Plon, 1927, in-12, 256 pp, traduit du russe par H. Pernot, un portrait photographique de Fiodor Chaliapine en frontispice, broché, bon état
Mémoires d'enfance et de jeunesse (jusqu'en 1899) du chanteur d'opéra et acteur russe Fiodor Ivanovitch Chaliapine (1873-1938). Il fut autorisé à quitter l'URSS le 31 mars 1922 pour une tournée à l'étranger en dépit des objections de la Tcheka. Il choisit alors de ne pas retourner en URSS. — "Féodor Chaliapine racontait volontiers des traits de son enfance et de sa jeunesse. Il a bien fait de les réunir en un récit méthodique, sous le modeste titre : « Pages de ma vie ». Non seulement la lecture en est particulièrement attachante et éveille d'autant plus de sympathie que la forme en est d'une parfaite simplicité, d'une belle humeur charmante, d'un détachement même qui surprend (le récit s'arrête à l'aube de la carrière de l'artiste et en laisse à peine pressentir le magnifique essor), mais on le sent tout de suite indispensable, désormais, pour bien comprendre la nature essentiellement originale, et même géniale, dans le sens strict du mot, de cet extraordinaire évocateur dramatique. Nul tragédien, nul comédien lyrique, à notre époque, n'est monté si haut mais nul aussi, sans doute, n'est parti de plus bas. On n'imagine pas par quelle vie de misère, d'absolu dénuement, de déceptions aussi et de dégoûts, Chaliapine a dû passer, avant de pouvoir, décidément, tirer parti de son seul et unique bien sur cette terre : sa voix – que l'on est stupéfait de voir survivre à tant d'aventures !" (Henri de Curzon, Le Ménestrel, 1927) — "Etant encore en Russie, Chaliapine écrivit le récit de ses mémoires et en confia le manuscrit à un ami, habitant Moscou. Mais le gouvernement des Soviets trouva le moyen de s'en emparer et de le publier, en s'octroyant bien entendu, la totalité des droits d'auteur. L'artiste eut, il y a quelque temps, la surprise de découvrir, dans la vitrine d'un libraire parisien, son oeuvre, portant ce titre « Pages de ma vie ». Il lui fallut, pour la lire, l'acquérir de ses propres deniers. Ce qui prouve bien qu'en Russie, personne n'est maître de sa vie réelle, ni même écrite..." (Le Figaro, 1930) — "Le chanteur russe Chaliapine a gagné devant le tribunal de commerce de la Seine le procès qu'il avait intenté au gouvernement des Soviets pour avoir publié sans autorisation ses mémoires inachevés et intimes. Le tribunal a condamné les Soviets, en la personne du directeur de la représentation commerciale, à 10,000 fr. de dommages-intérêts, aux frais du procès et à la confiscation des mémoires de Chaliapine." (L'Impartial, 1931) — "Justice - Chaliapine gagne son procès intenté aux Soviets : La première Chambre de la Cour d'appel vient de rendre son jugement dans le procès intenté par le chanteur Chaliapine au gouvernement des Soviets. En 1926. une maison d'édition soviétique avait publié, à Moscou, sans autorisation de M. Chaliapine, les Mémoires de l'artiste, sous le titre « Pages de ma vie ». Chaliapine protesta, puis assigna la représentation commerciale des Soviets à Paris, solidairement avec une librairie de la capitale, en paiement de 2 millions de dommages-intérêts. Le tribunal de commerce de la Seine a condamné la représentation commerciale à 10,000 francs et la Société d'édition à 1 franc de dommages-intérêts." (La Croix, 1932)
Paris Plon 1927 1 vol. broché in-12, broché, non rogné, 256 pp., portrait-frontispice. Édition originale de la traduction française. Un des 30 exemplaires numérotés sur pur fil Lafuma, seul grand papier.