Précieux exemplaire enrichi d’une émouvante lettre autographe de Daudet adressée à son fils Léon à propos d’un diner chez le peintre Giuseppe De Nittis. Paris, E. Dentu, 1872. In-12 de (1) f. bl., (3) ff., 265 pp., (1) f. bl. Relié en maroquin brun, triple filets à froids encadrant les plats, dos à nerfs, pièce de titre de maroquin rouge, tranches dorées. Reliure de l’époque. 173 x 109 mm.
Édition originale du « livre le plus célèbre d’Alphonse Daudet». Talvart et Place, Bibliographie des auteurs modernes, IV, 15; Rahir, La bibliothèque de l’amateur, p. 391; Bibliothèque de Backer, p.650; Vicaire, Manuel de l’amateur de livres du XIXe siècle, III, 38; Carteret, Le Trésor du bibliophile, I, p. 192; Talvart, IV, p. 15. «Très rare et très recherché». (Clouzot, 81). «Ouvrage capital de Daudet dont il n’a pas été tiré de grand papier» (Carteret). Dans ce livre célèbre, Alphonse Daudet créa avec humour un type inimitable de méridional vaniteux et vantard, prompt à se lancer en imagination dans les plus folles aventures. Ce personnage caricatural est maintenant entré dans la légende. Cet ouvrage, auquel Alphonse Daudet donna deux suites, fut d’abord publié en feuilletons dans le Moniteur puis dans Le Figaro. Il ne connut son véritable succès qu’au moment de sa publication en volume. «C’est le livre le plus célèbre d’Alphonse Daudet (1840-1897). Il a été publié en 1872 sous le titre: ‘Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon’. (…) Ce premier livre fut suivi de ‘Tartarin sur les Alpes’ et de ‘Port-Tarascon’, mais reste le plus original. Débordant de vie, animé d’un bout à l’autre par une joyeuse fantaisie et par un style des plus éclatants, le livre dissimule, sous ses apparences burlesques, l’amour que portait Daudet à la Provence et à ses habitants.» (Dictionnaire des œuvres, VI, p. 342). Ce premier livre fut suivi de Tartarin sur les Alpes et de Port-Tarascon, mais reste le plus original, bien qu'il y ait plus de variété dans le second. Débordant de vie, animé d'un bout à l'autre par une joyeuse fantaisie et par un style des plus éclatants, le livre dissimule, sous ses apparences burlesques, l’amour que portait Daudet à la Provence et à ses habitants. On a relié en tête une émouvante lettre autographe signée d'Alphonse Daudet adressée à son fils Léon Daudet mentionnant une invitation à diner chez le peintre Giuseppe de Nittis, un proche du couple Daudet:« Cher petit, Nous avons oublié de te rappeler ce matin que nous dinions chez les De Nittis. Je compte que tu seras un vrai petit chef de maison, bien raisonnable et prudent avec ton zézé…». Nous pouvons donc dater cette lettre entre 1878 (date de la naissance de Lucien Daudet, fils cadet d’Alphonse Daudet, surnommé «Zézé» par ses parents) et 1884 (date de la mort du peintre Giuseppe de Nittis). Giuseppe De Nittis, né le 25 février 1846 à Barletta (Pouilles, Italie), et mort le 21 août 1884 à Saint-Germain-en-Laye, est un peintre et graveur italien. Ami de Gustave Caillebotte, Edgar Degas et Édouard Manet, Giuseppe De Nittis reste un peintre encore relativement confidentiel, y compris en Italie où il est classé trop rapidement dans l'école impressionniste italienne, malgré la variété de ses sources d’inspiration. Après un apprentissage auprès du peintre local Giovanni Battista Calò à Barletta, il s'inscrit en 1860 à l'Académie des beaux-arts de Naples où enseigne Gabriele Smargiassi. Quatre ans plus, tard il fonde l'école de Resìna, du genre réaliste. De Nittis étudie aussi la peinture en privé avec Vincenzo Petrocelli. En 1867, il part pour Paris où il rencontre Meissonier et Gérôme. Deux ans plus tard, il épouse Léontine Gruvelle qui influence considérablement ses choix sociaux et artistiques. Ainsi, il fait son entrée dans le milieu artistique et intellectuel et fait connaissance des collectionneurs passionnés de japonisme tels qu'Edmond de Goncourt et Philippe Burty. En 1874, à l'invitation d'Edgar Degas, il participe à la Première exposition des peintres impressionnistes qui se tient dans l'atelier de Nadar. En avril 1879, il inaugure la galerie de La Vie moderne. En 1880, il installe son atelier aux nos 3 et 3 bis rue Viète à Paris. En 1881, il séjourne à Gersau près de Lucerne en compagnie d'Alphonse Daudet et de son épouse, à qui il offre en souvenir un tableau représentant l'endroit, qui est évoqué par les Goncourt dans leur Journal; cette huile sur panneau a été vendue 51 600 euros à Chinon le 2 décembre 2015. De Nittis est au sommet de sa renommée lors de l'Exposition universelle de 1878 à Paris, où il expose onze de ses toiles. Frappé d'une embolie cérébrale, De Nittis meurt en 1884 à Saint-Germain-en-Laye. Très bel exemplaire de cette rare originale relié à l’époque en plein maroquin.
Emma Montégut (?-?) cousine d'Alphonse Daudet (?), mère du peintre-graveur Louis Montégut (1855-1906)
Reference : DMI-1050
(1869)
Emma Montégut (?-?) cousine d'Alphonse Daudet (?), mère du peintre-graveur Louis Montégut (1855-1906) x1 lettre autographe signé à Julia DAUDET 1 double f., 4 p., Bessèges, le 30 octobre 1869 x1 lettre autographe signé à Julia DAUDET 1 double f. + 1f. , 5 p., Nîmes, le mars 1884 Correspondance familiale et amicale très personnelle de cette proche d'Alphonse et Julia Daudet qui évoque notamment Léon Daudet bébé, puis Léon jeune adulte, mais aussi Lucien Daudet et les romans d'Alphonse Daudet. La partie la plus intéressante réside dans l'évocation des débuts artistiques de Léon Montégut, son fils, cousin d'Alphonse Daudet. Louis devient dessinateur au journal La Chronique Parisienne, et illustre les textes rédigés par Alphonse Daudet, notamment Sapho : moeurs parisiennes, L'évangéliste, ou encore L'immortel. Il s'adonne également au dessin d'architecture, aux portraits, aux caricatures, ou encore aux figures en pied. En 1883, il dresse le portrait de son cousin, Alphonse Daudet, dans son cabinet de travail, en compagnie de son épouse, Julia Allard. Ce tableau est aujourd'hui présenté au Musée Carnavalet. Deux beaux documents. Envoi soigné.
Précieux exemplaire avec envoi autographe de Daudet « au vieux maître Montigny ». Paris, J. Hetzel, s.d. [1869]. In-12 de (2) ff., 302 pp. Relié en plein maroquin rouge, double encadrement de filets à froid avec fleurons d’angle sur les plats, dos à nerfs orné de même, filet or sur les coupes, roulette dorée intérieure, tranches dorées sur témoins, couvertures et dos conservés. Etui. Devauchelle. 180 x 112 mm.
