Paris, 1920. Bound uncut with the original printed wrappers, also the backstrip, in a magnificent bright purple lambskin binding with title and author in bright, metallic lettering to spine, blue, pink, and green respectively. Triple bright metallic line-borders to boards (same three colours), inside which the remainder of the boards are covered with a large inlay of shiny, coloured leather in crocodile skin-like relief pattern. Recto and verso respectively of flyleaves covered with pink/purple suede. Housed in a chemise with purple lambskin spine with same lettering as the binding and purple cloth boards, inside grey suede, and purple full lambskin slipcase. The binding is signed Leroux (in shiny green lettering to inside of front board). A handwriiten postcard from Leroux to the previous owner of the book is enclosed. The postcard is dated 1997 and concerns the binding, including the price. The slipcase has a bit of edgewear, but the binding is near mint. Apert from a tiny tear (no loss) to the upper margin of the front wrapper, also internally near mint. Front free end-paper with a four-line inscription for ""René Baer"" signed ""Colette de Jouvenel"".
First edition - presentation-copy and one of 175 numbered copies on Hollande (premier papier), out of a total of 725 numbered copies - of Colette's fascinating novel ""Chéri"", published at the dawn of the roaring 20'ies. The scandalous novel, which portrays the love between an older woman and a much younger man, is partly inspired by Colette's own life, and is considered one of her very best works. Extremely controversial as a person, Colette has always been the object of fascination as well as controversy. In 1893, she married Henry Gauthier-Villars, who was already a famous author and publisher. He used the pen-name ""Willy"", under which Colette's famous first novels, the Claudine-stories, also appeared. Colette and Willy separated in 1906, with a final divorce in 1910. Colette is well known for the series of lesbian relationships she embarked upon after her separation. In 1912, however, she married Henry de Jouvenel, editor of Le Matin, and took his name. Not for her publications, but she clearly used it in her personal correspondence. Their marriage ended in divorce in 1924, however, due partly to her affair with her 16-year-old stepson, Bertrand de Jouvenel. Chéri is partly based upon her experiences with her much younger stepson. "" 'Me a feminist?' She scoffed in 1910. 'I'll tell you what the suffragettes deserve: the whip and the harem'. COLETTE is an intriguing and flamboyant figure. Born in Burgundy in 1873 she moved to Paris at the age of twenty with her husband the writer and critic Henry Gauthiers-Viller (Willy). Forcing Colette to write, Willy published her novels in his name and the Claudine series became an instant success. She escaped her exploitative first husband to live by her pen and work in music-halls as a dancer. Colette had a lesbian love affair with a niece of Napoleon's, she married three times, had a baby at 40 and at 47, preferring 'passion to goodness', she seduced her teenage stepson. In the meantime she wrote stunning novels that were admired by Proust and Gide -- Gigi, Sido, Cheri, and Break of Day. Colette lived to be over 80. She was the first woman President of the Academie Goncourt and was the first woman in France to be accorded a state funeral."" ""Colette, in full Sidonie-Gabrielle Colette, (1873 - 1954), outstanding French writer of the first half of the 20th century whose best novels, largely concerned with the pains and pleasures of love, are remarkable for their command of sensual description. Her greatest strength as a writer is an exact sensory evocation of sounds, smells, tastes, textures, and colours of her world. Her best work was produced after 1920 and followed two veins. The first vein followed the lives of the slightly depraved, postwar younger generation. Among these novels are Chéri (1920) and La Fin de Chéri (1926" The Last of Chéri), dealing with a liaison between a young man (Chéri) and an older woman... (Encycl. Britt.). René Baer (1887 - 1962) was a famous French author, journalist, playwright, and songwriter. Georges Leroux (1922-1999) was one of the most accomplished and esteemed French binders of the twentieth century. Before he became a book binder, in 1959, he was a poet. His works are known for their exotic materials, use of metallic effects and strong polychromatic color.
Paris Grasset 1955 in-8, reliure à la bradel de maroquin lavallière, plats, doublures et gardes de papier brique, tête dorée, non rogné, couvertures et dos conservés (Honnelaître), 114 pp. Édition originale ornée d'un portrait de Colette par Jean Cocteau en frontispice. Un des 35 exemplaires numérotés sur vergé de Montval, tirage de tête. On joint, montée sur onglet en début de volume, une lettre autographe signée (inédite ?) de Colette à Cocteau : "Cher Jean, je me suis chargée d'un message auprès de toi parce qu'il m'est bien agréable. Ne veux-tu pas me rejoindre à l'académie Goncourt qui unanime te désire ? Je t'embrasse, cher Jean, Colette" (1 page in-4 sur papier bleu, s.d., légères traces de papier adhésif). Fine reliure signée.Près de 30 ans après l’élection de Colette au fauteuil d’Anna de Noailles, c’est Jean Cocteau qui lui succède à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Colette et Cocteau se connaissaient de longue date. Dans ses Portraits-souvenir publiés en 1935, le poète se rappelait avoir croisé Colette en compagnie de Willy et de Polaire au Palais des Glaces, dans les premières années du siècle. De loin en loin ils échangèrent leurs livres et quelques lettres, mais c’est le Palais-Royal qui va les réunir, cette fois, en voisins. Colette évoque ses fréquentes visites dans L’Étoile Vesper et Le Fanal bleu. En témoignent de nombreuses photographies, des enregistrements sonores et quelques films. On y devine, derrière le caractère spectaculaire, parfois, de leurs démonstrations d’amitié, une évidente complicité. Sans doute Cocteau n’était-il pas dupe de l’image de la bonne dame du Palais-Royal que Maurice Goudeket, avec l’assentiment de Colette, voulait imposer. Rappelant leurs fréquentes rencontres, il note chez elle «un regard de fauve pensif» et se souvient que «sa patte de velours sortait vite ses griffes.» Loin de l’image respectable de ses dernières années, il aime à rappeler ses années d’apprentissages lorsqu’elle était l’épouse de M. Willy, l’amie de Polaire et du Tout-Paris lesbien des années 1900. «N’allez pas prendre Madame Colette pour une bénisseuse», prévient-il, «bien souvent, prise à l’improviste, sous le bonnet de la grand-mère, je lui voyais le museau du loup»…Le voisinage de Cocteau au Palais-Royal ne suffisait apparemment pas à Colette qui espéra un temps que son ami la rejoindrait à l’Académie Goncourt. Le projet n’a pas abouti, Cocteau ayant sans doute déjà en vue le prestigieux quai Conti. La lettre pourrait avoir été écrite à la fin des années 40, en 1948 ou 1949, après les évictions successives de Sacha Guitry, Jean de La Varende, René Benjamin et Jean Ajalbert.Sans doute l’un des plus beaux textes d’hommage à Colette, enrichi d’une lettre inédite. (Notice de Frédéric Maget pour le catalogue de la collection Colette des Clarac)
Paris Pro Amici 1962 1 vol. relié plaquette in-16, bradel éditeur de toile orange, dos lisse muet, nom de l'auteur et tire en lettres dorées sur le premier plat avec filet doré en encadrement, étui noir, 35 pp. Edition originale. Avant-propos de Pierre Varenne et Alfred Diard. Tirage unique à 50 exemplaires numérotés sur vélin d'Arches pur chiffon. En bonne condition. La découverte par Colette en 1909 de la vente des droits des Claudine aux éditeurs fut à l’origine d’une querelle littéraire et matrimoniale qui alimenta la presse et l’édition pendant plus de vingt ans. Chaque partie avait ses défenseurs et ses tribunes, les proches étaient sommés de choisir leur camp et tous les coups étaient permis: menaces, chantages, procès, insultes… Le premier avait été donné par Willy, Colette le lui rend dès le mois de mars. Elle menace de porter à la connaissance de la justice des lettres compromettantes de Mme de Serres dans un procès qui opposait Willy à son ancienne maîtresse. Forte de ce moyen de pression, Colette obtient un premier accord concernant la signature des Claudine, qui paraîtront désormais sous leurs deux noms. L’année suivante, apprenant qu’une opérette tirée de Claudine va être montée au Moulin-Rouge, elle saisit la SACD, menace, réclame et obtient la moitié des droits et son nom sur l’affiche. La partie ne fait que commencer. Le second coup vient de Colette qui dans La Vagabonde fait de Willy l’odieux et félon Adolphe de Taillandy. La réplique de l’intéressé arrive, un an plus tard, et prend la forme de deux romans: le premier Lélie fumeuse d’opium, signé Willy et dû aux bons soins de Paul-Jean Toulet, où Colette apparaît sous les traits de Bastienne de Bize, un temps appelée la baronne Gousse de Bize, «épaisse, sa taille courte roulant sur des hanches évoquant la gourde plutôt que l’amphore», puis dans Les Imprudences de Peggy, signé Meg Villars et «traduit» par Willy où apparaît Vivette Wailly qui «s’acoquina publiquement à une vieille