Genève, Eustache Vignon, 1582. In-folio de 12 feuillets (sur 14), et 726 feuillets (sur 732). Plein vélin estampé à froid sur ais de bois, traces de fermoirs.
Réédition de l'édition de 1570 augmentée de deux livres par Simon Goulart. Dans l'avertissement de l'imprimeur au lecteur chrétien il est dit « M. Jean Crespin, homme docte a fait les recueils des martyres de nostre temps, à quoy s'estant employé par l'espace de plusieurs années et ayant mis en lumière l'impression précédente celleci, comme rassasié d'ans et de travail en l'œuvre du Seigneur fut retiré en la joie et au repos de son maistre, il y a plus de dix ans... Un de mes amis.. au lieu de huit livres, il en a fait dix, le premier et le dernier estant adioustez de nouveau et les autres enrichis de martyres, confessions, lettres et doctrines excellentes, augmentez de recueils, discours et particularités notables, comme la conférence avec les précédentes éditions en fera foi.»Notre exemplaire a été mouillé au second plat, papier atteint, surtout aux derniers feuillets, coiffes abîmées, page de titre amputée d'un tiers. Il manque 8 feuillets, 2 pour le second index, et les ff. 235, 240, 241, 246, 674 et 677."Dans la littérature de la réforme française on ne saurait citer un livre plus attachant ni plus foncièrement chrétien. Le drame y est palpitant; l'héroïsme y éclate; les victimes sont touchantes, la persécution odieuse. Que d'horreurs! on a l'impression de la réalité. C'est la moisissure des prisons, le fer, la corde et le feu, les supplices sans nom; la barbarie des inquisiteurs sans religion, des juges sans équité, des peuples sans pitié, procédant à d'abominables massacres. Mais il y a bien autre chose: les lettres émues des martyrs à leurs proches et à leurs amis, les exhortations fortifiantes qui leur sont adressées du dehors, les interrogatoires prolongés; les dernières paroles pleine de sérénité et de mansuétude; les discussions, les controverses, les apologies, les expositions lumineuses delà parole de Dieu, l'organisation des églises, les confessions de foi, la discipline, les récits d'histoire, les considérations générales. Du commencement à la fin, c'est très dramatique et très varié; tout est dit avec conviction, mais aussi avec sagesse et simplicité. De quel livre mieux que de celui-ci pourrait-on dire : « Cecy est un livre de bonne foy ! »."Société de l'Histoire du Protestantisme Français vol 29, p. 269 à 281 et 318 à 331.