Édition originale de cet ouvrage d’Alphonse Daudet « très rare et très recherché » (Clouzot, 44). Carteret, I, 191 ; Vicaire, III, 37 ; Bibliothèque de Backer 2069 ; Talvart, IV, 13. « Livre rare et estimé comme contenant les plus beaux contes de l’auteur » (Carteret). Il n’a pas été tiré de grand papier. « Recueil de contes d’Alphonse Daudet (1840-1897) qui fonda comme chacun sait la réputation de l’auteur. Il annonce les divers romans que Daudet allait bientôt consacrer à la Provence et qui sont le meilleur de son œuvre. Fidèle enfant de Provence, Daudet fut jusqu’à sa mort atteint de nostalgie, au point de se sentir à Paris l’âme d’un proscrit. S’étant toujours passionné pour la vie méridionale il s’est complu à en écrire les moindres aspects : ballades en proses, histoires naïves, paraboles, contes fantastiques et drôlatiques, sans oublier le paysage : Daudet excelle à faire flèche de tout bois. Quelque préambule en forme d’acte de vente nous apprend que le poète a fait l’acquisition d’un vieux moulin provençal, afin de pouvoir donner carrière à ses rêveries. C’est là qu’il griffonnera la trentaine de Lettres dont se compose le volume. Outre ‘l’Arlésienne’, les plus connus de ces contes sont les suivants : ‘La chèvre de Monsieur Seguin’, ‘Le secret de maître Cornille’, ‘La mule du pape’, ‘Le curé de Cucugnan’, ‘Le sous-préfet aux champs’, ‘La légende de l’homme à la cervelle d’or’… Ce que l’on goûte surtout ici c’est un mélange incomparable de malice, de verve et d’émotion. Mais leur qualité première restera cette sympathie avec laquelle l’auteur s’attache aux humbles, aux bêtes et aux plantes, avec une sollicitude qui ne désarme jamais. Le travail est celui d’un ‘orfèvre’ qui, d’un seul trait de la plus grande finesse, peut créer un climat et cerner un personnage dont le relief lui permettra de demeurer légendaire. C’est cette simplicité et cet art de ne jamais ‘appuyer’ sur toute chose qui en font un de nos plus grands conteurs ». (Dictionnaire des Œuvres, IV, 172). « Les Lettres de mon moulin parurent par séries successives entre août 1866 et octobre 1869. L’originalité de ce recueil de près de trente textes reste aujourd’hui masquée par la célébrité de quelques-uns d’entre eux… Les Lettres de mon moulin se caractérisent en fait par une couleur d’ensemble sombre, parfois tragique. La brève histoire de L’Arlésienne, popularisée, dans sa version scénique, par la musique de Bizet, en est l’illustration la plus implacable ; (…) c’est l’infinie variété des Lettres de mon moulin qui mérite le plus d’être mise en lumière, et qui justifie le mieux que l’on recommande de les lire en entier » (En Français dans le texte, n°291). Précieux exemplaire offert par l’auteur avec cet envoi autographe sur le faux titre : « A Monsieur Montigny Hommage de l’auteur Alphonse Daudet » Adolphe Auguste Lemoine, dit Lemoine-Montigny ou simplement Montigny, né en 1806 à Mons et mort le 6 mars 1880 à Paris 16e, est un comédien et dramaturge français. Directeur du théâtre du Gymnase et du théâtre de la Gaîté il avait épousé la comédienne Rose Chéri. La sœur de son épouse, Anna, ayant épousé l'acteur François-Louis Lesueur, il était également beau-frère de ces derniers, ainsi que l'oncle de la comédienne Anna Judic. À son décès, Lemoine-Montigny était chevalier de la Légion d'honneur. Il était le frère de l'auteur dramatique Gustave Lemoine, mari de la compositrice Loïsa Puget, et de l’homme de lettres Édouard Lemoine. Daudet connaissait très bien Adolphe Lemoine, dit Lemoine. Montigny, auteur dramatique et administrateur, né à Paris en 1812. Ssous le nom de Montigny (qu’il réunit par la suite à son véritable nom), il se fit connaître au théâtre. D’abord acteur, puis directeur de la Gaîté avec M. Meyer, il succéda en 1844 à Delestre-Poirson, dans la direction du Gymnase. Habile administrateur, il sut rendre la vogue à ce théâtre, qui est devenu entre ses mains une des scènes les plus littéraires de Paris. « Lemoine-Montigny, le directeur du Gymnase sous le second Empire, avait joué un grand rôle dans l’évolution de la mise en scène, notamment chez Dumas fils ou chez Sand ». Dans les « Souvenirs d’un homme de lettres », Alphonse Daudet mentionne ainsi son ami Montigny : « Par bonheur Lafontaine entra au Gymnase et eut là, pendant dix ans, un professeur incomparable. Ceux qui ont vu le vieux Montigny dans son fauteuil, à l’avant-scène, bourru, le sourcil froncé, faisant recommencer dix fois, vingt fois le même passage, rompant les plus durs, les plus rebelles, toujours insatisfait, s’acharnant au mieux, ceux-là peuvent se vanter d’avoir connu un vrai directeur de théâtre. Avec lui, le talent de l’artiste se disciplina. » Bel et précieux exemplaire à grandes marges, relié avec les couvertures imprimées conservées, de cette rare édition originale. Les envois d’Alphonse de Daudet sur ce texte sont de la plus grande rareté. Nous avons pu localiser seulement 5 exemplaires de cette rare originale dans l’ensemble des Institutions françaises : à la B.n.F., aux Bibliothèques de Dijon, Pau et Clermont-Ferrand et à celle de l’Institut de France à Paris.
Précieux exemplaire dédicacé par l’auteur de ce classique de la littérature provençale, conservé dans sa reliure de l’époque. Les grandes originales de Daudet dédicacées sont recherchées. Paris, Alphonse Lemerre, 1873. In-12 de (4) ff., 258 pp. Pt. manque de papier dans la marge blanche sup. des pp. 233-235, qq. rousseurs. Demi-veau bleu nuit, dos lisse orné de fleurons dorés, tranches mouchetées. Reliure de l’époque. 176 x 111 mm.
Édition originale « très recherchée » (Clouzot) de cet « ouvrage fort rare d’Alphonse Daudet contenant 31 contes de la meilleure inspiration de l’auteur » (Carteret, I, 194). Clouzot, 81 ; Vicaire, III, 41 ; Rahir, La Bibliothèque de l’amateur, 391 ; Talvart, IV, 16. Carteret mentionne 4 exemplaires sur Chine non signalés par Talvart. « Œuvre remarquable d’Alphonse Daudet, parue en 1873 et qui, sans faire oublier les ‘Lettres de mon moulin’, fit autant pour la gloire de l’auteur que l’ensemble de ses romans. Ce recueil comprend une quarantaine de contes, lesquels évoquent pour la plupart, la courte et terrible guerre de 1870 : l’Invasion, le Siège de Paris et la Commune. Rien que des choses vues, en quelque sorte. Moins réaliste qu’impressionniste, Daudet se complaît aux petits tableaux. Nul n’a su, comme lui, enfermer en quelques pages telle situation poignante, fâcheuse ou amplement cocasse. Il excelle à mettre en saillie le côté faible des humains. Il se garde, toutefois, de juger : son goût pour la vérité, sa compassion, sa fantaisie lui interdisent tout comportement de ce genre. Dans ce domaine, Daudet demeure inimitable… Ces contes à fond d’histoire sont vraiment de bonne sorte, comme on eût dit autrefois. Daudet semble les avoir écrits au fil de la plume. A croire qu’ils se sont faits tout seuls. Naturel, fraicheur et simplicité : Daudet apporte dans son style la sève des conteurs provençaux. On aime, par ailleurs, qu’à tant de pathétique il ait joint un tel sentiment de la discrétion. Voilà sans doute ce qui explique l’attrait que les ‘Contes’ ont toujours sur bon nombre de lecteurs ». (Dictionnaire des Œuvres, II, 64). Précieux exemplaire offert par l’auteur à la femme de lettres et romancière Emma Bailly et portant cet envoi autographe au début du volume : « A Mme Emma Bailly, hommage respectueux. Alphonse Daudet. » Louise Lucienne Emma Bérenger, dite Claire de Chandeneux, également connue sous ses deux noms d'alliance : Emma de Prébaron et Emma Bailly, née à Crest (Drôme) le 17 novembre 1836 et morte à Vincennes (Seine) le 6 octobre 1881, est une femme de lettres et romancière française. Mariée successivement à deux militaires, le capitaine de Prébaron, puis le commandant Bailly, elle est l'auteur d'une trentaine de romans ayant pour cadre la vie militaire de province. Membre de la Société des gens de lettres, elle fonda deux revues, Paris littéraire et Paris charmant, deux ans avant sa mort à l'âge de 45 ans. Précieux exemplaire dédicacé par l’auteur de ce classique de la littérature provençale, conservé dans sa reliure de l’époque. Les grandes originales de Daudet dédicacées sont recherchées. Localisation des exemplaires : 5 seulement dans l’ensemble des Institutions publiques françaises (Canteleu, Pau, Dijon, Bordeaux et B.n.F.).