morphinomane qui s’habillait en homme, la baronne de Louviers.» Attentif à ces différentes passes d’armes, Jules Marchand, directeur de la revue Sur la Riviera propose à Willy de dire sa vérité. L’ancienne gloire des années 1900 avait alors perdu la plupart de ses collaborations journalistiques et faisait face à d’importants problèmes d’argent, dus notamment à sa manie du jeu. De décembre 1920 à février 1921, il s’acquitte de sa tâche depuis Monte-Carlo en inscrivant sur les premières pages des quatre Claudine sa version de la genèse et des personnages. Savait-il alors que Marchand débuterait, moins de quinze jours après sa mort, la publication de ces commentaires ? Il a emporté ce secret dans la tombe. Publié du 25 janvier au 15 février sous le titre «Willyana», il n’est pas certain que ces textes aient redoré son image si on en juge par la somme de calembours d’un goût douteux et de remarques fielleuses, voire ordurières, à l’égard des personnages, telle Olympe Terrain, l’institutrice de Colette devenue Mlle Sergent: «La directrice, Mlle Terrain, forniquait assidûment avec Merlou, quoique très laide, car elle avait des économies qu’appréciait ce poisson besogneux»… Le dernier mot revint à Colette qui en publiant, en 1936, Mes apprentissages, sous-titre «Ce que Claudine n’a pas dit», enterra définitivement Willy et cette période de sa vie. Les commentaires de Willy furent repris, sans doute à l’initiative de Pierre Varenne et d’Alfred Diard qui préfacent l’ouvrage, sous le titre Indiscrétions et commentaires sur les Claudine par le librairie Auguste Blaizot qui les publia en cette petite plaquette tirée à 50 exemplaires: «Allons-nous condamner l’un et gracier l’autre, alors que les deux qui nous sont différemment aussi chers, se sont rendus coupables de perversité, de méchanceté et de mauvaise foi, pour ne pas dire plus, à l’égard l’un de l’autre? Mais ne devons-nous pas tenir compte aussi du bien qu’ils se sont fait mutuellement? Sans Willy, Colette fût-elle devenue l’incomparable styliste qui fait honneur aux lettres françaises? Sans Colette et les Claudine dont elle fut la mère si Willy en fut le père, celui-ci eut-il connu la période la plus prestigieuse de sa vie?» Plaquette très recherchée. (Notice de Frédéric Maget pour le catalogue de la collection Colette des Clarac)
Paris Ferenczi 1936 1 vol. relié in-8, demi-maroquin à gros grain noir, dos lisse, plats de papiers marbré de tonalités bleu et jaune moutarde, doublures de papier bleu, gardes de papier jaune moutarde, tête dorée, non rogné, couvertures et dos conservés (Honnelaître), 218 pp., nombreuses planches hors-texte. Edition originale. Un des 80 exemplaires hors commerce numérotés sur simili japon de couleur imprimés spécialement pour l'auteur, celui-ci de couleur crème et enrichi d'un envoi autographe signé de Colette au critique Gérard Bauër. Exemplaire par ailleurs truffé en tête d'ouvrage d'une lettre autographe signée adressée à l'écrivain et journaliste Henri Bauër (2 p. et demies in-8 sur papier bleu - Paris, 29 septembre 1900, avec enveloppe) et en fin d'ouvrage d'une carte autographe signée adressée à Catulle Mendès (2 p. in-32, obl., s.l.n.d.). Très bel exemplaire. Cinq ans après la mort de Willy, Mes apprentissages vient mettre un terme définitif à la guerre que se livraient par voie de presse, depuis près d’un quart de siècle, les ex-époux Gauthier-Villars.Apprenant en 1909, la vente des droits des Claudine aux éditeurs, au profit exclusif de Willy (seul signataire «officiel» des livres et des contrats), Colette se rebiffe et réclame que soit reconnue sa part dans l’écriture de ce qui fut longtemps le plus gros succès éditorial de la Belle Époque. Mais quelle part exactement? C’est sur ce point, et sur quelques autres, que les deux anciens collaborateurs s’opposent. Les premiers manuscrits ayant disparu, chacun convoque ses témoins (amis, auteurs, éditeurs ou typographes…) et use de sa notoriété pour alimenter la gazette littéraire. La Première Guerre mondiale avait semblé éteindre la querelle, mais la publication des Souvenirs littéraires… et autres de Willy en 1925, puis, surtout, quelques semaines après sa mort, des «Willyana», ces commentaires en forme de révélation qu’il avait inscrits à la demande de Jules Marchand, le directeur de la revue Sur la Riviera, en tête des exemplaires des quatre Claudine (voir n°96), avaient piqué au vif la principale intéressée. Mes apprentissages est en quelque sorte la réponse de la bergère au berger.La vengeance étant, on le sait, un plat qui se mange froid, le texte est d’abord publié dans Marianne, sans doute à la demande de son directeur Emmanuel Berl, du 16 octobre au 18 décembre 1935, avant de paraître chez Ferenczi au mois de janvier 1936, illustré de nombreuses photographies «à charge» et accompagné d’un sous-titre éloquent: «ce que Claudine n’a pas dit». C’est une véritable mise à mort littéraire posthume. Maladivement impuissant, menteur, infidèle, tyrannique et peut-être même violent, Willy dont la gloire passée était déjà oubliée est définitivement enterré. Pour la postérité, il ne sera plus désormais que ce «vieux salaud» qui avait exploité le talent des autres, à commencer par celui de son épouse.Mais on se tromperait en ne voyant dans cet ouvrage qu’un ultime règlement de compte. En se replongeant dans ses années d’apprentissages, Colette retrouve les figures d’un passé suffisamment éloigné pour inspirer aux lecteurs une forme de nostalgie. Sous sa plume revivent avec force et vivacité celles et ceux qu’elle a côtoyés: Caroline Otero, Polaire, Mata-Hari, Marcel Schwob, Jean Lorrain ou bien encore Claude Debussy… À moins que cédant à une pente désormais familière à ses lecteurs elle ne retrouve les paysages de sa jeunesse et notamment ceux de sa Puisaye natale dont elle livre ici une des plus belles évocations.Certains proches du couple reprochèrent à Colette ce coup de griffe qui n’était peut-être pas tout à son honneur (c’était mal la connaître). Il est vrai que Willy n’en méritait pas tant et François Caradec a largement contribué à le montrer. Mais la gloire littéraire pour Colette était peut-être à ce prix: faire disparaître les fantômes qui erraient encore dans les coulisses, et, en faisant oublier Claudine, devenir Colette. Cet exemplaire dédicacé au critique Gérard Bauër – fidèle soutien de Colette qu'il rejoindra à l'Académie Goncourt – est truffé de deux très rares lettres de jeunesse qui prennent ici un tour ironique. Dans l’une, adressée le 29 septembre 1900 au journaliste Henry Bauër, le père de Gérard Bauër, comme dans l’autre écrite en 1893 à Catulle Mendès, un ami proche du couple, celle qui signe déjà «Colette» endosse sans déplaisir apparent le rôle de «secrétaire de mon mari». Au premier, elle tient à défendre la probité de Willy en lui adressant un fragment de son article écrit après la première du Rêve d’Alfred Bruneau d’après le roman d’Émile Zola et avec la collaboration de ce dernier. La création à l’Opéra-Comique en 1891 fut un événement considérable largement relayé par la presse. Si Henry Bauër avait salué la naissance «d’un art national et nouveau», Willy, quant à lui, avait accueilli l’œuvre à grand renfort de jeux de mots et de calembours qui étaient sa marque de fabrique. S’adressant au critique qui avait sans doute rappelé cette opposition de Willy, près de dix ans après la création – et en pleine affaire Dreyfus –, Colette tient à sauver l’honneur de son époux et s’excuse «d’avoir assez de jeunesse pour tenir, par dessus tout, à l’honnêteté littéraire de mon mari. Cette jeunesse-là à défaut de l’autre qui défaille si vite, persistera»... Au second, Catulle Mendès, elle présente les excuses de Willy de n’avoir pu assister «à la tournée sur le zinc des Menus-plaisirs», le théâtre (aujourd’hui théâtre Antoine-Simone-Berriau) où avait été créé, le 2 avril 1893, le mimodrame Le Docteur Blanc sur une musique de Gabriel Pierné: «je vous conjure de nous offrir le mêlé-cass du pardon, à la prochaine fête de l’intelligence». Ces deux lettres offrent un contrepoint savoureux à la version du mariage donnée dans Mes apprentissages… (Notice de Frédéric Maget pour le catalogue de la collection Colette des Clarac)
Colette de Jouvenel sous le pseudonyme de Colette ( Colette Willy ).
Reference : 4651
(1919)
Paris, Arthème Fayard & Cie, éditeurs 1919. In-12 relié de 251 pages au format 18,5 x 12 cm. Sobre et élégante reliure, demi basane vert, avec plats papiers. Dos rond à 5 nerfs avec titre doré. Le dos est insolée et a viré au marron. Pages de garde en papier marbré. Couvertures conservées. Plats et intérieur frais. Mitsou est le récit des amours contrariées d'un lieutenant et d'une danseuse de music-hall. Le roman est suivi de la pièce de théâtre " En Camarades ", comédie en deux actes, sur le thème de la camaraderie entre les époux, crée au Théâtre des Arts en 1909 et dans laquelle Colette tenait le rôle principal. Tirage courant après 25 exemplaires numérotés sur Japon et 75 sur Vergé pur fil. Edition originale en superbe état général de fraicheur. Rare et précieux exemplaire enrichi de deux deux superbes dédicaces, sur deux pages de l'auteure. L'une est signée Colette de Jouvenel, datée de 1919 et l'autre lui faisant face est signée, Colette, et datée de 1939.
