Saint-Louis (Sénégal) 24 juin 1885 in-folio (36 x 23,3 cm) en feuilles, quelques ratures et corrections
1 f.n.ch. (titre), 9 pp. sur 3 feuilles doubles, 1 croquis à l’encre in texte. On joint, agrafée sur le titre, une lettre autographe signée de l’astronome Hervé Faye [à Ernest Mouchez], 22 novembre 1885, 1 p. in-8. Ancien élève de l’École polytechnique et de l’École navale, André Coffinières de Nordeck (1848-1917) avait effectué une campagne au Gabon en 1872. Devenu lieutenant de vaisseau, il commanda, en 1885, l’aviso le Goéland à la station locale du Sénégal. En septembre de la même année, il effectua un stage à l’observatoire de Montsouris à Paris. À cette occasion, il adressa, en novembre 1885, la présente étude à Ernest Mouchez, qui la fit suivre à Hervé Faye, lequel la retourna à Mouchez avec la lettre jointe. La première partie, intitulée « De la formation des grains », contient une description de ces phénomènes météorologiques : « Les grains sont des bourrasques momentanées souvent très brusques, très violentes et très variées. Lorsque le temps est à grains le navigateur est obligé de surveiller la mer et les nuages, pour en tirer un indice de la voilure qu’il doit garder et de l’allure qu’il doit prendre… ». Concernant leur origine : « Le grain est produit par la condensation partielle ou totale d’un nuage. L’électricité joue certainement un grand rôle dans tous les phénomènes des nuées […]. On doit y ajouter la chaleur du soleil qui influence d’autant plus brusquement les nuées qu’elles sont plus élevées et se trouvent dans des milieux moins denses… ».L’auteur s’intéresse ensuite aux tornades de la côte occidentale d’Afrique : « Il y a sur la côte d’Afrique occidentale des phénomènes météoriques qui présentent une certaine régularité. Ils se font sentir pendant l’hivernage et ne se montrent jamais loin des côtes. Nous avons eu l’occasion de les observer au Gabon pendant près de 2 ans et au moins pendant autant de temps en Sénégambie […]. Voici quelle pourrait être l’explication de tous les phénomènes que nous avons décrits, si on veut faire une seule hypothèse. Cette hypothèse est de considérer le météore comme un tore ou anneau limité dont l’axe est incliné vers l’horizon d’un angle inférieur à 45°, le mouvement de l’anneau est dextrorsum et celui de l’axe est parallèle à lui-même… ». Puis il explique la formation de l’anneau et ce qui en résulte. Cette partie est illustrée d’un graphique montrant l’évolution de la pression atmosphérique pendant une tornade. La lettre jointe porte une appréciation sur ce travail, qui semble être resté inédit. Provenance : archives personnelles d’Ernest Mouchez