Turnhout, Brepols, 2011 Paperback, 118 p., 22 x 28. ISBN 9782902685820.
Victimes de l'? esthetique des ruines ? romantique, les depots lapidaires commencent a sortir de l'ombre des caves ou de l'humidite des jardins pour afficher tout leur interet scientifique et patrimonial aux yeux des chercheurs et du public. Leur statut reste pourtant problematique puisque ces objets sont par definition isoles de leur contexte et que la connaissance de leur provenance est parfois une recherche en soi. Ainsi, ils peuvent aussi bien avoir fait partie de la decoration d'un edifice encore en elevation qu'etre de simples materiaux d'un monument disparu. Qui plus est, les vestiges d'un seul ouvrage sont parfois disperses dans plusieurs depots de statuts differents, tandis qu'un seul lieu peut rassembler des pieces provenant de differents batiments. L'abandon et la meconnaissance de ces fonds documentaires semblent heureusement avoir fait long feu. Les exemples des depots de Senlis, des abbayes de Jumieges et de Beauport, de l'hotel-Dieu de Chartres, de l'eglise Saint-Wulphy de Rue, de l'eglise collegiale Saint-Evremond de Creil et d'elements provenant de l'abbaye de Royallieu soulignent en effet la multitude des approches possibles. Les elements inventories peuvent ainsi etre envisages sous un angle geologique oriente vers l'histoire de l'exploitation des materiaux, sous celui de l'histoire de l'art et des techniques de construction, mais aussi etre l'objet de considerations museographiques, avec l'objectif de comprendre la chronologie des constructions et destructions ou de restituer l'apparence d'un monument. Chaque demarche est ainsi amenee a communiquer avec d'autres : la tentative de reconstitution d'un edifice disparu necessite de recenser les fragments retrouves en fouille aussi bien que les remplois dans des batiments en elevation... Ainsi l'archeologie interroge-t-elle a sa maniere les lieux de memoire. Languages : French.