Seyssel, Champ Vallon, 2005, in-8°, 265 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
Une étude pluridisciplinaire sur la perception, le représentation et la compréhension de l'obésité qui fait appel à la médecine, la philosophie, l'art et la psychiatrie. — "Être obèse, être une personne obèse, souffrir de la maladie qu'est l'obésité : trois faces d'un même problème que les médecins explorent de manière conjointe avec les acteurs du monde culturel (écrivains, peintres...). Le résultat de ces explorations tend à enfermer l'obèse dans l'espace clos des représentations, lui déniant du même coup le statut d'un monde autonome et agissant. Les différentes lectures de l'obèse qui sont ici passées en revue, depuis l'outil qui sert les romanciers jusqu'à l'encartage propre aux différentes catégories de la médecine (médecine des essences et médecine anatomo-clinique, décrites par Michel Foucault), sont enchevêtrées et toutes placées sous l'auvent du relativisme. Et prétendre guérir l'obèse, c'est aussi et même d'abord le représenter, fût-ce en le plaçant sur une table d'opération, ou plus banalement en prétendant le mesurer. Décrire l'obèse, c'est de toutes parts l'assigner, le sommer, exercer sur lui l'emprise du corps social. La technoscience n'est pas en reste, qui pourtant revitalise le lien délité créé par l'observation prétendument objectivante. Restaurer la dimension d'être-souffrant (d'être-vivant tout simplement) de l'obèse, c'est faire le détour par sa temporalité. Le corps de l'obèse (corps du pauvre, corps du monstre...) est un corps que l'on récite, que l'on met en intrigues, que l'on anticipe et qui se décline lui-même, alors en fait qu'il n'est que "l'ensemble des possibilités que nous avons sur le monde". Convertir le regard et faire que ce corps qui n'en peut mais puisse se déprendre de cette mainmise, tel est le but principal de ce livre."