutalement le Fred Pillot du début, espèce de calicot affreusement vulgaire, avec le même Pillot au moment de sa pathétique séparation davec sa maîtresse, vous ne pourrez jamais croire quil sagisse du même homme… Il précise que Mme Simone a mis laccent …plutôt sur lensemble de lintrigue, en bloc sur tous les protagonistes. Jours de colère. Ce nest pas pour rien quelle a donné ce titre à son roman. Elle éprouve, visiblement, une sorte de joie âpre, désespérée, à mettre en scène ces personnages privés de tout répit, de toute joie. Pas un qui soit, je ne dis pas même heureux, mais calme. Ils ont cette inquiétude atroce et mystérieuse des insectes, quand on soulève la pierre sous laquelle ils se cachent. Quelle agitation !... Miomandre relate encore quelques péripéties dramatiques du roman et conclut … Ah ! Mme Simone nest pas une optimiste. Mais est-il possible de lêtre quand on sest donné pour tâche de décrire la vie telle quelle est ?Francis de Miomandre obtient le Goncourt en 1908 pour son cinquième livre, Ecrit sur de l'eau. "Comme cette attribution du prix était inattendue et que personne n'avait lu le livre qui avait été tiré à cinq cents exemplaires aux éditions de la revue Le Feu de Marseille, les articles que la critique lui consacra furent d'une fantaisie désarmante. Le Temps, entre autres, affirma gravement qu'il s'agissait d'une étude de mœurs sur les grands paquebots !". Il participe un temps au « Club des longues moustaches » [1908-1911] groupe littéraire informel qui se réunit au Caffè Florian à Venise.Mme Simone (Pauline Benda), 1877-1985, est une comédienne puis une femme de lettres françaises. Cousine germaine de lécrivain Julien Benda, elle succéda à Sarah Bernhardt dans le rôle de lAiglon dans la pièce éponyme dEdmond Rostand puis créa le rôle de La Faisane dans Chanteclerc, pièce du même auteur. Elle fut lamie de nombreuses célébrités parmi lesquelles Alain-Fournier. Elle eut avec le romancier une liaison brève et passionnée.
Miomandre donne son accord à la destinataire quant à linscription de son nom pour le soutien du Gala Paul Fort : …Je vous autorise bien volontiers à inscrire mon nom dans le Comité pour le Gala Paul Fort, à condition bien entendu que ce soit purement honorifique, car je nai hélas ! le temps matériel de moccuper de rien…Francis de Miomandre, fils du représentant de commerce Gilbert Durand et de Thérèse de Miomandre, Francis Durand a gardé le nom de sa mère comme nom de plume. Romancier, poète, essayiste, chroniqueur, il est l'auteur d'une œuvre très abondante. On lui doit aussi de nombreuses traductions de l'espagnol (Unamuno, Calderón, Cervantes, Asturias, Lydia Cabrera) et du portugais (Machado de Assis), entre autres.
De Miomandre fait parvenir un article et demande à ce quil soit payé en amont de la parution de celui-ci : …Voici larticle demandé sur les Boules de verre. Cest un sujet qui me plaisait beaucoup et je crois que le texte vous plaira aussi. La seule chose que je vous demanderai, ce sera de vouloir bien faire comme vous avez fait pour le précédent article : cest à dire me le régler dès la réception du manuscrit au lieu dattendre la parution…Francis de Miomandre, fils du représentant de commerce Gilbert Durand et de Thérèse de Miomandre, Francis Durand a gardé le nom de sa mère comme nom de plume. Romancier, poète, essayiste, chroniqueur, il est l'auteur d'une œuvre très abondante. On lui doit aussi de nombreuses traductions de l'espagnol (Unamuno, Calderón, Cervantes, Asturias, Lydia Cabrera) et du portugais (Machado de Assis), entre autres.
S.n. , s.l. s.d.(1927), 14x22,5cm, 4 pages.
