1606 Paris, François Huby, 1606. In-12 (102 X 166 mm) veau blond glacé, encadrement de triple filet doré sur les plats, avec fer doré dans les angles, dos cinq nerfs filetés, caissons dorés ornés aux petits fers, guirlande dorée en queue, pièce de titre grenat, bordure intérieure entièrement ornée d'une dentelle dorée, tranches rouges (Reliure circa 1870) ; (2) ff. blancs ajoutés à la reliure, (1) f. blanc, (4) ff. de titre et dédicace à la reine Marguerite de Valois, 134 ff.. Ex-libris manuscrit sur le titre. Petit manque de papier restauré au feuillet « 59 » avec perte de quelques lettres.
ÉDITION ORIGINALE et unique édition de cet « ouvrage rare et assez recherché » (Brunet). On n'a que fort peu de renseignements sur Jean DARNALT, premier historien agenais qui fut nommé le 6 février 1597 procureur du roi au Présidial d'Agen. Né à ou près de Villeneuve-sur-Lot vers 1565, M. de Bellecombe le fait mourir en 1600, à l'âge de 35 ans. On s'accorde à penser que cette singulière harangue n'ait été prononcée par l'auteur dans la forme que nous lui connaissons. Elle dut certainement être remaniée, complétée et divisée en chapitres pour l'impression. On la retrouve en partie dans la préface des "Réflexions singulières sur l'ancienne Coustume d'Agen" (1665) de Jacques Ducros. « Malgré ses négligences naïves et ses fréquentes obscurités, la chronique de Darnalt n'en reste pas moins un livre très curieux et qu'on ne peut se dispenser de consulter pour l'histoire de l'agenais » (Jules Andrieu). EXEMPLAIRE D'ÉTIENNE BALUZE (1630-1718), avec son ex-libris manuscrit en bas du titre « Stephanus Baluzius Tutelengis », et sur le feuillet blanc la probable côte du livre dans sa bibliothèque « n°8265 ». Célèbre jurisconsulte et historiographe, originaire de Tulle, il fut également le secrétaire de l'archevêque de Toulouse, Pierre de Marca, et le bibliothécaire de Colbert. L'exemplaire est ensuite passé dans la bibliothèque de Louis-Hector de Galard de Brassac de Béarn, comte et prince de Béarn (1802-1871), militaire, diplomate et homme politique français, avec son ex-libris armorié de la « Bibliothèque du château de Wideville ». C'est très probablement le comte de Galard qui a fait exécuté la reliure en veau blond qui pare désormais cet exemplaire, et qui a fait rapporter sur un des premiers feuillets blancs ajoutés à la reliure l'ex-libris d'Étienne-François d'Aligre, comte de Maran (1727-1798), premier président au Parlement de Paris et qui avait réuni une très belle bibliothèque. SÉDUISANT EXEMPLAIRE en veau blond du XIXe, de belle provenance. [Bibliographie : Andrieu, "Bibliographie de l'agenais", 211-212 - Labadie, "Catalogue de la bibliothèque", n°3041, «Rare » - Guiguard, II, page 10 - Brunet, II-523 - Provenance : Étienne Baluze (ex-libris manuscrit), Étienne-François d'Aligre, comte de Maran (ex-libris) et Louis-Hector de Galard de Brassac de Béarn, comte et prince de Béarn (ex-libris )]. NICE COPY. PICTURES AND MORE DETAILS ON REQUEST.
