C'est l'ouvrage qui valut à Chateaubriand la perte de son poste de ministre, reliée avec ses célèbres Mémoires du Duc de Berry. Paris, Le Normant, 1816. In-8 de vi pp., 304 pp. Pte déchirure p. 19 sans manque, mouillure pâle en haut de qq. ff. [Suivi de:] Mémoires, lettres et pièces authentiques touchant la vie et la mort de S.A.R. Monseigneur Charles-Ferdinand-D’Artois, fils de France, Duc de Berry. Paris, Le Normant, 1820. (2) ff., ii pp., 1 portrait à pleine page, 299 pp. 3 ff. brunis. Maroquin vert, plats ornés d’un riche encadrement de double filet et roulettes dorés, dos lisse orné, filet or sur les coupes, roulette intérieure dorée, gardes de tabis rose, tranches dorées. Reliure de l’époque. 205 x 125 mm.
I/ Édition originale de la plus grande rareté de ce pamphlet politique de Chateaubriand qui provoqua la colère de Louis XVIII et valut à son auteur d’être destitué de son poste ministériel. Le pamphlet fut interdit le 18 septembre 1816, les exemplaires saisis et détruits. Elle est si rare qu’elle a échappé à Vicaire et à Carteret. Avec le feuillet de titre imprimé contenant la mention «Ministre d’Etat» qui sera supprimée par la suite. « Toutes les éditions, tous les tirages de ce pamphlet exécutés chez Le Normant portent uniformément le titre ci-dessus. Elles sont toutes considérées comme éditions originales; elles furent saisies par ordre de Décazes.» (Talvart, III, 10) «Œuvre politique de François-René de Chateaubriand (1768-1848), parue en 1816 et immédiatement interdite par la police des Bourbons. L’auteur qui avait montré, notamment dans son écrit ‘De Buonaparte et des Bourbons’, son attachement à la cause des souverains ‘légitimes’ de la France, ne pouvait pas, - après les déceptions apportées par la Restauration et spécialement par la politique réactionnaire des ultra-royalistes – ne pas montrer son esprit de rébellion, en se faisant le défenseur de nouvelles idées sociales; certes, il le fit d’une manière toute personnelle, se laissant emporter par l’impétuosité de sa vision fortement égocentriste des choses. Dans ce libelle, il défend la Charte constitutionnelle, grâce à laquelle les libéraux de France avaient accueilli le retour de Louis XVIII et le début de son gouvernement. Un retour à l’ancien régime n’était plus possible. Comme ministre, l’auteur veut, dans cette publication, dire ‘la vérité au roi’; car le Conseil dont il fait partie ne se réunit malheureusement point dans le but de permettre à ses membres de faire valoir leur opinion personnelle sur les questions les plus importantes de la nation. C’est précisément parce qu’il entend défendre la légitimité, qu’il se sent le devoir d’affirmer une fois de plus la nécessité où est la monarchie d’être constitutionnelle (retour des partis, liberté de presse et autres prérogatives parlementaires). Les maux du despotisme seraient en fait pires que ceux d’un libéralisme qui, guidé sainement – à la façon anglaise, - apporterait une nouvelle gloire au roi et au pays. L’ouvrage, publié quelques jours après la dissolution de la fameuse ‘Chambre introuvable’, souleva l’indignation de Louis XVIII qui, sous l’influence de ses partisans ultra, destitua tout simplement l’auteur de son poste ministériel». (Dictionnaire des Œuvres, IV, 603). Trois mois après la publication de De Buonaparte et des Bourbons, en juillet 1814, ses relations dans la haute aristocratie et l’amitié de Madame de Duras lui avaient valu d’être nommé ambassadeur en Suède, poste qu’il ne rejoignit jamais mais dont il perçut le traitement. En avril 1815, le Roi lui permit de le suivre à Gand et l’admit au conseil « pour parler de l’intérieur». Au retour de Gand, après les Cent Jours, il devint ministre d’État, fonction honorifique mais bien rémunérée qui avait été reprise de la pratique de l’Ancien régime, et il fit partie de la première fournée de la Chambre des pairs. Mais Chateaubriand, qui sous la première Restauration avait été proche du centre et avait défendu la Charte avec éloquence et habileté dans ses Réflexions politiques d’octobre 1814, ce qui lui avait attiré la bienveillance de Louis XVIII, se rapprocha alors de la droite ultra qui venait de gagner les élections à la Chambre des députés. Il devint