Valence : Charvin, 1838 ; Paris : Delloye, (Impr. Borel à Valence) 1838. Grand in-8, 237 x 155 : (2 ff.), XVII, 254 pp. demi-percaline prune à la Bradel, dos lisse orné d’un fleuron doré, couverture conservée (reliure de l’époque).
Édition originale peu courante de ce recueil de 40 poésies de jeunesse, illustré de nombreuses vignettes gravées sur bois dans le texte.Dans son ouvrage intitulé Dictionnaire biographique et biblio-iconographique de la Drôme (tome I, page 168) de J. Brun-Durand nous apprend que Charles-Théodore-Honoré Chancel (né à Valence en 1815) « était avocat au barreau de Valence lorsqu’il se rendit coupable d’un délit qui l’en fit exclure et le jeta dans l’oubli, bien qu’étant l’auteur d’un recueil de poésies intitulé : Juvenilia, […] qui ne manque pas de valeur. » La notice remet ainsi en cause celle de la Bibliothèque nationale qui donne pour auteur de cet ouvrage Charles de Chancel 1791-1861), avocat – juge à Angoulême.L’ouvrage est précédé d’une intéressante Préface de Jules Ollivier (1804-1841), juge à Valence, dissimulé sous le pseudonyme d’Anatole Piston, qui dresse un tableau peu reluisant du milieu éditorial de l’époque et des relations entre poètes parisiens et provinciaux, faisant ressurgir les spectres d’anciennes querelles : Modernes versus Anciens, Romantiques versus Clasiques… Il insiste également longuement sur les différences sociales qui entravent les plus talentueux poètes et mettent en avant de riches rimailleurs dans les vitrines des librairies : « Dépouillé de tous ces prestiges, l’œuvre de l’auteur de ce livre aura à lutter aussi contre l’obscurité de son origine et l’allure modeste de sa forme extérieure : le patronage de MM. Eugène Renduel et Urbain Canel, éditeurs des productions aristocratiques et des volumes fashionnables, n’aurait pas daigné descendre jusqu’à elle ; la pompe de leurs annonces, le luxe typographique de leur in-8°, dans lesquels un oasis de texte se noie dans un océan de marges, tout cela n’était pas fait pour elle, humble enfant de province. Et d’ailleurs leurs somptueux magasins ne sont pas accessibles à tous : non licet omnibus adire Corinthum. Pour y briller avec éclat, avant d’être poète, il faut être riche… » page x.Exemplaire bien complet des couvertures. Rousseurs éparses et mouillures. Quelques défauts à la reliure.