P., Bernard Grasset, 1940, in-8°, 297 pp, broché, couv. illustrée, bon état. Edition originale, un des 7 exemplaires de tête numérotés sur Japon Impérial (Japon II), à grandes marges, avant 38 sur vélin pur fil. Bel exemplaire
"On connaît la manière haletante et discursive de M. Léon Daudet écrivant ses Souvenirs. On la retrouve dans le dernier volume sorti de l'abondant polémiste, “Quand Vivait mon père. Souvenirs inédits sur Alphonse Daudet”. La personnalité de l'auteur est tellement débordante qu'il a bien du mal à se maintenir dans la ligne stricte qui semble définir cet ouvrage, et, si forte que soit sa tendresse à l'égard d'un père à tant d'égards si aimable, M. Léon Daudet paraît bien souvent l'oublier pour ne se souvenir que de ses propres passions. Du moins nous offre-t-il ainsi sur bien des personnages ou des événements de la IIIe République des notations nerveuses, brutales, amusantes, – qui vaudront bien souvent d'être confrontées avec d'autres témoignages, plus mesurés et plus sûrs." (G. Bourgin, Revue Historique, 1943) — "On sort de ce livre étourdi, ému, ébloui et Iégèrement scandalisé. Si Alphonse Daudet a légué à son fils sa verve méridionale, il n'a point partagé avec lui son indulgence pour les humains. Mais quel incomparable spectacle que ce défilé des contemporains d'Alphonse Daudet ! Chacun est évoqué de quelques traits, pesé, étiqueté, condamné avec une violence qui va parfois jusqu'à l'obscenité, ou louangé avec une dévotion attendrie. Livre précieux par ses excès mêmes, et d'où s'élèvent, hors de la foule des ecrivains, journalistes, médecins, artistes et gens de théâtre qui évoluaient dans la sphère de la famille Daudet, les inoubliables silhouettes de Frédéric Mistral, Flaubert, Edmond de Goncourt, Zola, Maupassant, Lemaître, Sarcey, Becque, Claudel, Rollinat, Mounet, Carrière, Rodin, Barrès et tant d'autres. De son père, Léon Daudet évoque le beau visage, la courageuse gaité, I'inépuisable générosité et ce charme personnel qui venait de sa parole "étourdissante, rapide, elliptique, suggestive au-delà de ses paroles", et de la force émotive disciplinée dont il a marqué ses romans. « Il brisait la tendresse et la pitié à leur pointe. La volupté traversait soudain le paysage comme un cri d'oiseau. Le secret de son action était là dans un geste, un petit rire, une exclamation. C'était ce qu'on appelait sa magie. » Toutes les pages inspirées par « l'humain entre les humains », celui qui eût voulu s'établir « marchand de bonheur », sont belles et comme sanctifiées par un amour filial qui était aussi une amitié." (Sylvie Bostsarron-Brodin, The French Review, 1943)
Léon DAUDET (1867-1942), écrivain, polémiste, journaliste et homme politique français.
Reference : AMO-4531
(1936)
Phryné ou Désir et Remords. Roman contemporain. 131 feuillets in-folio (37 x 24 cm) rédigés au recto seulement, le tout contenu dans un double-feuillet de même papier titré et signé par l'auteur : Léon Daudet de l'Académie Goncourt // Phryné (souligné trois fois) ("grand titre" entouré) // ou // Désir et Remords (souligné deux fois) ("petit titre" entouré) // Roman contemporain. [1936] Les feuillets sont regroupés par chapitres retenues ensemble par un trombone (sauf le second et le cinquième chapitre qui ont perdu leur trombone). Le feuillet replié qui sert de couverture a quelques salissures et déchirures au dos. Tous les autres feuillets sont en très bon état. Collationné complet. Ecrit sur papier à petits carreaux. Ratures et corrections de la main de l'auteur. Texte très proche de la version définitive publiée en 1937.
Phryné ou Désir et Remords, roman contemporain, paraît chez Flammarion au début de l'année 1937. De nombreux articles de presse donnent un compte-rendu de ce nouveau roman du polémiste de l'Action Française, fils aîné d'Alphone Daudet. En parallèle de ses actions politiques Léon Daudet donnera un très grand nombre de romans presque toujours mêlant les personnages de la vie réelle à ceux de son imagination. Phryné ou Désir et Remords sont les amours, les frasques, les humeurs et les désirs du sculpteur Auguste Estian. Comme le signale plusieurs articles de presse à l'époque, Estian fait beaucoup penser à Auguste Rodin : il en a le physique, la barbe et ce haut goût de la femme. On a aussi évoqué les amours de Rodin et de Camille Claudel comme source d'inspiration de l'auteur. Il y a certainement quelques vérités dans ces suppositions. Mais c'est avant tout un roman de moeurs, un roman d'amours malheureux, de la vie d'un homme qui se décrit lui-même ainsi : "Je ne suis qu'un dégoûtant animal, qu'une brute incapable de résister à ses instincts. Il est vrai que ceux-ci alimentent mon talent. Sans eux, je ferais des navets, comme un Dalou, un Falguière, ou moins encore ...". On lit encore ailleurs cette critique : "Grands hommes et fantoches, amours et infamies, apparences, illusions, beaucoup de vanités, des laideurs en marge de quelque beauté, c'est là une tranche d'histoire des moeurs qu'il faut prendre telle qu'elle fut et qui n'a, au fond, rien d'exceptionnel. Ni ange, ni bête ! Mais la bête l'emporte souvent !" Ce n'est pas Violante, dit Phryné, qui tient le rôle principal dans ce drame des sens déchaînés. On la voit désabusée, meurtrie, défigurée, quitter la scène avant le dernier acte, tandis que l'homme qui l'a éveillée, séduite, continue ses exploits, du reste peu glorieux. Une gloire pourtant, une gloire de l'art, cet Auguste Estian, sculpteur fameux, barbu, velu et ardent comme un faune et qui ressemble fort à feu Auguste Rodin." (Paris-Midi, 24 mars 1937) Selon le bord politique des journaux de l'époque, les critiques sont loin d'être toutes aussi élogieuses. On lit ailleurs : "Incontestablement. M. Léon Daudet est un grand, un très grand écrivain, disons le mot : un écrivain de génie. Mais c'est un fichu romancier. Phryné ne dépare pas la collection de ses romans contemporains, où l'intrigue est forcée, sans vraisemblance, les personnages horriblement conventionnels, les débats pyschologiques d'une déconcertante ingénuité. M. Daudet qui a peint en traits prodigieux la réalité et les êtres vivants semble frappé d'inhibition dès qu'il touche au roman. Ce ne sera pas l'une des moindres surprises des historiens de l'avenir quand ils se pencheront sur l'étude de son extraordinaire personnalité. Sauf à complaire à l'auteur, pour des raisons politiques de parti, ou par une servilité naturelle à la plupart des critiques littéraires ou par crainte des représailles du terrible polémiste, on ne peut pas dire que cette Phryné mérite l'acquittement de l'aréopage." Dans un autre journal on lit : "Le nouveau roman, que M. Léon Daudet intitule Phryné ou désir et remords, est une platée d'ordures. C'est l'oeuvre d'un obsédé qui revient, sans jamais se lasser, à ses vomissements, c'est-à-dire à la luxure sous toutes ses formes." (in Revue des Lectures) Républicain converti au monarchisme, antidreyfusard et nationaliste clérical, député de Paris de 1919 à 1924, Léon Daudet fut l'une des principales figures politiques de l'Action française (école de pensée et mouvement politique français nationaliste et royaliste d'extrême-droite). En décembre 1937, durant la guerre d'Espagne, il signe le Manifeste aux intellectuels espagnols en soutien à Franco. Il souhaitait depuis plusieurs années l'arrivée du maréchal Pétain au pouvoir lorsque la défaite amène, pour reprendre l'expression de Charles Maurras, la « divine surprise ». Il meurt d'une hémorragie cérébrale en 1942 à Saint-Rémy-de-Provence, dans le pays des Lettres de mon moulin. Sa tombe est visible au cimetière de Saint-Rémy. Précieux manuscrit autographe complet.