l’un des principaux porte-parole de ce parti à la Chambre des pairs. Il avait été révolté par l’entrée de Fouché dans le ministère et considérait que les Cent Jours avaient montré qu’il était devenu nécessaire de refonder la société française sur des bases traditionnelles. Le Roi ayant décidé de maintenir un gouvernement du centre pour des raisons tant de politique étrangère que de politique intérieure, Chateaubriand se trouva assez vite rejeté dans l’opposition au ministère et, de façon sourde, au souverain. La rupture intervint en septembre 1816, lorsqu’il publia La monarchie selon la Charte où, malgré le conseil que lui avait fait passer Louis XVIII, il critiquait le ministère Richelieu-Decazes, trop complaisant selon lui pour les « intérêts révolutionnaires», et la décision de dissoudre la Chambre introuvable. En représailles, il fut destitué de son titre de ministre d’État, ce qui l’obligea à vendre sa chère Vallée-aux-Loups. L’ouvrage est une machine de guerre dressée contre Decazes et sa politique. L’auteur dénonce la censure de la presse tout en s’attaquant au Ministère de la police générale. L’ouvrage critique sévèrement les trois Ministères de la Restauration. L’ouvrage connaitra un succès foudroyant et provoquera la colère de Louis XVIII et de Decazes qui l’interdira et fera détruire les exemplaires saisis. Chateaubriand sera rayé de la liste des ministres d’Etat et perdra ses honoraires. Les Mémoires d’Outre-tombe comportent la lettre adressée au comte Decazes par Chateaubriand le 18 septembre 1816 lorsque ce dernier apprend que son ouvrage De la Monarchie selon la Charte a été saisisur son ordre. En voici un extrait : «Monsieur le comte, J’ai été chez vous pour vous témoigner ma surprise. J’ai trouvé à midi chez M. Le Normant, mon libraire, des hommes qui m’ont dit être envoyés par vous pour saisir mon ouvrage intitulé: De la Monarchie selon la Charte. Ne voyant pas d’ordre écrit, j’ai déclaré que je ne souffrirais pas l’enlèvement de ma propriété, à moins que des gens d’armes ne la saisissent de force. Des gens d’armes sont arrivés, et j’ai ordonné à mon libraire de laisser enlever l’ouvrage. Cet acte de déférence à l’autorité, Monsieur le comte, n’a pas pu me laisser oublier ce que je devais à ma dignité de pair. Si j’avais pu n’apercevoir que mon intérêt personnel, je n’aurais fait aucune démarche; mais les droits de la pensée étant compromis, j’ai dû protester, et j’ai l’honneur de vous adresser copie de ma protestation. Je réclame, à titre de justice, mon ouvrage; et ma franchise doit ajouter que, si je ne l’obtiens pas, j’emploierai tous les moyens que les lois politiques et civiles mettent en mon pouvoir. J’ai l’honneur d’être, etc. Vte de Chateaubriand.» II/ Édition originale de ces célèbres et vibrants mémoires commandés par la famille royale à Chateaubriand en hommage au duc de Berry. Talvart, III, 19; manque à Carteret et à Vicaire. Cette biographie du duc de Berry, fils de Charles X, parut l'année de son assassinat par Louvel à la sortie de l’Opéra, rue de Richelieu, le 13 février 1820. Père de deux petites filles anglaises par un premier mariage, il les présenta à son épouse, la duchesse de Berry, sur son lit de mort. Composés « sur les documents originaux les plus précieux » (Avertissement), ces Mémoires renferment des lettres de Louis XVIII, de Charles X, du duc d’Angoulême, du duc de Berry, du prince de Condé, et un fragment de journal inédit. L’ouvrage reçut une récompense inestimable. La duchesse de Berry voulut en effet que les Mémoires fussent ensevelis avec le cœur de la victime de Louvel. Précieux exemplaire conservé dans une élégante reliure en maroquin vert finement orné de l’époque.
L’exemplaire de l’abbé Aubenas, intéressante provenance pour le chef-d’œuvre de l’auteur du « Génie du christianisme ». Bruxelles, Meline, Cans et Compagnie, 1848-1850. 6 tomes en 12 volumes in-12 de : I/ (2) ff., 140 pp. ; II/ pp. 141-356 ; III/ (2) ff., 180 pp. ; IV/ pp.181-374 ; V/ (2) ff., 232 pp. ; VI/ pp.233-471 ; VII/ (2) ff., 228 pp. ; VIII/ pp. 229-490 ; IX/ (2) ff., 180 pp. ; X/ pp.181-483 ; XI/ (2) ff., 212 pp. ; XII/ pp.213-516. Brochures d’origine, chemises et étuis. Brochures de l’époque. 191 x 120 mm.
