, , [1740 circa]. Petit in-4 de 1 titre, 312 pp. couvertes d'une écriture moyenne, espacée et très lisible, vraisemblablement à deux mains (environ 15 lignes par page), veau fauve marbré, dos à nerfs cloisonné et fleuronné, simple filet doré sur les coupes, tranches marbrées (reliure du XVIIIe siècle).
Manuscrit rédigé vers 1740. Le titre de Mémoires ne doit pas faire illusion par rapport à son sens moderne : écrit à la troisième personne, le texte est constitué par une histoire de la vie et des réalisations ministérielles de François-Michel Le Tellier (1641-1691), qui venait de mourir en pleine Guerre de la Ligue d'Augsbourg.Le manuscrit est parfaitement situable : en-dehors de la préface de 12 pp. chiffrées en romain, qui n 'est pas reproduite ici, il s'agit exactement du texte des Mémoires ou Essai pour servir à l'histoire de François-Michel Le Tellier, marquis de Louvois, qui parurent en 1740 à l'adresse d'Amsterdam, et qui sont traditionnellement attribués à Jules-Louis Bolé de Chamlay (1650-1719), personnage aujourd'hui oublié, mais fort important dans le département de la Guerre de l'époque, tant sous Louvois lui-même dont il fut le principal adjoint que sous son fils et successeur Barbezieux à partir de 1692. Cette attribution classique n'est pas forcément reprise par les quelques rares auteurs récents qui ont traité de Chamlay, mais elle est vraisemblable et ne heurte pas ce que l'on attend d'un grand commis qui a vécu dans l'ombre du ministre, tout en lui inspirant quantité de décisions militaires, stratégiques ou tactiques. D'autres historiens donnent ce texte à Gilbert Colbert de Saint-Pouange, voire à un secrétaire anonyme. En tout cas, si l'on excepte la forgerie due à Courtilz de Sandras (Testament politique du marquis de Louvois, Cologne, 1695), amère et critique, il s'agit de la première biographie sérieuse et apaisée sur le ministre tant décrié. Reste à connaître les raisons d'une publication si tardive, à un moment où la figure de Louvois était relativement tombée dans l'oubli.Ex-dono manuscrit daté du 4 avril 1755 : « Acquis de M. le chevalier de B ». Bon exemplaire.