Paris, Montauban et Toulouse, 1787 - 1791 26 pièces en un vol. in-8, basane fauve marbrée, dos à nerfs cloisonné et fleuronné, pièce de titre, tranches marbrées (reliure de l'époque). Accrocs en coiffe supérieure, trois mors fendus, coins abîmés, importantes mouillures.
Très intéressant recueil qui regroupe des pièces rares, voire très rares, émanant presque toutes de cette catégorie très oubliée de l'historiographie révolutionnaire, à savoir les membres du clergé acquis aux idées nouvelles, et qui s'engagèrent en 1789-1791 dans le mouvement patriotes, sans préjuger de leurs orientations futures (notamment par rapport à la Constitution civile) ; c'est par leur action et leurs paroles que la première révolutionnaire connut cette imprégnation de motifs évangéliques qui devait produire de nombreuses répliques jusqu'en 1848. À noter aussi, une prédominance des pièces concernant Toulouse ou la Haute-Garonne.I. [RICARD :] Discours adressé au district de Saint-Antoine de Vienne par un de ses membres. Toulouse, Jean-Florent Baour, 1790, 56 pp. Aucun exemplaire au CCF. Le père Ricard était un ancien Doctrinaire. - II. RICARD : Adresse aux électeurs du département de la Haute-Garonne. Toulouse, N.-Étienne Sens, 1790, titre, 2 pp., 56 pp. Un seul exemplaire au CCF (Toulouse). - III. Discours sur les événemens publics, prononcé dans l'église de l'Abbaye des dames religieuses de Saint-Sulpice, le 25 mars 1791. S.l.n.d. [1791], 16 pp. Un seul exemplaire au CCF (Toulouse). - IV. FAUCHET (Claude) : Discours sur la liberté française, prononcé le mercredi 5 août 1789, dans l'église paroissiale de Saint-Jacques & des SS.-Innocens [Saint-Jacques-de-la-Boucherie], durant une solemnité consacrée à la mémoire des citoyens qui sont morts à la prise de la Bastille, pour la défense de la patrie. S.l.n.d. [1789], 14 pp. Martin et Walter, 13088. C'est le premier des Discours sur la liberté française du futur évêque constitutionnel du Calvados, prenant comme point de départ les mots de saint Paul : "Vous avez été appelés à la liberté", et les détournant évidemment de leur sens obvie. - V. ROUZET DE FOLMON (Jacques-Marie) : Discours prononcé à la barre de l'Assemblée nationale, le jeudi 14 avril 1791, séance du soir ; et réponse de M. le président de l'assemblée, imprimés en exécution de la délibération du Conseil général de la commune de Toulouse, dans lequel M. Rouzet a rendu compte de sa députation le 23 du même mois. S.l.n.d., [1791] ,10 pp. Officier municipal de Toulouse en 1790, Jacques-Marie Rouzet (1743-1820) devint procureur-syndic du district de Toulouse et administrateur du département. Aucun exemplaire au CCF. - VI. FAUCHET : Sermon sur l'accord de la religion et de la liberté, prononcé dans la métropole de Paris, le 4 février 1791, pour la solemnité civique des anciens représentans de la Commune, en mémoire de ce qu'à pareil jour, le Roi vint à l'Assemblée nationale, reconnoître la souveraineté du peuple (...). Imprimé sur le manuscrit. [Paris], Imprimerie du Cercle social, s.d. [1791], 32 pp. Édition originale du dernier sermon parisien de l'exalté : "La toute puissance de Dieu est avec un grand peuple libre. L'enfer lui-même, avec tous ses anges de ténèbres déguisés en esprit de lumière ne prévaudront point contre la liberté des François qui prépare celle de la catholicité". Martin & Walter, 13095. - VII. MULOT (François-Valentin) : Discours sur le serment civique, prononcé, le dimanche 4 février 1790, dans l'église de Notre-Dame, en présence de l'Assemblée nationale, de celle de la Commune, & de la Garde-Nationale-Parisienne. Imprimé par ordre de l'assemblée des représentans de la Commune. Paris, Imprimerie de Lottin l'aîné, & Lottin de S. Germain, 1790, 20 pp. L'abbé François-Valentin Mulot (1749-1804) était bibliothécaire des chanoines de Saint Victor de Paris, docteur en théologie, procureur général, et prieur de Saint-Victor en 1789. Ayant rejoint dès le début de la Révolution le parti patriote, figurant dans les clubs, les électeurs, les communes, il ne pouvait que prêter le serment à la Constitution civile du clergé en 1791. - VIII. HERVIER (Charles) : Discours sur la Constitution française. Prononcé le 25 septembre 1791, dans l'église métropolitaine & paroissiale de Paris, avant le Te Deum, en action de grâces de l'heureuse conclusion des travaux de l'Assemblée nationale, & de l'acceptation faite par le Roi de l'Acte constitutionnel. S.l.n.d. [1791], 16 pp. Le père