Rarissime pré-originale de « l’un des textes les plus importants de la littérature du XIXème siècle. » (Clouzot). Elle est la seule édition complète dont le texte du premier volume a été publié avant l’édition de Paris. Paul Van der Perre, Les préfaçons des Mémoires d’Outre-Tombe, Bulletin du bibliophile, 1931. « Édition recherchée dont les premiers volumes ont paru avant l’édition française ». Clouzot, 66 ; En Français dans le texte, 268. Cette préfaçon est si rare que dans un article qu’il fit paraître dans le Bulletin du bibliophile de 1931, Paul van der Perre dit avoir cherché vainement cette édition sans avoir jamais pu la trouver. Chef-d’œuvre autobiographique de Chateaubriand destiné par l’auteur à n’être publié qu’après sa mort, les Mémoires d'outre-tombe, commenceront à paraître en feuilleton, trois mois après le décès de Chateaubriand, survenu en juillet 1848. « Ces Mémoires ont été l'objet de ma prédilection. Saint Bonaventure obtint du ciel la permission de continuer les siens après sa mort : je n'espère pas une telle faveur mais je désirerais ressusciter à l'heure des fantômes pour corriger au moins les épreuves... ». En juillet 1817, dans le parc du château de Montboissier, le chant d'un oiseau réveille en lui des souvenirs de jeunesse : « Je fus tiré de mes réflexions par le gazouillement d'une grive perchée sur la plus haute branche d'un bouleau. A l'instant, ce son magique fit reparaître à mes yeux le domaine paternel; transporté subitement dans le passé, je revis ces campagnes où j'entendis si souvent siffler la grive... ». « L’Œuvre et la personnalité de Chateaubriand (1768-1848) dominent tout le XIXe siècle littéraire. Il était né, dit Barbey d’Aurevilly, comme Napoléon, avec une étoile sur la tête, et quand celle de l’empereur pâlit et s’éclipsa, la sienne resta lumineuse. Chateaubriand eut l’admiration, l’influence, les yeux du monde fixés sur lui et une minute dans le gouvernement de son pays. Et, chose prodigieuse, il resta poétique. Une nouvelle manière de sentir et de penser, de s’exprimer et de comprendre date de Chateaubriand. Il ouvrit l’ère du Romantisme. » (Talvart). Œuvre unique au style d’une extraordinaire variété écrite en plein romantisme, Les Mémoires sont façonnés de cette alchimie subtile mêlant le réel à l'imaginaire, l'investigation psychologique aux admirables portraits et aux descriptions de paysages qui sont parmi les plus belles de toute notre littérature. Séduisant exemplaire de cette très rare pré-originale du chef-d’œuvre de Chateaubriand conservé dans ses brochures d’origine. Provenance : Bibliothèque de l’abbé Aubenas, avec ex-libris manuscrit sur les couvertures de chaque volume. Ad. Aubenas était le neveu de l’abbé Bonnefoi qui publia en 1784 « De l’état religieux, son esprit, son établissement et ses progrès ». « Il y traite avec profondeur et courage diverses questions que l’opinion publique à la veille de la révolution de 1789 devaient ne pas accepter avec faveur et qui, peut-être, comme le dit Ad. Aubenas, son neveu, ont fait naître chez M. de Chateaubriand l’idée de son génie du christianisme » (C. F. H. Barjavel, Dictionnaire historique, biographique et bibliographique, I, p.17).
François-René de CHATEAUBRIAND, Joseph FIÉVÉE, Marie-Barthélémy DE CASTELBAJAC, le comte O’MAHONY, le vicomte DE BONALD, l’Abbé DE LAMENAIS, VILLÈLE, Charles-Marie D’IRUMBERRY DE SALABERRY, etc.
Reference : LCS-18520
Le Conservateur a cessé de paraître en 1820, afin de protester contre le projet de loi sur le rétablissement de la censure. Paris, Au bureau du Conservateur, chez le Normant Fils (Rue de Seine), 1818-1820. 6 volumes in-8 de 632, 656 (erreur de pagination entre 93 et 113 - sans manque - conforme aux autres exemplaires), 624, 640, 632 et 640 pages (déchirure en marge de la p. 31 sans manque de texte). Pleine basane racinée, dos lisses finement ornés, pièces de titre et de tomaison en maroquin vert, haut des charnières et deux coiffes frottées. Reliure de l’époque. 200 x 123 mm.