Phone number : 06 79 90 96 36
Flammarion, 1922, in-12, 286 pp, broché, bon état
"... Comment cet homme qui joignait à d’écrasantes besognes de journaliste et de directeur l’effroyable surcroît des tournées de conférences en province, des réunions de faubourg, sans parler de son assiduité aux séances de la Chambre (quand il était député, il n’en manquait pas une), comment Léon Daudet trouvait-il encore le loisir de rêver, de composer et d'écrire des romans ? Ses journées avaient donc quarante heures ? Sachant ce qu'était alors sa vie quotidienne, quelle ne fut pas notre stupeur à Bainville et à moi lorsque Léon Daudet, en 1922, nous apporta Sylla et son destin ! Toute son hérédité latine, méditerranéenne, toute sa méditation de politique, toute sa volonté de grand réactionnaire qu’'alarmaient les périls de la cité, s'étaient concentrées autour du nom de Sylla. Ce nom avait agi sur lui comme une métaphore soudaine, comme une grande image de lutte qui avait tout fixé dans son orbe. C'étaient les vivantes similitudes qu’il avait découvertes entre la position politique de Rome en l’an 87 avant Jésus-Christ et celle de la France de 1922, qui avaient conduit Daudet à étudier le caractère du grand Romain, son génie d’action, et à montrer en lui un de ces hommes à qui incomba le génie de l'espèce. Et comment n’eût-on pas été frappé de ce qu'il y avait d’autobiographie dans ce récit de l’aventure syllanienne, de consanguinité entre son héros et lui ? Ce qui se dégageait du livre de Daudet, dans la lumière de l'évidence, c'était que ce tonique de l'autorité reste le même à toutes les époques et que, dans ce domaine, il ne peut pas plus y avoir de changement qu’il n’y en a dans la constitution anatomique et physiologique du cerveau humain ! De Sylla, Léon Daudet avait fait le poème de l’Ordre et de l'Autorité." (Henri Massis, Maurras et notre temps) — "Léon Daudet rêva la dictature. Cela donna un livre, Sylla et son destin, où Daudet se vit dictateur..." (Georges Valois, L’homme contre l’argent. Souvenirs de dix ans 1918-1928)
Paris 29 décembre 1942, 13,6x17,9cm et 14x17,8cm, 6 pages sur un double feuillet et un feuillet simple.
Lettre autographe signée de Lucien Daudet adressée à Lucien Descaves ; six pages rédigées à l'encre noire sur un double feuillet et un feuillet simple. Pliures inhérentes à l'envoi. Belle et longue lettre inédite adressée à Lucien Descaves, à qui Daudet n'avait pas donné de nouvelles depuis deux ans. Il retrace dans les grandes lignes les tragiques événements survenus depuis : "Depuis ce temps, je suis resté à Paris, j'ai assisté aux jours de juin 40 [...] J'ai entrepris, pour oublier ma vie, d'écrire une vie de mon père [...] Puis au mois d'août, j'ai compris que j'étais très malade [...] j'ai été opéré, réopéré, en novembre j'étais mourant, je ne savais plus rien, puis une phlébite. [...] Un mois après j'apprenais la mort de mon frère." Tous ces tristes mésaventures ne l'empêche pas de songer à l'Académie Gouncourt qu'il évoque longuement dans cette missive. En effet, son frère Léon Daudet étant décédé quelques mois plus tôt, les académiciens lui cherchent un successeur et le nom de Lucien figure parmi celui des favoris : "Dès que les journaux ont prononcé mon nom pour l'Académie Goncourt, j'ai été très embarrassé."Il énonce cependant les raisons pour lesquelles il ne souhaite pas rejoindre les dix : "Parce que je ne pouvais pas avoir l'air, mon frère étant mort de dire 'à mon tour' [...] Et enfin, c'est difficile d'écrire quand on est le fils d'Alphonse Daudet, mais quand en plus on est le frère de Léon Daudet [...] la partie était perdue d'avance pour moi.". C'est finalement La Varende qui sera élu sur la recommandation de René Benjamin et Sacha Guitry et malgré ses certitudes ("Je me présenterais un jour ou l'autre à l'Académie") Lucien Daudet n'intègrera jamais le prestigieux jury. Lucien a adjoint à sa première lettre un autre feuillet dans lequel il commente le dernier roman de Germaine Beaumont : "Il ne faut pas avoir la moindre idée de ce qu'est un roman, unvrai roman, pour ne pas avoir compris que depuis des années on n'avait pas écrit un roman de cettedensité-là." Cette considération littéraire est l'occasion pour Daudet d'aborder le cas Céline, qui - toujours en France à cette époque - vient de publier son troisième pamphletLes Beaux Draps:"Vous, moi, quelques uns avons aimé Céline quand il avait un grand talent. Et puis tous les imbéciles l'ont découvert quand il s'est imité lui-même et que ça n'a plus été que le moule à gaufres..." - Photos sur www.Edition-originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85
Léon Daudet était un écrivain, journaliste et critique littéraire français du XIXe et du début du XXe siècle. Il est né le 16 novembre 1867 à Paris et est décédé le 30 juin 1942 à Saint-Rémy-de-Provence. Fils de l'écrivain Alphonse Daudet, Léon Daudet était un intellectuel influent de son époque, connu pour ses prises de position politiques et ses écrits critiques. Daudet était un membre important de l'Action Française, un mouvement nationaliste et royaliste. Il a contribué à la revue "L'Action française" et a également fondé sa propre revue intitulée "La Revue de l'Action française". En tant que critique littéraire, il était réputé pour ses jugements acerbes et ses polémiques. Dans son livre "Études et milieux littéraires", publié en 1891, Daudet offre un regard critique sur les auteurs et les courants littéraires de son époque. Il analyse notamment le symbolisme, le naturalisme et le décadentisme, mouvements littéraires qui ont émergé à la fin du XIXe siècle en France. Daudet défendait une vision traditionnelle de la littérature et s'opposait aux tendances novatrices de l'époque. Cet ouvrage constitue donc un recueil d'essais dans lesquels Daudet exprime ses opinions sur la littérature et les écrivains de son temps. Ses écrits étaient souvent polémiques et reflétaient ses convictions politiques et esthétiques conservatrices. volume in-8, 180x120, relié demi cuir à coins, dos à nerfs, 253pp, très bel état, reliure signée Farraire Grasset 1927 ref/200
Édition originale de ce classique de la littérature provençale. Paris, G. Charpentier, 1881.In12 de (3) ff., 345 pp., (1) f. de table. Relié à l’époque sans le 1er f. bl. Relié en demi-chagrin vert, dos à nerfs orné de roses dorées dans les caissons, tranches mouchetées. Reliure de l’époque.177 x 110 mm.
Édition originale de ce classique de la littérature provençale.Clouzot, p.81 ; Carteret, I, 196 ; Vicaire, III, 53.« Roman d’Alphonse Daudet (1840-1897) publié en 1881. Daudet a voulu avant tout, faire ici un portrait du politicien méridional […] Avec sa faconde, sa verve gonflée, son insouciance, ‘Numa Roumestan’ s’apparente à ‘Tartarin’, et Daudet, comme à ce dernier, lui a donné beaucoup de sa tendresse et de sa bonhomie souriante ». (Dictionnaire des Œuvres, IV, 818).Précieux exemplaire offert par l’auteur à Marcel Coulon, portant cet envoi autographe signé sur le faux-titre : « Au fétiche Coulon qui porte bonheur à mes livres. Alphonse Daudet. »« Natif de Nîmes, Marcel Coulon (1873-1959), après de brillantes études secondaires, alla étudier le droit à Paris. Il y fréquenta les poètes du Quartier latin et en particulier Jean Moréas, dont il devint le familier, et Charles Maurras, sans en partager les idées. […] Le nom de Marcel Coulon restera lié à ceux de Remy de Gourmont, Jean Moréas, Raoul Ponchon, Verlaine et surtout Rimbaud. […] La critique de l’époque fut unanime à reconnaître le rôle de Marcel Coulon, selon Pierre Petitfils, “rester pour ceux qui aiment Rimbaud comme le premier qui ait eu le courage de le démailloter des bandelettes du mensonge où son cadavre avait été enfermé.” »Jean-Baptiste Baronian, Dictionnaire Rimbaud.Marcel Coulon, magistrat procureur de la République, écrivain provençal et critique littéraire, est entre autre l’auteur d’un ouvrage sur Mistral intitulé Dans l’univers de Mistral et d’un texte dédié à Rimbaud : Le Problème de Rimbaud, poète maudit. Il a également établi de nombreuses traductions de textes provençaux en français.Bel exemplaire de ce classique de la littérature provençale, conservé dans sa reliure de l’époque et dédicacé par l’auteur au magistrat et critique littéraire Marcel Coulon.Les grandes originales de Daudet dédicacées sont recherchées.
