A Paris, Chez Ferra aîné et Chez Derville, 1811. 2 tomes en 1 vol. in-12 de XII-200 pp. et (4)-175-(3) pp., demi-basane brune, dos lisse (reliure de l'époque).
Remise en vente de l’édition originale, avec titres et faux-titres réimprimés, de cet ouvrage rare longtemps méconnu et redécouvert par Charles Nodier, avec ses Observations préliminaires (8 pp.) placées en tête de l’ouvrage et un errata in fine.L’ouvrage parut en 1805, publié par Bernardin de Saint-Pierre beau-frère de Grainville, après son suicide à l’âge de 60 ans. Dans l’indifférence générale, seuls 40 exemplaires furent vendus. Poète, Philosophe, auteur dramatique, Grainville (1746-1805), nommé prêtre en octobre 1790, soutint la Révolution et prêta serment à la Constitution civile du clergé puis se maria en 1793. Sous le Consulat, Grainville reprit la soutane, mais en but à l’hostilité de ses confrères à cause de son passé, l’école catholique dont il s’occupait se vida peu à peu de ses élèves. Réduit à l’extrême misère, il adressa le manuscrit du Dernier homme à son beau-frère, en espérant en tirer un maigre revenu ; l’édition se fit attendre et Grainville se jeta dans la Somme.Nodier découvrit l’existence de Grainville grâce à l’homme de lettre anglais Herbert Croft (1751- 1816) dont il était alors le secrétaire (1809). Jules Michelet qui lut l’ouvrage en 1840, replaça l’oeuvre dans son contexte historico-politique. Plus près de nous Raymond Queneau considérait Grainville avec passion. Versins (376) considérait Grainville comme le père de la science-fiction : « ouvrage qui constitue une pierre miliaire de la conjecture, bien que la rareté de ses deux seules éditions en fasse une oeuvre quasiment inconnu ».Bon exemplaire, quelques rousseurs.