Rare tirage unique et complet de ce périodique «ultra-royaliste» dont Chateaubriand fut le chef de file. Face au succès du journal libéral La Minerve, le parti royaliste ne voulait pas rester désarmé et ses membres décidèrent donc de la création d’un journal qu’ils nommèrent Le Conservateur. Ensemble bien complet de tout ce qui a paru de ce périodique ultra-royaliste dirigé par Chateaubriand et quelques amis liés à la cause monarchique. Soit au total 78 livraisons imprimées d'octobre 1818 à mars 1820. La devise de ce journal est imprimée en exergue de chaque page de titre : "Le Roi, la Charte et les Honnêtes Gens". Cet organe réunit d'octobre 1818 à mars 1820 les meilleures plumes du parti des ultras : le cardinal de la Luzerne, l'abbe de Lamennais, le duc de Fitz-James, le marquis d'Herbouville, le comte de Salaberry, les vicomtes de Bonald et de Castelbajac, Genoude, Berryer fils, etc., Les auteurs dénonçaient principalement la politique du gouvernement d'Armand Emmanuel du Plessis de Richelieu puis celle d'Elie Decazes, accusés de défendre des intérêts révolutionnaires mettant en péril la Charte de 1814. Dans ses Mémoires d'Outre-tombe, Chateaubriand estime que la «révolution opérée par ce journal fut inouïe : en France, il changea la majorité dans les Chambres ; à l'étranger il transforma l'esprit des cabinets». Il rencontra à la fois un vif succès de presse mais aussi d’opinion puisqu’il eut un impact notable sur le public. Le journal fut tiré à trois mille exemplaires lors des premières livraisons, puis il oscilla entre sept mille et huit mille cinq cents à partir de novembre 1818. Il cessa de paraître, lorsque la censure fut rétablie en février 1820 à la suite de l'assassinat du duc de Berry. Cette résolution fut annoncée aux souscripteurs par une lettre de Chateaubriand achevant la 78e et dernière livraison. «En résumé, c'est dans ce recueil justement célèbre, foyer ouvert à tous les regrets, à tous les ressentiments à toutes les exagérations des ultras, qu'il faut surtout chercher la politique royaliste pendant les dix-huit mois qu'il vécut. À sa dissolution, quelques-uns de ses rédacteurs, en tête desquels était Lamennais, fondèrent Le Défenseur, journal religieux, politique et littéraire. 1er mars 1820-11 oct. 1821. 6 vol. in-8°. Cette nouvelle feuille devint le champion ardent, passionné et pour ainsi dire officiel de la philosophie de Lamennais. Il y eut pour collaborateurs MM. de Bonald, Saint-Victor, Genoude, le cardinal de la Luzerne, Lamartine, etc.» (Hatin, Bibliographie historique et critique de la presse périodique française etc., pp. 338-340). «Quant à nous, nous ne craignons rien. Nos principes sont ceux de la religion, de l'ordre et de la justice : tôt ou tard nous triompherons avec ces principes. La vérité renversera toujours l'édifice de l'erreur et du mensonge. Partout où le paganisme avait placé ses faux dieux, le ciel envoya un destructeur ; chaque temple païen vit un Barbare armé à ses portes. La Providence n'arrêta la torche et le levier que quand la race infidèle fut changée : alors une croix s'éleva sur les monuments, et tout fut dit.» (Chateaubriand, extrait du Conservateur). Exemplaire de qualité en reliure de l’époque.
Édition originale de ce « texte dont l’importance a fini par apparaître ». Paris chez Delloye et Leipzig chez Brockhaus et Avenarius, 1838. 2 volumes in-8 de : I/ (2) ff., III pp., 488 pp. ; II/ (2) ff., 476 pp., (2) ff. Qq. ff. brunis dans le tome 2. Demi-veau aubergine, dos lisses ornés, tranches jaspées. Reliure de l’époque. 208 x 125 mm.
Édition originale de ce « texte dont l’importance a fini par apparaître ». Vicaire. Manuel de l’amateur, I, 289 ; Carteret, I, 163 ; Sabin 12252. « Texte dont l’importance a fini par apparaître, c'est en effet une partie, et non négligeable, des ‘Mémoires d'Outre-tombe’ ». (Clouzot, p. 66) Châteaubriand le publia en 1838 pour justifier devant l’opinion publique son activité de ministre des Affaires étrangères. On y retrouve le style éblouissant de l’écrivain, la verve du polémiste, l’imagination du poète. L’ouvrage contient de nombreux passages des Mémoires d’Outre-tombe, Chateaubriand ayant hésité longtemps à réintégrer ce texte dans son œuvre majeure. « This book is by no means void of interest; it is really written with great cleverness; and although somewhat affected, and very much filled with egotism, as all such works must indeed be from their very nature, yet it is lively, and full of original pieces, in support of the author’s statements respecting the important transactions in which he was engaged. Of the three parts into which it is divided, -the Congress of Verona, the Spanish War, and the Spanish Colonies, - the two first are by far the most interesting; and it is to the matters relating to them that we shall feel it necessary to direct the reader’s attention”. (The Edinburgh Review: Or Critical Journal, vol. 67, p. 587). « Ce que l’ambassadeur révèle du congrès de Vérone, des vœux, des incertitudes et des craintes de tant de ministres et de tant de rois ; les confidences qu’il a cru pouvoir faire au public en avancement d’hoirie sur l’histoire, tant de tableaux si grands par les illustres acteurs qu’il met en scène, si chétifs et si petits par leurs passions, tout cela est fait pour inspirer à la France une sorte d’immense orgueil d’elle-même. Ce livre aura pour effet de révéler au dernier des cabinets de lecture ce que les hommes politiques savaient seuls, l’universelle terreur qui s’attachait aux moindres mouvements de la France, alors qu’elle respirait pour la première fois, à peine dégagée de l’étreinte d’airain des deux invasions ». (Revue des deux mondes, 1838, II, p. 478) « On sait qu’à Vérone, en 1823, le Congrès des souverains d’Europe souleva un problème voisin de celui du Congrès de Vienne et de la Sainte-Alliance ; comment empêcher la propagation et le triomphe des idées de liberté d’indépendance nationale. Il s’agissait en particulier d’intervenir en Espagne pour rétablir sur le trône le roi Ferdinand VII. L’éclat de cette œuvre, des raisonnements et des péroraisons qu’elle contient, est soutenu par une langue chaude et colorée, où la raison d’État se fond avec les considérations personnelles. » (Laffont-Bompiani). Exemplaire bien complet de la liste des souscripteurs à la fin du second volume. Bel exemplaire conservé dans son élégante reliure de l’époque.