Manuscrit autographe complet non signé de Francis de Miomandre intitulé "Armand Godoy", 4 feuillets numérotés et rédigés à l'encre noire. Manuscrit biographique comportant des corrections et des ajouts concernant son ami le poète cubain d'expression française Armand Godoy et à propos notamment de son dernier ouvrage "Triste et tendre" publié chez Emile-Paul. "Encore une conquête du beau langage français. Après Viélé-Griffin, après Stuart Merrill, après Moréas, après Milosz, voici un homme qui a choisi, au lieu de son idiome natal, le nôtre." Les amis Francis de Miomandre et Armand Godoy collaborèrent à plusieurs revues de poésie et écrivirent même à quatre mains. Pour Armand Godoy, le grand inspirateur fut Charles Baudelaire : "Le culte de A.G. pour Baud. se confond avec celui même de la poésie. Avec une intuition profonde, A.G. devina qu'il y avait là une source éternellement jaillissante. Et il s'y plongea. C'est B. qui lui révéla la terrible beauté de la vie intérieure." Beau manuscrit abondamment corrigé de Francis de Miomandre sur ce poète cubain conquis par la langue française. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Francis de Miomandre retrace, avec humour, une brève « histoire du divan » :Si les vieux dictionnaires définissent le divan comme une ...« sorte de chaise-longue avec ou sans dossier, qui sert de siège dans certains salons dattente et dans quelques cafés dits cafés-divans »... il y a eu une époque où il sagissait dun meuble essentiellement utilisé dans les salles dattente. ...Mais, alors, par quoi était- il remplacé dans le salon ? Eh bien ! justement, par rien. On ignorait le divan. Seuls quelques voyageurs en parlaient comme dune chose quils avaient vue là-bas, en Orient, et qui servait à la sieste et aux longues paresses dun peuple déshabitué de toute action, ignorant de nos progrès modernes. Ils navaient pas la moindre idée de lacclimater chez nous. [...] Chez nous, régnait le canapé, ce meuble correct, bien élevé, raisonnable, ce meuble fait pour des messieurs et des dames sagement assis, les mains aux genoux, et causant didées générales, ou de potins mondains [...]. Il régna longtemps, il semblait ne devoir jamais être détrôné. [...] Cependant cette révolution a eu lieu et plus heureuse que bien dautres sans trouver personne pour regretter le passé. [...] Que de choses, en littérature, en art, en politique, en morale sexpliquent par lavènement du divan, et ne sexpliquent que par elle ! [...] Ce nest point par lOrient même que nous arrive le divan. Mais par lintermédiaire de la Russie, qui dailleurs est un peu lOrient, bien entendu, mais un Orient moins agressif et comme qui dirait européanisé. On se méfie moins. Ce quon refuserait dun tartare on laccepte dun Moscovite. La quantité de divans que lon consomme dans les romans russes est incroyable... Preuve que cest la même chose dans la vie. Un héros de Pouchkine, de Tourgueniev, de Dostoïevski passe une grande partie de son existence à rêver et à bavarder sur un divan. Cest là quil médite sur la complication de lamour et sur la malfaçon de cet univers incompréhensible. Cest là quil reconstruit la société et Dieu sait ce dont il est capable quand il se lève, pour appliquer ces idées. Cest, somme tout, là quil mène sa véritable vie, qui est la vie intérieure. [...] Il y eut une lutte, assez longue, entre le canapé et le divan. Le canapé, pour maintenir sa domination défaillante, se défendait par maint artifice de mimétisme. Il sapprofondit, sétala, devint chaise-longue, pouf, que sais-je ? Ses dérisoires efforts ne pouvaient le sauver. Vous enregistrerez ses derniers triomphes dans les romans de Marcel Proust (ou du moins dans cette partie préliminaire qui se passe au temps, à jamais perdu, de Charles Swann)... Mais ...le divan sinstalla, désormais invincible. Il ne se contenta point dêtre là. Il lui fallait encore être seul... et ...il se mit à se répandre. [...] Du salon et du boudoir, il gagna la chambre à coucher [...] le cabinet de travail, [...], et jusquà la salle à manger, et lantichambre. [...] A force dêtre ainsi partout attirant par sa commodité, et en quelque sorte magnétique, le divan perdit très vite sa figure de meuble. Il devint le point central, autour duquel sordonna la décoration, laménagement du home entier... Francis de Miomandre obtient le Goncourt en 1908 pour son cinquième livre, Ecrit sur de l'eau. "Comme cette attribution du prix était inattendue et que personne n'avait lu le livre qui avait été tiré à cinq cents exemplaires aux éditions de la revue Le Feu de Marseille, les articles que la critique lui consacra furent d'une fantaisie désarmante. Le Temps, entre autres, affirma gravement qu'il s'agissait d'une étude de mœurs sur les grands paquebots !". Il participe un temps au « Club des longues moustaches » [1908-1911] groupe littéraire informel qui se réunit au Caffè Florian à Venise.