Paris, Hachette, 1909. In-8 (177 x 115 mm), IX pp., 267 pp., 8pp. Demi-percaline bleu foncé, dos lisse, pièce de titre rouge, auteur et titre dorés, couvertures conservées (reliure du temps à la Bradel).
Edition originale. Dans cet essai historique, Ernest Daudet relate la vie sous l’Empire de l’ancien général de la Révolution française Moreau. Forcé à l’exil par Napoléon en 1804, il devint conseiller du Tsar Alexandre Ier et trouva la mort sur le champ de la bataille de Dresde en 1813. Frère aîné d’Alphone Daudet, Ernest Daudet (Nîmes, 1837-Petites-Dalles, 1921) embrassa tardivement la carrière d’écrivain. D’abord journaliste, il contribua à diverses revues telle que Le Correspondant puis entra comme secrétaire-rédacteur au Sénat, lui laissant le temps de se consacrer à la littérature et à l’histoire politique. Écrivain et historien de renom, il publia une trentaine de romans et de nombreux essais historiques sur la France, notamment une Histoire des émigrés. L’Académie française lui décerna le prix Calmann-Lévy en 1892 pour l’ensemble de ses travaux historiques et littéraires. Bel envoi autographe à son ami Anatole France: "À Anatole France, souvenir de l’auteur. Ernest Daudet". Quasiment de la même génération, Ernest Daudet et Anatole France (Paris, 1844-Saint-Cyr-sur-Loire, 1924) furent confrères mais aussi amis de longue date. Lors de la parution en 1885 de son ouvrage Le Livre de mon ami, Anatole France, qui en envoya un exemplaire à son ami Ernest Daudet, lui confiait que les souvenirs de son ami d'enfance Pierre Nozière, personnage principal de l'ouvrage, formaient en réalité le récit exact de sa propre enfance. Très bon exemplaire en reliure du temps. Edith Tendron, Anatole France inconnu, Éditions du CEFAL, 1995, p. 15.
Paul Nadar , Paris 1891, 6,1x10,2cm, une photographie.
Photographie originale, rare, sur papier albuminé contrecollée sur carton réalisée par Gaspard-Félix Tournachon dit Nadar et représentant Alphonse Daudet en plan poitrine, au lorgnon. Photographie montée sur carton bordé de rouge, en bas à droite, la lettre N. Au dos : Nadar. Rue d'Anjou St Honoré. Paris. Au crayon gris : Alphonse Daudet. Selon une notice d'une vente réalisée par Sotheby's, au 31 mai 2016, la séance de photographie eut lieu en 1891 et donna lieu à plusieurs clichés dont celui vendu par la maison Sotheby's, l'écrivain toujours en plan poitrine, mais de face et regardant le photographe, et celui-ci, l'écrivain de profil, au lorgnon. La photographie de Sotheby's fut vendue dans le cadre d'une vente dédiée à Marcel Proust ; ce dernier resta un fervent admirateur de Daudet dont l'oeuvre évoquait pour lui les charmes de l'enfance. Il fut en outre très amoureux du fils cadet d'Alphonose Daudet, Lucien Daudet, auquel il demanda de lui trouver une photographie de son père. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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TRÈS BEAU TEXTE OÙ DAUDET SINTERROGE SUR LENGOUEMENT QUE PEUVENT SUSCITER CERTAINS HOMMES POLITIQUES.Le voyage que Daudet vient deffectuer en Angleterre et en Écosse ...au moment où la bombe (car cen est une de taille) a éclaté..., lui a donné une idée de la popularité atteinte soudainement par ...lhomme du Yorkshire..., celui qui a dit « non » et en qui toute la nation britannique sest reconnue ...Pourquoi cela ? Parce que ce personnage, débile physiquement, mais dâme trempée, a fait jouer un de ces réflexes nationaux par lesquels est ému et entraîné tout un peuple. Il a été la voix de tous. Il nest pas un citoyen anglais qui ne se soit reconnu en lui... (...). Dimmenses panneaux, dautres plus petits, au coin des rues, contre les murs, le long des maisons, annonçaient lévénement en lettres noires grasses sur fond jaune, avec des formules brèves, incisives, quasi lapidaires, quaffectionne la presse doutre Manche : Fermes propos de Snowden.... Le refus net de Snowden.... (ceci rappelait « le grand refus », dans lEnfer de Dante)... Il ne cédera pas.... Dramatique lettre... Insistance juste...Chaque journal faisait le même commentaire, parlant de la ...conférence de La Haye devenue conférence de Snowden. Les visages rayonnaient de joie et de fierté ; un frisson de solidarité patriotique était dans lair, à tel point que dimpériale à impériale (allez donc nier limpérialisme !), les gens se faisaient des signes denthousiasme, en agitant les mains. Le mot, désormais historique, de Madame Snowden, « ils ne connaissent pas les gens du Yorkshire », volait de bouche en bouche. Le public anglais était heureux de savoir que le « coming man », lhomme de demain, jouissait du bonheur, en effet incomparable, dune compagne digne de lui...Arrivé en Écosse, Daudet constata le même enthousiasme : ...Cet extraordinaire courant de « favour of the people » courut ainsi avec nous, à travers la région des Trossachs, le pays des fées et de Macbeth, les Highlands, les stations enchanteresses des lacs Katrine, Lhomond et Ray (...). Il ny en avait que pour lui ; et le récit dun incendie de Conan Doyle, le célèbre romancier de Sherlock Holmes, en passait totalement inaperçu... Même les marins dOban, à lembouchure du canal calédonien, ...ignorant tout de la conférence de La Haye, du plan Young et du reste de la conférence les veinards ! ils savaient pourtant que celui là, de leur race et de leur sang, avait dit « non » (...). La popularité, ou plus exactement la morphologie de la popularité, est le meilleur réactif de la psychologie des nations. La remarque nest pas de moi. Elle est de lhistorien et grammairien Auguste Brachet, lhomme du monde qui connaissait le mieux et avait le mieux étudié les grands réflexes populaires et les moyens de les faire jouer...Daudet cite deux cas qui se rapprochent le plus de celui de Snowden, en Allemagne, Ferdinand Lassalle, et en France le général Boulanger ...Ce fut aussitôt, dans toute la France et chez les bourgeois les plus bourgeoisants comme dans le public ouvrier, une traînée de poudre. En quelques jours, la légende fut créée, puis cette mystique spéciale, fondée sur ladmiration et la confiance qui rendent un homme irrésistible. Sur sa tombe, dans le cimetière doux et grave dIxelles, je songeais naguère à cela, je revoyais ces foules délirantes des élections du 27 janvier, le café Durand, Boulanger à la fenêtre acclamé par les gardes républicains, les gardiens de la paix agitant leurs casquettes. Alas, Alas, poor Yorick ! (...). Il y a là une aimantation magnétique, dont on comprend bien lirrésistibilité quand on a vu de grandes foules entraînées brusquement par une phrase, un geste, une intonation. Lêtre humain est deau et de feu, et il est aussi délectrique. Il y a des moments où tout cela va ensemble, éclate ensemble, où toutes les composantes ne forment plus quune personne sensible et sentimentale géante, quune sorte de Briarée [myth. grecque : le « redoutable »] moral. Certains hommes ont le don de persuasion, le « pithiatisme » [méthode qui vise à persuader] de Babinsky [le neurologue Joseph Babinsky]. Dautres ont celui de séduire et dentraîner les imaginations et les cœurs. Nous touchons là à un des plus profonds mystères de la nature...