Edition originale des Martyrs, conservée dans son élégante reliure de l’époqueParis, 1809.Chateaubriand, F. A. de. Les Martyrs, ou le triomphe de la religion chrétienne.Paris, Le Normant, 1809.2 volumes in-8 de: I/ xxiv pp., 414; II/ (2) ff., 403 pp, (1) f. d’errata, 10 pp. de catalogue. Reliés en demi-veau fauve de l’époque, dos lisses ornés de vasques à l’antique et de fleurons dorés, pièces de titre et de tomaison de maroquin rouge et vert, tranches mouchetées. Reliure de l’époque.195 x 121 mm.Edition originale de ce chef-d’œuvre.Carteret, Le Trésor du bibliophile, I, p.162; Escoffier, Catalogue d’une bibliothèque représentant le mouvement romantique, p.48; Clouzot, Guide du bibliophile, p.63; Lhermitte, Recueil bibliographique des principales éditions originales de la littérature française, p.154; Vicaire, Manuel de l’amateur de livres du XIXe siècle, I, 184.«Ouvrage rare et recherché en reliure du temps.» (Carteret).« “Les Martyrs” furent attaqués dès leur parution pour des raisons politiques; la peinture de l’Empire romain parut être une critique du régime, d’où les réticences des critiques. Ceci ne devait pas empêcher Chateaubriand d’être élu l’année suivante à l’Académie française, où il ne prit d’ailleurs pas séance, n’ayant pas accepté les corrections qu’on lui demandait de faire à son discours de réception.Le succès de l’ouvrage auprès du public fut énorme: “Les Martyrs” furent non seulement appréciés de l’élite, mais ils devinrent un livre populaire et exercèrent une durable influence. Il fit mieux connaître l’Antiquité, encore ignorée du grand public, et suscita un renouveau d’intérêt pour la Grèce et pour Rome; surtout il eut le mérite d’attirer l’attention sur les premiers temps de l’histoire de France. En cela, il eut une influence décisive sur la renaissance des études historiques en France. Augustin Thierry affirma plus tard que c’est la lecture de l’évocation des Francs de Pharamond qui détermina sa vocation d’historien; et l’on peut dire, sans exagération, que l’école historique française du 19ème siècle est née pour ainsi dire de ce poème.»(Dictionnaire des Œuvres, IV, p.412).Le présent exemplaire est bien complet de l’errata et du catalogue à la fin du tome 2.Précieux exemplaire d’une grande fraicheur, conservé dans sa reliure de l’époque aux dos finement ornés.
