Paris, G. Jollain, Caen, Mancel, 1658-1841. 576 x 424 mm.
Spectaculaire représentation de la foire de Guibray, aujourd'hui quartier de la ville de Falaise, dans le Calvados. Elle a été gravée par A. Maillard et publiée par Bernard Mancel à Caen en 1841, d'après l'original dessiné par François Chauvel, gravé par Nicolas Cochin et publié par Gérard Jollain en 1658. Établie par Guillaume Le Conquérant au XIe siècle, la foire de Guibray était l'une des foires les plus anciennes et les plus fréquentées en France, aussi renommée que celles de Troyes ou de Provins, et souvent comparée à la première foire de France, la foire de Beaucaire, dans le Languedoc. Située à proximité de l'église Notre-Dame de Guibray, elle se tenait tous les ans à l'Assomption, et durait 15 jours. Cette estampe, remarquable par la multitude des personnages et des détails représentés, est la parfaite illustration du succès qu'elle rencontrait chaque année. L'auteur a reporté sur l'estampe les noms des marchés qui composaient cette foire : le marché aux boeufs, le marché aux chevaux, les selliers, la fosse aux Thoilles ou toiles, la fosse aux draps, ou encore la fosse aux cuirs. On proposait également aux visiteurs des spectacles de rue, et de nombreuses beuvettes ou buvettes pour se désaltérer. Quelques rues sont également nommées : la rue Quincaillerie, la rue de Caen, la rue de Paris, la rue de la Boucherie, la rue Dindanderie, la rue de l'Épicerie, la rue de Rouen, la place aux Fruits, la rue du Pavillon, la rue de la Vieille Draperie, la rue d'Alençon, la rue de Rouen, la rue de Tours, la rue de la Magdelaine, la rue de Falaise au Pavillon, et la rue du Viel Simetier ; ainsi que quelques boutiques et négoces : La Bulle (négoce en bière), l'hôtel du Cheval Blanc, des tavernes comme La Belle Estoille, L'Aigle d'Or, Le Cheval Blanc, Teste Noir ou Le Sermon. Dans le fond, on aperçoit Notre Dame de Guibray, et sur la droite, les escuries des chevaux bretons et les escuries des chevaux almans. L'estampe est dédiée au marquis de Thury et de la Motte-Harcourt, comte de Croisy, maréchal des camps et armée du Roi, et gouverneur des villes et château de Falaise, avec ses armoiries. Rare. Nous n'avons localisé que deux exemplaires dans les collections publiques françaises, qui se trouvent au Musée Carnavalet et aux Archives du Calvados. Bel exemplaire à grandes marges. Fauvel, Guibray au temps de Louis XIII d'après une ancienne gravure de Chauvel, précédé d'une notice historique sur cette foire, 1841 ; Ardouin-Dumazet, Voyage en France, 1896, pp. 165-167 ; Weigert, Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIe siècle, Tome III, p. 47, 621 ; Nouvelles Archives de l'art français, 1886, p. 262 (édition de 1658).