1953 Manuscrit autographe par Francis de Miomandre de la traduction (parue chez Gallimard en 1953) du premier ouvrage de Miguel Angel Asturias - Le manuscrit est monté sur onglets et reliè en demi-chagrin rouge à coins - dos à deux fois trois nerfs joints - étui - (relié avec une lettre autographe de l'éditeur Georges Crès à Jacques Péricard) - On joint un exemplaire de l'ouvrage dédicacé par Miomandre et Asturias en 1963 -
Paris, Editions de Mornay, La Collection Originale N° 12, 37, Boulevard de Montparnasse, 1926, 1 volume in-8 de 215x145 mm environ, 223 pages, 3ff.blancs, demi chagrin orange brûlée, dos à 4 nerfs portant titres dorés sur pièces de titre corail, tranche de tête dorée, couverture et dos d'origine conservés. Exemplaire N° 54, un des 468 exemplaires sur Hollande van Gelder, numérotés de 33 à 500. Très belle édition originale ornée de magnifiques illustrations en couleurs dans le texte, 72 compositions de Brunelleschi aquarellées au pochoir dont 14 à pleine page. Dos insolé, légères traces sur le cuir, sinon bon état. Imprimé le quinze janvier 1926 par Ducros et Colas.
Francis de Miomandre, nom de plume de Francis Durand, né le 22 mai 1880 à Tours et mort le 1er août 1959 à Saint-Brieuc, est un écrivain et un traducteur français. Merci de nous contacter à l'avance si vous souhaitez consulter une référence au sein de notre librairie.
Paris, Emile-Paul Frères, 1926. In-12, broché, belle couverture humoristique illustrée en couleurs, 385 pp.
Photos sur demande.
Paris, J. Ferenczi & fils, 1928. In-12, broché, 226 pp.
Exemplaire du S.P. Couverture défraichie mais bon état intérieur. Photos sur demande.
Billet affectueux à un ami : …Mon cher amiAvec enthousiasme ! Avec enthousiasme ! AVEC ENTHOUSIASME ! A mercredi donc !...Francis de Miomandre, fils du représentant de commerce Gilbert Durand et de Thérèse de Miomandre, Francis Durand a gardé le nom de sa mère comme nom de plume. Romancier, poète, essayiste, chroniqueur, il est l'auteur d'une œuvre très abondante. On lui doit aussi de nombreuses traductions de l'espagnol (Unamuno, Calderón, Cervantes, Asturias, Lydia Cabrera) et du portugais (Machado de Assis), entre autres.
Mot à un ami : …Jadmire quen si peu de lignes vous en ayez tant dit. Jadmire surtout que vous ayez ainsi été toucher droit à lessentiel (selon moi.) Ce côté politique, dont personne na parlé, cette ruse des combinaisons orientales. Cest comme si lon me rendait justice je vous suis très reconnaissant de cette généralité…Francis de Miomandre, fils du représentant de commerce Gilbert Durand et de Thérèse de Miomandre, Francis Durand a gardé le nom de sa mère comme nom de plume. Romancier, poète, essayiste, chroniqueur, il est l'auteur d'une œuvre très abondante. On lui doit aussi de nombreuses traductions de l'espagnol (Unamuno, Calderón, Cervantes, Asturias, Lydia Cabrera) et du portugais (Machado de Assis), entre autres.