2021 2 Paris, Honoré Champion, 2021, 2 volumes brochés. (104350)
Traduction par Chateaubriand. Édition bilingue, introduction et notes par Christophe TournuIl s’agit de la première édition bilingue de la traduction du Paradis perdu de John Milton (1836), avec le texte anglais original que Chateaubriand dit lui-même avoir utilisé : Paradise Lost [1674], édité par Jacob Tonson (1725) Neuf
Phone number : +33 1 48 01 02 37
Philippart editeur 1860 in12. 1860. reliure demi-basane. 19 volume(s). Bon état (BE) interieur propre quelques rousseurs sans gravité frontispice gravé sur chaque tome
27 volumes, formats et éditions diverses, constituant 26 titres différents (biographiques ou critiques) sur CHATEAUBRIAND. 1. CHATEAUBRIAND par A. Bardoux. 2. CHATEAUBRIAND par Georges Painter. 3. Catalogue exposition du centenaire CHATEAUBRIAND 1948 à Paris. 4. CHATEAUBRIAND AU PAYS DE SES ANCETRES. Catalogue d'exposition 1968-1969. 5. MADAME DE CHATEAUBRIAND Catalogue d'exposition 1990. 6. LA MAISON DE CHATEAUBRIAND Catalogue d'exposition. 7. SUR LES PAS DE CHATEAUBRIAND EN EXIL par P. Christophorov. 8. LA VIEILLESSE DE CHATEAUBRIAND par Durry. 9. CHATEAUBRIAND par Ed. Biré. 10. CHATEAUBRIAND 98 livre de l'exposition Bretagne. 11. Giraud. LA VIE ROMANESQUE DE CHATEAUBRIAND. 12. CHATEAUBRIAND OU L'OBSESSION DE LA PURETÉ. 13. LATREILLE: CHATEAUBRIAND Etudes biog. Et litt - Le Romantisme à Lyon. 14. LA CONVERSION DE CHATEAUBRIAND. 15. RENÉ DE CHATEAUBRIAND UN NOUVEAU ROMAN. 16. Vinet. CHATEAUBRIAND. 17. Lescure. CHATEAUBRIAND. 18. Maurois. CHATEAUBRIAND. 19. LES DERNIERES ANNES DE CHATEAUBRIAND par Ed. Biré. 20. Clément. CHATEAUBRIAND POLITIQUE. 21. Beau de Loménie. LA CARRIERE POLITIQUE DE CHATEAUBRIAND. 2 TOMES. 22. F. Sieburg. CHATEAUBRIAND (english) . 23. LE CHEVALIER DE CAUD, EPOUX DE LUCILE DE CHATEAUBRIAND. 24. L'AMBASSADE ROMAINE DE CHATEAUBRIAND. 25&26. (Articles sur CHATEAUBRIAND dans 1 volume par Ed. Biré. & dans 1 volume de Revue des sciences Humaines. Nombreux autres ouvrages disponibles de/sur Chateaubriand. Etat divers, de mauvais à bon, vendus en état d'usage.
JOUBERT (Joseph), CHATEAUBRIAND (François-René, vicomte de) éditeur
Reference : 39086
In-8 (215 x 135 cm), demi-maroquin Lavallière, dos janséniste à 5 nerfs soulignés de filets à froid, titre doré, plats de papier marbré, tête dorée (rel. vers 1880), 394 pages, (1) f. blanc, faux-titre et titre compris. Paris, Imprimerie Le Normant, 1838.
Edition originale posthume, publiée, préfacée et distribuée par Chateaubriand lui-même. Tirée à seulement une cinquantaine d'exemplaires, tous hors commerce, cette publication a été réalisée par Chateaubriand pour honorer et perpétuer la mémoire de Joseph Joubert, son ami. Plusieurs des pensées contenues dans cette édition nont pas été réimprimées dans les suivantes. Le jour suivant la mort de Joubert, le 3 mai 1824, Chateaubriand écrivit à son frère Arnaud : "Je ne me consolerai jamais !".Témoignant de sa fidélité au-delà de la mort, il publia ce recueil, plaçant d'emblée Joubert dans la lignée des grands moralistes français et lui procurant une célébrité que l'auteur n'avait pas recherchée (cf. J. Joubert, Catalogue de l'exposition, Bibliothèque nationale, 1954)."Ancien secrétaire de Diderot, Joseph Joubert (1754-1824) doit son salut littéraire à son ami Chateaubriand. Esprit libre, il avait la plume alerte et le regard vif. Il avait coutume de dire: 'Souviens-toi de cuver ton encre'. Plus tard, il a suscité ladmiration de Cioran, Maurice Blanchot ou Elias Canetti, lequel loua 'le plus léger, le plus délicat des moralistes français', prince de laphorisme égrenant ses 'gouttes de lumière' au fil de ses pensées" (Thierry Clermont, préface, éd. Rivages).(Clouzot, 161. Escoffier, 'Le Mouvement romantique', p. 294. Talvart et Place, X, 160-161).WorldCat ne recense que 4 exemplaires de cette édition dans le monde (BnF, BCU Dorigny, Yale, et Syracuse U.). Précieux exemplaire offert par Chateaubriand à Edmond de Cazalès (1804-1876), portant la mention manuscrite de ce dernier: "Donné par Mr de Chateaubriand" suivi de sa signature autographe.Edmond de Cazalès, journaliste, homme politique et député, entretint des liens étroits avec Chateaubriand. Né en 1804, il était le fils dun célèbre constituant émigré et conseiller du roi Louis XVIII. En tant que journaliste, il fut lun des fondateurs du "Correspondant", un périodique catholique et royaliste modéré, ainsi que de la "Revue Européenne", dans laquelle il publia plusieurs textes de Chateaubriand.Très bel exemplaire, très frais, non rogné, témoins conservés, dans une fine et élégante reliure de maître.