Nouvelle Librairie Nationale, 1922, in-12, 292 pp, broché, pt mque au dos, état correct
"Ce sont encore des souvenirs qu'évoque aujourd'hui M. Léon Daudet, mais ils fourniront surtout une ample matière d'études et d'observations au critique qui fait revivre sous nos yeux avec une rare intensité les grandes figures de Hugo, de Mistral, de Zola, de Drumont, de Charcot, d'Edmond de Goncourt, et plus généralement toute la génération littéraire des vingt dernières années du dix-neuvième siècle. « La critique, écrit l'auteur, est un art qui tend à devenir une science et, sans doute la première des sciences. L'oeuvre est intimement liée à l'homme, à ses qualités, à ses vertus, à ses vices, à ses travers. Au cours de ces études, je compte examiner les oeuvres dans les hommes et il la lumière des hommes qui les ont créés. Je ne vous dirai pas : j'aime ou je n'aime pas. Je vous dirai : il me semble que c'est ainsi que les choses se sont passées ou se passent. » M. Léon Daudet, comme bien on pense, n'est pas homme cependant à dissimuler ses sympathies ou ses antipathies ou seulement à exprimer à demi une opinion et la franchise, la netteté des jugements qu'il porte pourra de nouveau susciter bien des controverses. Les hugolâtres, certes, vont frémir... Mistral en revanche apparaît à M. Léon Daudet comme le type du génie équilibré, comme l'auteur d'une œuvre « sans pareille et sans tache, mêlée à un enseignement impérissable. » Quant à Zola. on sait à quel point M..Léon Daudet n'est pas tendre quand il manque de tendresse : le père des Rougon-Macquart est pour lui le père du romantisme, de l'égout, et il estime que « l'orgueil dévorant de l'auteur de la Légende des siècles s'est transmis à l'auteur de l'Assommoir, telle une gargouille de style, reflétée tristement par un égout. » M. Léon Daudet nous parle encore d'Edouard Drumont, en qui s'incarne le sens de la race ; du professur Charcot, dont il admire « l'entêtement lucide », » la probité intellectuelle », la science de « clinicien étincelant » d'Edmond de Goncourt, « nationaliste avant la lettre ». Tous ces jugements s'inscrivent d'ailleurs sous une suite de véritables portraits à l'eau-forte, tracés avec cette sûreté et souvent avec cette cruauté de main dont on sait bien que M. Léon Daudet possède l'impitoyable secret." (Le Figaro, 1922)
Horay, 1997, in-8°, 293 pp, préface et notes de Jean-Jacques Lefrère, avec la collaboration de Philippe Oriol, index des noms cités, broché, couv. illustrée, bon état
Louis-Pilate de Brinn'Gaubast (1865-1944) eut une existence picaresque et contrastée. Sa carrière littéraire parmi les écrivains symbolistes était à peine engagée qu'une virulente cabale l'obligea à prendre la fuite : on l'accusait d'avoir abusé de la confiance d'Alphonse Daudet, qui l'avait engagé comme précepteur de son fils Lucien, pour dérober et revendre un manuscrit des “Lettres de mon moulin”. A l'époque, l'affaire fit dresser l'oreille à quelques-uns, car tout le monde n'était pas persuadé, dans le milieu littéraire, que la paternité du livre revenait au seul Daudet. Le glorieux romancier avait-il reçu "l'aide" de son épouse Julia, ou celle de son ami Paul Arène ? on en discute encore... Pendant son séjour chez les Daudet, Brinn'Gaubast tint un journal, dans lequel il consigna les conversations échangées à la table de ses hôtes, les anecdotes racontées en sa présence. C'est un Daudet dans son intimité, et aussi dans sa complexité, que l'on découvre sous la plume de Louis-Pilate de Brinn'Gaubast, dont le nom est déjà un programme. Les pages de ce journal, restées en grande partie inédites jusqu'à ce jour, permettent de découvrir la vie littéraire de la fin du siècle dernier et de faire un tour d'horizon des écrivains, grands et petits, d'il y a cent ans.
Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux — Fantômes et Vivants — Devant la douleur — L'entre-deux-guerres — salons et journaux, Paris, Nouvelle Librairie Nationale, coll. Les Écrivains de la Renaissance, 1920, 669 p., relié. Première édition collective de ces souvenirs publiés en 4 volumes de 1914 à 1917. Reliure signée J. Vieulle au chiffre de C.J. (Claudius Jacquet, secrétaire de la Nouvelle Revue), demi-basane, ornementation et titres dorés, dos lisse éclairci. Couvertures conservées. Exemplaire n°3143 sur vélin teinté des Papeteries Navarre. Exemplaire unique de Claudius Jacquet (provenance) dans lequel l'ancien secrétaire de La Nouvelle Revue (où Daudet fit ses premières armes et fut ardemment soutenu par sa directrice, Juliette Adam), a truffé un très bel article manuscrit de Léon Daudet pour la quinzaine littéraire de La Nouvelle Revue intitulé "La liberté d'écrire" : "le hasard a réuni sur ma table quatre volumes de styles, d'époques, d'intentions de caractères forts différents : le Discours sur la servitude volontaire, les Lettres Persanes, le Contrat Social et les Paroles d'un Croyant." A partir de la relecture de ces quatre ouvrages de la Boétie, Montesquieu, Rousseau et Lamennais, Daudet formule une réflexion sur le sens de et la raison d'être de la Littérature : "il n'est pas un ouvrage important dans les temps modernes qui n'ait plus ou moins manifesté l'esprit d'opposition. Cet esprit qui parait détestable à beaucoup de gens, par l'ignorance où ils sont des conditions de la pensée, est le levain de toute nouveauté. Celui qui est content des choses établies n'a qu'à se taire et à jouir tranquillement de son bien-être". Certains écrits de Rabelais, Montaigne, Dante, Molière, Pascal, Voltaire, Diderot sont autant d'occasion de rappeler, pour Daudet, que n'importe quel gouvernement autoritaire trouverait de quoi les "faire pendre dix fois" : "Or il n'y a pas de tyrannie qui ait empêché les choses nécessaires d'être dites, les paroles fatales d'être prononcées, les hypothèses dangereuses de circuler" alors que sous les régimes dits libéraux "une moitié de l'art est captive. La censure interdit au théâtre de traiter les grands sujets". Très bel exemplaire enrichi d'un manuscrit autographe de l'article que Daudet publia dans le numéro du 1er juillet 1894.
Léon A. Daudet, Le Voyage de Shakespeare, Roman d'histoire et d'aventures, Paris, Bibliothèque Charpentier, 1896, 352 p., relié, édition originale. Reliure signée J. Vieulle au chiffre de C.J. (Claudius Jacquet, secrétaire de la Nouvelle Revue), demi-basane, ornementation et titres dorés, dos lisse éclairci. Couvertures conservées. Quelques rousseurs sur la page de titre et de faux-titre. Exemplaire unique de Claudius Jacquet (provenance) avec un envoi de Léon Daudet sur la page de faux-titre : "à mon confrère / Claudius Jacquet / très sympathiquement / Léon Daudet." Jacquet, secrétaire de La Nouvelle Revue dirigée par Juliette Adam a également truffé son exemplaire, comme à son habitude, d'un autre document autographe : une très belle lettre de Daudet à sa "bien chère patronne", Juliette Adam, au sujet de la publication de son Voyage de Shakespeare, en cinq parties, dans La Nouvelle Revue, en 1895 : "Je suis ravi. On n'a pas sali mon manuscrit. Comme il s'agit d'un voyage et que je puis arrêter mon héros où il me plait ; comme d'autre part le livre sera très gros" (environ 10 parties de 30 pages de revue !) et que vous ne pouvez me donner que la valeur de 5 parties de 30 pages, je vous demande de ne rien couper, rien retrancher, pour laisser à la suite sa force et sa vigueur. Nous arrêterons la chose à la fin de la cinquième partie tout simplement. Et tant mieux et pour le lecteur et pour moi que ce livre soit divisé plutôt que machonné. Cet arrêt, je le répète n'aura pas d'importance, et Shakespeare aura aussi bien pu se fatiguer de courir en Allemagne qu'au Danemark." etc. Comme l'indiquait Daudet dans ses souvenirs de l'entre-deux-guerres : "j'admire et je vénère Madame Edmond Adam. Il y a un quart de siècle que je l'appelle "ma chère patronne". Elle a publié mes premier essais. Elle m'a guidé maternellement à travers les pièges de la littérature et du journalisme, qui guettent les débutants." Très bel exemplaire, richement truffé, de ce voyage imaginaire décrivant avec poésie comment Shakespeare découvrit à l'occasion d'un voyage Europe, quittant Douvres pour Rotterdam en 1584, à 20 ans, à bord du Triton, toute la matière de ses drames à venir. On assiste ainsi à la genèse du génie dramaturge et aux causes qui l'ont éveillé, tout en traversant avec une très grande précision historique et esthétique l'Allemagne, la Hollande et le Danemark du 16e siècle. Le Voyage de Shakespeare rencontra un beau succès critique à sa parution en janvier 1896. Dès le mois de février, Steinlen en donna une version illustrée dans le Gil Blas illustré.
