Manuscrit sur double feuille de vergé pliée, titre inscrit sur la 1ère page (17/23,8 cm).
« Au ciel, on vous l’a dit, point de mariage, de chair blanche pour allumer votre luxure ; votre mâle et femelle texture en forme exquise s’est dissipée et la fureur du sang a fui. Les grands amants sont en Enfer, les abrités, les affolés de la chair par dessus les os ; d’estoc ils s’entre-brisent en se baisant, leurs fragments se baisent encore sans nulle fin. Or je les épiais, se dévidant, naïfs, mis en orbite. Leurs flammes ne rayonnaient pas plus que leurs glaces. J’ai fouillé la terre tranquille, creusé la tombe, et fait ces vers pour mémoriser leur jugement. Épitaphe. – Ici reposent des équilibristes – Étranger, marche doucement ! – Tout près, sans se toucher et se voyant l’un l’autre, moisies leurs lèvres, encendrés les longs crânes, qu’ils reposent en leur péril et leur beauté. » Traduction en français par Pierre Boutang d’un poème de John Crowe Ransom (Pulaski, Tennessee 1888 – Gambier, Ohio 1974). Avec le texte anglais en regard à l’encre turquoise, une signature et la mention « traduit ainsi le 18 mai 1985 ». Paru dans la Nouvelle Revue de Paris la même année.