Francis de Miomandre envoie un article …pour ajouter au stock… Il prie son correspondant de bien vouloir se charger de la coupure, si nécessaire et de …choisir plutôt dans le début (car je tiens beaucoup à toute la fin)… Il donne quelques nouvelles du temps …Quand il ne pleut pas, il fait triste et sombre. Pas un beau jour intact depuis que je suis ici. De temps à autre, des moments merveilleux…Francis de Miomandre obtient le Goncourt en 1908 pour son cinquième livre, Ecrit sur de l'eau. "Comme cette attribution du prix était inattendue et que personne n'avait lu le livre qui avait été tiré à cinq cents exemplaires aux éditions de la revue Le Feu de Marseille, les articles que la critique lui consacra furent d'une fantaisie désarmante. Le Temps, entre autres, affirma gravement qu'il s'agissait d'une étude de mœurs sur les grands paquebots !". Il participe un temps au « Club des longues moustaches » [1908-1911] groupe littéraire informel qui se réunit au Caffè Florian à Venise.
Paris A LA BELLE EDITION 1920 1 Paris, Bernouard, "A la Belle Edition", (1920), in-8, broché, couverture imprimée de la Rose de Iribe en couleurs, non paginé.
Comment parler de mécanique sans parler de graissage, et comment le dire avec élégance et charme : c'est la réponse que nous donne Francis de Miomandre, accompagnée de 6 beaux pochoirs hors-texte de Robert BONFILS, une des têtes d'affiche du mouvement Art Déco. "Nous nous excusons d'offrir au public un petit livre si ardu, mais on a cherché à le rendre aussi avenant que possible par l'agrément desimages qui en illustrent le texte" Francis de Miomandre. Tirage limité à 103 exemplaires. (Catalogue des Impressions de feu M. François Bernouard, 40). Piqûres et salissures à la couverture. Imprimé sur les presses de François Bernouard pour la Société Anonyme A. André Fils dont on retrouve un envoi sur le faux-titre. Robert BONFILS (1886-1972) est peintre et graveur, professeur à l'Ecole Estienne ; représentant typique du style "Art Déco", (il) s'est acquis une célébrité d'illustrateur par l'élégance de son trait et et sa subtile interprétation des textes (Bénézit, II, 148).
Francis de MIOMANDRE. Ecrit sur de l'eau. Roman. 1908, Henri Falque, Edition du Feu, Paris. 1 vol. grand in-8 relié de 211 pages. Reliure demi maroquin moutarde, dos à 5 nerfs orné de caissons, filets, frises, fleurons et titre, frappés à l'or fin. Pièce de titre en maroquin rouge. Exemplaire relié Avec sa couverture d'origine. Édition originale de ce prix Goncourt 1908 tirée à 500 exemplaires. Un des exemplaire numérotés sur Vergé teinté. ENVOI AUTOGRAPHE DE L'AUTEUR. Bel exemplaire, intérieur frais. Bon
Générique Broché D'occasion bon état 01/01/1939 150 pages
Générique Broché D'occasion état correct 01/01/1939 150 pages
Générique Broché D'occasion bon état 01/01/1954 150 pages
Assis Machado de Carvalho Ronald de Miomandre Francis de Peixoto Afranio
Reference : BZG97AP
ISBN : B0017XN6UK
Générique Broché D'occasion bon état 01/01/1936 150 pages
TRÈS BEAU TEXTE CRITIQUE SUR UN RECUEIL DAPHORISMES DE PAUL VALÉRY « ANALECTA », PUBLIÉ EN 1926 : « ...Ce ne sont donc ici, (disait-il alors) que notes pour moi : impromptus, surprises de lattention, germes, et point de ces productions élaborées... »Brouillon darticle comportant ratures, ajouts et corrections : compte-rendu du recueil « Analecta » : …À ceux qui estiment que la véritable culture littéraire ne consiste pas à découvrir chaque quinzaine un auteur sensationnel, à ceux qui cherchent dans le fait de lire leur plaisir personnel immédiat et non pas un sujet de conversation « pour après »…, à ceux-là il recommande, …la lecture du dernier recueil de Paul Valéry : Analecta (...). Je suis fort heureux que les raisons pour lesquelles Paul Valéry refusait de donner plus large audience à son œuvre lui paraissent aujourdhui caduques (…). « Ce ne sont donc ici, (disait-il alors) que notes pour moi : impromptus, surprises de lattention, germes ; et point de ces productions élaborées, reprises, consolidées, mises dans une forme calculée »… Chez Valéry, …la page de lui la plus abandonnée, la plus libre, a encore une tenue et un intérêt, un style enfin quil est bien rare de rencontrer chez des écrivains ayant vingt fois retapé leur travail… Puis il cite lauteur : ...