Site Internet : Http://librairie-victor-sevilla.fr.Vente exclusivement par correspondance. Le libraire ne reçoit, exceptionnellement que sur rendez-vous. Il est préférable de téléphoner avant tout déplacement.Forfait de port pour un livre 7 €, sauf si épaisseur supérieure à 3 cm ou valeur supérieure ou égale à 100 €, dans ce cas expédition obligatoire au tarif Colissimo en vigueur. A partir de 2 livres envoi en colissimo obligatoire. Port à la charge de l'acheteur pour le reste du monde.Les Chèques ne sont plus acceptés.Pour destinations extra-planétaire s'adresser à la NASA.Membre du Syndicat Lusitanien Amateurs Morues
Genève Le Milieu du Monde 1946 1 vol. relié in-12, demi-maroquin vert sapin à coins bordé de filets dorés, dos à nerfs, plats, doublures et gardes de papier vert sapin, tête dorée, non rogné, couvertures et dos conservés (P.-L. Martin), 218 pp. Edition originale. Un des 16 exemplaires numérotés sur vergé de Montval Canson et Montgolfier. En belle condition. Selon un mode de composition qu’elle reprendra pour Le Fanal bleu, Colette mêle à la matière de ses souvenirs certains textes publiés précédemment. Ainsi retrouve-t-on tout ou partie de «La Miniature» publié par Le Matin, le 14avril 1923, de «Vieux papiers» déjà paru dans Broderie ancienne en 1944, l’hommage rendu à Hélène Picard dans la Revue de Paris au mois de mai 1945, «Dans l’ombre du Palais-Royal» publié dans Les Nouvelles littéraires le 25octobre 1945, ou des textes plus anecdotiques comme «De quoi réveiller un mort. Colette nous donne une recette» publié dans l’Almanach du Beaujolais 1946 en 1945ou «Saisons» dans La Table ronde, début 1946.L’ouvrage paraît, dans un premier temps, dans le magazine Elle dont il accompagne la naissance en 1945. De retour des États-Unis où elle s’était exilée, Hélène Lazareff décide de créer en France, sur le modèle du Harpers Bazaar, un magazine féminin dont la devise serait «Le sérieux dans la frivolité, de l’ironie dans le grave.» Afin d’encourager le succès de l’entreprise, au départ modeste puisque les premiers numéros ne dépassent guère une vingtaine de pages, elle décide de faire appel à quelques plumes célèbres et ne peut passer à côté de Colette qui fait alors figure d’institution littéraire. Ce n’est pas la première fois que la presse féminine sollicite l’auteure des Claudine et de Gigi; on se souvient de ses nombreuses collaborations, avant-guerre, à Marie-Claire ou à Vogue. Aux yeux des patrons de presse et de certains éditeurs, elle est devenue celle qui sait parler aux femmes. La publication de L’Étoile Vesper débute le 21 novembre 1945, date de parution du premier numéro du magazine. Hélène Lazareff s’est elle-même déplacée au domicile de Colette pour chercher le manuscrit et le confier au plus vite à la composition. Peut-être aurait-elle dû le lire avant… Début décembre, elle voit arriver sur son bureau les épreuves du numéro à venir – celui du 12 décembre - où est relatée une visite à une voyante et, sans détour, «la semence [trop] claire» d’un jeune homme. Certes hardie dans ses objectifs, la rédactrice en chef veut ménager ses lectrices et devra réclamer à Colette une atténuation des propos. Ci-fait: «Parce que le jeune homme ne pourra pas…J’adoucis les termes. » La publication se poursuivra sans autre surprise jusqu’au mois de janvier 1946. Le volume, quant à lui, ne paraît que quelques mois plus tard en Suisse, aux éditions du Milieu du monde, «en exécution d’un contrait fait durant la guerre», en même temps sans doute que Paris, de ma fenêtre (voir n°60). Ceci ne fut pas sans conséquence sur la réception de l’ouvrage, si l’on en croit Maurice Goudeket qui, dans Près de Colette, indique que du fait d’un contingentement entre la France et la Suisse, seuls 10.000 exemplaires purent être livrés le 14 juillet «dans un Paris déserté, sans que rien ne signala cette sortie à l’attention du public.» Quand le nouveau contingentement fut livré, six mois plus tard, le public était déjà passé à autre chose. Si bien que «le livre de Colette peut-être le plus émouvant est aussi celui qui connut le plus petit tirage.» Le plus émouvant, sans aucun doute, et aussi un des plus lucides et un des plus beaux.Immobilisée par l’arthrose dans son appartement du Palais-Royal, Colette, qui mena longtemps une vie de vagabondages, voit soudainement son champ d’action et de perception diminuer. Mais ce que la douleur aurait pu faire taire en elle et ce que l’espace d’une chambre et le cadre d’une fenêtre auraient pu restreindre, elle sait en faire une source nouvelle d’apprentissage et d’émerveillement : «Les personnes valides croient toujours que de l’immobilité forcée naît l’ennui. C’est une grande erreur. (…) Que le mal nous façonne, il faut bien l’accepter. Mieux est de façonner le mal à notre usage, et même à notre commodité.»Pour l’écrivaine rivée par l’arthrite à son divan-radeau, tout devient spectacle et suscite un égal désir de dire et de décrire: la visite d’un jeune journaliste, celle d’une voyante ou d’un couple de braconniers, à moins que ce ne soit une photographie ou une lettre prise dans l’album de sa vie. Un rien devient le support d’une rêverie, incite «à une promenade, à une contemplation sans buts ni desseins, à une sorte de virtuosité du souvenir», un art dans lequel elle excelle.Ainsi revivent sous sa plume les visages qui accompagnèrent sa carrière de journaliste, longuement évoquée: Wertheimer, Maizeroy, Téry, Sauerwein, Lauzanne, Fénéon, Tardieu, Bunau-Varilla, Liouville, Duvernois… Le monde d’hier… Avec eux ou après eux, les visages des chers disparus. Sa famille: le Capitaine, Sido, son frère Léo, mort en 1941…, ses amies: les poétesses Hélène Picard et Lucie Delarue-Mardrus, mortes en 1945…, ses animaux: la Chatte Dernière, irremplaçable compagne décédée en 1939… Un monde disparu…Écrit sur fond de guerre et de douleur, l’ouvrage se colore des derniers feux d’un magnifique crépuscule. Car, c’est bien son propre déclin que l’auteur envisage, «l’heure de comparaître», «le bout de la route»… Pas de mélancolie, pourtant. Ce qui se lit dans L’Étoile Vesper, c’est le désir de vivre encore: «À soixante-treize ans moins un quart, on a toujours des projets. Je n’en manque pas» et, surtout, l’évident plaisir de dire et de décrire qui lui a tenu lieu de règle et de devoir tout au long de sa vie. Enfin débarrassée des contraintes de l’article ou du souci de compter et de plaire, elle peut se livrer sans crainte à une écriture en liberté et mêler anecdotes, commentaires et portraits, sans le recours à une quelconque hiérarchie. Une écriture, en quelque sorte, au plus près de la vie ressentie. Une véritable leçon de la part d’une écrivaine qui, arrivée au faîte de sa gloire, alors qu'elle affronte avec un égal stoïcisme l’âge et la vieillesse, semble encore prête à renaître: «Désapprendre d’écrire, cela ne doit pas demander beaucoup de temps. Je vais toujours essayer…» Très rare en tirage de tête.Bibliographie: Yves Courrière, Pierre Lazareff, Gallimard, «Biographies», 1995. (Notice de Frédéric Maget pour le catalogue de la collection Colette des Clarac)
s.l. (Paris) s.d. (1907), 28,7x20,4cm, une photographie contrecollée sur carton.