Charles Hervier, bibliothécaire du couvent des Grands-Augustins à Paris, était un fervent adepte du mesmérisme, avant de tomber dans l'exaltation patriotique. Ainsi avait-il interrompu en 1784 un sermon qu’il prononçait à Bordeaux pour faire revenir à elle, par des passes magnétiques, une paroissienne en proie à des convulsions. L’événement fit sensation, on s'en doute bien ... - IX. [SAINT-MARTIN (Louis-Pierre) :] Discours sur la légitimité du serment exigé des ecclésiastiques fonctionnaires publics. Montauban, Fontanel, 1791, 15 pp. Un seul exemplaire au CCF (Toulouse). Ancien avocat au parlement, puis conseiller clerc au Châtelet de Paris, l'abbé Saint-Martin (1753-1819) était alors aumônier de la Garde nationale de Beaumont-lès-Lomagne ; il sera ultérieurement curé de Castesarrasin. - X. BARTHE (Paul-Benoît) : Discours sur la Constitution françoise, prononcé au Champ-de-Mars, le jour de la Fédération générale des municipalités & Gardes nationales réunies, des départemens de la Haute-Garonne, de la Gironde, du Tarn, du Lot, du Lot & Garonne, du Gers, de l'Aude, des Pyrénées, & autres, jurée à Toulouse le 4 juillet 1790. S.l.n.d. [1790], 11 pp. Rare. Ppofesseur de théologie puis doyen de cette faculté à l'université de Toulouse, l'abbé Paul-Benoît Barthe (1739-1808) sera ultérieurement évêque constitutionnel du Gers de 1791 à 1801. Au CCF, exemplaires seulement à la BnF, Bordeaux et Toulouse. - XI. VEIRIEU (Guillaume) : Discours prononcé dans la salle des Illustres, le 3 juillet 1790, en présence de la municipalité, à la réception de MM. les commissaires des Gardes nationales qui se sont confédérées sous les murs de Toulouse. Toulouse, D. Desclassan, s.d. [1790], 16 pp. Guillaume Veirieu (1757-1798) sera député de la Haute-Garonne quasiment sans discontinuer de 1791 à 1798. - XII. MAILHE (Jean-Baptiste) : Discours prononcé sur l'autel de la patrie, au moment où l'on allait signer le pacte fédératif juré à Toulouse le 4 juillet 1790. Toulouse, D. Desclassan, s.d. [1790], 8 pp. Avocat au Parlement de Toulouse, Mailhe (1752-1834) sera député de la Haute-Garonne à la Convention et aux Cinq-Cents. - XIII. SIRAN (Philippe-Gabriel de Juin de) : Sermon sur la paix, pour une assemblée de province. Édition corrigée par l'auteur. S.l., 1789, vj pp., pp. 7-56. Rare. Philippe-Gabriel de Juin de Siran est né en 1738 au château de Siran dans l'Hérault. Il entra très jeune dans la Congrégation de Saint-Maur, puis fut nommé abbé en 1769. C'est son cousin, Monseigneur de Castellane, évêque de Mende, qui l'appela à ses côtés, le nomme vicaire général en 1773 et lui octroya de nombreux bénéfices, les prieurés de Saint-Jean-Chazorne, Planchamp, Prévenchères, Villefort, Lanuéjols, Sainte-Hélène et celui des Vans. Il vécut essentiellement au prieuré de Saint-Jean-Chazorne dont il contribua à l'aménagement. Il ne put jamais s'entendre avec le seigneur local, le notaire Paul Barrot de Planchamp, avec lequel il fut perpétuellement en procès. Au sein du diocèse de Mende, il œuvra surtout pour la réalisation de routes. Réfractaire, il fit l'objet d'un décret d'arrestation par l'Assemblée législative en 1792 et se cacha en Lozère, puis en Ardèche. Il mourut en 1818, sans avoir occupé à nouveau de ministère. - XIV. BARÈRE DE VIEUZAC (Bertrand de) : Éloge de Jean-Jacques Le Franc de Pompignan (...). Discours couronné par l'Académie des belles-lettres de Montauban. Toulouse, D. Desclassan, s.d. [1787], 37 pp. - XV. MASSOL (Jean-François): Apologie des moeurs champêtres, discours prononcé dans la séance publique de l'Académie royale des belles lettres de Montauban, le 25 août 1788. Montauban, Charles Crosilhes, s.d. [1788], 32 pp., manque la fin. Le chanoine Jean-François Massol (1737-1824) sera le premier bibliothécaire d'Albi. Aucun exemplaire au CCF. - XVI. ISNARD (Maximin) : Discours prononcé dans l'assemblée électorale du département du Var. Réimprimé par les soins de la Société des amis de la Constitution, séante à Toulouse. S.l.n.d. [Toulouse, 1790], 16 pp. Avant d'être élu représentant du Var à l'Assemblée législative, Maximin Isnard (1758-1825), alors qu'il était négociant en parfumerie, embrassa avec enthousiasme les idées nouvelles. Membre de la Convention, dont il assuma la présidence pendant une courte période, il échappa à la Terreur et continua sa carrière politique jusqu'à l'arrivée de Bonaparte. - XVI. GOUNON-LOUBENS (Joseph-François de) : Discours prononcé aux États de Languedoc, dont