Phone number : 33 01 47 07 40 60
Conseil général des Hauts-de-Seine, in-4 carré, br., ill. in-t. en noir et en couleurs. (GI13) Chacun 20 EUR :
- 1989: Chateaubriand et la Révolution française. 180 pp. - 1990: Madame de Chateaubriand (1774-1847). 136 pp. - 1991: Chateaubriand et le sentiment de la nature. 168 pp. - 1992: Il y a 185 ans Chateaubriand s'inst allait à la Vallée-aux-Loups. Chateaux et salons sous le Consulat et l'Empire. 134 pp. - 1998: Les deux visages de Chateaubriand. 96 pp. - 2002: Un livre, un siècle: le bicentenaire du Génie du Christianisme. 255 pp. (*) - 2004: Chateaubriand romain (1803-1804, 1828-1829). 240 pp. - 2006: Chateaubriand en Orient. Itinéraire de Paris à Jérusalem, 1806-1807. 344 pp.
2 volumes in-8 (228 × 130 mm) de [4]-463 et [4]-448 pp. ; demi-veau aubergine, dos lisse orné de filets dorés et à froid, tranches mouchetées (reliure de l’époque).
Deuxième édition, revue et corrigée. Le maître livre d’Augustin Thierry (1795-1856), d’abord paru dans la Revue des Deux Mondes à partir de 1833, puis publié en librairie en 1840. Cette réécriture de quelques-unes parmi les plus célèbres chroniques de Grégoire de Tours fut l’un des grands succès de l’historiographie romantique narrative et pittoresque. Dans un long prologue intitulé Considérations sur l’histoire de France, l’auteur développe sa propre philosophie politique, reprenant et prolongeant des théories qu’il avait élaborées dès les années 1820 en étudiant l’histoire du Moyen Âge et les débuts de la monarchie française (opposition entre les « races conquérantes » et « races conquises », entre « esprit de discipline civique » des Romains et « instincts violents de la barbarie » propres aux Francs, etc.). Envoi autographe de l’auteur, non signé, à François-René de Chateaubriand : "A Monsieur le vicomte de Chateaubriand Hommage de vive et respectueuse admiration". [Sous l’envoi, d’une autre main :] "Acheté chez le bouquiniste 14 février 1844". Chateaubriand était, on le sait, l’idole d’Augustin Thierry. Ce dernier lui rendit un vibrant hommage dans la préface de ses Récits des temps mérovingiens (il en avait communiqué les bonnes feuilles à l’auteur de la Vie de Rancé). Chateaubriand remercia son admirateur dans une lettre datée 5 mars 1840 : « Je serais trop fier, monsieur, ma pauvre vieille tête tournerait, si je pouvais croire que j’ai eu l’insigne honneur de vous initier à votre admirable talent. Mais, monsieur, vous êtes né de vous-même et de votre propre génie. Je n’en montrerai pas moins cette page avec orgueil, sinon comme un titre légitime de gloire, du moins comme une preuve précieuse de votre indulgente amitié. » Un petit feuillet joint à ce volume contient une notice manuscrite dans laquelle le scripteur (probablement Marcel Duchemin, spécialiste de Chateaubriand) souligne l’intérêt de l’exemplaire, déclarant entre autres : « Cet exemplaire de l’édition de 1842, offert vraisemblablement dès cette époque à Chateaubriand, a été, dès 1844, acheté par un amateur chez un bouquiniste, qui a daté son achat (14 février 1844). On voit que la détresse de Chateaubriand à cette date de sa vie, où il était aux abois, l’obligeait de faire argent des hommages, même les plus flatteurs. Le livre avait été coté 15 francs chez le bouquiniste – (Je l’ai acquis en juin 1912). » Au verso du feuillet, cette note autographe signée du libraire et bibliographe Maurice Chalvet, expert et collectionneur de Chateaubriand : « Ce livre a été acheté par [Ronald] Davis probablement à [Marcel] Duchemin dont je crois reconnaître l’écriture sur cette fiche. Madame Davis, à la mort si brutale de son mari, me l’a offert en souvenir de la bonne amitié, vieille de 10 ans, qui nous liait. Maurice Chalvet. Paris, mercredi 2 septembre 1931. » Rousseurs ; agréable reliure du temps. Provenance : François-René, vicomte de Chateaubriand, 1768-1848, envoi. – Bibliophile inconnu (note manuscrite datée de 1844). – Marcel Duchemin, essayiste (notice manuscrite et note autographe de Maurice Chalvet). – Ronald Davis, bibliophile et collectionneur d’art, 1886-1931 (note autographe de Maurice Chalvet). – Maurice Chalvet, 1898-1982 (ex-libris et note autographe).
P., Garnier, s.d. [vers 1880] ; in-12. Portrait en frontispice-2 ff.-552 pp. Demi-chagrin rouge, dos à nerfs orné. Bon état.
P., Garnier, s.d. [vers 1880] ; in-12. Portrait en frontispice-2 ff.-512 pp. Demi-chagrin rouge, dos à nerfs orné. Bon état.