« Je tiens depuis 30 ans journal de mes essais (…). Le mot saisi sinscrit sans débats (…) et quaprès un temps incertain, une sorte de Jugement Dernier appellera devant leur auteur lensemble de ces petites créatures mentales, pour remettre les unes au néant et construire au moyen des autres lédifice de ce que jai voulu… ». Chez Valéry le philosophe et le poëte sont tellement mêlés, interpénétrés quon ne saurait les dissocier… Il cite la première strophe du poème AURORE, poème …tout entier consacré à exprimer lémotion de cette « heure pure et profonde » où lécrivain a trouvé tellement de ses idées, et les plus chères. Il serait passionnant détudier chez Valéry ce balancement perpétuel entre le penseur et le lyrique, de retrouver dans les poëmes la substance de tel essai (...). Pour qui est familier de lœuvre valéryenne, on reconnaît partout, dans sa prose, les traces de la Jeune Parque, du Cimetière marin, de Charmes, et de ce lyrisme lon saisit alors bien mieux le sens authentique, la valeur mentale... Miomandre affirme que …Analecta a donc été composé de cette manière, absolument libre, et à une heure où la majorité des hommes sont encore plongés dans le plus sombre des brouillards spirituels. Ce qui est surprenant cest la lucidité de ces fragments… Il termine …Valéry est le plus rationnel des écrivains français, un véritable fils du XVIIIe siècle. Doù lexaspération quil inspire à certains esprits : ils ne peuvent pas lui pardonner davoir dépouillé linspiration de tout lappareil magique dont elle sentourait, dêtre un poëte qui sait comment cest fait, dêtre un homme absolument réfractaire aux intimidations de la métaphysique…
F. de Miomandre, dans la rubrique « Le livre à lire » rend compte du roman de M. Edmond Jaloux « Le Dernier Jour de la Création ». Il souligne dabord ...que la situation considérable que M. Edmond Jaloux sest faite dans la critique a fait oublier à beaucoup quil est surtout, et avant tout, un romancier. Oubli qui, chez certains, nest quune manœuvre de leur tactique littéraire... Sans doute nexiste-t-il pas, ajoute-il, de critique de la classe de Jaloux et il se propose de tenter de le remplacer ...La production romanesque dEdmond Jaloux, depuis environ quinze ans est nettement orientée dans un sens spécial. Il a tout à fait abandonné le réalisme (nen ayant gardé que le respect de la vérité) et il a tenté de créer un monde à lui, qui nest pas hors de la vie, puisquil la subit au contraire, et très douloureusement, mais qui sévade de ses contraintes matérielles par la pensée et la méditation. Tous les héros de Jaloux vivent leur vie et la contemplent et font effort pour la comprendre. Bien entendu, ils ny arrivent pas ou seulement à des instants privilégiés (...) Ce sont plutôt des héros que des personnages... Gâtés par le naturalisme et la sentimentalité, nous ne pouvons concevoir ...un personnage qui essaie de sélever au-dessus de son anecdote individuelle pour la ramener à luniverselle... Régis Boisselat ...aime dans son enfance une femme que, adolescent, il na pas laudace de demander, quil laisse prendre par un autre, quil regrette ensuite jusquà sa vieillesse. Banal, donc éternel (...) Exemplaire très ordinaire dhumanité, artiste médiocre, amant irrésolu, type de velléitaire et de demi-raté, Régis Boisselat nen est pas moins placé sur un plan supérieur, du seul fait de sa sincérité devant soi-même... Au chapitre XIV, Régis, en proie à la fièvre, discute et écoute une de ces voix, de celles qui parfois surgissent de nous-même ...Cest dun pathétique plein de mystère et dangoisse... Mais les très longs moments où