|Colette, la «danseuse nue», dans soncostumede scène |<br>* Rare et grande photographie originale en tirage albuminé d'époque, contrecollée sur carton, représentant Colette languissamment allongée sur une peau de lion et recouverte d'une peau de léopard. Un tirage largement tronqué, portant le même numéro manuscrit figurant au dos de notre photographie ("11214"),est conservé dans le fonds Reutlinger, à la Bibliothèque nationale de France (Album Reutlinger de portraits divers vol. 53, p.3). Nous n'avons pu trouver aucun autre exemplaire de cette photographie dans d'autres collections publiques. Une photographie similaire, dédicacée tardivement à Maurice Chevalier, est passée en vente en 2008. Très beau et sulfureux cliché de Colette, probablement pris l'année de son scandaleux spectacle de danse «Rêve d'Egypte» au Moulin Rouge avec son amante Missy, qu'elle embrasse sur scène. «Colette est danseuse nue, ce qui, à cette époque, signifie qu'elle [...] se drape dans des voiles vaporeux, dissimule une partie de son anatomie sous des peaux de bêtes» (Paula Dumont). Les peaux de bêtes, qui épousent sa silhouette sur ce cliché, lui avaient déjà servi de sensuel costume dans Pande Charles Van Lerberghe, accompagnée sur scène de Lugné-Poe et Georges Wague. C'était la première fois qu'on osait se passer d'un maillot de corps: « Je veux danser nue si le maillot me gêne et humilie ma plastique », dira-t-elle. A l'époque de cette photographie, en 1907, Colette se produit dans d'innombrables spectacles, après ses débuts deux ans plus tôt dans le salon saphique de Nathalie Clifford Barney, où elle partageait l'affiche avec Mata Hari. Pour Colette, la danse est synonyme d'émancipation à plus d'un titre - avant tout un moyen de subsistance et de libération de son corps, qui lui appartient enfin après sa séparation d'avec Willy en 1906. On rapprochera sa danse ondulante, presque sans geste, de celles de Loïe Fuller et Isadora Duncan; son plus grand succès étant «la Chair», un mimodrame qu'elle jouera deux cents fois à Paris et qui s'exportera à la Manhattan Opera House de New York, avec une nouvelle distribution. C'est également dans les hauts lieux de la danse parisienne que Colette s'affiche librement au bras de ses amantes. Son union scandaleuse avec Missy, la virile marquise de Morny, qui l'accompagne sur scène en costume, contribua à la célébrité de ses représentations. Il s'agit sans doute du plus rare cliché de Colette réalisé par Reutlinger, qui la photographia également drapée à la grecque ou arborant son costume du «Rêve d'Egypte». Rarissime témoignage visuel d'une révolution du costume de danseopérée par Colette, figure incontournable du Paris artistique et littéraire au XXe siècle. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85
Monaco Imprimerie Nationale de Monaco 1955 1 vol. Broché in-4, en feuilles, sous couverture rempliée, non paginé. Belle plaquette éditée par le Conseil littéraire de la Principauté de Monaco en souvenir de feue sa présidente d'honneur. Avec 41 petites photographies contrecollées, sans doute parmi les dernières de Colette, un texte inédit de l'écrivain et des hommages par Rainier de Monaco, Jean Giono, Julien Green, André Maurois, Marcel Pagnol, Jules Supervielle, André Billy, Roland Dorgelès, Georges Duhamel, Pierre Gaxotte, Maurice Genevoix, Franz Hellens, Emile Henriot, Léonce Peillard, André Siegfried, Henri Troyat. Excellent exemplaire offert à l'écrivain et journaliste Michèle Manceaux avec des envois autographes signés par les dix écrivains précédemment cités.«Monaco est le seul pays dont les frontières sont des roses», se plaisait à dire Colette. Amie de longue date de Pierre de Polignac, avant qu’il ne devienne par son mariage prince de Monaco, Colette eut le bonheur de voir l’affection du père se transmettre à son fils, le prince Rainier III, dont elle fut dans les années 40 et 50 l’invitée permanente. À la recherche de repos et d’un peu de chaleur pour soigner l’arthrite qui l’handicapait, Colette passa de fréquents séjours à l’Hôtel de Paris. On dit même que c’est dans le hall de l’hôtel qu’elle remarqua, lors d’un tournage, une jeune figurante alors inconnue qu’elle choisit pour incarner sur scène Gigi et qui devait connaître une brillante carrière: Audrey Hepburn.Le conseil littéraire de la Principauté de Monaco fut créé à l’initiative du prince Pierre de Monaco, protecteur des lettres et des arts. Il était constitué de membres de l’Académie Goncourt et divers écrivains francophones chargés de remettre un prix récompensant un auteur de langue française de renom pour l’ensemble de son œuvre. Quelques mois après la mort de Colette, l’ensemble des membres et plusieurs lauréats lui rendent hommage dans un ouvrage soigneusement imprimé, avec de nombreuses photographies en noir et blanc contrecollées qui en font un véritable album-souvenir. C’est également dans ce recueil qu’est reproduit pour la première fois le discours que Colette enregistra en 1954 pour des étudiants venus assister à une projection du Blé en herbe dont on dit – à juste titre – qu’il est un peu son testament moral et littéraire : «Laissez-moi vous révéler que l’expérience ne compte pour rien. Tout ce qui m’a étonnée dans mon âge tendre m’étonne aujourd’hui bien davantage. L’heure de la fin des découvertes ne sonne jamais. Le monde m’est nouveau à mon réveil chaque matin et je ne cesserai d’éclore que pour cesser de vivre.» (Notice de Frédéric Maget pour le catalogue de la collection Colette des Clarac)
S.l. [Paris] s.é. [presses de Gauthier-Villars] 1939 1 vol. broché in-4, broché, non paginé. Édition originale réunissant quatre textes : un prélude de Colette "Lettre à une dame", "Le déjeuner chez Lapérouse" d'Alain, "Entrevues" de Georges Duhamel, et "Cantate du Narcisse" de Paul Valéry. Tirage à petit nombre sur vélin de Hollande. En parfaite condition. Première édition du texte de Colette.L’idée de ce recueil d’hommages revient à Paulette Gauthier-Villars, nièce de Willy, et à sa compagne, Marthe Lamy, toutes deux médecins et anciennes élèves du Pr. Henri Mondor. En 1938, le chirurgien devient à l’âge de cinquante-trois ans titulaire de la chaire de pathologie externe. Pour célébrer cet événement dans la carrière de leur maître – qui est aussi un éminent historien de la littérature –, les deux femmes projettent de lui offrir un livre réunissant des textes rédigés par trois de ses amis: Alain, Paul Valéry et Georges Duhamel. L’intéressé ayant eu vent du projet réclama que Colette soit également sollicitée. Ce qui fut fait. Colette et Henri Mondor n’étaient pas des amis proches, mais le professeur admirait l’écrivaine. Il lui offrit notamment quelques-uns de ses dessins délicats représentant des roses ou des coquillages. Colette, quant à elle, lui fit l’hommage d’un texte où il apparaît comme le séducteur, que, paraît-il, il était…: «Pathétique paysage, ô visage viril! Distribution des mots, des abîmes plissés, des champs vermeils, d’un peu de forêt crépue, et voyage à travers l’inconnu…» Par un singulier concours de circonstances, l’hommage fut imprimé par les éditions scientifiques Gauthier-Villars, fondées au XIXe siècle par le père de Willy.Le texte de Colette sera repris dans Trait pour trait puis dans la deuxième édition d’En pays connu. (Notice de Frédéric Maget pour le catalogue de la collection Colette des Clarac)
1946 1946. Enveloppes conservées. BEL ENSEMBLE COMPOSÉ DE 5 LETTRES AUTOGRAPHES SIGNÉES ET D'UNE PHOTOGRAPHIE - Lettre autographe signée adressée à la famille Blanchar alors que Marthe Blanchar est enceinte de Dominque, 1 feuillet in-12 : Bonjour Marthoune! Bonjour Pierrette! Bonjour, et bonjour aussi à la plus lointaine Colette - Lettre autographe signée, 2 pages in-4, enveloppe autographe conservée, tampon daté du 21 juin 1949 : "Au loup Minou, au Loup ! » Je suis contente chère Minou, d'avoir ces images charmantes de vous. Il faut venir m'embrasser avant les départs. Si je peux partir ce sera le 16 ou 17 juillet. Mais votre temps est plus pris que le mien. Il suffira d'un coup de téléphone, d'une heure libre, pour que vous abordiez mon radeau d'où je ne bouge guère. J'ai tant souffert physiquement de mois-ci que j'en suis honteuse. Il me semble toujours que souffrir est une occupation indigne, tout au moins inutile. Merci aussi pour les fleurs. Vues à la loupe, elles sont faites de mille petits tuyaux, et ressemblent à une fleur sous-marine. Chère Minou, je vous dis à bientôt, je voudrais que rien ne vous change, que rien ne vous abîme ni l'une ni l'autre, ravissante «paire» que vous êtes. Je vous embrasse tous, à commencer par Pierre Blanchar, et en finissant par Emile. (Ici je