Ernest Flammarion éditeur Paris. in12. Sans date. Cartonnage Éditeur. 298 pages. Bon Etat intérieur propre quelques tampons d'ex-libris
P., Ladvocat, 1827 ; 2 vol. in-12. 2ff.-XXXV-238pp. - 2ff.-256pp. - 3 planches hors-texte gravées sur acier d'après Devéria. Demi-veau glacé rose à coins, dos à 4 nerfs encadrant les pièces de titre et de tomaison noires, ornements dorés et petits fers à froid sur le dos, filets dorés sur les mors. Couvertures et dos conservés. Légère décoloration du dos. Très bel exempalire cependant, d'une rare fraîcheur, très élégament habillé par le relieur parisien Emile Carayon (actif de 1875 à 1909. Flety, p.38).
Si Atala et René ont paru respectivement pour la première fois en 1801 et 1805, l'édition originale du Dernier Abencerage (bien qu'écrit en 1806) n'a été publiée qu'en 1826 dans le tome XVI des Oeuvres complètes parues chez Ladvocat (1826-1831). Il paraît à nouveau, ici réuni pour la première fois avec les deux autres textes, en 1827. Les dessins de Devéria, gravés par Laderer, Fontaine et Touzé, sont placés en tête de chaque partie.
Marseille / editions le corsaire 1946 in4 sous emboitage. 1946. reliure plein maroquin sous emboitage. 143 pages. Bon Etat intérieur très propre couverture légèrement frottée sur ses bords et nerfs envoi autographe de l'artiste
Garnier 1962 in12. 1962. reliure pleine toile editeur sous rhodoid. 404 pages. Bon Etat intérieur propre
Paris /le normant 1820 in12. 1820. reliure plein veau epoque. 342 pages. Etat Correct reliure usagée manque au bas du dos en l'etat
Garniaer 1962 in12. 1962. Cartonné. 402 pages. Bon Etat
Nilsson poche. Sans date. Broché. 253 pages. Très Bon Etat sans rousseurs
Garnier in8. Sans date. Reliure editeur. 749 pages. couverture frottée sur ses bords intérieur avec de légères rousseurs parsemées illustrations protégées par du papier cristal toutes les tranches sont dorées
1814-1831 In-8, cartonnage à la Bradel.
Le recueil comprend : Fragmens d'un nouvel écrit de M. de Chateaubriand, intitulé : Réflexions politiques sur quelques Ecrits du jour, et sur les intérêts de tous les Français. Marseille, Antoine Ricard, 1814. In-8 de 32 pp. Du système politique suivi par le ministère. Paris, Le Normant, 1817. In-8 de 64 pp. Edition originale. Chateaubriand reprend et développe les thèmes de la Monarchie selon la Charte. Dans cette brochure dont il avait différé la parution, espérant un accord avec le gouvernement, Chateaubriand dénonce les malversations électorales et l'alliance à gauche du gouvernement. Il le met en garde contre cette politique qui exclut les royalistes et avantage les anciens révolutionnaires. Le pamphlet connut un grand succès. Talvart, 17. Proposition faite à la chambre des pairs… Paris, Dentu, 1816. In-8 de (2) ff., III, 80 pp. Edition originale. Si sa proposition fut rejetée, la brochure devait être diffusée à profusion malgré les tentatives d'intimidation de la police. Didot, imprimeur de la Chambre des pairs, s'étant récusé, c'est le libraire-imprimeur Dentu, spécialiste des brochures politiques, qui en assuma le risque. Rapport sur l'état de la France, fait au roi dans son conseil… Réfutation par M. Regnault de Warin… Paris, Plancher, juin 1815. In-8 de 62 pp. Lettre à un pair de France… Paris, Le Normant, 1824. In-8 de 88 pp. Edition originale. Importante brochure relative à l'indemnisation des émigrés qui fut l'un des grands débats de la Restauration. Talvart, 28. Lettre de M. le vicomte de Chateaubriand à Mr le rédacteur du Journal des débats. Paris, Ladvocat, 1827. In-8 de 16 pp. Opinion de M. le vicomte de Chateaubriand sur le projet de loi relatif aux journaux. Paris, Le Normant, 1817. In-8 de (2) ff., 35 pp. Remarques sur les affaires du moment. Paris, Le Normant, 1818. In-8 de (2) ff., 36 pp. Edition originale. Talvart, 18. Opinion de M. le vicomte de Chateaubriand, pair de France, sur le projet de loi relatif aux finances. Paris, Le Normant, 1817. In-8 de (1) f., 34 pp. Aux lecteurs. Paris, Le Normant fils, novembre 1831. In-8 de 16 pp. Edition originale. Talvart, 43B.
Phone number : + 33 (0)1 42 89 51 59
Flammarion 1941 in12. 1941. broché. 298 pages. Etat Correct d'usage