imprimées à Troyes, Impr. Martelet, imprimées à Troyes, Impr. Marteletentre 1895 et 1899 ; tirées sur papiers de diverses couleurs, rouge, rose, bleu, violet, vert et jaune., Dans Les Fous littéraires (Édition des Cendres 2000), André Blavier dédie un important chapitre aux Candidats (p. 805 à 858), talonné par un autre, consacré aux Philanthropes, sociologues et casse-pieds. Mais Blavier ne connaît pas le citoyen Barthélemy Combaz, qui pourrait figurer honorablement dans les deux catégories. “Orgueil, foi en quelque mission historique se retrouvent chez les candidats communément dits excentriques. Pragmatisme et affairisme, rarement souci du bien commun, distinguent seuls les autres de ceux-là. Car ce sont, toujours des “malades qui nous gouvernent...” Historiquement, ils apparaissent avec la démocratie parlementaire (1848)” Ainsi parlait Blavier de Verviers pour présenter ces phénomènes électoraux.La réputation de Combaz n’a, malheureusement pour le genre humain, pas franchi les limites des collines et coteaux champenois du canton de Bar-sur-Aube. Il est né à Albanne en Savoie (pas encore française) le 8 mars 1845 et fut, dans sa jeunesse, une de ces petits ramoneurs savoyards qui, venus de Maurienne, Tarentaise ou Val d’Aoste, se rendaient dans les villes de France où les cheminées étaient nombreuses. Le destin du jeune ramoneur s’est joué un soir où, couché dans une grange, il surprit la conversation de deux conspirateurs qui projetaient d’assassiner Napoléon III. Il les a dénoncés, ce qui lui valut la reconnaissance de Badiguet en l’espèce d’un napoléon d’or. Ce fut le début de sa fortune. Le ramoneur se fit colporteur (autre profession de Savoyards émigrés). Il commença son commerce avec un âne, puis avec une voiture à cheval et parcourut les villages en vendant des tissus. Fortune faite, il s’installa à Fontaine, une commune du canton de Bar-sur-Aube et se présenta plusieurs fois à la députation aux législatives de 1893 à 1906. Au cours de es campagnes électorales, il était accompagné de musiciens et de tambours. Il faisait garder les affiches qu’il collait sur les murs des halles de Bar-sur-Aube par un factionnaire armé d’un échalas. Combaz se disait Premier citoyen du Monde et publiait un almanach qu’il adressait à tous les chefs d’état et au pape. Dans Folklore de Champagne n° 29 on trouve d’intéressants détails sur Combaz dans Les Souvenirs de Jeunesse de Jules Ruelle.Voici la liste des pièces :- Les commandements du Citoyen Combaz devront être mis à l’ordre du jour aux prochaines élections. Suppression définitive de tous les innocents à l’aide du bulletin des électeurs. Daté de Fontaine 14 sept. 1895 et signé : Barthélemy Combaz le citoyen le plus à la hauteur de tous les combattants du Siècle. 1 f. in-4 recto-verso, texte sur 2 colonnes avec 2 portraits du candidat (à 40 et 48 ans).- L’Ordre du jour dicté sous toutes réserves par le citoyen Combaz d’être un jour l’interrupteur du Congrès. Daté de Fontaine-sur-Aube 18 sept. 1896. 1 f. in-4, texte sur 2 colonnes, dont voici un échantillon : “Et dans l’espoir d’être nommé aux grandes élections législatives à Paris, pour être un homme rare aux yeux de tous les peuples, où je mettrai à l’ordre du jour de pouvoir obtenir l’amnistie et la réduction du service militaire pour éclairer l’univers dans son entier et rendre satisfaction à tous les êtres vivant sous la voûte du grand ciel bleu”- Déclaration du Citoyen Combaz. Fontaine-sur-Aube 16 sept. 1897 ; 1 f. in-4 recto-verso, texte sur 2 colonnes avec 2 portraits “À tous les esprits à l’Être suprême, et à tous les hommes du pouvoir...” il expose ses tribulations avec l’Administrateur du canton de Bar-sur-Aube qui lui qui lui refuse le droit de faire des réunions... “J’ai écrit à Notre Sainteté Léon XIII, je lui ai recommandé de donner ordre à tous ses employés de remettre toutes les propriétés qui ont été acquises avec des prières de l’eau bénite à leurs ayants-droit...” S’il n’est pas élu, il se rendrait volontiers près de l’empereur de toutes les Russies pour lui donner des conseils en lui déclarant “je suis le plus surfin des architectes de France...”- Affichette datée 8 avril 1897 : N’achetez rien avant d’avoir visité de Déballage des Marchandises du citoyen Combaz Place de l’Hôtel de Ville à Bar s. Aube... Tout acheteur pour 50 centimes recevra une consultation écrite qui lui accordera 30 années d’indulgence après sa mort.