vous montrerai les photos du chat nageur et plongeur.) Votre Colette." - Lettre autographe signée, 1 page in-8, enveloppe autographe conservée, tampon daté du 4 avril 1949. Chère Minou, j'aurais bien voulu vous voir en «saltimbanque». S'il y a une photo, même une pas très bonne, de votre numéro, puis-je l'avoir? Aucun des chiens blancs n'est sourd? Cela arrive aux animaux entièrement blancs. Tendresses à toue la famille. Colette. - Lettre autographe signée, 2 pages in-8, enveloppe autographe conservée, tampon daté du 3 janvier 1950. "Chère Minou, merci pour la colombe, pour les roses, pour les souhaits. Donnez à tous « mes » Blanchar, mes vux, et mon désir de m'asseoir à la bonne table, un jour de détente un peu plus tiède. Et si, un autre jour plus proche, vous traversez le premier arrondissement Je vous embrasse tous Mimile aussi. Pour Minou, j'ai toujours ce sentiment qui me porte ensemble à vouloir pour elle tous les succès, cependant que je n'aime pas toujours la voir jetée, indivise, à la foule. Votre vieille amie alitée Colette. Excusez la ridicule enveloppe, on n'en a pas trouvé d'autres dans la «cour» - lisez: Palais Royal" - Lettre autographe signée, 1 page in-4, enveloppe autographe conservée, tampon daté du 5 février 1952. "Hôtel de Paris Monte-Carlo C'est vrai que te voilà mariée, ma Minou? Mon Dieu, tu es bien pressée. Je ne sais pas où tu es; je soigne mon arthrite ici depuis un mois. Je la soigne mais je ne la guéris pas. J'embrasse tous les Blanchar, anciens et nouveaux. Surtout sois très jolie, et heureuse. Je vous embrasse tous. Colette." LIPNITZKI Boris - Photographie originale signée en blanc au format carte postale, Portrait de Colette écrivant à sa table de travail. Fameux portrait photographique de Colette assise à son bureau au Palais Royal, fenêtre ouverte. Colette a ajouté à l'encre noire sous son stylo : " Chère Minou "
Signé par l'auteur
Paris Aux Armes de France 1941 1 vol. Broché in-8, broché, couverture rempliée, non coupé, 200 pp. Édition définitive de "Ces plaisirs..." paru en 1932, ornée d'un beau portrait gravé à l'eau-forte par Jean Cocteau et tiré par Daragnès. Un des 550 exemplaires numérotés sur Arches, tirage de tête.Nouvelle édition de Ces plaisirs… paru en 1932 avec «des modifications et des additions assez importantes pour que la présente édition puisse être considérée comme en partie originale» (avertissement de l’éditeur). Près de dix ans après la publication de Ces plaisirs…, Colette revient sur un texte qui lui tenait à cœur (voir n°36) où elle abordait, sans fards et sans jugements, diverses formes de la sexualité masculine et féminine et notamment l’homosexualité féminine. Elle remanie le portrait de Renée Vivien, développe l’évocation des lesbiennes aristocratiques, ajoute au portrait de «La Chevalière» des détails biographiques, réécrit les dernières pages et peut enfin imposer le titre qu’elle avait toujours souhaité, Le Pur et l’Impur, auquel elle avait dû renoncer en 1932. Son nouvel éditeur semble plus arrangeant et prêt à satisfaire à toutes ses demandes…Il faut dire que c’est une aubaine pour Louis Thomas d’avoir réussi à signer un contrat avec Colette. L’homme est peu fréquentable. Antisémite et collaborateur notoire, il avait activement participé à l’aryanisation des éditions Calmann-Lévy, suite au décret du 18 octobre 1940, et était devenu à partir du mois de mars 1941 le directeur de la célèbre maison d’édition qu’il tente de rebaptiser «Aux armes de France». Finalement écarté de la direction après à peine six mois en fonction, il avait créé sa propre maison d’édition reprenant l’enseigne et obtenant des autorités allemandes de conserver les contrats qu’il avait signés lors de son bref passage à la tête de Calmann-Lévy, au premier rang desquels ceux de Colette.Que savait-elle au juste? Nous l’ignorons. Les frères Ferenczi avaient dû quitter Paris et elle avait cédé aux avances de Fayard. Les éditions «Aux Armes de France» étaient pour elle un nouveau débouché possible pour pallier les départs successifs de ses éditeurs. Elle y publia trois volumes: Mes Cahiers (1941), qui reprend l’essentiel des textes publiés dans les Cahiers Colette en 1935 et 1936, Le Pur et l’Impur, qui est une réédition du texte de 1932 et De ma fenêtre (1942), seul volume de textes inédits, mais dont le dépôt légal ne fut fait qu’en avril 1944 alors que le même texte paraissait en Suisse aux éditions du Milieu du Monde sous un titre un peu différent, Paris, de ma fenêtre. Si l’on excepte ce dernier, dont la parution semble avoir été volontairement retardée, les deux autres sont le résultat de contrats signés alors que Louis Thomas était directeur de Calmann-Lévy et sont des reprises de textes déjà publiés avant-guerre. Ceci, bien sûr, ne dédouane pas entièrement Colette. On pourra tout de même s’étonner de voir paraître sous la direction de Louis Thomas un texte comme Le Pur et l’Impur où était célébrée une liberté de mœurs dont la rhétorique collaborationniste faisait la cause même de la décadence de la France… Celui-ci avait-il seulement lu l’ouvrage? On peut raisonnablement en douter… et en sourire.Très beau portrait de Colette par Jean Cocteau, gravé à l’eau-forte, en frontispice. (Notice de Frédéric Maget pour le catalogue de la collection Colette des Clarac)
Paris Editions du Trianon, coll. "Suppléments à quelques oeuvres célèbres" 1931 1 vol. broché in-12, broché, couverture rempliée, 71 pp. Edition originale illustrée de 4 cuivres hors texte, dont un portrait de Colette en frontispice, et 1 bois gravé de Gérard Cochet. Un des 25 exemplaires de tête numérotés sur Japon impérial enrichis d'une suite des gravures. En belle condition. Colette devait initialement y donner un «Supplément au Traité de l’éducation des filles de Fénelon», en écho sans doute à Mitsou paru en 1919, mais c’est finalement un «Supplément à Don Juan» qu’elle signe et qui constitue le 15e volume de la collection. Outre l’intérêt ancien qu’elle porte au personnage, ce choix est sans doute lié à son nouvel ouvrage, Ces plaisirs…, dont l’écriture est strictement contemporaine. Selon un procédé de recomposition et réécriture qui gouverne toute l’œuvre, Colette fera de son court essai la matière du volume à paraître. Economie bien comprise de la fabrique littéraire: rationnaliser ses efforts et mutualiser les moyens…En écrivant sur don Juan, Colette a conscience de s’attaquer à un mythe que, par ailleurs, elle connaît fort bien. Elle reprend certains motifs traditionnels du personnage (l’obsession du nombre, le narcissisme), en les adaptant à la conception qu'elle s'en fait:« sombre, obstiné, paré de cette misogynie foncière qui plaît tant aux femmes… ». Débarrassé de toute dimension métaphysique, le personnage est également dénué de toute forme de méchanceté. Colette défend l’idée d’un don Juan misogyne et misanthrope. Son originalité réside dans l’interprétation quasi psychologique pour ne pas dire psychanalytique du personnage. Ainsi sa misogynie a pour origine, «l’antipathie d’un sexe pour l’autre (qui) existe en dehors de la névropathie» ou ce qu’elle nomme aussi «l’inimitié originelle». L’homme et la femme sont inégaux dans le plaisir : «Grenier d’abondance de l’homme, la femme se sait à peu près inépuisable ». L’homme est condamné à être «sensuellement exploité» par la femme et don Juan à «une neurasthénie de Danaïde». Colette renverse le lien de domination dans le plaisir et fait de don Juan une victime de son propre mythe. (Notice de Frédéric Maget pour le catalogue de la collection Colette des Clarac)
( Photographies - Cinéma - Chanson Française ) - Colette de Glarélial, dite Colette Deréal.
Reference : 28286
(1938)
Superbe photographie en tirage argentique de Colette de Glarélial, dite Colette Deréal. Tirage vintage datant des années 60 en noir et blanc, au format 17,5 x 12,5 cm. Colette de Glarélial, dite Colette Deréal, fut actrice et chanteuse. Superbe état. Rare.
Site Internet : Http://librairie-victor-sevilla.fr.Vente exclusivement par correspondance. Le libraire ne reçoit, exceptionnellement que sur rendez-vous. Il est préférable de téléphoner avant tout déplacement.Forfait de port pour un livre 7 €, sauf si épaisseur supérieure à 3 cm ou valeur supérieure ou égale à 100 €, dans ce cas expédition obligatoire au tarif Colissimo en vigueur. A partir de 2 livres envoi en colissimo obligatoire. Port à la charge de l'acheteur pour le reste du monde.Les Chèques ne sont plus acceptés.Pour destinations extra-planétaire s'adresser à la NASA.Membre du Syndicat Lusitanien Amateurs Morues
[Dignimont, Brayer, Oudot] - COLETTE (Sidonie Gabrielle) :
Reference : G590
(1984)
Paris, Flammarion, 1984.