S.l.n.d., , (1939). Manuscrit in-folio en feuilles à 35 lignes sur belle page d'1 feuillet de titre et 122 ff.
Manuscrit autographe en feuilles signé Léon Daudet.À mon tour je veux montrer que conformément au mot de Clemenceau, la Révolution est un bloc… un bloc de bêtise, de fumier et de sang. Sa forme virulente fut la Terreur. Sa forme atténuée est la démocratie actuelle avec le parlementarisme et le suffrage universel, et le choix, comme fête nationale, de l'immonde quatorze juillet, où commença avec le mensonge de la Bastille, la promenade des têtes au bout des piques. Le quatorze juillet, véritable début de la période terroriste et complété par la la grande peur. Date fatale au pays. « Le vendredi 14 juillet 1939, la France célébrait le cent cinquantième anniversaire de la prise de la Bastille. À la tête du Comité national de la célébration du cent cinquantième anniversaire de la Révolution française, le «Président Herriot» maire de Lyon, président de la Chambre des députés et de surcroît, historien de métier, récusait ouvertement la présentation faite jadis par Clémenceau d’une Révolution qui aurait été «un bloc». Séparant le bon grain de la Terreur, il exaltait le courage des insurgés lyonnais de 1793 protestant contre la tyrannie de la Montagne. Au point que l’extrême-droite criait à l’escamotage. Pour Léon Daudet, pour les lecteurs de l’Action française,la Terreur avait pris son point de départ le 14 juillet 1789 ». [Jean-Pierre Azéma, 1940, l'année noire. De la débandade au trauma]. En 1939, quand Léon Daudet, soixante-douze ans, publia Deux idoles sanguinaires, il poursuivait sa collaboration à l’Action Française, où après avoir espéré la chute de la République lors de la manifestation du 6 février 1934, il dénonçait la corruption du régime, soutenait le fascisme de Mussolini et apportait son soutien à Franco. Manuscrit annoté, biffé et retouché par l'auteur, conforme à l’édition originale en neuf chapitres titrés et une conclusion publiée en 1939 dont on joint un exemplaire broché [Léon Daudet. Deux idoles sanguinaires. La Révolution et son fils Bonaparte. Paris, Albin Michel, 1939. In-12, 255 pp.] L’auteur a disposé dans son texte en guise de citations de nombreux extraits imprimés, joints ou contrecollés, empruntés entre autres aux publications de Léon Pingaud, Le comte d'Antraigues (1893) Edmond Soreau, Chute de l’Ancien Régime - la Révolution du 14 juillet (1937), Napoléon (Mercure de France, 1938) etc. reproduits dans l’édition originale ; quelques notes dont la pagination au crayon bleu sont d’une autre main, probablement celle de l’éditeur.Provenance Pierre Gaxotte (1895-1982) historien et journaliste, élu à l'Académie française en 1953, auteur de La Révolution française (Paris, Fayard,1928) : le manuscrit a été conservé sous une enveloppe qui porte son adresse «Monsieur P. Gaxotte de l’Académie Française / 23 rue Froidevaux / 75 - Paris XIVe Gaxotte».
Léon Daudet consacre son article à Paul Sollier, de lInstitut des Hautes Études de Belgique qui …a porté au Freudisme, et aux méthodes de psychanalyse, des coups dont celles-ci ne se sont pas relevées… Selon Freud, tout découle de lobsession sexuelle, or pour Daudet, …cest la question de la mort et de la survie qui poursuit lêtre pensant (…) jen ai apporté des preuves nombreuses dans mon livre Le Rêve Éveillé… Léon Daudet aborde ensuite les effets des drogues telles que la cocaïne et la morphine et prend comme exemples Baudelaire et de Quincey. …Ceux que la question intéresse trouveront dans les Mélanges de Baudelaire, de très belles et exactes traduction de Quincey, peintre immortel des rues populeuse de Londres, dOxford Street, marâtre au cœur de pierre » et de la faim, prix de leuphorie, de lopium… La réponse de Sollier à la question du sevrage de ces drogues est …une technique rapide, avec adjuvant de purgation et de sudorisation, qui est aujourdhui universellement adoptée… Pour lui, la plupart des drogués (et il inclut les alcooliques) …relèvent dune tare mentale héréditaire propagée à travers deux et quelquefois trois générations… Si bien quil préconise une thérapeutique …destinée à guérir la manie en elle-même et à supprimer les récidives et les rechutes… Daudet, qui voit en Sollier un chercheur qui approfondit et étend toujours le champ de ses investigations, doté dune vaste expérience sociale et scientifique, regrette quil nait pas encore été élu à la Faculté de Médecine. Et il souligne que chaque idée nouvelle soulève des torrents dimprécations : …La bataille de Laënnec et de Broussais, à propos de lauscultation, est demeurée célèbre. Broussais prétendait que Laënnec inventait les bruits et frottements de la pneumonie et de la pleurésie, et il avait avec lui (…) une bonne partie de la science officielle… Quant à Vulpian …qui publia ses observations et considérations sur les nerfs vaso constricteur et vaso dilatateur (…) il eut contre lui une meute de confrères qui le taxaient dabsurdité et de gâtisme (…) On a cru, il y a une vingtaine dannées, que le laboratoire trancherait tout. Mais le laboratoire laisse le champ ouvert (et pas seulement celui du microscope) aux interprétations différentes, de sorte que la certitude est, comme disait lautre, une agréable jeune personne difficile à rencontrer… Paul SOLLIER [1861-1933] éminent neuropsychiatre, considéré comme lélève le plus doué de J.-M. CHARCOT, publia, entre autres ouvrages sur des sujets fort divers, deux études majeures : Les troubles de la Mémoire en 1892 et Le Problème de la Mémoire en 1900. Il développa des thérapies cognitivo-comportementales quil appliqua à ses patients. Parmi eux Marcel PROUST qui, psychologiquement épuisé, passa 6 semaines en 1905-1906 dans létablissement que Sollier avait ouvert à Boulogne sur Seine [Billancourt].