l'ouverture a été faite le 15 janvier 1789. S.l.n.d. [1789], 15 pp. Au CCF, exemplaires seulement à Bordeaux et Toulouse. Joseph-François de Gounon-Loubens (1724-1802) était alors capitoul. - XVII. DUROUX (Joseph-Marie) : Discours prononcé dans l'assemblée tenue par le Tiers-État de la ville de Toulouse, le 10 mars 1789, en exécution des ordres du Roi, concernant la convocation des États-Généraux. S.l.n.d. [1789], 15 pp. Au CCF, exemplaires seulement à Bordeaux et Toulouse. - XVIII. FAUCHET : Oraison funèbre de Charles-Michel de l'Épée, prêtre (...) ; prononcée, dans l'église paroissiale de St-Étienne-du-Mont, le mardi 23 février 1790, d'après la délibération de la Commune de Paris, en présence de la députation de l'Assemblée nationale, de M. le maire & de l'assemblée générale des représentans de la Commune. Paris, J. R. Lottin de St-Germain, 1790, 51 pp. Martin et Walter, 13094. - XIX. BARAS (Marie-Marc-Antoine) : Éloge du docteur Price, prononcé dans la séance publique de la Société des amis de la Constitution de Toulouse, le 29 mai 1791. Toulouse, Viallanes, s.d. [1791], 30 pp., 7 pp. de notes. Très rare. Un seul exemplaire au CCF (BnF). - XX. MIRABEAU (Honoré-Gabriel Riqueti de) : Adresse aux Français, relative à la Constitution civile du clergé. S.l.n.d. [1791], 24 pp. Il s'agit d'une justification de l'Assemblée sur les trois principaux reproches qui lui étaient adressés dans l'affaire de la Constitution civile : 1) le refus de déclarer la religion catholique comme la religion nationale ; 2) le changement des circonscriptions diocésaines sans intervention de l'autorité ecclésiastique ; 3) le remplacement de la désignation royale des évêques par l'élection. Mirabeau argumente très bien, sur les bases d'un droit canonique anti-ultramontain, et fortement imprégné de presbytérianisme, qu'il a emprunté aux concepteurs de la Constitution civile. Martin & Walter, 24 465. - XXI. Instruction de l'Assemblée nationale, sur l'organisation civile du clergé. Paris, Imprimerie nationale, 1791, 8 pp. Réfutation des attaques envers la nouvelle organisation du clergé émises par les milieux catholiques. Le texte tente de justifier les nécessités de ces changements dans lesquels on ne saurait trouver une quelconque prévention envers la "religion des pères". - XXII. MIRABEAU : Discours sur l'égalité des partages dans les successions en ligne directe, lu, une heure après sa mort, par M. Talleyrand-Périgord, ancien évêque d'Autun, à la séance de l'Assemblée nationale, du 2 avril 1791. Imprimé par ordre de l'Assemblée nationale. Paris, et se vend à Toulouse, veuve Resplandy, 1791, 19 pp. Rare édition provinciale de ce discours qui aurait dû être prononcé par l'orateur lui-même et qui constitua la toute première des pièces posthumes de Mirabeau : confié à Talleyrand, elle est précédée d'un bref mais substantiel hommage au défunt. Lu par l'évêque d'Autun à la barre de l'Assemblée, le discours fit une forte impression, et ses dispositions passèrent pour l'essentiel dans le nouveau règlement des successions, fondé sur l'exclusion des majorats et des fidéicommis (on allait revenir plus tard sur ces dispositions), et sur le partage égal des biens du de cujus (qui reste le fondement du droit successoral français). Martin & Walter, 24526. - XXIII. MIRABEAU : Discours sur la sanction royale. S.l.n.d. [1790], 26 pp. - XXIV. [GOUGES (Olympe de) :] Mort de M. de Mirabeau, et ses dernières paroles ; avec le détail de l'assassinat de son secrétaire. - Le Tombeau de Mirabeau [Paris], Imprimerie patriotique, 1791, 8 pp. L'attribution n'est pas signalée par les bibliographes de la célèbre révolutionnaire (y compris Blanc qui ne donne pour le Tombeau de Mirabeau qu'un manuscrit), mais la pièce est bel et bien signée. - XXV. CÉRUTTI (Joseph-Antoine-Joachim) : Éloge funèbre de M. de Mirabeau, prononcé le jour de ses funérailles, dans l'église de St. Eustache, au nom de la section de la Grange-Batelière, devant l'Assemblée nationale. Paris, Desennes, Toulouse, Viallanes, 1791, 15 pp., manque le faux-titre. - XXVI. ROGER (J.-P.): Éloge de Mirabeau, prononcé lors de l'inauguration du buste de ce grand homme. Imprimé par les soins de la Société des amis de la Constitution, séante à Toulouse. Toulouse, D. Desclassan, 1791, 67 pp. Le Père Roger, Doctrinaire, enseignait au collège de l'Esquille. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
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