les personnages vivent et ne comprennent que par intermittences leur joies, leurs peines, recèlent encore plus démotion car apparaît alors ...la terrible détresse de la condition humaine... et ...Il y a quelque chose datroce à penser que Régis aurait pu être heureux sil avait manifesté à temps son désir à la femme qui était faite pour lui. Un gramme de volonté en plus dans la balance de sa décision ! (...) Cest atroce et cest le Destin...Francis de Miomandre obtient le Goncourt en 1908 pour son cinquième livre, Écrit sur de l'eau. « Comme cette attribution du prix était inattendue et que personne n'avait lu le livre qui avait été tiré à cinq cents exemplaires aux éditions de la revue Le Feu de Marseille, les articles que la critique lui consacra furent d'une fantaisie désarmante. Le Temps, entre autres, affirma gravement qu'il s'agissait d'une étude de mœurs sur les grands paquebots ! ». Il participe un temps au "Club des longues moustaches" (1908-1911) groupe littéraire informel qui se réunit au Caffè Florian à Venise.Edmond Jaloux, 1878-1949, est un écrivain et critique littéraire français. De 1908 à 1911, il participe au « Club des longues moustaches ». Ce fin critique attire lattention de son temps sur les littératures étrangères modernes et contemporaines, grâce à ses articles, réunis plus tard en recueils : LEsprit des livres, De Pascal à Barrès, DEschyle à Giraudoux - grâce encore à ses essais : Figures étrangères, Rainer Maria Rilke, Perspective et personnages, Vie de Goethe. Fondateur de la société de poésie en 1945, Edmond Jaloux sessaie également au roman. Son œuvre romanesque compte de nombreux titres, notamment Agonie de lamour (1902), Le reste est silence (1909), qui remporte le Prix Femina.
Brouillon dun texte étonnant, critique de la mollesse ou du moelleux comme lapanage de lépoque actuelle « sans Dieu ni Diable »... : …« Notre époque est terrible. Notre époque est affreuse jamais on ne vit un tel matérialisme, une telle âpreté. Il ny a plus didéal. Il ny a plus rien »..., tel est le refrain, nous dit Miomandre, quon entend partout ...Tel est lunique sujet de conversation. Les gens qui nont rien à faire, cest à dire de ceux qui, par définition, sont affranchis précisément de tous les soucis de lheure. Les autres, bien entendu, les pauvres autres, nont même pas le loisir de se plaindre. Pareils à ces sensitives que le talon du promeneur écrase où prendraient-ils le temps de crier leur colère et leur dégoût ? Il en a toujours été ainsi (...). Jestime que toutes les époques se valent et que celle où nous vivons serait tout à fait agréable, si, (par exemple) le costume masculin nétait pas si laid. Mais, enfin, on ny peut rien, nest-ce pas ? Et il y a des compensations : la musique excitante et réconfortante des jazz-bands, les bars souterrains de grands hôtels... et la mode des coussins et des poupées. Je suis tenté de pardonner beaucoup à un siècle qui aime les coussins et les poupées. Pensez à ce que cela représente... Beaucoup de gens disent : « Cest curieux. Personne ne croit plus ni à Dieu ni à diable, et chacun sentoure de fétiches. Tout le monde est dur en affaires comme les Yankees du début du XIXème siècle et on ne voit partout que des divans, invitant à une sieste et à une oisiveté perpétuelle ». Et ils cherchent à comprendre. Mais ce nest pas cela quil faut se dire.Il faut se dire : « le sentiment religieux commence toujours par être du fétichisme. Le dieu de lAréopagite et de Saint Anselme a dabord été une petite idole de bois. Lautomobiliste qui met un burlesque bonhomme de nickel sur son bouchon de radiateur et une danseuse anglaise de laine dans lintérieur de son coupé est un mystique en herbe (...). Ne sentez-vous pas la signification de ce tout petit détail ? Ah ! pour lamour de Dieu, du Dieu futur, ne combattez pas au nom du rationalisme dhier, cette timide éclosion religieuse. Et préparez au contraire, dans les musées de demain une