Charles Nodier (1780-1844), écrivain, membre de l'Académie française.
Reference : 015143
Charles Nodier (1780-1844), écrivain, membre de l'Académie française. Brouillon autographe avec corrections, Paris, 16/17 mars 1839, 1p in-4 oblong. Important brouillon d'une lettre au un ministre de l'Instruction publique, Narcisse-Achille de Salvandy. Cette lettre a été écrite par Charles Nodier, qui prévoyait de l'envoyer lui-même, comme le montre la mention « mon cher confrère Alexandre Duval ». Toutefois, il a barré « Alexandre Duval » pour mettre à la place « Charles Nodier » et donc elle fut envoyée par Duval. Certains détails sont aussi changés pour coller à Duval : « depuis quinze ans » devient logiquement « depuis dix ans », etc. Très intéressant document contre la nomination des employés au rang de bibliothécaires, tout en louant leurs qualités. « En élevant les garçons de bureaux au titre d'employés, nous avons voulu récompenser un zèle qui ne s'est jamais démenti, mais nous ne saurions les installer en conscience au rang de bibliothécaires ». Seul Louis Cordiez (1813-1884) « serait susceptible d'être élevé au dessus du titre d'employé ». En effet, Salvandy avait nommé Charles Dunoyer (1786-1862) administrateur général de la Bibliothèque royale en février 1839. Celui prend ses fonctions le 3 mars 1839. « Les conservateurs, qui depuis la Convention dirigeaient la Bibliothèque au sein d'une instance dirigeante - le Conservatoire - relayée à un rôle consultatif, entrent alors en lutte contre leur supérieur ». Salvandy perdant son poste de ministre le 31 mars, Dunoyer perdra un appui important et il finira par démissionner. Nodier et Duval se levaient donc ici contre une des tentatives de prise en main de Dunoyer. Notons enfin que Cordiez devint sous-bibliothécaire en mars 1839, signe que la lettre avait alors, au moins partiellement, porté ses fruits. Le feuillet a été renforcé au dos, au niveau du pli central (le document semble même avoir été ouvert entièrement au pli). Très beau document. [371]
Charles Nodier (1780-1844), écrivain, membre de l'Académie française.
Reference : 015142
Charles Nodier (1780-1844), écrivain, membre de l'Académie française. L.A.S., 8 juin [1832], 1p in-8. A l'écrivain et historien Amédée Pichot (1795-1877). Autour de la publication de ses contes et de l'épidémie de choléra : « Mon cher Amédée, Il n'appartient pas à tout le monde de trouver comme vous le cadre de deux articles également intéressants dans le même sujet. J'ai grand' peur que le premier acte de ma trilogie n'ait pas inspiré une grande envie de connaître le reste ; le second ne vaut guère mieux, à part un petit épisode dont je suis content, mais il se soutient par l'intérêt des portraits, s'ils se soutient par quelque chose. Je vous proteste que le troisième pour lequel tout est fait sera au moins fort extraordinaire et fort neuf. Tenez-moi compte de mes bonnes intentions. Vous m'avez promis de faire passer trois parties de quinzaine en quinzaine, ce qui est indispensable pour que leur effet ne soit pas entièrement perdu. La seconde sera portée à l'impression dimanche matin. Je vous saurai d'autant plus de gré de me tenir parole que je suis fort embarrassé de joindre les deux bouts ce mois-ci, parce que je n'ai jamais eu tant de charges et de misfortunes. Enfin, s'il plait à Dieu, et à vous, Amédée, je m'en tirerai encore cette fois. Nous n'avons ici ni morts ni blessés, mais nous comptons quelques amis de moins ! Quand cela finira-t-il ? ». Rappelons qu'en 1832, une épidémie de choléra avait fait de nombreux morts à Paris. Les deux articles sur le même sujet sont les deux parties des Episodes de la vie d'un poète (Popo) publiées par Amédée Pichot dans la Revue de Paris les 13 et 20 mai. Ils portaient les titres : « La femme diplomate, ou Le malheur d'être bossu » et « La prude, ou L'avantage d'être bossu ». Les trois actes de sa triologie sont les trois parties de Mademoiselle de Marsan qui sont publiées dans la Revue de Paris en 4 fois, le 3 juin pour le premier épisode, le 17 juin pour le deuxième épisode et les 8 et 22 juillet pour le troisième épisode. Nodier annonce donc la livraison du second épisode pour le dimanche, soit le 10 juin 1832. Nous remercions vivement M. Jacques-Rémi Dahan pour ses remarques qui nous ont permis de corriger et compléter notre interprétation de cette lettre. Cette lettre avait figuré sur un catalogue de la Libraire de l'Abbaye en février 1978. Très beau courrier. [371]