Trois forts volumes petit in-4, bradel skivertex bordeaux, auteur, titre, éditeur, dorés, frappés sur le dos, répétés en partie en tête du plat supérieur (reliure de l’éditeur, sans jaquette ni étui ; bel exemplaire). L’ÉDITION : L’essentiel des œuvres de Colette, concentré en trois volumes de 949, 874 et 981 pp. [non compris les feuillet(s) blanc(s) liminaire(s) et dernier(s)], faux-titre et titre compris dans la pagination. Collationnement identique à celui de l’édition de 1960 (tirée à dix mille exemplaires numérotés), déjà réimprimée en 1965 et 1970, celle-ci : « achevé[e] d’imprimer en septembre 1984 », par Tardy Quercy à Bourges (BNF, 34761411). Ceci n’est certainement pas un hasard : le 15 mai de cette année, Gallimard publiait le premier volume des Œuvres de Colette dans la Bibliothèque de la Pléiade ; dans la foulée, l’Album Colette… L’AUTEUR : Sidonie Gabrielle COLETTE, écrivain(e) bourrée de talent, aux mœurs avant-gardistes : « Libre, Belle, Galante, Téméraire », qui fit de la bi-sexualité un art de vivre, intercalant ses conquêtes féminines au milieu de ses trois maris successifs, il est vrai, fort complaisants. Avec un brin d’inceste, ayant séduit le jouvenceau de Jouvenel, inceste doublé d’un détournement de mineur… Il avait seize ans, sa belle mère, la quarantaine… Cela évoque en moi une romantique histoire d’aujourd’hui (en sondant ma mémoire, je cherche, je cherche et ne trouve pas. J’ai du me tromper, pardon). En compagnie de Colette, on entre dans la Boucherie impériale : en prélude aux massacres de Solferino, le 8 juin 1859, lors de la bataille de Marignan, son père, le capitaine Jules COLETTE, fut démembré ; en récompense, il hérita d’un poste de percepteur, sinécure qui ne manqua pas de lui faire une belle jambe. La liaison de Sidonie avec Missy, alias Mathilde de BELBÈNE, née Demorny (plus connu sous son pseudonyme : duc de MORNY) nous conduit dans la Boulangerie impériale, très achalandée en bâtard (e)s, miches –plus ou moins fraîches -, glands (nom vulgaire du « salambo », pâtisserie de forme oblongue en pâte à choux, garnie de crème pâtissière et vanille) et autres gâteries viennoises : sacristains, jésuites, etc.; dans un recoin, quelques restes de pain azyme rassis… L’ILLUSTRATION et les ILLUSTRATEURS : Huit artistes avaient collaboré à l’ouvrage de 1960. Il n’y a pas de table des planches hors texte, toutes en couleurs. Seulement la liste des peintres, sur la page de titre, répétée, dans la table des matières, artistes cités titre par titre. Cherchons donc, sur la toile, une référence donnant le nombre de planches ; aujourd’hui (12/10/22), j’ai recensé deux petites douzaines d’exemplaires mis en vente, sur Abebooks et LRB, (j’ai volontairement banni des sites comme « Racketun » ou « Orénoque », marchands d’objets) des tirages - et retirages- de ces « Œuvres », entre 1960 et 2022… Ces rééditions contiennent de « nombreuses illustrations en couleurs », suivant la formule aussi vague qu’imprécise, généralement utilisée. La bonne surprise : UN Helvète annonce « trente illustrations par volume » (1960) ! Ce qui aurait tendance à me rassurer sur la complétude de mon exemplaire qui contient respectivement, 32, 28 et 30 planches, soit, dans ces deux exemples, un total de quatre-vingt-dix planches. Quant aux autres « descriptions », cela ressemble à un inventaire façon Prévert : un signet par volume, couverture décollorée (sic), étui de couleur brute (sic), « état d’usage… tâché (sic)… intérieur frais ; un Teuton : « coiffes, bords des plats passés (intention du fabricant ?) (sic) », etc. Pas de trace de l’édition de 1984 : il est vrai que, pour débusquer la date, il faut se rendre in fine voir l’achevé d’imprimer ; le copyright 1960 est imprimé au verso du titre… Sans paraphraser les pages de titre, voici la liste des illustrateurs, classés suivant le nombre de planches qu’ils ont données pour cet ouvrage : André DIGNIMONT (28), Yves BRAYER et Roland OUDOT (12), Emilio GRAU SALA et Marcel VERTÈS (11), Kostia TERECHKOVITCH (7), Kees VAN DONGEN (6) et André DUNOYER de SEGONZAC (3). Trois d’entre eux, et non des moindres, avaient … autrefois, participé au pèlerinage berlinois organisé par Otto ABETZ en 1941. « Paradoxe français » : à l’époque, Colette, bien que mariée à un citoyen français israélite, écrivait dans la presse collaborationniste ; son mari n’échappa pas longtemps aux griffes nazies ; arrêté le 12 décembre 1941, son voyage s’arrêta, heureusement pour lui, à Compiègne ; Maurice GOUDEKET fut libéré le 6 février 1942, grâce aux efforts conjugués de son épouse et « de madame ABETZ, née française, Sacha GUITRY et Robert BRASILLACH » (Tribune juive du 12/09/20). Autres avis sur Wikipedia : a- grâce à Colette, Mme Abetz et le Gouvernement de Vichy ; b- d’après Geneviève MAUGIS, demi-sœur de Robert BRASILLACH, c’est uniquement grâce à Robert qu’il fut libéré ; c- dans la biographie de Sacha GUITRY, c’est Lui… À la Libération, il était de bon ton d’avoir eu un Juif dans son placard pendant l’Occupation !PHOTOGRAPHIES : Reliure (2). Tome I (titre ; Dignimont (pp. 460,700), Brayer (860). Tome II (titre ; Van Dongen (222), Dunoyer de Segonzac (382). Tome III (titre ; Grau Sala (420), Oudot (476), Vertès (620), Terechkovitch (732). Des « Claudine » (1900-1902) à « l’étoile Vesper » (1947) et « le Fanal bleu » (1949), panorama de l’œuvre de Colette, en trente-deux titres et 2.800 pages, bien illustrés de reproductions en couleurs, trois volumes sobrement reliés par l’éditeur. Bel ouvrage.
Colette a reçu un mot de son mari : ...Il a une permission accidentelle de 48 heures et sen va dimanche. Je me trouve embarrassée... poursuit-elle, ...davoir donné rendez-vous samedi à Mme Lota Besnard, de qui jignore ladresse. Puis-je avoir recours à votre extrême obligeance ? Si elle voulait venir mercredi à 2h30 ?... En 1914, Colette est âgée de 40 ans, divorcée de Willy, son premier mari. Le temps des Claudine est révolu.Colette écrit maintenant des chroniques dans Le Matin, dont le rédacteur en chef, Henri de Jouvenel, est devenu son époux en 1912. Mobilisé en 1914, Jouvenel rejoint Verdun. Colette raconte après le départ des hommes mobilisés, les femmes qui travaillent, les blessés dans la capitale désertée par ses habitants. En 1915, elle va voir Henri de Jouvenel à Verdun, et pousse la curiosité un peu plus loin en Argonne. Elle en rapporte des reportages de guerre pour Le Matin. Ils sont édités dans Les Heures Longues en 1917. La République, L'Éclair, La Vie parisienne, Marie-Claire, Paris-Soir veulent tous la signature de Colette. Elle publiera même dans Le Figaro. Colette a laissé un témoignage exceptionnel de la vie à larrière dans un recueil « La chambre éclairée » paru en 1922 qui réunit des textes publiés dans la presse des années 1917-1918.En novembre 1916, Colette sétait installée au 69 du boulevard Suchet, dans une maison qui avait appartenu à lactrice Ève Lavallière.
Paris Georges Crès et Cie 1918 1 vol. relié petit in-12 carré, bradel demi-maroquin ocre rouge à coins, dos lisse avec pièce de titre de maroquin vert gris, plats de papier moucheté ocre, doublures et gardes de papier marbré, tête dorée, non rogné, couvertures et dos conservés (Stroobants), 158 pp. Édition originale de cette série d’articles d’actualité, chacun décoré de jolis bandeaux et culs-de-lampe à motifs floraux. Un des 6 exemplaires de tête numérotés sur Chine, celui-ci truffé d'une belle lettre autographe signée "Colette Willy" à propos de "l'affaire Steinheil" (3 p. in-16, à l'en-tête imprimé du "25, rue Torricelli", s.l.n.d., infimes perforations ne gênant pas la lecture). Bel exemplaire dans une sobre reliure de Stroobants.Un an après Les Heures longues, Colette rassemble d’autres articles du Matin, parus cette fois avant-guerre, pour former la matière d’un nouveau recueil, dont le titre reprend celui d’un article paru le 2 mai 1912 consacré à «l’arrestation» de Jules Bonnot. Les sources d’inspiration des textes réunis ici sont multiples:faits divers (affaire de la bande à Bonnot, procès Guillotin), politique intérieure (élection législative), sport (arrivée du Tour de France, match de boxe, course cycliste, vol en dirigeable). Dans chaque texte s’exprime magistralement cet art de la chose vue dont Colette journaliste fit sa marque: «voir et non inventer».Le manuscrit joint répond à l’enquête féministe du journal Fin de siècle sur l’affaire Steinheil, intitulée «Opinions de quelques femmes célèbres». Rappelons que Marguerite Steinheil, maîtresse de Félix Faure, fut accusée d’être la complice du meurtre de son mari. La réponse de Colette fut intégralement publiée dans le journal du 7 mars 1909: «Une «faible femme» n’a nullement besoin, pour tuer une, deux, trois ou dix personnes, d’un complice effectif. Une femme, toute seule, aura toujours assez de force nerveuse pour tuer, et pour se livrer ensuite, avec un génie enfantin et inégal, à une mise en scène intelligente qui pêchera toujours par plus d’un point. Force nerveuse incalculable, duplicité, fausse légèreté, mépris du risque, inconscience – très relative –, machiavélisme imparfait servi par l’insuffisance des juges et de la police… Voilà ce que je démêle, à peu près, en madame Steinheil.» (extrait)On pourrait s’étonner qu’Henri Clarac ait choisi de truffer son exemplaire d’une lettre antérieure de plusieurs années au recueil, mais ce choix témoigne au contraire d’une lecture très attentive, puisque dans le texte intitulé «À Tours» - reprenant deux articles parus dans Le Matin le 27 et le 28 juin 1912 consacrés à l’affaire Guillotin -, Colette fait un parallèle entre Mme Guillotin, elle-même accusée d’être la complice de son cousin dans le meurtre de son mari, et Mme Steinheil. On notera, d’ailleurs, que le titre du second article initialement publié dans Le Matin était «Que c’est solide une femme!» qui reprend l’idée développée dans la réponse de Colette à l’enquête sur l’affaire Steinheil et que l’on trouvait déjà exprimée dans La Vagabonde (Notice de Frédéric Maget pour le catalogue de la collection Colette des Clarac).
