[DE BECQUE] - CYRANO DE BERGERAC - Maurice DE BECQUE, illustrateur
Reference : AMO-2426
(1944)
Editions des Moulins d'Auvergne, Clermont-Ferrand, 1944 (Imprimerie X. Perroux et Fils à Mâcon) 1 volume in-4 (24 x 19 cm), en feuilles, sous couverture rempliée imprimée et emboîtage toile de l'éditeur. Excellent état, proche du neuf. ÉDITION BIBLIOPHILIQUE. TIRAGE A 400 EXEMPLAIRES. CELUI-CI, 1 DES 50 EXEMPLAIRES HORS-COMMERCE AVEC SUITE EN BISTRE, RÉSERVÉS AUX COLLABORATEURS. Tous les exemplaires ainsi que les suites sont tirés sur papier d'Auvergne pur fil, fait à la main, comme au moyen âge. Texte établi par P. Bondois, archiviste paléographe au Département des Manuscrits de la Bibliothèque Nationale. Préface d'Emile Magne. Quinze illustrations à l'eau-forte, dessinées et gravées par Maurice de Becque. Très belle édition bibliophilique illustrée (posthume) avec une grande finesse et l'esprit qui sied à Cyrano par Maurice de Becque (1878-1938). Edition publiée 6 ans après le décès de l'illustrateur. Trop éclipsé par l'excellent Cyrano d'Edmond Rostand, le véritable Cyrano de Bergerac existe bel et bien et a laissé des textes d'une philosophie majeure. Les Etats et Empires du Soleil et de la Lune (parus pour la première fois en 1657. Certains commentateurs, dont Madeleine Alcover, considèrent les deux Voyages comme les deux volets d'un même projet romanesque, intitulé L'Autre monde. L'œuvre raconterait les voyages d'un même personnage, Je sur la Lune, et Dyrcona sur le Soleil (Dyrcona étant l'anagramme de D(e) Cyrano). La structure de chacune des deux parties est assez similaire : sur la Lune comme sur le Soleil, le narrateur rencontre différentes personnes avec lesquelles il aborde toutes sortes de sujets, et subit un procès dont une intervention extérieure le sauve. Cette œuvre est considérée comme un des premiers romans de science-fiction. L'auteur y décrit ses voyages dans la Lune et le Soleil et rend compte des observations qu’il a pu y faire de sociétés indigènes, dont le mode de vie est parfois totalement différent de celui des terriens, voire choquant, et parfois au contraire identique, ce qui lui permet d’en dénoncer indirectement les limites. Ces voyages imaginaires sont avant tout prétextes à exprimer une philosophie matérialiste. Le voyage de Je-Dyrcona est un voyage initiatique, il se qualifie lui même comme une « personne qui n'avait risqué les périls d'un si grand voyage que pour apprendre ». Ce dernier ne cesse de questionner tous ceux qu'ils rencontrent pour s'instruire sur leurs mœurs, leurs sciences, leur philosophie … Cependant, à l'inverse du roman d'apprentissage classique, Je-Dyrcona ne va pas découvrir des vérités, et bien au contraire, ce qu'il tenait pour vrai va être détruit. En effet, chacun de ses interlocuteurs énonce des vérités qui seront par la suite détruites par un autre interlocuteur. Il s'agit donc bien plus d'un roman épistémologique. On peut y voir une sorte de mise en garde contre la Vérité, rappelant la relativité de toute connaissance et de tout savoir (d'autant plus vrai à l'époque) ; ce qui donne toute sa place à cette œuvre dans le mouvement du libertinage intellectuel du xviie siècle. L'Histoire des Oiseaux est quant à elle extraite des Empires de la Lune. Cet épisode ou « histoire » des Oiseaux natifs du Soleil expose en effet les marques d’un système politique et sociétal assez original, car tout à fait opposé, ou presque, à celui des humains. SUPERBE EXEMPLAIRE.
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