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[ Simon Millanges] - DARNAL Prêtre, I. ; [ DARNALT, Jean ]
Reference : 59318
(1618)
1 vol. in-8 reliure de l'époque plein vélin à recouvrement, Par Sim. Millanges [ Simon Millanges ], A Bourdeaus [ Bordeaux ], 1618, 193 pp.. Rappel du titre complet : Narré véritable de la vie, trespas, de Monseigneur S. Mommolin, Autheur de la translation des Sacrées Reliques de M. S. Benoist du Montcassin en Italien au Monastère le Fleury sur Loyre en l'année 664 [Edition originale ] [ Vie de Saint Momolin ]
Rare exemplaire de l'édition originale de cet ouvrage dans lequel le moine bénédictin bordelais Jean Darnal (ou d'Arnal, voire Darnalt) relate la vie de Saint Mommolin (dont on découvrira un beau portrait en page 12). On citera généreusement l'abbé Pardiac, auteur en 1855 d'un brève monographie consacrée à cet ouvrage : "Un de nos amis, à qui nous devions déjà beaucoup, nous a mis entre les mains un livre, rare aujourd'hui, que nous voulons faire connaître au public bordelais par une courte analyse [... ] Son antiquité, sa couverture en parchemin, sa vieille orthographe, la naïveté de son style ; la simplicité de la foi qu'il révèle, lui donnent un prix plus qu'ordinaire et le feraient rechercher des bibliographes les plus difficiles". L'ouvrage évoque la vie de Mommolin (connu également comme "Momolin", "Mommole" ou "Momble"), troisième abbé de Saint-Pierre-de-Fleury ; averti par un ange de la profanation du monastère du Mont-Cassin par les Lombards, il envoie le moine Aygulphe (futur abbé de Lérins et martyr, connut sous le nom de Saint Ayou) en Italie récupérer les reliques de Saint Benoît et de sainte Scholastique. Dans sa vieillesse, Saint Mommolin entame le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle et lors de son retour s'arrête à Bordeaux au monastère de Sainte-Croix "qui dépendait, ainsi que celui de La Réole, de l'abbaye S. Benoît-sur-Loire", et c'est là qu'il "s'endort du sommeil des justes et rend à Dieu sa belle âme, le 8 Août". "Le saint fut enterré dans un sépulcre neuf, au mitan de la principale des trois nefs voûtées de l'église [ ... ] Le tombeau de S. Fort dans la crypte de Saint Seurin peut nous donner, par quelques-uns de ses caractères, une idée de celui de saint Mommolin". Par la suite, "la popularité du culte de S. Mommolin, les miracles opérés sur son tombeau, déterminèrent le souverain pontife à ouvrir le trésor spirituel de la Sainte Eglise en faveur des fidèles. Clément V, la gloire du pays bazadais, accorda" en 1309 des indulgences à tout visiteur en état de grâce de l'église Saint-Croix "ès festes du bienheureux patriarches des moines S. Benoist et S. Mommolin". "L'enthousiasme alla toujours croissant et fit inscrire le nom du saint abbé dans les Litanies des saints du diocèse de Bordeaux, entre ceux de S. Maixant et de S. Romain. Le R.P. Proust l'appelle le patron des Bordelais. Une confrérie, qui s'organisa pour perpétuer son culte, était encore florissante du temps de notre auteur. Sa réunion à celle de S. Jean-Baptiste nous donne la mesure de la prédilection des Bordelais pour S. Mommolin, qu'ils voulaient honorer à l'égal du saint précurseur. Cette confrérie avait ses règles et ses statuts escrits en gascon sur velin en feuilles, distingués en 36 articles, dattés du 20 juin 1315. Chaque année, il fallait élire un comte et un boursier, qui s'engageaient par serment à bien s'acquitter de leur charge [... ] L'illustre cardinal de Sourdis, archevêque de Bordeaux, confirma ces statuts le 2 août 1600. Il octroya, le 20 juin 1618, cent jours d'indulgences [... ] Le culte du saint se propagea dans toute la province [ ... ]". Si le tombeau a disparu, les reliques de Saint Momolin sont aujourd'hui toujours conservées dans l'église Sainte-Croix (on y trouve encore les anneaux auxquels on attachait les fous amenés pour y être guéris par le Saint). En patois bordelais, l'expression "il est momo" signifie "il est fou" ou simplet ! Rare exemplaire en parchemin du temps, semblable à celui décrit par l'abbé Pardiac. Etat très satisfaisant (fente partielle à un mors en garde, petites galeries de vers marginles, une dernière galerie plus importante affectant lég. le bas de quelques lettres dans les derniers feuillets, tache en marge intérieure dans les derniers ff., exlibris ms. "Ex bibliotheca Conventiis de Observantia francisc. burdigala" en page de titre) pour ce bel ouvrage. Desgraves, Livres Imprimés à Bordeaux au XVIIe siècle, 323 ; Desgraves, Bibliographie Millanges, 335 ; Pardiac, Saint Mommolin, patron des Bordelais, 1855