- Élection sénatoriale du 30 mai 1897 ; placard in-4 recto-verso. Texte sur 2 colonnes, avec 3 portraits : Barthélemy Combaz, candidat ; Léon Combaz adjoint au maire d’Albanne et Antoine Combaz, lieutenant des pompiers à Albanne, ses fils. “Je vous prie, électeurs, de dire avec moi la vérité. Songez à réparer votre faute de 1885. Je me suis présenté à vos suffrages. Si j’avais été envoyé pour vérifier les œuvres, je me serais rendu compte des travaux du Panama... N’ai-je pas fait une preuve de courage différentes fois ? J’ai placardé à Bar-sur-Aube que j’offrais de leur construire un lavoir de 80 à 100 places gratuitement ; l’ancien maire et le maire actuel ont refusé...”- Élection du Conseil Municipal du 3 mai 1896. 6 affiches avec le même texte daté de Fontaine 24 avril 1896, une pour chaque commune où il est candidat : Bar-sur-Aube, Sauvage-Magnil, Anglus, Baroville, Trannes, Louze, Fontaine. “J’ai appris à parler et à faire de la politique avec M. Casimir-Périer (...) je l’ai invité par voie d’affiche à se rendre à ma réunion ; il n’y est pas venu (...) il me reste un fil d’espérance : un jour viendra où nos petits-fils trouveront mes écrits et réciteront, je crois, le Mea Culpa de leur papa... - L’Avis du bien-être de la France entière. Par les soins des électeurs au Conseil Général de Bar-sur-Aube. 26 juillet 1898 ; 2 pp. in-4. “... Quant aux citoyens qui croient que je ne mérite pas leurs suffrages, je vais frapper avec mon enclume dans leurs cerveaux”. “Cri d’alarme” d’un persécuté qui veut guérir les plaies et bosses de tous les citoyens français en priant pour éteindre de la société des Zola, des Boulangistes et Panamistes et supprimer la politique de M. Berrard, le dieu des électeurs de Bar-sur-Aube.- Élections législatives du 8 mai 1898 pour l’arrondissement de Bar-sur-Aube. Moi, le plus courageux de tous les hommes, je me présente à vous (...) Comme je suis le plus divin de tous les hommes de France et de l’Univers... La preuve est facile à vous justifier... (la preuve suit !!) Fontaine, 30 avril 1898 signé Combaz candidat pour la 6e fois aux élections législatives et sénatoriales. Affiche in-folio. Joint, 1 f. in-4 recto-verso avec les portraits des membres de la famille Combaz (y compris Barthélemy enfant en petit ramoneur) avec au verso la sempiternelle lamentation du candidat persécuté. - Élections municipales du 10 mai 1896. Scrutin de Ballotage. Affiche in-folio. Il se présente à Bar-sur-Aube, Baroville, Fontaine, Trannes et Louze... Reparle de son fameux lavoir... “Si les électeurs se meurent, le citoyen Combaz ne se rend pas, Pour la recherche du progrès à la France et aux Français.”- Un ordre aux amis du pouvoir spirituel et temporel. Feuille volante in-4 imprimée recto-verso, datée Fontaine-sur-Aube, au moment de la fin de siècle. Avec 3 illustrations. “Par la création de l’homme, le compagnon du soleil, le soleil donne sa lumière à tout ce qui existe dans le monde entier.” Après cet incipit, Combaz le subrogé-tuteur des hommes, imitateur du savoir s’adresse au président Loubet, au pape Léon XIII auquel il envoie une lettre recommandée pour qu’il la lise à tous les cardinaux... Il vient de composer un almanach de 214 pages, lecture indispensable à tous les hommes pour mener leur entreprise. En l’an 1899 lui est apparu en rêve l’apôtre St. Thomas avec lequel il dialogue longuement et qui lui donne un message du pape.- La Résurrection des bonnes œuvres qui sont en souffrance depuis la création du monde et la Révision du progrès des Administrateurs de la ville de Bar-sur-Aube. Daté 1e août 1895 ; placard in-4 sur 2 colonnes. Au sujet des résistances du maire de Bar-sur-Aube à propos de la construction du lavoir et de l’interdiction signifiée à Combaz de donner des conférences dans la salle du Théâtre. La conférence se fera le 4 août dans une salle du café de Paris place de l’Hôtel de Ville.- Affiche pour la Conférence du 6 avril 1895 à la salle du Théâtre de Bar-sur-Aube. Au programme : la recherche du progrès, la construction du lavoir, dénonciation d’un miracle, d’une apparition à une jeune fille de 12 à 13 ans, Apparition réelle d’un acte mystérieux au citoyen Combaz.- Le Rêve de l’Arbre d’Or... 23 mars 1896. 