François DAUDET,(Directeur) - Maréchal JUIN - H. BORDEAUX - Duc de LEVIS-MIREPOIX - F. BACCONNIEr - H. MASSIS - F. DAUDET - R. BERTRAND-SERRET - J. FROG - L. F. - M. PAQUET
Reference : 24045
(1622)
1622 PARIS, Les Libertés Françaises - Revue mensuelle - In-16 - N° 22 - 07/08 1957 - 140 pages - Propre
Daudet, Fernand Victor Marie François ((1890-1970) Sommaire : Liberté et sécurité par Maréchal Juin, La chrétienté et l'Islam par Henry Bordeaux, Comment le moyen-age a protégé l'individu par Duc de Levis-Mirepoix, L'homme ne vit pa seulement de pain par Firmin Bacconnier, Michel Psichari par Henri Massis, Les dernières volontés de Charles Maurras par François Daudet, Les catholiques et les traités européens par René Bertrand-Serret, la lutte pour le ruban bleu par John Frog, Lettre ouverte à Jean Madiran par L. F. - ATTENTION: Colis recommandé uniquement sur demande (parcel recommended on request). Si vous désirez un remboursement équivalent au montant de votre achat, en cas de perte détérioration ou spoliation, demandez-nous expressément un envoi en recommandé ( if you wish a repayment equivalent to the amount of your purchase, in case of loss - deterioration or despoliation, ask us expressly for a sending recommended)- Conditions de vente : Les frais de port sont affichés à titre Indicatifs (pour un livre) Nous pouvons être amené à vous contacter pour vous signaler le - Conditions of sale : The shipping costs are displayed as an indication (for one book) We may need to contact you to inform you of the cost of the additional shipping depending on the weight and the number of books- Possibilité d'envoi par Mondial-Relay - Réception en boutique sur rendez-vous. Librairie G. PORCHEROT - SP.Rance - 0681233148
E. Dentu, Paris 1879, 12x18cm, relié.
Edition originale sur papier courant, il n'a été tiré que quelques Hollande en grands papiers. Reliure à la bradel en demi percaline verte, dos lisse orné d'un motif floral doré, double filet doré en queue, pièce de titre de chagrin bordeaux moderne, plats de papier marbré, deux coins légèrement émoussés, reliure de l'époque. Précieux envoi autographe signé d'Alphonse Daudet : " au romancier J.B. d'Aurevilly son admirateur et ami Alphonse Daudet." Quelques petites rousseurs. Les deux écrivains se sont rencontrés à la suite de la critique bienveillante de Barbey surLes Lettres de mon moulindans Le Constitutionnel. Entre le virulent cotentinais et le doux provencal, nait alors uneamitié à laquelle ils resteront fidèles leur vie durant, en dépit des cercles littéraires incompatibles auxquels appartiennent passionément les deux écrivains. En 1876, à la parution de Jack dédié à Flaubert, Barbey rédige une critique où l'admiration se mêle au ressentiment contre l'allégeance de Daudet à Flaubert: "Je voudrais que le 'moi' de Daudet, son 'moi' sensible et réfléchi, tînt plus de place dans son oeuvre actuelle. Lui qui (je m'en souviens) s'est moqué autrefois si joliment des Impassibles, ne peut pas sans inconséquence et perversion de sa nature, en devenir un. Il ne peut pas l'être comme cette forte mécanique de Flaubert, qui, en un roman, fait ce que Taine fait en histoire, c'est à dire montre l'objet et s'en va. (...) Alphonse Daudet est du très petit nombre d'écrivains qui ont à eux une manière qui ne ressemble à celle de personne, et c'est même la raison pour laquelle il échappe souvent à l'esprit de système et à des admirations dangereuses. C'est pour cela que ce talent charmant tremble si joliment dans le manche grossier du réalisme. C'est un conteur d'une grace émue et légère, qu'aucun romancier contemporain n'a au même degré que lui (...). Il a cet avantage des esprits infiniment poétiques, que la poésie suit, comme une lueur où qu'ils aillent et qui font tomber des ciels d'or sur la teigne des pouilleux, comme le faisait Murillo..." - Photos sur www.Edition-originale.com -
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E. Dentu, Paris 1874, 11x18cm, relié.
Édition originale pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers. Reliure à la bradel en demi percaline sable, dos lisse bruni orné d'un motif floral doré, date dorée en queue, pièce de titre de chagrin noir, un petit accroc sur la coiffe supérieure, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier à la cuve, tête rouge, ex-libris gravé de Théodore de Banville encollé sur un contreplat, reliure de l'époque. Quelques petites rousseurs, une ombre sur une garde laissée par une étiquette de description de libraire. Envoi autographe signé d'Alphonse Daudet: «À mon cher maître Th. de Banville». Alphonse Daudet avait été très influencé par l'uvre de Théodore de Banville, considéré de son vivant comme l'un des plus grands poètes du XIXème siècle. Pour sa part, Banville avait témoigné de son estime pour le jeune Daudet dans ses Camées parisiens (1866): «Une tête merveilleusement charmante [...]. [...] Avec ce physique invraisemblable, Alphonse Daudet avait le droit d'être un imbécile; au lieu de cela, il est le plus délicat et le plus sensitif de nos poètes.» Bel hommage de Daudet à son aîné et son respecté maître. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Ernest Daudet propose à son correspondant Les Duperies de l'Amour, ouvrage déjà paru dans certains journaux. Il ajoute : ...Mon maître et ami M. Armand de Pontmartin, bien connu dans les lettres, doit faire une préface du volume... Ernest Daudet fait ensuite valoir ses relations dans la presse qui lui permettront ...de compter sur une publicité importante...Après avoir été engagé comme journaliste au Spectateur par Armand de Pontmartin, Ernest Daudet collabora à La Revue des deux mondes ainsi qu'au Figaro. Par la suite, il fut secrétaire-rédacteur du Corps législatif de 1861 à 1869 puis Chef de cabinet du "Grand référendaire" du Sénat à partir de 1869. Parmi ses ouvrages, nous pouvons citer : Histoire de la Restauration (1882) et L'avant-dernier Romanoff, Alexandre III (1920).
Bel exemplaire de ce classique de la littérature provençale, relié à l’époque avec les couvertures jaunes conservées en maroquin doublé de maroquin par Marius Michel. Paris, G. Charpentier, 1884. In-8 de (4) ff. dont 2 bl., 337 pp. Maroquin bleu Janséniste, dos à nerfs, filet intérieur doré, doublures de maroquin havane, gardes de tabis bleu et or, tranches dorées sur témoins, couvertures jaunes reliées. Reliure signée Marius Michel. 185 x 115 mm.
Édition originale de ce classique de la littérature provençale. Carteret, Le Trésor du bibliophile, 197. Précieux exemplaire, l’un des 175 imprimés sur papier de Hollande. «Roman qu’Alphonse Daudet (1840-1897) publia en 1884 et qui compte parmi les œuvres les plus importantes de sa seconde manière, ou ‘manière parisienne’. Inspirée par un réalisme désormais triomphant (qui évoluait déjà vers le naturalisme), l’intrigue est d’une grande simplicité: l’auteur se borne à suivre les péripéties, qui n’ont rien que de très ordinaire, de la vie d’un seul personnage. Il est question d’un jeune Provençal, qui fréquente à Paris un groupe d’artistes, et dont s’éprend une très belle femme, modèle connu sous le nom de Sapho… Daudet, qui connaissait par expérience certaine société mal famée de la capitale, a voulu reprendre un thème déjà traité dans ‘Manette Salomon’ et défendre de manière plus précise un idéal de vie saine, proprement bourgeoise, contre les attraits de la bohème. Le livre porte une dédicace significative: ‘A mes fils, quand ils auront vingt ans’. Toutefois, ‘Sapho’ n’a rien du rigorisme froid d’un roman à thèse; la vivacité naturelle de l’art de Daudet, ce large courant de sympathie humaine qui vivifie tous ses livres, confèrent encore aujourd’hui à son œuvre un intérêt certain. D’autre part, on peut retrouver là cette probité dans l’art, cette recherche de la vérité et cette rigueur dans l’analyse, qui caractérisent les meilleurs romans de la seconde moitié du XIXe siècle». (Dictionnaire des Œuvres, VI, 38). Bel exemplaire de ce classique de la littérature provençale, relié à l’époque avec les couvertures jaunes conservées en maroquin doublé de maroquin par Marius Michel.
[Alphonse Lemerre] - DAUDET, Madame Alphonse ; [ ALLARD EpouseDAUDET, Julia ]
Reference : 65663
(1889)
1 vol. in-12 reliure postérieure demi-chagrin vert, couvertures conservées, Alphonse Lemerre, Paris, 1889 et 1923, 142 pp., 1 f. n. ch., 70 pp. et 1 f. n. ch.
Bel exemplaire en parfait état de ce volume réunissant l'édition originale de deux recueils de poésie de Julia Allard (1844-1940), épouse d'Alphonse Daudet et mère de Léon Daudet et Lucien Daudet.