place de choix pour ces poupées protectrices (...). Jureriez-vous quil ne soient que les images des fées quils représentent ? Moi, pas. (...). Le loisir aussi, la douceur de vivre ont leur revanche. Vous me direz que je me moque de prétendre cela, à une époque où de gré ou de force tout le monde fait plus ou moins des affaires. Mais quimporte que tout le monde fasse des affaires si le souci universel est justement de se débarrasser au plus vite de cette corvée nécessaire pour, le reste du temps, jouir de la vie dans le repos ? ... Pensez à vos parents, madame. Ils ignoraient les divans. Votre maman quand elle était malade, sallongeait sur un canapé, un peu de biais, timidement. Quant à votre père ou à votre oncle, le fauteuil lui semblait une sorte de luxe, de dépravation. Le divan était alors un meuble pour bohèmes, pour héros de romans russes. Ce nest que depuis peu quil a pris cette vogue, sétendant sans cesse, en longueur, en largeur, sapprofondissant indéfiniment, se chargeant de coussins. (...). Et lorsque en entrant dans un salon, nous apercevons leur amoncellement fastueux sur le divan quils (les coussins) cachent tout entier, nous néprouvons plus quune envie : nous étendre et rêvasser. Sous lœil complice des poupées déjà installées là, déesses de lappartement. Car il y a entre les coussins et la poupée des affinités profondes, mystérieuses. Tous deux sont les amis du loisir et de la méditation. Les occultistes et les poëtes savent que les fées naiment point les lieux bruyants où sagite lactivité fatigante de lhomme. Il est bien naturel quelles se réfugient sur les divans, au milieu des coussins, là où sarrête la rumeur de notre existence...
[ Rails de France. La Vie du Rail. Revue des Grands Réseaux de Chemins de Fer Français] - Collectif ; BONNARD ; MIOMANDRE ; FABRY , CAQUOT ; DANIEl-ROPS
Reference : 43113
(1937)
1 vol. grand in-4 br., Rails de France. La Vie du Rail. Numéro Spécial Mars 1937 Revue des Grands Réseaux de Chemins de Fer Français, 104 pp. [ Contient : Préface d'Henry-Gréard ; Abel Bonnard : Au Seuil du départ ; Francis de Miomandre : On prépare votre train ; Charles Fabry : Les coulisses d'une gare ; A. Caquot : Muscles d'acier ; Daniel-Rops : Voyage avec le mécanicien ; Lucie Delarue-Mardrus : Ceux qui vous attendent ]
Bel exemplaire imprimé sur papier fort (nous disposons également d'un exemplaire du même numéro imprimé sur un papier de moindre qualité).
[ Rails de France. La Vie du Rail. Revue des Grands Réseaux de Chemins de Fer Français] - Collectif ; BONNARD ; MIOMANDRE ; FABRY , CAQUOT ; DANIEl-ROPS
Reference : 43114
(1937)
1 vol. grand in-4 br., Rails de France. La Vie du Rail. Numéro Spécial Mars 1937 Revue des Grands Réseaux de Chemins de Fer Français, 104 pp. [ Contient : Préface d'Henry-Gréard ; Abel Bonnard : Au Seuil du départ ; Francis de Miomandre : On prépare votre train ; Charles Fabry : Les coulisses d'une gare ; A. Caquot : Muscles d'acier ; Daniel-Rops : Voyage avec le mécanicien ; Lucie Delarue-Mardrus : Ceux qui vous attendent ]
Bon état pour cet exemplaire imprimé sur papier courant (nous disposons également d'un exemplaire du même numéro imprimé sur un papier plus fort).
P., A La Belle Edition, 1920, In-8, br., [48 pp.]
Hommage manuscrit à l'encre en première page de A. André directeur des Etablissements Tirée à 103 exemplaires, cette élégante plaquette publicitaire est illustrée de dessins coloriés au pochoir, dont 6 hors-texte, par Robert Bonfils. Imprimée sur les Presses de François Bernouard pour la Société Anonyme A.André Fils. Cette édition originale d'un des premiers livres artistement illustré touchant l'automobile comporte des indications techniques de graissage et autres proposées par les Etablissements André. "Nous nous excusons d'offrir au public un petit livre si ardu, mais on a cherché à le rendre aussi avenant que possible par l'agrément des images qui en illustrent le texte". Francis de Miomandre. .