COULANGES (Philippe Emmanuel, marquis de) magistrat et homme de lettres, parent et ami de Madame de SEVIGNE.
Reference : 37C30
Les lettres de ce remarquable épistolier figurent dans les premiers recueils de son illustre cousine. Belle et longue lettre rédigée sous forme de commentaires et d’anecdotes empruntés aux acteurs du siècle de Louis XIV, rapportés avec beaucoup d’adresse et une certaine élégance. De la « toilette » de la marquise de Courtanvaut (ou Courtanvaux), Coulanges rassure, sous la dictée de la marquise, Mme de Bernières, que malgré son absence « son ancien camarade » va rendre sa « missive » des plus agréable et « va de point en point vous rendre compte de tout », Il poursuit en lui assurant que la marquise se plaint de son silence et lui annonce les prochaines unions par des mariages dont certains font mourir de rire. « vous devez savoir que Mlle Bruslart, fille de la duchesse de Choiseul épousa jeudy dernier le marquis de charrost, et que le marquis de vieuxpont devoit épouser aujourd’huy Mlle desmarets à qui madame de vauvineux comme une bonne tante donne pour deux ans sa table et son logement… ». Il lui révèlera une « tracasserie » entre les abbés de Polignac et de Caumartin et dévoilera une intrigue fort bien circonstanciée entre le prince de Léon qui semble-t-il, voudrait faire assassiner un de ses laquais. Puis il en viendra au siège de Verrue par le duc de Vendôme, siège qui « va toujours bien et l’on compte qu’il sera pris devant les roys » (l’Epiphanie) et l’interrogera : « LES JUIFS DE VOS AMYS NE VOUS ONT ILS POINT CONFFIE LA PROPOSITION QU’ON DIT QU’ILS ONT FAITE DE DONNER AU ROY CINQUANTE MILLIONS D’ARGENT COMPTANT ET CINQUANTE MILLIONS PAYABLES EN DEUX ANS SI L’ON LEUR VEUT PERMETTRE D’ESTABLIR DIX SYNOGOGUES DANS LA ROYAUME. Si avec cela nos amys le turc et les mecontents de Hongrie nous veulent favoriser, nous voilà les maistres du monde… ».