1 f. in-4 recto-verso sur 2 colonnes. “Le Citoyen Combaz ne désire pas seulement que son nom soit imprimé dans l’histoire, mais qu’il soit gravé dans tous les cœurs des français”. Progrès, arts et métiers indépendants, fraternité de tous les peuples, contrôle de tous les êtres nuisibles à la société, Cispi et les Panamistes... Inspiré par l’apôtre Barthélemy qui lui parle et lui conseille de se porter candidat. Relation des persécutions subies pendant ses campagnes électorales de 1885 à 1893. Combaz successeur de Jésus-Christ, ses 10 commandements...- L’Avant-Garde d’un manifeste indépendant. 4 pp., in-4. Fontaine, 29 juin 1893. Il prévient les habitants de Bar-sur-Aube qu’il vient d’écrire un précieux manifeste. Déclaration des ordres pour la recherche du progrès et le refoulement des avis qui seraient nuisibles à la société. “Je peux dire que je travaille la nuit et le jour, c’est pour ma famille : ma famille c’est le peuple...” 3 portraits : le citoyen Combaz en 1885, en 1877, en 1893 et Marie-Eugénie Tétaz, née Albanne en 1856, fiancée e Combaz en 1877. Joint : 1 f. de 2 pp. in-4 adressé à l’administrateur du journal Le Petit Républicain de l’Yonne pour être publié le 25 décembre “jour de fête que l’enfant Jésus apporte par une opération miraculeuse des bonbons de toute nature dans les sabots des petits enfants”. Le lavoir encore ! signé Barthélemy Combaz, né à Albanne (Savoie) le 8 mars 1845, Ancien petit ramoneur de cheminées, Négociant et propriétaire à Fontaine (Aube).- Préalable discours du citoyen Combaz adressé au peuple français. 8 avril 1897 ; 1 f. in-4 recto-verso. Il explique sa mission sur terre, son désir de libérer les “lessiveuses” de leur esclavage (le lavoir encore !) - Ce ne sont pas les chanoines qui soulagent les peines, car ils se font des capitaux avec de l’eau bénite ! Il raconte comment il fut visité par l’ange Gabriel envoyé par Dieu pour que Combaz sauve la France (rappel de son texte L’Arbre d’or). Ses propositions de réformes... Joint 1 tract in-4 pour l’élection sénatoriale du 21 juin 1896. S’il est nommé, il imposera les commerçants riches à plus d’un million, avec une patente de triple luxe à proportion de leur fortune... Vindicte contre le maire de Bar-sur-Aube (vieux contentieux, conférences, lavoir, etc.)- L’Avant-Garde d’un manifeste indépendant. Grande affiche- Élection sénatoriale de l’Aube du 30 mai 1897. Grande affiche. Envoyez-moi au Parlement... je donnerai de la discipline à tous les hommes qui seront pour faire des complots panamistes ou autres du même genre... Moi seul, je me dis autoritaire, moi seul, des candidats, est digne d’être envoyé à la Chambre... Seul candidat progressiste.- ALMANACH COMBAZ 1899 (214 pages de lecture), interpellateur et vérificateur de l’Esprit des Hommes vivant sur la Terre. Nécessiteux à tout chacun pour les facultés de notre Bien-Être... Prix 50 centimes. Troyes, Impr. Martelet, (1899) ; in-16 carré, broché avec portrait de Combaz sur la couverture. 62 pp., 150 pp. La 2e partie est précédée d’un Avis. “L’édition de 1898 n’ayant pas été complètement épuisée, la partie des invendus de la dite édition, comprise entre les pages 1 à 148 et que l’on trouvera ci-après, a été rattachée au présent almanach de 1899”. Cette partie s’ouvre avec les portraits de l’auteur et de madame “costume d’une demoiselle de la commune d’Albane (Savoie) où j’ai reçu le jour et le sacrement du mariage”. La première partie donne : Observations sur l’année de grâce 1899 de 365 jours - Calendrier - Temps prescrits pour l’avenir sous la dictée du citoyen Combaz - “La manière de savoir analyser les bonnes aventures, c’est de se rendre propriétaire de mon almanach. Je prie toutes les personnes de ne pas plus le prêter que le plus précieux bijou que l’on possède, et le jour de sa mort de se le faire mettre dans son cercueil pour se préserver de l’enfer ; pour faire peur au diable...” Panama encore, affaire Dreyffus, les électeurs auraient dû envoyer Combaz au Palais Bourbon. Il n’aurait pas oublié d’y porter son démeloir, Bar-sur-Aube, le lavoir, etc., etc. dos renforcé avec du papier collant.Candidat foldingue, politicien de village autodidacte, susceptible, persécuté, illuminé, méglomane, écrivain au style approximatif, radoteur et céleste casse-pieds, Barthélemy Combaz n’a, semble-t-il, jamais fait l’objet d’un article ou d’une étude. Ce fleuron bouffon de la bibliothèque champenoise mériterait d’être exhumé et honoré idoinement.
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