Paris Le Fleuron 1949 3 vol. Brochés 3 vol. in-8, brochés, couvertures rempliées, 127, 91 et 95 pp. Éditions originales imprimées par Daragnès à uniquement 480 exemplaires numérotés sur un élégant vélin bleuté d'Arches. Chaque volume comprend un envoi autographe signé de Colette à Nathalie Gallimard, "sous la condition expresse qu'elle restera - 'trait pour trait' - toujours pareille à elle-même"; "à qui le bleu céleste est une parure de plus (pour les banalités je ne crains personne !)"; "[La fleur de l'âge], apportez-la moi sur votre joue, que je la baise !" On joint au premier volume le carton d'invitation au vernissage de l'exposition Vertès à la Galerie de l'Elysée (mars 1938) avec un texte de Colette qui est repris dans ce recueil. Exemplaires en parfaite condition réunis sous étui.Quoi que l’on puisse penser de la composition des recueils de textes courts qui forment l’essentiel de l’œuvre et sans doute sa part la plus précieuse, elle témoignait le plus souvent d’un souci d’unité de thème, parfois de dates, et de genre presque toujours. Dans les trois recueils qui paraissent au Fleuron, la maison d’édition créée par Maurice Goudeket, Trait pour trait, Journal intermittent et La Fleur de l’âge, la patte de l’éditeur devenu conseiller littéraire se fait sentir. Si Trait pour trait s’impose par une relative unité thématique en rassemblant, sous ce joli titre, des portraits d’écrivains (Anna de Noailles, Marcel Proust, Georges Courteline, Léon-Paul Fargue), de comédiennes et de chanteuses (Sarah Bernhardt, Emma Calvé), d'un musicien (Claude Debussy), d’amis peintres (André Dignimont, Marcel Vertès, Luc-Albert Moreau, Camoin) et l’évocation d’un personnage sorti de La Comédie humaine (Mme de Marneffe), les deux autres ouvrages réunissent pêle-mêle des chroniques et contes – mélange auquel Colette s’était toujours refusé -, des textes publicitaires et des préfaces qui étaient restés inédits. En ce début des années 50, alors que la source vive de la création semble s’amenuiser, Maurice Goudeket décide «de faire de Colette un auteur pour édition de luxe, un auteur rare, dont on recherchera les textes, un auteur pour lequel les amateurs seront prêts à dépenser.» (Claude Pichois et Alain Brunet)En témoignent ces trois volumes tirés à 480 exemplaires (450 exemplaires sur vélin bleuté et 30 exemplaires numérotés en chiffres romains réservés à l’auteur), destinés à un public choisi et dont l’impression fut confiée au délicat et virtuose Jean-Gabriel Daragnès, aisément identifiable derrière la mention «sur mes presses à Montmartre» (ses presses étaient situées avenue Junot) et sa marque au «Cœur fleuri» dont la devise, «Insita cruce/ cor floret», était empruntée à la légende de Tristan et Iseult par laquelle il avait débuté son travail de graveur. Ce fut d'ailleurs l’une des dernières productionsdu typographe décédé le 25 juillet 1950.L’objectif de Maurice Goudeket était doublement commercial, car dès le départ ces publications bibliophiliques étaient aussi destinées à enrichir les Œuvres complètes en cours d'édition où leur composition serait encore modifiée. Bien que «le meilleur ami» ait souhaité – on le comprend – justifier l’édition de ces textes « disparates jouant l’un sur l’autre et se consolidant» (Près de Colette), le lecteur contemporain goûtera, sans souci d’une artificielle cohérence, les effets d’harmonie et d’échos que ces textes entretiennent avec le reste de l’œuvre, confirmant cette composition symphonique ou rhapsodique à laquelle l’écrivain semble avoir toujours aspiré.Ensemble dédicacé à Nathalie Gallimard où l’on peut voir que si Colette avait renoncé à des œuvres de longue haleine, son sens de la formule et de la dédicace étaient intacts. (Notice de Frédéric Maget pour le catalogue de la collection Colette des Clarac)
Paris Etablissements Nicolas, s.d. 1935 1 vol. broché plaquette in-12, agrafée, 17 pp. Edition originale de la préface de Colette, sur trois pages qui sera reprise dans les "Mélanges". Imprimée par Draeger, cette jolie plaquette illustrée de vignettes humoristiques indique la meilleure façon de réussir une réception de "six à huit" autour d'un choix judicieux de vins secs, moelleux, mousseux ou de liqueurs, avec des conseil sur la façon de présenter les bouteilles et de les accompagner d'aliments et friandises appropriés.Édition originale du texte de Colette. Fondée en 1822 par Louis Nicolas, la maison Nicolas s'est imposée dans la distribution du vin en France, grâce notamment à une politique de communication innovante incarnée par le personnage de «Monsieur Nicolas», alias «Nectar-livreur», imaginé par le peintre et caricaturiste Dransy.Un des principaux objectifs de la marque fut, dès les années 20, d’endiguer la concurrence des alcools étrangers. À cette fin furent édités de luxueux catalogues imprimés par l’atelier Draeger et illustrés par de grands artistes de l’époque (Charles Martin, Raoul Dufy, Kees Van Dongen, Bernard Buffet, Cassandre, etc.), mais aussi ce Six à huit des vins de France ou le Vade-mecum de la maîtresse de maison qui invitait les femmes à proposer dans les réceptions du vin plutôt que de l’alcool. Colette pouvait légitimement apparaître comme la personne idéale pour participer à cette guerre commerciale. Entretenant depuis longtemps un lien de confiance avec les femmes, ses «belles écouteuses», elle célébrait également, dans ses textes, la gourmandise française et la majesté de «monseigneur le vin» qu’elle avait appris à connaître et à apprécier dès son plus jeune âge : « Depuis l’enfance, je connais le vin français et je le tutoie. À l’âge où l’enfant s’arrose, au goûter ou au dessert, de sirop de groseilles mouillé d’eau gazeuse, je tenais d’une main un joli petit verre en tulipe, rutilant d’un Bordeaux chambré qui fleurait la violette, à moins qu’illuminé d’un Yquem un peu huileux, il ne brillât comme topaze.»Texte repris dans Mélanges, in Œuvres complètes, Le Fleuron, t. XIV (voir n°65).Bibliographie: Colette, Le Second métier de l’écrivain. Textes choisis et annotés par Frédéric Maget, éd. de L’Herne, 2014. – Bernard Lonjon, Colette, la passion du vin, éd. du Moment, 2013. (Notice de Frédéric Maget pour le catalogue de la collection Colette des Clarac)
Paris s.d. (avant Noël 1936), 17,8x22,6cm, 2 pages sur un feuillet.
