1 volume in-8° relié demi-parchemin, pièce de titre de maroquin marron, dos lisse décoré, 632 p., quelques rousseurs sinon très bon état.
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MEYNIER (Octave) officier français (1874-1961), adjoint au lieutenant-colonel Jean-François Klobb pour l'exécution d'une enquête sur la mission Voulet-Chanoine, (expédition française de conquête coloniale du Tchad menée en janvier 1899 par les capitaines Paul Voulet (1866-1899) et Julien Chanoine (1870-1899). Au cours de cette mission, chargé d'intercepter les deux protagonistes responsables de nombreux massacres et atrocités sur la population locale, le colonel Klobb fut abattu le 14 juillet 1899 lors d'un affrontement, et le sous-lieutenant Meynier blessé, qui passera pour mort auprès de sa famille, épisode relaté dans un ouvrage : « A la recherche de Voulet ». Les deux capitaines furent également abattus par leurs propres troupes, les 16 et 17 juillet de cette même année.
Reference : 101C20
Importante lettre relatant précisément cette action et intervention où le colonel Klobb fut tué et Meynier blessé d’un coup de fusil dans la cuisse droite. « Lorsque vous recevrez cette lettre, vous aurez déjà certainement appris le terrible malheur qui nous est arrivé. La mort du colonel Klobb dans de si cruelles circonstances, surtout, m’a causé un chagrin énorme. Seule la vengeance terrible qui n’a pas attendu a pu me consoler. Aujourd’hui les deux auteurs principaux du crime sont morts tués par leurs soldats ; leurs bourreaux noirs, leurs conseillers sont morts aussi.(Et j’ai éprouvé un soulagement énorme tant pour mon désir de vengeance satisfait que pour le mal immense que ces deux criminels auraient pu faire à la France et à ces pauvres pays noirs … ». Après leur avoir retracé le déroulement et les circonstances de sa blessure, il tient à les rassurer. « Si j’ai couru quelques dangers, c’est fini et mon excellente santé aura vite raison de ma vilaine blessure… Mon devoir cette fois me force de continuer à marcher de l’avant. Il y a une fatalité qui me pousse, heureuse je crois, mais je ne puis plus abandonner la mission, au moment où elle a besoin d’européens solides et résolus. Je pourrais encore je crois, rendre quelques services à mon pays, et j’aime mon pays plus que tout, je vous le jure sans vouloir faire de phrases et sans prose. Le dernier cri du colonel avant de mourir, je l’entends toujours : Vive la France ! et de quelle voix, mon Dieu, où il y avait de la résignation, de la douleur, mais pas de crainte, face à ses assassins… » . Il termine cette lettre du 18 juillet, lettre qu’il avait retardé à faire partir en ajoutant une nouvelle date, celle du 12 août suivant, que son moral est excellent et que sa blessure est aujourd’hui terminée, « les deux petits trous sont fermés, et d’ici un an ne se reconnaitront plus d’avec des cicatrices de vaccin. […] J’ai trouvé à la mission en Pallier et Joalland et dans le docteur Henri, de charmants camarades avec lesquels je ne pourrai que m’entendre parfaitement. ».
MEYNIER (Octave) Officier français (1874-1961), adjoint au lieutenant-colonel Jean-François Klobb pour l'exécution d'une enquête sur la mission Voulet-Chanoine, expédition française de conquête coloniale du Tchad menée en janvier 1899 par les capitaines Paul Voulet (1866-1899) et Julien Chanoine (1870-1899). Au cours de cette mission, chargé d'intercepter les deux protagonistes responsables de nombreux massacres et atrocités sur la population locale, le colonel Klobb fut abattu le 14 juillet 1899 lors d'un affrontement, et le sous-lieutenant Meynier blessé, passera pour mort auprès de sa famille, épisode relaté dans un ouvrage : « A la recherche de Voulet ». Les deux capitaines furent également abattus par leurs propres troupes, les 16 et 17 juillet de cette même année. Cette affaire demeurera longtemps un épisode occulté de la colonisation française en Afrique. Nommé général en 1935, il fut néanmoins l'organisateur en 1930, du rallye automobile Méditerranée-Niger, après s'être consacré dès 1914 à la modernisation de l'Afrique par la construction de routes.
Reference : 138bC26
Important texte relatant l’épisode tragique des événements de la mission VOULET- CHANOINE. « Avant d’exposer brièvement mes idées sur la forme que pourrait revêtir, pour le moment l’action française au Maroc, il me parait utile de donner mes références, de rappeler en quelques mots les titres que je puis avoir, à émettre une opinion dans cette question. Parti de France en 1896, j’ai été envoyé à Tombouctou, où j’ai passé près de trois ans. Dans la région Nord, dont Tombouctou est la capitale, je me suis trouvé en pleine région d’influence marocaine [...] Pendant les trois ans que j’ai passé à Tombouctou, j’ai été en contact permanent avec les Songhaïs et les Armas, ces succédanés de Marocains. De plus, la mission particulière qui me fût confiée de fonder un poste à la Manche extrême de nos possessions en pays Touareg, m’ont permis de me familiariser avec les tribus de ces nomades. Je les ai combattus plusieurs fois. [...] Au mois de mai 1899, j’ai quitté le pays de Tombouctou pour partir sous les ordres du colonel Klobb, à la suite de la Mission Voulet. Le 14 juillet 1899, nous avons pris contact avec le Capitaine Voulet, devenu, on ne sait par quelle aberration, un aventurier dangereux. Le même jour le Colonel Klobb est tué. Mais trois jours après les Capitaines Voulet et Chanoine tombent à leur tour et avec deux de mes camarades, nous reprenons la tâche interrompue pendant trois jours, par le délire ambitieux et criminel des deux hommes en qui les instincts d’aventure avaient remplacé tout autre sentiment de devoir militaire et de patriotisme. Deux mois se passent pendant lesquels, nous faisons la conquête et la pacification du Sultanat de Zinder... ». Suivront des témoignages relatifs à la « soumission » du Sultanat de Zinder fort bien relatés. Enfin, avant d’exposer ses convictions de militaire sur l’action française au Maroc, il fera état de la population composée, « mi-partie de Maures de race Arabe, descendants plus ou moins directs des conquérants de l’Espagne, mi-partie de Berbères, dont les origines, le caractère et la langue se rattachent à celles des Kabyles de notre Algérie et des Touareg du désert. Enfin pour une très petite partie, de nègres, qui proviennent des esclaves amenés dans le courant de plusieurs siècles du Soudan... ».