De la bibliothèque de Stanislas de Guaita ENFANTIN (Prosper).
Reference : 40009
(1831)
Paris, Everat, 1831. In-8 de (2)-22 pp., rousseurs. Religion saint-simonienne. Réunion générale de la famille. Séances des 19 et 21 novembre 1831. Enseignements faits par le Père Suprême. Transformations du dogme saint-simonien. Réhabilitation de la chair. L'histoire. L'autorité et la liberté. La loi vivante. Suite de la loi vivante. Paris, Bureau du Globe, 1832. In-8 de (2)-154 pp.2 pièces reliées en 1 vol. in-8, demi-maroquin vert, dos fleurdelisé à nerfs, super-libris en pied (reliure de l'époque).
1. Édition originale. « C’est notamment pour avoir tiré des conséquences extrêmes de l’article de leur dogme stipulant la « réhabilitation de la chair » jusqu’au niveau du sujet individuel, masculin et féminin, privé et public, que les saints-simoniens furent au XIXe siècle ceux par qui le scandale arriva. Dès 1832, l’imprudence d’un article de leur quotidien Le Globe contre le mariage, où était évoquée à la manière de Platon l’utopie de libres banquets amoureux, fournit à la Monarchie de Juillet naissante le prétexte de poursuites pour immoralité contre un mouvement accusé depuis l’origine de vouloir « la communauté des biens et des femmes ». (…) La théorie du « couple saint, divin symbole d’union de la sagesse et de la beauté, amoureuse androgyne » avait déjà été avancée par Enfantin dans un article du Globe du 18 juin 1831 sur « le prêtre », repris en brochure sur deux autres textes dès cette même année 1831: Lettre du Père Enfantin à Charles Duveyrier, Lettre du Père Enfantin à François et à Peiffer, Chefs de l’Église de Lyon , le Prêtre - l’homme et la femme (extrait du Globe du 18 juin 1831) p. 21 » (Philippe Régnier). Einaudi, 1745 ; Goldsmiths, 27192 ; Kress, C.2795 ; Walch, 319 ; Fournel p. 92.2. Édition originale. « Telles sont chez Enfantin, la profondeur et l’ampleur des résurgences culturelles de la chrétienté que sa théorie des « deux natures », initialement proposée aux militants comme une morale sexuelle capable d’intégrer l’antagonisme des tempéraments inconstants du type don Juan et des tempéraments constants du type Othello (…) De la sorte, Enfantin devient une sorte de Père par immaculée conception, quitte à ne comprendre que bien plus tard, joué par son propre jeu, le processus pour le coup inconscient par lequel il a sublimé le trio de sa famille illégitime en une sainte Famille saint-simonienne. Ce miracle à vrai dire parachève le dispositif de pouvoir mis en place lors de la « Réunion générale de la Famille » tenue le 21 novembre 1831 (…) Enfantin sans la Femme est un roi sans couronne, une moitié de dieu » (Philippe Régnier). Walch-Gerits, Supplément, 181; Kress C.3134 ; Goldsmiths 27773 ; Fournel p. 93 Provenance : bibliothèque de Stanislas de Guaita avec son ex-libris “Kabbalistics” manuscrit sur la garde supérieure et ses initiales poussées en pied de dos “Paris 1831-1832 S. de G.” (Bibliothèque Guaita n°283).Philippe Régnier, Corps du Roi, Corps du Christ : la personne symbolique et les théories charnelles du Père Enfantin, chef suprême de l’Église saint-simonienne in Corps, littérature, société, 1789-1900, Jean-Marie Roulin, 2005 (p. 91).