Belle lettre autographe signée de Colette adressée à son amie Bolette Natanson. Deux pages rédigées à l'encre sur un papier bleu à en-tête de l'immeuble Marignan, demeure de l'écrivaine entre 1936 et 1938.Pliures transversales inhérentes à la mise sous pli de la missive. Colette félicite son amie pour l'une de ses réalisations artistiques : "C'est magnifique ! Tu n'as pas envie de faire des sortes de paysages, arabesques, tableaux, trucs et ci et ça, pour Noël en plumages ? Le mien est admirablement encadré." Bolette créait en effet avec son mari Jean-Charles Moreux des sortes de paysages réalisés avec des éléments naturels conservés entre deux plaques de verre ; Colette parle très probablement de l'une de ces oeuvres dont il ne subsiste aujourd'hui plus que quelques exemplaires. A la manière d'une mère, Colette rabroue gentiment Bolette"Tu te languis de moi, que tu dis, bougresse, et tu as as le front de t'en plaindre ? Qui est-ce qui n'est jamais seule en dehors de son "cravail" ?" avant de la rassurer quant à sa fidélité :"Tu sais bien que tu peux toujours venir à la fin de la journée, voyons ! Et tu sais aussi que je t'aime ! Et il n'y a rien de moins volage, ni de moins changeant que ta vieille amie" Evoluant depuis sa plus tendre enfance dans les milieux artistiques - elle est la fille d'Alexandre et la nièce de Thadée Natanson, les créateurs de la fameuse Revue Blanche - Bolette Natanson (1892-1936) se lia d'amitié avec Jean Cocteau, Raymond Radiguet, Georges Auric, Jean Hugo ou encore Colette. Passionnée par la couture, elle quitte Paris pour les Etats-Unis avec Misia Sert, grande amie de Coco Chanel et est embauchée chez Goodman. Avec son mari Jean-Charles Moreux, ils créèrent en 1929 la galerie Les Cadres boulevard Saint-Honoré et fréquentèrent de nombreux artistes et intellectuels. Leur succès fut immédiat et ils multiplièrent les projets : la création de la cheminée de Winnaretta de Polignac, la décoration du château de Maulny, l'agencement de l'hôtel particulier du baron de Rothschild, la création de cadres pour l'industriel Bernard Reichenbach et enfin la réalisation de la devanture de l'institut de beauté de Colette en 1932. Bolette Natanson encadra également les uvres de ses prestigieux amis peintres: Bonnard, Braque, Picasso, Vuillard, Man Ray, André Dunoyer de Segonzac, etc. En dépit de cette fulgurante ascension, elle mettra fin à ses jours en décembre 1936 quelques mois après le décès de son père. Emouvante lettre, un des derniers échanges épistolaires quelques jours avant la mort de Bolette. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85
Paris Edouard Joseph, coll. "L'Edition originale illustrée" 1920 1 vol. relié in-8, cartonnage bradel de papier brique, tête dorée, non rogné, couverture illustrée d'une vignette en couleurs et dos conservés (Honnelaître), 196 pp. Edition originale illustrée en frontispice d'un bois en deux couleurs et de nombreux dessins en noir in-texte par Picart Le Doux. Exemplaire sur vélin parcheminé Lafuma non numéroté et complété à la justification par cet amusant envoi autographe signé à Francis Carco : "n°? Mais "numéro un", voyons, comme la tendresse que je porte à Carco. Colette de Jouvenel".Largement inspiré par la Première Guerre mondiale, le recueil, constitué pour l’essentiel d’articles parus dans Excelsior, complète Les Heures longues (1917) et met en scène tour à tour Bel-Gazou, la fille unique de l’écrivaine qui fait ici une de ses premières apparitions dans l’œuvre, les bêtes familières et les êtres malmenés par l’Histoire. Colette y évoque avec justesse, émotion et drôlerie parfois, la vie à l’arrière, cet envers du front dont elle est sans doute une des plus fines observatrices. Colette avait rencontré Francis Carco, de treize ans son cadet, en 1918 devant les bureaux du journal L’Eclair. Entre l’auteur de Jésus-la-Caille et la célèbre «vagabonde», ce fut un véritable coup de foudre littéraire et amical comme en témoigne cette dédicace inédite, deux ans après leur rencontre. Une amitié P.L.V. comme l’écrit Carco, c’est-à-dire «Pour La Vie», dont le ciment fut une fascination commune pour le Paris interlope, la poésie des rues et des cabarets de la Butte. Colette et Carco échangèrent une abondante correspondance et se retrouvèrent en 1945 à la table des Goncourt. Après la mort de sa «grrrrande amie», Carco lui consacra un magnifique livre d’hommage: Colette, "mon ami" (1955). Très belle provenance. (Notice de Frédéric Maget pour le catalogue de la collection Colette des Clarac)
WILLY Colette ..//.. Colette Willy, dite Colette, de son vrai nom Sidonie-Gabrielle Colette (1873-1954).
Reference : 2819
(1917)
Paris, Mercure de France 1917, 1 volume, in-8 carré, relié, 181 p. + table. Mention de 20e édition, préface de Francis Jammes, 90 illustrations de Jacques Nam, exemplaire n° 19567 sans justification de tirage. Reliure légèrement postérieure, demi chagrin rouge, dos à quatre nerfs allant par deux, titre doré, couvertures et dos conservés.
Très bel exemplaire. ************* Remise 20 % pour toute commande supérieure à 100 €, envoi gratuit en courrier suivi et assurance à partir de 30 € d'achat (France seulement).
COLETTE (Colette Willy). L'Envers du Music-Hall. 1913, Flammarion, Paris. 1 vol. in-8 broché de 248 pages. Exemplaire à grandes marges, non coupé. État acceptable, petites et habiles restaurations en haut du mors supérieur et en bas du mors inférieur au papier japonais intérieur avec quelques rousseurs claires en début d'ouvrage, seule la première fausse garde est brunie car d'un papier différent du corps de l'ouvrage, extrémités des marges légèrement froissées. Édition originale, l'un des 30 exemplaires de tête sur papier de Hollande, seul grand papier. (Celui-ci en exemplaire de passe non numéroté, mais bien avec la mention "papier de Hollande" au dos). Rare et précieux grand papier de cet ouvrage qui est un adieu de la romancière au milieu du Café Concert où elle passa les 6 ans qui suivirent son divorce. Elle y poursuit son exploration de l'univers du music-hall avec cette série de 26 textes courts publiés entre 1910 et 1912. Moyen
Sans lieu Imprimé aux dépens de Philippe Ortiz 1925 1 vol. Broché in-4, broché, couverture rempliée avec étiquette de titre rose contrecollée sur le premier plat, 48 pp. Édition originale de ce recueil de douze chroniques parues dans la revue "Vogue" au cours de l'année 1925. Tirage unique à 325 exemplaires numérotés sur vergé à la forme, celui-ci imprimé spécialement pour André Lebey.Publiées dans Vogue du 1er décembre 1924 au 1er décembre 1925, ces douze chroniques furent réunies en volume «aux dépens» du rédacteur en chef de la revue, Philippe Ortiz. Le titre choisi indique bien le caractère primesautier des articles. Colette renouera avec la célèbre revue de mode à partir de 1928, jusqu’en 1932.Exemplaire d'André Lebey, ami de Jean de Tinan et que Colette connaissait depuis ses années d’apprentissages. En 1896, les Willy figuraient à ses côtés parmi les 55 convives au banquet donné au d’Harcourt pour la création de la revue Le Centaure. Plus tard, en 1921, dans la revue Sur la Riviera, Lebey se souvenait encore des joyeux dîners à «La Côte d’Or» auprès de l’Odéon où, dans la petite salle du haut, venaient fréquemment Moréas, Verlaine… : «Willy et Colette, qui habitaient alors rue Jacob, y vinrent aussi avec le secrétaire Paul Héon, chargé de jouer aux courses.» Ses relations avec Colette ne semblent pas avoir survécu à la séparation du couple, et l'exemplaire ne porte pas d'envoi.L’ensemble des textes sera repris dans Le Voyage égoïste en 1928.Très rare, surtout en bonne condition comme ici (Notice de Frédéric Maget pour le catalogue de la collection Colette des Clarac).
Reliure demi-maroquin vert a? cadre de ve?lin blanc. Dos lisse titre? en long. Titre en lettres dore?es sur le premier plat. Te?te dore?e. Couverture et dos conserve?s. Non rogne?. Reliure signe?e P.- L. MARTIN.Discours de M. Vale?re Gille et de Madame Colette. (Se?ance publique du 4 avril 1936).
Bruxelles, Liège Palais des Académies, H. Vaillant-Carmanne 1936 31 pp. In-8. Relié. Très bel état. 1 volume. Premie?re e?dition du discours de re?ception de Colette a? l?Acade?mie royale de Belgique. L?originale franc?aise, parue chez Grasset le 30 avril 1936, est « certainement poste?rieure de quelques jours au fascicule belge, peut-e?tre distribue? aux invite?s a? l?issue de la ce?re?monie » (Socie?te? des amis de Colette).Se?millant envoi autographe signe? de Colette sur le titre: [Re?ception de Madame Colette], qui ce jour-la? mourait de peur... Mais, a? le relire, je trouve aujourd?hui son petit palabre pas vilain du tout! Que Monsieur [nom efface?] soit le seul a? gou?ter cet aveu, unique, de ma vanite?...
Stock, 1999. In-8 broché, couverture imprimée, jaquette. Photographies hors-texte en noir. Etiquette de prix au second plat.
"Colette incarnait et incarne toujours une certaine France : la célébration de la nature et la passion du théâtre, la règle et l'ordre de la province, la frivolité et le désordre de la vie parisienne. Peu d'auteurs auront travaillé avec autant de persévérance à l'élaboration de leur mythe. Ainsi, Colette n'aura cessé d'entretenir une véritable vocation du bonheur. Après une œuvre abondante qu'il qualifie lui-même de sombre, Michel del Castillo nous offre aujourd'hui un livre lumineux et solaire, comme si depuis la publication de son Père français qui révélait aussi une certaine France, il avait voulu nous dire et donc écrire pour la première fois l'amour de son pays d'adoption. En reprenant le cours de la vie et de l'œuvre de Colette, et rétablissant ait passage certaines vérités, égratignant donc la fameuse légende, Michel del Castillo confirme qu'entre les faits et les sentiments il y a toujours l'écart de la littérature. C'est en France que l'auteur de Tanguy a appris à aimer, sinon à vivre. Mais il n'oublie pas qu'il partage avec Colette le sentiment et l'expérience d'avoir connu enfant, auprès de sa mère, telle Colette auprès de la sienne, Sido, le seul, l'unique paradis perdu." * La librairie la Bergerie est en plein déménagement - Nous ne sommes donc plus en mesure d’expédier certains livres dans l'immédiat. Si le livre qui vous intéresse est disponible immédiatement, une remise de 10% sera accordée jusqu'à fin décembre - Si ce n'est pas le cas et que vous n’êtes pas pressés, vous pouvez passer commande et, dès que les livres seront à nouveau accessibles, nous traiterons vos demandes, avec une remise de 20% pour vous remercier de votre patience *